« L’âme bienfaisante sera engraissée. »
Pour voir mon âme prospérer, il ne faut pas que j’accumule mes trésors, mais que j’en fasse part aux pauvres. Les chemins de la fortune pour le monde est l’économie poussée jusqu’à l’avarice ; mais la voie de Dieu est toute différente : « Tel répand son bien, nous dit-il, qui l’augmentera encore ; tel le resserre plus qu’il ne faut qui sera dans la disette. » Donner est donc le mode d’action de la foi pour acquérir la richesse. Faisons-en l’expérience ; nous verrons qu’il nous sera toujours accordé en retour de notre libéralité des biens en suffisance pour nos besoins. En réalité, je ne suis pas assuré de devenir riche par ce moyen. Mais selon la promesse, en étant bienfaisant je serai engraissé, sans l’être cependant outre mesure.
Un embonpoint physique trop prononcé rend la marche du corps pesante et malaisée, et une trop grande abondance de biens risquerait d’arrêter mon avancement spirituel et de m’entraîner dans une mondanité qui paralyserait mon coeur. Il me suffit donc d’être juste assez nourri pour être en santé. Mais il est une surabondance que je ne saurais trop désirer ; celle de pensées généreuses envers mon Dieu et mes semblables. Que je sache faire part à ceux-ci des grâces spirituelles dont j’ai été enrichi. Les ayant reçues gratuitement, je les donnerai gratuitement et en userai libéralement, marchant ainsi sur les traces de mon Sauveur qui s’est donné lui-même pour moi.