Nous avons vu que, dans les épîtres aux Corinthiens, les chrétiens sont spirituellement dans une position qui correspond à celle d’Israël dans le désert. Cela veut dire que nous devons voir comment Christ est appliqué à cette situation. Toutes les parties du Nouveau Testament, c’est à dire chaque livre, expose Christ d’une façon, ou d’une manière, particulière en relation avec une situation spécifique parce que tout le Nouveau Testament est occupé par la mission, la signification et le message de Jésus Christ. Nous avons vu comment la situation des croyants à Corinthe correspondant à Israël dans le désert veut dire qu’ils étaient positionnellement sortis du royaume des ténèbres, baptisés en Christ, dans la bénédiction de l’agneau pascal — chair et sang, sur la base de la justification par la foi. Positionellement ils étaient dans le royaume des cieux et sur une base surnaturelle. Tout ceci était vrai de par la grâce souveraine. Mais maintenant, tout cela était objectif, et ce qui était positionnel devait devenir intérieur et leur condition ; c’est à dire que ces vérités devaient devenir leur condition spirituelle. Bien nombreuses étaient les inconsistances et les contradictions entre la position et la condition, et Dieu ne pouvait l’accepter. Par conséquent, cela explique les avertissements solennels tirés de l’histoire d’Israël — le désastre dans le désert dans l’échec de « avançons vers » le but du salut. Dans notre dernier message nous avons montré une des réelles causes du désastre, et ceci doit être gardé en mémoire alors que nous procédons dans ces lettres. Dans les épîtres aux Corinthiens, nous trouvons des chrétiens au point où en était Israël au mont Sinaï, et deux choses ressortent parmi d’autres, ou une chose sous deux aspects. Ces deux choses sont :
Un moment de réflexion mettra en évidence combien ces deux choses étaient la véritable substance de la mission, de la signification et du message de Jésus Christ, et combien elles étaient encore les principes cardinaux de tout le Nouveau Testament.
Pour Israël dans le désert, ces deux choses correspondaient respectivement au tabernacle du témoignage et l’agencement du progrès. Ces deux aspects se trouvent vers la fin du livre de l’Exode et à travers tout le livre des Nombres. La tente du témoignage, ou le tabernacle, était central et à la vue de tous. Les tribus étaient disposées de chaque coté et de toute direction de façon à faire face au tabernacle. De la porte du parvis, les trompettes d’argent sonnaient afin d’être entendues par tout le peuple et tout cela était en liaison avec l’ordre du camp et ses mouvements.
Les principes étaient de voir et d’entendre ; l’œil qui voit et l’oreille qui entend. Mis ensemble, ils représentent la place centrale et souveraine du Seigneur Jésus, et l’Esprit Saint comme étant la voix de Dieu Le concernant. Prenez ces faits, et pensez aux épîtres aux Corinthiens à leurs lumière ; nous en arrivons à:
La place de Christ étant la place de l’Esprit Saint en relation avec l’ordre et le progrès spirituels dans une situation comme celle de Corinthe.
Nous devons faire un pas en arrière et nous joindre à l’apôtre alors qu’il envisageait d’écrire sa lettre à Corinthe, après qu’il en ait reçu des informations touchant la situation. L’apôtre connaissait Corinthe de par sa première visite cinq ans auparavant. Moralement, c’était le pire endroit au monde, et la situation était telle que ce courageux serviteur de Dieu dit qu’il était alors avec eux « dans la crainte, et dans un grand tremblement. » Néanmoins, des quatre cent mille habitants, quelques uns s’étaient tournés vers le Seigneur et ceux-ci représentaient « l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe. » Mais pendant les cinq années d’absence de l’apôtre il y a eu ce navrant déclin spirituel que nous trouvons décrit dans cette épître. En effet, il s’agissait bien d’un déclin car, vers la fin de sa lettre (chapitre 15), l’apôtre leur rappelle de « l’évangile que je vous ai annoncé, que vous avez aussi reçu.» Et quel Évangile ! Sachant ce qu’il allait rencontrer à Corinthe, Paul pris une résolution ferme et définitive : « je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. » Il dit ici « j’ai posé le fondement… lequel est Jésus Christ ». Pendant cinq ans, ils édifièrent sur ce fondement presque tout sauf Christ. En conséquence, il retourne au Fondement et avec une grande tristesse, « avec beaucoup de larmes », recommençant tout à partir du début. Ils lui avaient envoyé une lettre dans laquelle ils lui demandaient conseil sur onze sujets, et le fait qu’ils ne savaient pas comment résoudre de tels choses élémentaires, démontre combien ils avaient perdu de vue le Christ et la pensée de l’Esprit. La lettre est très largement une réponse à ces questions, mais ce que nous voulons remarquer c’est son approche face à toute cette situation tragique.
Nous avons dit qu’il retourne à sa prémisse originale : « Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié ». Dans aucune autre épître est le nom de Christ mis autant en avant. Il apparaît pas moins de neuf fois dans les neuf premiers versets. A travers toute la lettre, c’est comme si l’apôtre défiait les Corinthiens de lui expliquer comment chaque cas et problème correspondait au fondement, à Christ. Quoi qu’il dise, ceci demeurait sa position. Était-ce les divisions et les partialités ? Le défi est : « Le Christ est-il divisé ? » Ces conditions malheureuses et déplorables sont dues, dit-il, à l’immaturité, à une attitude de petits enfants, et cette immaturité n’est pas un accroissement en Christ. Les yeux spirituels étaient aveuglés envers Christ car occupés avec d’autres choses. Même Paul, Apollos et Simon Pierre, dit-il, étaient entre eux et Christ. Paul refuse catégoriquement de permettre que son nom, ou celui d’un autre homme, serve à justifier un parti ou une division ! Les noms qui sont mentionnés représentent sans doute un problème de personnalité, ou l’insistance sur un aspect de vérité, ou encore un complexe particulier de tempérament, de tradition, de position, mais quoi que ce fut, son effet ou sa conséquence était d’obscurcir Christ, et Paul refusait tout compromis à ce sujet. L’ironie de la situation était qu’il y avait un parti qui ne voulait pas se joindre aux autres parce qu’ils étaient supérieurs et déclaraient : « moi je suis… de Christ ». Ceci a l’air spirituel n’est-ce pas ? Mais Paul n’est pas impressionné par cela non plus, parce que cette attitude traduisait cet esprit de parti autant que les autres. Et Paul se positionne contre tout esprit de quoi que ce soit !
Nous pouvons observer comment beaucoup de choses qui commencèrent bien et convenablement, devinrent, avec le temps, plus marquées par leurs opinions que par Christ. Nous y voyons cette mentalité de supériorité : « nous sommes le peuple » et « ils ne sont pas avec nous ». Cette attitude est autant une abomination qu’un sectarisme déclaré. Ce n’est pas ce que l’on dit être de Christ qui compte, mais plutôt : Combien de Christ et de l’Esprit de Christ est manifesté en nous ! Le fil à plomb ou la canne à mesurer, par lesquels la droiture ou les écarts sont déterminés, c’est Christ.
Ainsi, Paul implique Christ dans toutes les réponses qu’il donne aux questions qui lui ont été soumises dans la lettre de Corinthe. En fait, il adresse une question, qui inclus toutes les autres et en fait le critère final : « Comment ceci ou cela s’accorde t-il avec Christ ? » Ne serait-il pas souhaitable de toujours traiter les défis qui nous font face dans cette vie ici-bas de cette façon ? Non pas ce que le monde fait ou pense, non pas ce qui est courant de faire dans ce monde, ni parmi certains chrétiens, mais plutôt — est-ce que ceci est agréable à et honorable envers Christ ? Pas même : « Il y a t-il quelque chose de mal là-dedans ? » Mais, positivement — est-ce gouverné par l’amour envers Christ ?
Aussi, comme il en était avec Israël dans le désert, Christ a la place centrale et est toujours en vue. Mais ceci n’est qu’une partie de la question. L’autre partie c’est :
Les trompettes ont une place intéressante dans la Bible, de la première mention dans Nombres dix à la « dernière trompette de 1 Corinthiens 15.52.
Dans le désert, leurs fonctions étaient de sonner l’alarme, d’appeler à la guerre, de convoquer à une fête (la fête des trompettes), pour annoncer le départ des camps, etc. Quand tout est dit, les trompettes présupposent une ouïe pour entendre. Elles n’ont aucune signification ni utilité s’il n’y a pas d’écoute. Ainsi, il n’est pas profitable au Seigneur de parler s’il n’y a pas une écoute attentive. La Parole de Dieu unit ces deux choses constamment. « Que celui qui a des oreilles écoute », mais quoi ? « ce que l’Esprit dit aux
assemblées ». Le son de la trompette est donc la voix de l’Esprit Saint. Ceci était fait à la porte de la tente du témoignage, ce qui signifie Christ étant le facteur dominant. C’est l’ordre parmi le peuple du Seigneur, individuellement et collectivement. C’est le progrès vers le but et l’héritage. C’est l’avertissement face aux dangers, et le rassemblement pour la bataille. Tout ceci est une question d’entendre la voix de l’Esprit. Si nous appliquons ce principe aux Corinthiens, nous serons — ou nous devrions être — impressionnés de voir la large place qu’occupe le Saint Esprit dans ces épîtres. Très tôt dans la première lettre nous y voyons ce principe qui est une vérité fondamentale absolue, et qui couvre la totalité du Nouveau Testament. Et ce principe va au cœur de la situation à Corinthe, comme il en est ainsi de toute situation de déclin et d’affaiblissement spirituel. Nous pourrions remplir tout un livre de cette vérité, parce que le Nouveau Testament la démontre partout. Mais nous ne faisons ici que l’indiquer. Alors, ici-même, au début de la première lettre aux Corinthiens (1 Corinthiens 2.6-16), nous avons :
Une vérité plus grande encore est que Christ avait été — ou aurait pu être — présenté dans une très grande plénitude sans néanmoins être compris. Le tabernacle était là complet pour être vu par tout Israël, mais c’était une chose, une chose sacrée, il était connu que Dieu y demeurait ; mais cela n’était pas compris. C’était une représentation exhaustive, mais toute sa signification n’était pas saisie. L’Esprit Saint était présent, mais les pensées du peuple n’étaient pas éclairées. Il ne pouvait pas être dit que « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme », (remarquez, l’œil et l’oreille), était vraiment devenu une révélation active à ces chrétiens. « L’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu », mais les choses étaient pitoyablement superficielles à Corinthe. Quiconque entendait la voix de l’Esprit intérieurement ne pouvait se comporter comme ils le faisaient. Je dois confesser que c’est là une de mes plus grandes perplexités, que de voir comment des chrétiens peuvent se comporter, avoir une apparence, et continuer si longtemps sans que l’Esprit Saint ne parle en eux, de façon à ce qu’Il provoque spontanément un changement de comportement, d’apparence et d’habitudes, sans que personne ne dise quoi que ce soit. Je dois demander : « Où est le Saint Esprit en eux ? » Ici je dois préciser plusieurs choses pertinentes qui, bien qu’elles élargissent ce message quelque peu, sont très appropriées pour notre temps. Nous sommes aujourd’hui dans une dispensation où ce monde est envahi d’esprits trompeurs avec un telle ampleur que, pour reprendre les paroles du Seigneur : « de manière à séduire, si possible, même les élus » (Matthieu 24.24).
Il devrait être clairement compris que la forme éminente et spécifique de déception est la simulation de l’Esprit Saint. Le chrétien est tellement dépendant de l’Esprit Saint pour toute chose, surtout en ce qui concerne la connaissance de Christ, que d’imiter le Saint Esprit est le coup de maître des mauvais esprits. L’Esprit de vérité est assailli par de faux esprits, et surtout de par l’imitation. Leurs imitations seront souvent, ou habituellement, crues comme étant très spirituelles. Il existe une fausse spiritualité. Sa forme la plus trompeuse est de mettre en avant les choses spirituelles qui sont secondaires, de les exagérer afin qu’elles soient considérées comme étant primordiales ! C’est ce que nous avons ici dans la première épître aux Corinthiens, et l’apôtre œuvre pour corriger ceci à cause des dangers encourus. Voyez ce qu’il dit à propos des dons auxquels sont donnés des importances différentes. Pour ces pauvres Corinthiens qui se sont laissés duper, certains dons d’exhibition, et de nature spectaculaire étaient le summum de la spiritualité. Ceci ouvrait la porte en grand à la tromperie de façon multiple. La somme de toute déception est la mise en avant, l’assertion et l’intensité de la force naturelle ; de la puissance de l’âme. La déception est entrée dans ce monde à travers l’âme d’Ève, et le lien entre Satan et l’humanité se trouve justement là. Ceci est fondamental dans l’enseignement correctif de Paul, et dans la première partie de cette première lettre il pose ceci comme fondement pour tout ce qui suit.
Une autre forme adoptée par la déception est — et c’est peut être difficile à croire — une certaine supériorité à la Parole de Dieu. Oui ! Il est possible d’être si « spirituel » et de violer de manière flagrante la simple Parole de Dieu en disant : « je me suis senti conduit », « le Seigneur m’a montré », etc. Un homme peut négliger son devoir ordinaire envers sa femme et ses enfants, et finalement perdre toute influence envers eux parce qu’il est si « spirituel ». Nous disons cela particulièrement en référence à la famille chrétienne. Une épouse peut être si « spirituelle » qu’elle en oublie la simple exhortation : « Femmes, soyez soumises à vos propres maris ». Il n’est peut être pas aussi « spirituel » que vous espériez qu’Il soit, mais le Seigneur honorera l’épouse qui, avec la croix dans sa propre âme, honore Sa Parole. La Parole de Dieu dit que : « si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. » Il est possible d’être si « spirituel » de façon a passer des heures et des mois entiers de la vie à ne rien faire qui soit de valeur. Ceux-ci ne sont que des exemples de supériorité à la Parole de Dieu, il y en a bien d’autres et des bien pires.
La mise en avant de la vie de l’âme, résultera sans aucun doute en déception, et le fruit de la déception est simplement ceci : beaucoup d’expériences psychiques telles que des « voix », apparitions, coïncidences, qui déploient ce qui semble être de Dieu, mais qui ensuite échouent et n’aboutissent à rien. Ces sensations laissent une traînée d’expériences inachevées, incomplètes et décevantes. Satan peut, comme on dit, mener en bateau une personne qui vit intensément dans l’âme.
Maintenant tout ceci est dans les épîtres aux Corinthiens, et explique la tragédie d’Israël dans le désert. Pourquoi un voyage de neuf jours a t-il duré quarante ans et s’est ensuite terminé en catastrophe ? Cette première lettre nous le dit, et Hébreux 4.12, lu dans le contexte, l’explique succinctement et précisément ! La vie de l’âme s’affirma au dessus et contre le véritablement spirituel.
Je m’attends à être critiqué pour avoir dit certaines de ces choses, mais l’état actuel des choses est mauvais et nous nous devons d’être fidèle. Je confesse que, plus je passe de temps dans ces épîtres aux Corinthiens, et plus je ressens combien la situation était grave, et plus je suis poussé à rechercher l’explication.
Nous n’avons pas encore fini, mais chers lecteurs, ne voyez-vous pas maintenant pourquoi l’apôtre dit : « car je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié. » « Jésus Christ crucifié ». La croix est la solution !
Retournons un moment là où nous avons commencer. Nous avons dit que les trompettes d’argent représentaient la voix du Saint Esprit, et qu’une écoute attentive est essentielle pour entendre « ce que l’Esprit dit ». Et ensuite nous avons soulevé quelques questions quand à l’ouïe. Mais remarquez comment nous avons fait correspondre l’écoute. Nous avons dit tout d’abord que, Christ doit être vu avec l’œil spirituel. L’Esprit ne parle que de Christ ! Ensuite nous avons dit que l’ordre, les mouvements, l’attente, les départs, quand et où, étaient consistants avec le caractère, la nature et la sainteté de Christ. Et le grand autel était devant la porte à travers laquelle la voix des trompettes étaient entendue.
« … la lumière de l’évangile de la gloire du Christ… Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ »
Maintenant, il y encore un message, en relation avec notre thème particulier, avant de quitter les épîtres aux Corinthiens. Nous avons vu comment, à travers maintes allusions, ces deux lettres trouvent les chrétiens à qui elles étaient adressées, dans la même situation spirituelle qu’Israël dans le désert, c’est à dire entre l’Égypte et la terre promise. Ils sont entre l’Exode — la sortie — et l’Eisodos — l’entrée. Nous avons vu encore combien est précaire une telle situation, et ainsi combien sont forts les avertissements tirés de l’échec tragique d’Israël.
Nous voyons maintenant comment le titre ci-dessus s’applique à cette situation. La seconde lettre aux Corinthiens contient des choses très riches. Bien entendu, les commentateurs, dans la grande majorité, l’interprètent ou la définissent comme étant la lettre du ministère chrétien, et cette idée est évoquée dans 4.1 : « C’est pourquoi, ayant ce ministère. » Nous avons souvent utilisé cette phrase en parlant du ministère de l’Église. Mais pour ce qui nous concerne maintenant, nous prêtons attention à un autre verset du même chapitre : « … la lumière de l’évangile de la gloire du Christ » ; et ensuite dans le verset six : « Car c’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ ». Quelle richesse ! Considérez chaque phrase : « la gloire du Christ », « l’évangile de la gloire du Christ », « la lumière de l’évangile de la gloire du Christ », « la face de Christ », « la gloire de Dieu dans la face de Christ », « pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu », « la connaissance de la gloire de Dieu » ; chacune de ces phrases est un thème !
Dans le contexte l’apôtre fait une transition en se servant d’une comparaison et d’un contraste : de Moïse à Christ. Il accentue l’effet incroyable et sensationnel sur le peuple de la gloire de Dieu sur la face de Moïse. Il insiste sur ce point et ainsi prépare la voie pour son message spécifique. La comparaison est dans la même gloire, mais le contraste est, a lui, trois aspects : premièrement, la gloire dans la face de Christ ; deuxièmement, l’infinie gloire de Christ, qui conduit troisièmement à la conséquence de chaque cas. La première conséquence était un ministère de mort, la sentence de mort de la Loi ; la seconde est la vie, la vie qui vient de la grâce. C’est la transformation implicite dans le désert, c’est le ministère de la vie là où la mort sévit. C’est la gloire de la grâce dans le domaine de la condamnation. Tout ceci, dit l’apôtre, est mis en évidence « dans la face de Christ. » La face est la manifestation, le témoignage, le médium du caractère, de la personnalité. La gloire était sur la face de Moïse. Ce n’était pas sa propre perfection de caractère personnel, sa propre nature divine. C’était dans la face de Jésus Christ, qui est « l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4.4). C’était donc une gloire sans pareil. Plus haut, l’apôtre dit que de : « … la gloire de Seigneur… nous sommes transformés en la même image ». Ceci n’est pas inhérent en nous, nous sommes comme des « miroirs ».
Là est la mission, la signification et le message de Jésus Christ à Son Église dans le monde, là où rien d’autre de peut aider. C’est un message aux « étrangers et forains » ici.
L’apôtre Paul passe beaucoup de temps dans cette lettre à faire face à la cruauté, à l’opposition, aux critiques, aux injures et au travail de discrétisation de ses ennemis ; quelques uns étant même chrétiens. Sa réponse définitive et toute puissante à leurs attaques est : « Dieu… a relui dans nos cœurs ». C’est la gloire que nous avons contemplée dans la face de Jésus Christ. Nous sommes peut être « des vases de terre » pauvres et méprisés mais il s’y trouve un « trésor », la puissance duquel nous amènera à la gloire. De par cette expérience et possession spirituelles nous pouvons parvenir et nous parviendrons au but de Dieu « nos regards n’étant pas fixés sur les choses qui se voient, mais sur celles qui ne se voient pas », celles qui sont éternelles.
Cela est vrai pour le voyage à travers le désert, mais, dit l’apôtre, cela est vrai aussi pour notre « ministère », une parole de cœur — et un défi — pour les serviteurs de Christ.
Mais il y encore une autre allusion très forte dans ces deux lettres. Nous avons entendu l’apôtre dire que ce qu’il lui était arrivé, ainsi qu’aux autres apôtres, était comme ce qui c’était passé à la création : « Car c’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs ».
Dans la seconde lettre il dit : « si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création » (2 Corinthiens 5.17). Dieu a dit : « Que la lumière soit ! ». « C’est une nouvelle création ». Dans la première lettre, au chapitre quinze, il parle des deux Adams, du premier et du dernier, contrastant ce qui terrestre et ce qui est céleste. Il n’est point difficile de discerner que « dans la face de Jésus Christ » nous avons le nouvel et céleste ordre de l’homme et de la création. Et ceci étant dans les épîtres aux Corinthiens, est présenté spirituellement en contradiction au désordre et au chaos, l’obscurité et la confusion de l’ancienne création, « l’homme naturel » de la première partie de la première lettre. Si cela est vrai, et pas seulement notre imagination, nous pouvons voir clairement que la position d’Israël dans le désert, et des Corinthiens également, est une transition de l’ancienne création envers la nouvelle, de l’Adam déchu au Nouvel Homme, le Dernier Adam.
« Or nous tous, contemplant à face découverte la gloire de Seigneur, nous sommes transformés en la même image. »