Qu'il le sache ou l'ignore, l'homme a besoin de Dieu.
Mais depuis le temps béni où Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, (2 Corinthiens 5.19), où donc un homme qui cherche Dieu peut-il Le trouver aujourd'hui?
Le Très-Haut dont le ciel est le trône et la terre l'escabeau de ses pieds, habiterait-Il dans une demeure faite de main d'homme, (Actes 7.48-50)? Serait-Il dans, ces édifices de pierre qui portent le nom d'églises et que les touristes de toutes nations aiment à visiter, écoutant dans le brouhaha de voix et de pas assourdis les explications du guide sur l'ancienneté du lieu, la valeur d'une peinture ou d'un détail architectural?
Depuis que Jésus a chassé les vendeurs du temple, (Jean 2.15), depuis que les prêtres ont livré le Christ pour être crucifié, Dieu est sorti des lieux qui Lui sont officiellement consacrés, (Jer 7.4). Comment pourrait-Il se trouver encore au milieu d'hommes qui recherchent leur propre gloire plutôt que celle de Dieu seul? Comment pourrait-Il écouter encore les prières de ceux qui trafiquent des choses saintes au lieu d'adorer le Père en esprit et en vérité, et qui, comme autrefois les païens, élèvent à la divinité des statues d'or, d'argent, de bronze, de bois, de pierre ou de plâtre? Comment pourrait-Il reconnaître ceux qui ne cessent de dire: "Seigneur, Seigneur...", et qui n'obéissent pas à sa Parole?
Où trouver le Dieu puissant et personnel sur une terre où la religion chrétienne elle-même transgresse la loi de Dieu et sacrifie aux idoles, et où le monde, ne sachant ce qu'il adore, continue à déposer ses couronnes au pied de l'autel du dieu inconnu?
Où est-il ce "Dieu vivant et vrai" qui prend plaisir à la miséricorde et non aux sacrifices, (Matthieu 9.13), cet Être qui anime de son souffle toutes les créatures, ce Dieu qui a des pieds pour se mouvoir, une bouche pour parler, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, des mains pour secourir et un cœur pour aimer? (Psaume 115).
Dans le tumulte de notre civilisation, faut-il fuir au désert pour entendre sa voix? Devons-nous traverser les mers pour Le voir, monter aux cieux pour L'atteindre, ou descendre au séjour des morts pour Le rencontrer?
Parmi tous les lieux saints de la terre, où trouver donc la maison du Seigneur, le sanctuaire du Dieu qui est Esprit, du Maître qui a parlé pour être obéi et qui veut que ceux qui L'adorent, L'adorent en esprit et en vérité? (Jean 4.23-24).
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Écoutons ce qu'enseignait l'apôtre Paul aux païens d'Athènes: "Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme; Il n'est point servi par des mains humaines, comme s'Il avait besoin de quoi que ce soit, Lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses", (Actes 17.24-25).
Plus tard, écrivant aux chrétiens de Corinthe, le même apôtre s'écriera, après avoir souligné qu'il ne peut y avoir de rapport entre la justice et l'iniquité, ou de communion entre la lumière et les ténèbres: "Car nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple", (2 Corinthiens 6.14-16).
Des siècles avant Jésus-Christ, Ésaïe le prophète avait déjà proclamé: "Ainsi parle le Très-Haut, qui habite une demeure éternelle et dont le nom est saint: "J'habite une demeure élevée et sainte, mais je suis également avec l'homme contrit et humble, pour ranimer l'esprit des humbles, pour ranimer les cœurs contrits", (Esa 57.15).
Ainsi, les Écritures nous apprennent que Dieu n'est pas servi par nos mains, mais qu'Il veut se servir de nos membres pour réaliser tout ce qui Lui plaît. Le véritable service de Dieu n'est donc pas celui que nous croyons accomplir pour Lui, mais bien celui que nous Le laissons faire en nous et par nous!
Non, Dieu n'est pas loin de l'homme, ni extérieur à l'homme. Pour Le trouver, il suffit de rentrer en soi-même, de se courber, de s'humilier sous la puissante main de Celui qui veut être en nous la force de notre force, et la vie de notre vie!
La demeure de Dieu, son tabernacle ici-bas, c'est le cœur de l'homme régénéré.
En s'incarnant et en expiant les fautes de ses créatures, Dieu n'a pas voulu seulement passer un court moment sur la terre. Il est venu pour faire du cœur de ses rachetés son propre temple, afin de pouvoir continuer de manifester sa présence dans le monde en tous ceux qui ont cru, et qui L'ont reçu.
Être chrétien, ce n'est plus seulement connaître le Sauveur et parler au monde de quelqu'un qui resterait extérieur à notre vie. Être chrétien, c'est devenir sur la terre l'habitation de Dieu par l'Esprit.
Où un fidèle se trouve Dieu habite, et là où les croyants se rassemblent au nom de Jésus, le Seigneur est au milieu d'eux, (Matthieu 18.20). Les hauts lieux du christianisme ne sont pas autre chose que les cœurs des vrais chrétiens.
Ainsi, quand Dieu appelle un homme au salut, ce n'est pas simplement pour le racheter d'une perdition éternelle, mais pour faire chez lui sa résidence sur la terre, afin que le monde cherchant les sources de la vie puisse les trouver dans le cœur même du chrétien, (Proverbes 4.23).
Si les hommes ne recherchent pas Dieu, Dieu les cherche encore, et quand les hommes ne regardent plus vers le ciel pour trouver Dieu, le ciel descend sur la terre pour rencontrer les hommes, et leur apporter le message de la réconciliation par les ambassadeurs du Christ. Mais Dieu, fait plus encore: Il accepte de vivre en ce monde en tous ceux qui L'aiment et Lui obéissent.
Écoutons plutôt ce que disait Jésus à ses disciples, dans la nuit où Il fut livré: "Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui... Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui", (Jean 14.21-31).
Qu'elle est merveilleuse cette promesse, mais combien peu en réalisent toute la portée et en éprouvent la glorieuse réalité: "Nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui!"
Ce n'est plus l'état d'une âme qui entend le Seigneur frapper à sa porte, et Lui promettre de souper avec elle dès qu'elle lui ouvrira, (Apocalypse 3.20).
C'est l'état d'un cœur qui a reçu Christ, et qui jouit par Lui de toute la plénitude de la divinité qui habite en Lui corporellement! (Colossiens 2.9).
Autrement dit, c'est la félicité d'un être qui a vu la Trinité sainte faire sa demeure en lui. L'âme qui jouit d'une telle grâce et qui en a conscience ne peut exprimer son bonheur par des paroles humaines. Elle s'abîme devant Dieu dans une adoration profonde. Elle ne fait plus parler d'elle, mais Dieu parle en elle. Elle diminue jusqu'au point de n'être plus rien, afin que Dieu soit tout.
Parfum, Lettre, Image, Ambassadeur de Christ, le chrétien est devenu le Temple du Dieu vivant!
Dans nos milieux évangéliques, on admet généralement que le Saint-Esprit doit habiter en nous pour que nous soyons réellement des enfants de Dieu. Mais combien ont compris que le plan de Dieu pour le croyant est de faire de lui la demeure de sa plénitude, (Eph 3.19)?
Si les Écritures distinguent en Dieu trois personnes, jamais elles ne les séparent et ne laissent supposer que la divinité serait un genre de triumvirat.
Dieu est UN et les vrais chrétiens n'ont jamais adoré trois dieux, (Exode 20.3). Comme la pensée, la parole et l'action peuvent appartenir au même être, ainsi le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont UN. En Dieu, la pensée du Père trouve son expression dans le Fils qui est la Parole, et sa manifestation dans le Saint-Esprit qui est l'action du Père et du Fils en nous.
Pour le salut des hommes, en Jésus-Christ, la pensée invisible du Père a été exprimée en parole et en œuvre par le Fils, et s'accomplit aujourd'hui encore en nous par l'action puissante du Saint-Esprit.
Si la vie de Jésus sur la terre nous permet de distinguer nettement la Trinité sainte, qui est à l'œuvre: le Père qui parle des cieux, le Fils qui sort de l'eau, et le Saint-Esprit qui descend sur lui sous la forme d'une colombe, (Matthieu 3.16-17), les Évangiles nous montrent aussi qu'on ne saurait séparer le Père du Fils ou du Saint-Esprit.
Celui qui savait ici-bas "discerner le Fils", (Jean 14.7), voyait aussi le Père, (Jean 14.9) et découvrait dans l'action de Jésus, la puissance du Saint-Esprit, (Matthieu 12.28).
De cette unité de Dieu, que toute la Bible proclame, il résulte qu'il est impossible pour un homme d'honorer le Père sans honorer le Fils, (Jean 5.23), ou d'être en relation avec le Fils sans connaître le Père, (Matthieu 11.27), ou de vivre en communion avec le Père et le Fils sans le Saint-Esprit qui procède du Père, et qui rend témoignage au Fils, (Jean 15.26). Une étude approfondie des Évangiles et des Épîtres apporte une grande clarté sur ce sujet si important.
Un homme peut-il connaître le Père sans avoir reçu le Fils? Et peut-il s'appeler "enfant de Dieu" sans connaître le Père? D'autre part, peut-il avoir accepté le Fils sans que le Saint-Esprit l'ait convaincu de péché? "Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, dit l'apôtre, il ne Lui appartient pas", (Romain 8.9).
Puisque toute la plénitude habite en Christ, je ne puis avoir le Christ sans posséder en Lui la plénitude. Il n'y a pas pour moi Jésus et la plénitude, mais la plénitude en Christ! Avoir Christ, c'est donc posséder déjà la plénitude. Mais la posséder ce n'est pas encore en jouir ou la manifester. Pour que la plénitude qui habite en Christ produise ses fruits dans nos vies, il faut qu'en toutes choses Il tienne, Lui, la première place! (Colossiens 1.18).
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Amis chrétiens, cessez de tourner désespérément vos regards vers le ciel dans l'attente d'une effusion extraordinaire du Saint-Esprit. Ne placez pas votre confiance en des mains qui ne sont pas percées, pour recevoir la grâce physique ou spirituelle que votre âme convoite. Cessez de tendre l'oreille vers ceux qui vous promettent des dons surnaturels en réponse à des réunions spéciales d'attente du Saint-Esprit.
Allez plutôt dans votre chambre et fermez la porte sur vous, (Colossiens 1.18). Là, seul devant Dieu, dans le silence, le calme et la décence qui conviennent à la présence d'un Dieu trois fois saint, (Matthieu 6.6), rentrez en vous-mêmes, et vous ne tarderez pas à percevoir tout ce qui en vous fait obstacle à la vie abondante du Seigneur et empêche la plénitude de Christ d'envahir tout votre être. Alors les écluses de votre cœur, trop longtemps bloquées par des péchés non jugés, (Proverbes 28.13), ou par un attachement immodéré aux choses permises, (1 Corinthiens 6.12), pourront s'ouvrir et des fleuves d'eau vive jailliront de votre sein! (Jean 7.38).
Aujourd'hui, hélas, l'homme divise tout, désintègre tout et c'est de plus en plus la confusion, les faux jugements, l'appauvrissement et la mort.
Ainsi, nous voyons des églises qui pensent devoir se réclamer plutôt du Père que du Fils, tandis que d'autres croient être plus spécialement les églises du Saint-Esprit!
Et pourtant le Dieu de Jésus-Christ, Celui qu'Il est venu nous faire connaître afin qu'en Lui nous ayons la vie éternelle, (1 Jean 5.20), c'est le Dieu tout entier, qui veut habiter dans l'homme tout entier!
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Créé à l'image de Dieu, l'homme est aussi une trinité. L'apôtre Paul parlant de notre sanctification décrit l'homme en ces termes: "Que le Dieu de paix vous sanctifie Lui-même tout entier, et que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit conservé irrépréhensible, lors de l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ," (1 Thessaloniciens 5.23).
Une foule d'autres textes nous confirment que la Bible distingue trois parties en l'homme; mais si elle les distingue, elle ne les sépare pas, car leur séparation produit justement la mort.
Selon les Écritures:
Primitivement, l'esprit de l'homme uni au Seigneur devait diriger l'âme et dominer le corps. Depuis la chute, chez l'homme irrégénéré, l'esprit coupé de son Créateur est dans les ténèbres, (Eph 5.8). La lampe du Seigneur s'est éteinte. L'homme se trouve spirituellement mort "dans ses fautes et dans ses péchés", (Eph 2.1). Les passions de la chair règnent sur l'homme animal qui ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge, (1 Corinthiens 2.14). N'étant plus que chair, (Gen 6.3), il vit selon la chair et s'affectionne aux choses de la chair. "Et l'affection de la chair c'est la mort, car la pensée de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu'elle ne le peut même pas. Or, ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu", (Romains 8.6-8).
L'homme loin de Dieu n'est donc plus qu'un esclave. Satan a établi sa domination sur lui par les convoitises, et contrôle son intelligence, sa mémoire, ses sentiments, sa volonté.
Il ne faudra rien moins que l'intervention puissante du Saint-Esprit pour convaincre l'homme de sa misère et de son péché, et l'amener à soupirer après une délivrance.
Seul le Saint-Esprit pourra vivifier l'esprit de l'homme irrégénéré et le conduire à Jésus, à la vérité qui l'affranchira, (Jean 8.36). L'homme peut par mille moyens toucher et impressionner l'âme humaine, mais seul l'Esprit de Dieu peut atteindre l'esprit de l'homme et amener dans l'être tout entier une conversion véritable. Si l'âme seule a été touchée, le changement sera superficiel et de courte durée, (Matthieu 13.20-21). Mais si l'esprit a été régénéré et vivifié par la puissance de la Parole de Dieu et du Saint-Esprit, alors les fruits de la nouvelle naissance se manifestent, engageant l'homme tout entier, esprit, âme et corps, dans la voie du Seigneur.
C'est alors que peut s'accomplir la merveilleuse promesse du Seigneur: "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui".
Dans l'homme tout entier, le Dieu tout entier vient faire sa demeure. Et cette habitation du Dieu vivant en nous a des conséquences pratiques incalculables pour nous et notre prochain.
Établissant sa domination dans nos membres, le Saint-Esprit qui a des désirs contraires à ceux de la chair, (Galates 5.17), mène lui-même le combat en nous contre les appétits de la chair, si bien que notre corps employé autrefois pour satisfaire nos convoitises, devient un instrument par lequel Dieu peut se manifester dans le monde et accomplir son œuvre, (Romains 6.12).
Certes, ce corps de chair livré au Seigneur reste "un vase de terre" qui s'use et se détruit, mais qui cependant contient le plus grand des trésors, (2 Corinthiens 4.7). Possédé par l'Esprit, le corps lui-même repose en sécurité (Psaume 16.9), sachant que "si l'Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en nous, Celui qui a ressuscité Christ d'entre les morts rendra aussi la vie à nos corps mortels par son Esprit qui habite en nous", (Romains 8.11).
Amis, qu'en tout temps, l'homme qui cherche Dieu puisse Le trouver en nous, et que celui cherche l'homme ne le trouve plus qu'en Christ!