Mais venons au psaume : il nous propose la doctrine de la vraie repentance, et dans la vraie repentance il y a ces deux choses : la connaissance du péché et la connaissance de la grâce, ou pour me servir de termes plus connus, il y a la crainte et l’appréhension de la colère de Dieu ; et ensuite la confiance en sa miséricorde. Ce sont là les deux choses que David nous représente dans ce psaume comme dans un illustre et excellent tableau. Car au commencement de son psaume, nous le voyons travaillé par la connaissance de son péché, et affligé et chargé dans sa conscience. Mais sur la fin, nous le voyons qu’il se console par l’assurance et la confiance en la bonté et en la miséricorde de Dieu ; et dans cette confiance il promet qu’il enseignera les pécheurs afin qu’ils se convertissent aussi à Dieu. Ainsi il paraît que le prophète par une singulière conduite de l’Esprit de Dieu, a voulu nous laisser dans ce psaume, un sommaire de la vraie sagesse et de la nature de la religion céleste et divine, qui soit développée dans des termes clairs, et dans un sens intelligible, afin que nous puissions y apprendre ce que c’est que le péché, que la grâce, et toute la vraie et sincère repentance qui nous ramène à Dieu.
Il y a encore d’autres psaumes qui traitent de la même matière, comme le 32e, le 130e, etc., parce que David, quoique excellent maître dans cette céleste doctrine, demeure pourtant encore le disciple du Saint-Esprit, dans la pratique et dans l’exercice de ces grandes choses : car tous les hommes les plus éclairés et illuminés du Saint-Esprit sont pourtant toujours écoliers et apprentis dans la parole de Dieu, ils sont encore bien au dessous de toute la hauteur de cette divine parole, et’ils éprouvent et sentent qu’à peine ils ont puisé une petite goutte de cet océan et de cette mer abondante de l’Esprit de Dieu.