Nos parents et nos bien-aimés, parfois aussi des saints glorifiés, viennent du monde invisible pour nous aider et nous protéger, mais les anges le font toujours. Cependant il ne leur a jamais été permis de se rendre visibles à nos yeux, sauf dans des cas très rares et très urgents. Par des moyens à nous inconnus, ils influencent nos pensées en les sanctifiant, en les dirigeant vers Dieu et en inspirant notre conduite. L'Esprit de Dieu qui habite en nos cœurs complète cette œuvre en vue du perfectionnement de notre vie spirituelle qu'ils n'ont pu achever.
La grandeur d'un homme ne dépend ni de sa science ni de sa position, car ces choses seules ne donnent pas la vraie grandeur. Un homme n'est grand qu'en tant qu'il peut être utile à d'autres, et cette utilité aux autres ne dépend que des services qu'il peut leur rendre. Donc sa grandeur sera en tant qu'un homme peut servir son prochain avec amour. Le Seigneur a déclaré que « quiconque voudra être grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur ». Mat. 20.26. La joie de tous les habitants du ciel est de s'entraider mutuellement dans l'amour, et, réalisant ainsi le but de leur existence, ils habiteront pour toujours en la présence de Dieu.
Quand un homme désire sérieusement vivre d'une vie agréable à Dieu, c'est ici-bas qu'il doit changer de vie. L'Esprit de Dieu l'instruit directement, mais la communion avec les saints vient l'aider dans le secret de son cœur, et quoiqu'il ne s'en doute pas, il est ainsi poussé vers le bien. Mais comme de nombreux chrétiens aussi bien que de non-chrétiens qui cherchent la vérité meurent ayant encore une vue partielle et fausse de la vérité, leurs vues doivent être corrigées dans le monde des esprits, pourvu qu'ils ne s'obstinent pas à garder leurs opinions, mais qu'ils soient disposés à apprendre, parce que ni dans ce monde ni dans l'autre, Dieu et ses serviteurs ne forcent une âme à croire.
Dans une vision je vis l'esprit d'un idolâtre à son arrivée dans le monde des esprits, se mettre immédiatement à la recherche de son dieu. Les saints lui dirent : « Il n'y a ici qu'un seul Dieu, et Christ qui en est la manifestation ». Cet homme en fut grandement étonné, mais comme il était sincère dans la recherche de la vérité, il admit franchement qu'il avait été dans l'erreur. Il chercha avec ardeur à se former une vue correcte de la vérité, et dans ce but demanda à voir le Christ. Peu de temps après Christ se manifesta à lui dans une demi-lumière, ainsi qu'à d'autres qui venaient d'arriver dans le monde des esprits, car à ce degré ils n'auraient pu supporter la vue de sa gloire, que les anges eux-mêmes ont peine à supporter, puisqu'il nous est dit dans Ésaïe 6.2, « qu'ils se couvrent la face de leurs ailes ». Quand Christ se révèle à une âme, Il tient compte du degré de connaissance que cette âme a atteint, de sorte que, suivant le cas, Il lui apparaît dans une lumière indécise ou bien en pleine lumière. Ainsi lorsque ces esprits virent Christ dans cette lumière indécise mais attractive, ils furent remplis d'une paix et d'une joie impossible à décrire. Baignés dans les rayons de sa lumière vivifiante et dans les vagues de son amour qui s'échappent de Lui constamment, toutes leurs erreurs disparurent. Ils purent alors Le reconnaître comme étant la vérité et Celui qui a le pouvoir de guérir. Ils se prosternèrent devant Lui, le louant et le bénissant. Les saints préposés à leur instruction se réjouirent aussi à leur sujet.
Je vis une fois, en vision, un ouvrier arriver dans le monde des esprits. Il était bien en peine car pendant toute sa vie il n'avait jamais pensé qu'à gagner son pain quotidien. Il avait été trop occupé pour penser à Dieu ou à des sujets spirituels. En même temps que lui, était mort un homme qui doutait de tout et était ancré dans ses opinions. On leur ordonna à tous deux de rester longtemps dans les bas-fonds du monde des esprits, dans les ténèbres. Dans leur détresse ils appelèrent au secours, et des anges et des saints, pleins d'amour et de sympathie, descendirent pour les instruire et en faire des membres du glorieux Royaume de la lumière ; mais malgré leur détresse, ils préférèrent rester dans leur sombre demeure, comme bien d'autres esprits ! Le péché ayant perverti à fond leur caractère et leur nature, de sorte qu'ils doutaient de tout. Ils se défiaient même des anges venus à leur secours ! En les regardant, je me demandais quelle serait leur fin, mais quand j'en fis la demande la seule réponse que je pus obtenir de l'un des saints fut celle-ci :
« Dieu peut encore avoir pitié d'eux ».
Nous pouvons nous faire une idée de la perversité de la nature humaine par le fait que, si quelqu'un a fait courir un faux bruit, l'homme dont la vue est faussée par le péché acceptera et croira ce bruit sans hésiter ! Si, au contraire, quelqu'un déclare que tel ou tel est un homme pieux qui a travaillé pour la gloire de Dieu et le bien de ses frères, un autre dira sans hésiter « que c'est faux », et que le dit chrétien doit avoir eu un mauvais mobile.
Si nous demandions à un tel homme comment il sait que le premier cas est vrai et le dernier faux et quelle preuve il peut en fournir, il n'aurait pas la moindre preuve à son appui ! Tout ce que cette attitude peut nous apprendre c'est que, grâce à ses mauvaises pensées, il accueille ces faux bruits parce qu'ils concordent avec sa mauvaise nature, tandis qu'il prend pour des mensonges le bien qu'il a entendu dire, parce que ces rapports favorables ne concordent pas avec sa mauvaise nature ! L'attitude naturelle d'un homme droit est tout l'opposé de celle-ci. Il doutera de la réalité d'un mauvais bruit, et croira facilement un rapport favorable, parce que cette attitude lui est naturelle !
Ceux qui passent leur vie à opposer leur volonté à celle de Dieu ne trouveront de repos ni dans ce monde ni dans l'autre ! En entrant dans le monde des esprits, ils seront déroutés et malheureux, tandis que ceux qui auront conformé leur vie à la volonté de Dieu ici-bas trouveront la paix en arrivant dans l'autre monde, et seront inondés d'une joie indescriptible ayant atteint leur Patrie éternelle dans le Royaume de leur Père.