La fin est proche

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MES RELATIONS AVEC LE SEIGNEUR

La piété est utile à tout (1 Timothée 4.8)

Note : Certainement, le terme de piété est préférable à celui d’attachement car il nous paraît difficile d’utiliser le mot attachement dans les passages du N.T, où il est employé. Jugez-en vous-même en remplaçant, dans les textes suivants, le mot « piété » par celui d’attachement : — « Exerce-toi à la piété » (1 Timothée 4.8) — « La piété est utile à tout » (1 Timothée 4.8) — « La doctrine qui est selon la piété » (1 Timothée 6.3) — « Elle nous enseigne à vivre selon la piété » (Tite 2.12) — « Rendez à Dieu, avec piété, un culte qui l’honore » (Hébreux 12.28) — « Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi… la piété » (2 Pierre 1.3-4) — Etc.

Parlant du jour du Seigneur et des cataclysmes qui l’accompagneront, l’apôtre Pierre s’exclame : « Puisque tout l’univers est en voie de désintégration, alors combien votre conduite et votre piété doivent être saintes » ! (2 Pierre 3.11).

Piété ! Savez-vous que certains traducteurs modernes des Ecritures ont allègrement banni de leur vocabulaire le terme de « piété », qu’ils ont cru bon de remplacer par « attachement », « foi » ou « fidélité » ?

Pourquoi donc ?

Sans doute parce que beaucoup de gens ont une fausse ou trop vague idée de ce que peut signifier le mot piété. Interrogez vos amis, chrétiens ou non, et demandez-leur le sens qu’ils donnent à ce terme. Et vous obtiendrez les réponses les plus variées, parfois fort éloignées de sa véritable signification. Ce mot a généralement une connotation péjorative ; pour le commun des mortels, l’homme pieux n’est qu’une sorte de dévot borné, toujours fourré à l’église, un individu qui parle de Dieu à tort et à travers et cite la Bible à tout bout de champ.

Quoi qu’il en soit, nous aurions souhaité qu’on maintînt le terme de piété car il nous semble que le mot qu’on lui a substitué, c’est-à-dire « attachement », ne traduit pas exactement la pensée des auteurs bibliques. La piété est action, l’attachement est fruit, le fruit de la piété. Après tout, les gens religieux, engagés dans leur église et zélés pour les bonnes œuvres peuvent se croire, justement à cause de leur zèle, très attachés à leur Dieu.

Il faut savoir que la piété concerne tout particulièrement la fréquence, la valeur et l’intensité de nos relations avec les êtres qui nous ont communiqué la vie, à savoir : nos parents (la piété filiale, 1 Timothée 5.4) et bien sûr, Dieu le Père, notre Seigneur à qui nous devons tout (Hébreux 12.28). L’homme pieux se plaît à les honorer, à leur consacrer du temps, à les servir avec soumission et persévérance, à leur témoigner amour, respect et reconnaissance.

Qui est véritablement pieux met tout en œuvre pour plaire à son Seigneur. Il cultive l’amitié de Dieu par la prière et la méditation fidèle de l’Ecriture ; plus encore, il participe activement à la vie de l’Eglise locale et saisit toutes les occasions pour servir le Maître et le prochain. Le but de tout cela est de retrouver le « premier amour » s’il a été abandonné, mais surtout de s’attacher au Seigneur avec la constante préoccupation de vivre en étroite communion avec Lui pour l’honorer et le servir. La piété est donc action (la Bible parle des œuvres de piété, 2 Chroniques 32.32 — des actes de piété, Néhémie 13.14). C’est ainsi que l’apôtre Pierre recommande vigoureusement à ses lecteurs « de faire tous leurs efforts pour joindre à leur foi… la piété » (2 Pierre 1.3-8). Rien ne plaît tant au Seigneur qu’un attachement ardent à Sa personne.

Le Psaume 16 nous présente l’homme pieux. C’est celui qui se complaît devant la face de Dieu, veillant à avoir « constamment l’Eternel sous ses yeux » (traduction Segond, v. 8). Alors, grande est sa joie de Le contempler (v. 11). Et parce que le Seigneur est à sa droite (donc, tout près, et à la place d’honneur), cet adorateur reste ferme dans sa marche : « Il ne chancelle pas » (v. 8b).

Loin d’être passif, le chrétien pieux agit : il s’efforce de vivre en étroite communion avec son Dieu ; il veille jalousement sur ses relations avec le Seigneur, afin qu’elles deviennent toujours plus intimes, habituelles et, si possible, permanentes. Mais il n’oublie jamais que Dieu seul peut le rendre capable de vivre continuellement devant Sa face. Aussi, le chrétien s’attend-il à Lui constamment, avec foi et soumission, en s’efforçant de ramener ses pensées vers le Seigneur chaque fois qu’il prend conscience de l’avoir oublié, à l’instar de David qui déclarait : « Je tourne constamment les yeux vers l’Eternel » (Psaumes 25.15). Par la même voix, l’Ecriture invite l’enfant de Dieu à rechercher Sa face afin d’être capable de lui obéir et de lui plaire en toute circonstance. « Mon cœur dit de ta part : Cherchez ma face. Je cherche ta face, ô Eternel » (Psaumes 27.8).

L’apôtre Pierre recommande à ses lecteurs de « faire tous leurs efforts… pour ajouter la piété à la foi qui les a unis au Christ… » (2 Pierre 1.3-8), non pas d’abord pour jouir de la présence du Seigneur, mais pour être rendus capables de Lui plaire et de Le servir avec joie. La piété a-t-on écrit « est la bonne manière de vénérer Dieu ».

Même les chrétiens zélés devraient reconnaître qu’ils oublient trop souvent leur Seigneur. Que dire alors de ceux — et ils sont nombreux — qui, sans être repris intérieurement, congédient leur Maître durant des journées, voire des semaines entières, alors qu’ils sont appelés à aimer Dieu de toute leur pensée (Matthieu 22.37). Or, nous ne pouvons servir et obéir à Dieu que si nous avons conscience d’être devant Lui. En effet, comment voulez-vous Lui « rendre continuellement grâces pour toutes choses » si nos pensées vagabondent à droite et à gauche ? Comment accomplir « toutes choses pour sa gloire » si nous songeons à n’importe quoi des heures durant ? Comment être capables de « veiller » ou d’être « saints dans toute notre conduite » si le Seigneur est hors de nos pensées ? De même, comment parviendrons-nous à « marcher dans la lumière » instant après instant si nous oublions notre Seigneur et le tenons loin de nous ?


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C’est pourquoi, prenons maintenant la sainte et ferme résolution de ne jamais oublier Dieu. Conformément à sa volonté, demeurons-en Lui. Comment cela ? En veillant, c’est-à-dire en sachant profiter de la moindre halte dans la journée pour nous placer devant Dieu avec un cœur ouvert les pensées tendues vers Lui.

— Mais, objectera-t-on, c’est impossible dans le tourbillon qui n’épargne personne, pas même les retraités qui se plaignent d’avoir tant de choses à faire. Au travail, pas la moindre halte ! Vraiment, il n’est pas facile de trouver un moment pour se recueillir, pour rentrer en soi-même et se trouver devant Dieu malgré le bruit et les va-et-vient incessants.

— Halte-là ! Ce n’est pas la faute des circonstances si nous manquons de temps, mais bien la nôtre, sans doute parce que nous n’éprouvons pas un amour ardent pour le Maître ; car en vérité, on peut ce qu’on aime. Parlons vrai : N’y a-t-il pas tout au long de nos journées, même les plus chargées, de courtes interruptions, que nous pouvons mettre à profit pour nous ressourcer et surtout témoigner au Seigneur notre reconnaissance ?

Qui donc était plus occupé que David ? Souvent sur la brèche, sollicité à tout instant – on n’entreprenait rien sans ses ordres ou son autorisation – il pouvait dire cependant, grâce à Dieu : « J’ai l’âme calme et tranquille comme un enfant sevré qui est auprès de sa mère, j’ai l’âme comme un enfant sevré ». Sans doute avez-vous rencontré – hélas, ils sont rares – des croyants chargés de besogne et pourtant sereins, paisibles, réfléchis. Ils impressionnent et font envie tant ils vivent près du Christ. Un pasteur de Genève nous racontait – ceci se passait dans les années 40 – le souvenir inoubliable que lui avait laissé la personne et le visage d’un saint homme de Dieu venu des Indes, le Sadhou Sundar Sing. Ce chrétien exceptionnel vivait dans la sainte présence du Père.

Et c’est bien dans la présence de Dieu qu’est notre véritable demeure. Habiter en lui, rester attaché au Cep toujours plus intimement, est essentiel, indispensable pour que nous portions du fruit. Convenons-en : Il y a des croyants plus chargés que nous mais qui respirent un autre air, et paraissent vivre en d’autres lieux. Ils ont des fardeaux eux aussi, mais des fardeaux qui ne paraissent pas meurtrir leurs épaules alors que nous sommes si souvent agités et mécontents pour des riens. Sereins et heureux, ils sont rayonnants, répandant autour d’eux la paix qui vient de Celui qui donne la paix.


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Questions : Qu’en est-il de nos relations avec Dieu ? De notre communion avec Lui ? De notre premier amour ? Celui qui nous ordonne de l’aimer de toute notre pensée, est-il présent dans nos pensées ? Présent comment : rarement – parfois – souvent – continuellement ?

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