On a dit de saint Paul que c’est « l’homme qui a exercé la plus grande influence sur l’histoire du monde »a. Cette appréciation ne me paraît point exagérée. Le rôle de Paul, dans le développement du règne de Dieu, a été le pendant de celui du Père des croyants. Par l’appel du patriarche Abraham, Dieu avait rompu l’unité primitive du genre humain et introduit dans l’histoire du monde le dualisme résultant du particularisme théocratique ; par l’apôtre Paul, Dieu a mis fin au particularisme pour élever l’humanité à l’universalisme du salut, infiniment supérieur à celui de l’unité primordiale naturelle.
a – Schaff, History of the christ. Church, I, p. 286
Avant d’étudier les écrits de cet homme exceptionnel, il importe de jeter un coup d’œil sur la portion de sa vie qui a précédé la composition de ses lettres. En dehors de ces épîtres elles-mêmes, nous ne possédons pour cela d’autre source d’information que le livre des Actes. Nous savons combien les narrations de ce livre sont suspectées à cette heure. Mais nous savons aussi que sur six cas dans lesquels la narration des Actes se trouve en contact avec des faits de l’histoire profane (d’après Suétone, Tacite, Pline, Sénèque), sur huit où nous pouvons la contrôler au moyen de l’histoire juive de cette époque (Josèphe, le Talmud), sur douze où elle touche à des faits de l’histoire de Paul mentionnés dans ses épîtres, en tout vingt-six cas, sauf une seule exception sur laquelle il y a lieu de discuterb, le récit, des Actes subit honorablement l’épreuve de cette triple comparaison. Et, s’il en est ainsi pour un grand nombre de ces faits dont le narrateur était séparé par une distance plus ou moins considérable de temps et de lieux, quelle plus grande confiance ne pouvons-nous pas avoir en lui quand son récit repose en grande partie sur le journal d’un collaborateur de l’apôtre et que, selon toute vraisemblance, ce collaborateur n’est autre que l’auteur lui-même ? D’ailleurs nous n’accepterons pas aveuglément les données des Actes ; nous les discuterons chaque fois qu’elles seront de nature à éveiller quelque soupçon.
b – Actes 5.36 (Theudas).
Les ouvrages principaux à consulter me paraissent être (outre les Introductions, les Dictionnaires et Encyclopédies, divers écrits sur le siècle apostolique et quelques livres anciens, sur lesquels voir Credner. Einleitung. § 109), les suivants :
- Paley, Horæ paulinæ, 1790 ;
- Hemsen, der Apostel Paulus, 1830 ;
- Schrader, der Apostel Paulus, 1832 ;
- Néander, Geschichte der Pflanzung und Leitung der christ. Kirche durch die Apostel, 4eéd. 1847 ;
- Baur, Paulus der Apostel Jesu Christi, 2me éd. 1866 ;
- Renan, les Apôtres, 1866, et Saint Paul, 1869 ;
- Hausrath, der Apostel Paulus, 2me éd. 1862 ;
- Krenkel, der Apostel der Heiden, 1869 ;
- Bungener, Saint Paul, sa vie, son œuvre et ses épîtres, 1867 ;
- Farrar, The life and work of sanct Paul, 1879 ;
- Sabatier, l’Apôtre Paul, 2e éd. 1884 ;
- Pfleiderer, Paulinismus, 2me éd. 1890, et Urchristenthum, 1887 ;
- Weizsæcker, Das apostolische Zeitalter, 1886 ;
- de Pressensé, Siècle apostolique, 1888.
Pour la chronologie, comparez spécialement :
- Wurm, Tübinger theol. Zeitschr., 1833 ;
- Anger, De temporum in Actis Apostolorum ratione, 1833 ;
- Wieseler, Chronologie des apostolischen Zeitalters, 1848 ;
- Herzog’s Real-Encyclopedie, t. XXI ;
- Holtzmann, Judenthum und Christenthum, 1867.