Irréprochables devant sa gloire

8. L’ÉPOUSE S’EST PRÉPARÉE

« Les noces de l’Agneau sont venues et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir de fin lin, éclatant et pur. Le fin lin ce sont les œuvres justes des saints. »

(Apocalypse 19.8)

« Heureux, dès à présent, les morts qui meurent dans le Seigneur… car leurs œuvres les suivent… »

(Apocalypse 14.13)

Le jour de leur mariage, autrefois plus qu’aujourd’hui, la plupart des futurs époux se rendaient à la mairie en cortège, un cortège qui progressait lentement dans la grand’rue du village. Les habitants se massaient sur les trottoirs pour assister à ce défilé bigarré. Les messieurs, un peu étrangers dans leur trois pièces flambant neuf, rivalisaient d’élégance tandis que les dames, à leur bras, étrennaient de belles toilettes. Cependant, c’était surtout la mariée qu’on voulait voir. Tous les regards se portaient sur elle, toute rayonnante dans sa belle robe blanche.

L’apôtre Jean évoque le plus grand et le plus somptueux des mariages, jamais connu jusqu’ici. Il aura lieu dans le ciel. Aussi longtemps qu’ils sont sur la terre, les enfants de Dieu sont encore des fiancés (2 Corinthiens 11.2) qui attendent, avec espérance, d’être définitivement unis au Fils de Dieu. C’est l’apôtre Jean, dans l’Apocalypse, qui parle des noces de l’Agneau : “Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse ; et donnons-Lui gloire, car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin éclatant, pur. Le fin lin ce sont les œuvres justes des saints.” (Apocalypse 19.7-8).

Le divin époux a promis de venir chercher sa fiancée – l’Eglise pour peu de temps encore sur la terre ; elle sera enlevée (1 Thessaloniciens 4.13-18) et reçue dans la gloire, définitivement unie à son glorieux époux qui la veut toute belle. Ici, c’est le fiancé qui fournit la robe blanche. et quelle robe ! Lui seul a les moyens de donner à sa bien-aimée un vêtement digne de Lui, une robe dont la beauté et l’éclat n’ont jamais été égalés. En effet, le Christ tient à ce qu’elle “paraisse devant Lui, glorieuse, sans tâche ni ride, sainte et irrépréhensible” (Ephésiens 5.27).

L’apôtre Jean précise que la robe de mariée est faite de “fin lin éclatant et pur”. Le fin lin – ajoute-t-il – ce sont “les œuvres justes des saints”.

La vie éternelle est “un don gratuit” affirme l’apôtre Paul (Romains 6.23), un immense cadeau accordé à tout homme qui s’abandonne dans la foi au Seigneur Jésus. Ici, pas question de mérite. Le ciel ne se gagne pas. La piété et les actions bonnes ne réussiront jamais à combler l’immense fossé qui sépare les hommes du Dieu saint. “Le paradis, ça se mérite”, s’exclamait une personne à la T.V. C’est le langage de la multitude qui veut ignorer Jésus et son œuvre expiatoire. Hors de Lui, et de son sacrifice, le ciel reste fermé.

A la question des disciples : “mais qui peut être sauvé” ? le Maître a répondu abruptement et clairement : “Aux hommes, c’est impossible, mais à Dieu tout est possible” (Matthieu 19.26). Impossible ! Impossible ! En effet, il est impossible à l’homme d’échapper à la colère divine par ses prétendus mérites. Ce terme (impossible) devrait retentir sans cesse dans l’esprit et la mémoire de quiconque tient à faire la paix avec Dieu. “Il est bon – dit Blaise Pascal – d’être lassé et fatigué par l’inutile recherche du vrai bien, afin de tendre les bras au Sauveur et Libérateur, Jésus-Christ”. En vérité, l’homme en recherche est souvent long à comprendre et à accepter qu’il est, non seulement capable d’aucun bien aux yeux de Celui qui lit au fond des cœurs, mais plus encore, qu’il est en conflit avec Dieu, déjà condamné et perdu, aussi longtemps qu’il tourne le dos au Christ sauveur. “C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres afin que personne n’en tire gloire…” (Ephésiens 2.8-9).

Les chrétiens sauvés par grâce, donc gratuitement, ne seront-ils pas tentés de se laisser aller et d’oublier que le Dieu sauveur qui pardonne et reçoit le pécheur repentant “sans argent, sans rien payer” (Esaïe 55.1-2), s’attend cependant à ce que ceux qui se réclament de Lui passent aux actes et s’adonnent aux bonnes œuvres ? “… nous avons été créés en Jésus-Christ pour accomplir de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions” (Ephésiens 2.10).

Voilà qui est clair ! Dieu tient à ce que les siens sortent de leur égoïsme pour se donner aux autres sans “se lasser de faire le bien”. Des multitudes de chrétiens qui se disent “sauvés par grâce”, sont – hélas – improductifs (lire Jean 15.1-8).

Il est important d’avertir ceux qui s’installent dans leur égoïsme. Ils ne doivent pas ignorer que les œuvres de l’amour confèrent à la foi son authenticité. C’est Jacques qui nous prévient : “La foi sans les œuvres est morte”. Donc sans valeur aux yeux de Dieu." (lire attentivement Jacques 2.14-17). La foi professée par l’improductif n’est pas la foi authentique qui est agréable à Dieu et conduit à la paix du cœur (Hébreux 11.6). L’importance des œuvres éclatera si l’on sait qu’elles ne passent pas inaperçues et plus encore, qu’elles peuvent toucher à salut les pécheurs qui en sont les témoins. Jésus et l’apôtre Pierre font une remarque qui devrait nous inciter à veiller sur notre comportement : “Que votre lumière luise devant les hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux" (Matthieu 5.16). “Ayez au milieu des païens une bonne conduite afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient Dieu au jour où il les visitera" (1 Pierre 2.12). Les bonnes œuvres ne peuvent rester cachées (1 Timothée 5.25). Notre nouvelle façon d’agir, si peu coutumière dans un monde hostile et incrédule, devrait étonner ceux qui nous voient vivre ; peut-être tel voisin sera-t-il amené à s’interroger et à nous demander pourquoi nous avons adopté une conduite inhabituelle dans laquelle le mensonge, la dissimulation, la malhonnêteté n’ont pas de place. Ainsi, l’occasion nous sera fournie de parler de Celui qui change la vie. Ajoutons que les actions bonnes recevront une récompense, ce qui n’est pas à négliger (Apocalypse 14.13). Elles seront examinées au tribunal de Christ lors de la distribution des récompenses (2 Corintiens 5.10). D’ailleurs, Jésus ne nous encourage-t-il pas à amasser un trésor dans le ciel ? Un trésor impérissable, de portée éternelle (Matthieu 6.19-20). C’est pourquoi, “ne nous lassons pas de faire le bien car nous moissonnerons au temps convenable si nous ne nous relâchons pas” (Galates 6.9).

Les textes bibliques qui encouragent avec insistance à pratiquer des bonnes œuvres, abondent dans le N.T. En voici quelques-uns :

Il faut avouer que l’égoïsme nous “colle à la peau”, il nous retient pour une foule de motifs. Tout ce qui coûte quelque effort, ou entraîne quelque perte, demande du temps, contrarie nos projets… tout cela est volontiers laissé aux autres. “Nul ne vit pour lui-même” précise l’apôtre (Romains 14.7). Les intérêts du prochain devraient passer avant les nôtres (1 Corinthiens 10.24). L’amour qui ne coûte rien n’est pas l’amour authentique. Faire le bien, ce n’est pas nécessairement distribuer la soupe à des clochards ou donner du temps dans une œuvre de bienfaisance. Trop souvent nous nous laissons émouvoir par l’évocation de grandes misères qui sévissent à l’autre bout du monde. Ces misères risquent de nous faire oublier celles que Dieu nous appelle à soulager, justement ces bonnes œuvres qu’il a préparées pour que nous les pratiquions" (Ephésiens 2.10). Dieu nous recommande, en priorité, de venir en aide “au prochain”, d’éprouver de la compassion pour le malheureux rencontré sur notre route, de secourir le pauvre qui, à notre porte, apparaît démuni ou qui, dans sa marginalité, a faim d’une présence amie qui lui témoignera l’affection dont il est privé et qu’il attend vainement. Il convient de servir le pauvre comme le riche, le malade comme le bien-portant, le jeune comme le vieillard, l’ami comme le pire ennemi (Matthieu 5.44-48).

Comment découvrir les personnes à secourir ? Joseph, injustement incarcéré, nous le rappelle. Le fils de Jacob oubliait sa propre peine, laquelle était cependant bien réelle, pour servir ses compagnons d’infortune, prisonniers comme lui (Genèse 40.6) ainsi, dépréoccupé de lui-même, il put lire la tristesse et l’inquiétude sur le visage de l’officier de Pharaon (Genèse 40.6-7). Qui tourne autour de ses petits problèmes et s’apitoie sur sa petite personne légèrement éprouvée, ne peut porter ses regards sur ceux qui devraient être secourus. Si l’amour est dans notre coeur, nous nous oublierons et serons plus aptes à discerner les besoins de celui qu’il faut aider.

Certes, le Seigneur ne nous demande pas d’accomplir ce que nous sommes incapables de faire et que d’autres feront très bien à notre place. “Celui qui sait faire ce qui est bien et ne le fait pas, commet un péché”, dit l’apôtre Jacques (4.17). Il y a des tâches spécifiques pour lesquelles je suis totalement incompétent. Bien sûr, Dieu ne me demande pas d’accomplir ce que “je ne sais pas faire”. En effet, si je croise sur la route un automobiliste en difficulté, je ne me hasarderai pas à soulever le capot de sa voiture pour essayer de détecter la panne ou de réparer le moteur, dans mon désir de lui venir en aide. J’en suis incapable. Mais, quitte à me détourner de mon itinéraire – l’amour entraîne toujours quelque renoncement – j’offrirai à cet inconnu de le conduire chez un mécanicien qui le sortira d’affaire. Toute bonne oeuvre qui me concerne et que je n’accomplis pas est une dette à l’égard du prochain et surtout du Père céleste qui aime me voir prendre soin de ses créatures. Egalement, le fait de se taire devant celui qui s’égare et se perd loin de Dieu est aussi une dette lorsqu’il m’est possible de l’avertir. Ah ! que notre dette est grande dans ce domaine !

Qu’est-ce qu’une bonne œuvre ? La Bible en précise le sens :

C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres afin que personne n’en tire gloire. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour accomplir de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions” (Ephésiens 2.8-10).

Le chrétien fera bien, en commençant sa journée, d’adresser à Dieu la demande suivante : “Seigneur, tout au long de ce jour qu’il m’est donné de vivre, rends-moi attentif à toute action bonne que je devrais accomplir. Que je sois conscient des services que je dois rendre autour de moi. Je ne veux pas manquer de les accomplir à ta gloire. Je désire te plaire.

“Jésus s’est donné Lui-même pour nous afin de nous racheter de toute iniquité et afin de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par Lui et ZÉLÉ POUR LES ŒUVRES BONNES” (Tite 2.14)

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