Nous venons de voir dans quel sens et à quel point de vue la mort de Jésus est nécessaire selon Jésus, lui-même ; il nous reste à voir dans quel sens et à quel point de vue elle est nécessaire selon le croyant, tant pour la formation de sa foi que pour son accomplissement. Nous passons donc de la nécessité objective (considérée dans son objet) à l’examen de la nécessité subjective de cette mort, de la nécessité psychologique d’une expiation. Ce passage d’ailleurs nous est tout indiqué par l’étude à laquelle nous venons de nous livrer. S’il est une chose certaine, c’est que Jésus n’est pas mort pour lui-même, mais pour nous. La nécessité de sa mort est impliquée par son ministère, ce ministère a pour fin la rédemption de l’humanité. La mort de Jésus-Christ concerne donc la rédemption de l’homme, elle répond à quelque nécessité morale et psychologique en l’homme lui-même. Nous en trouvons la confirmation implicite dans le fait, déjà signalé, que la vie chrétienne est une mortification, un dépouillement et que la foi en a toujours trouvé le principe mystérieux, mais réel, dans la croix du Calvaire. La mort de Jésus-Christ est donc nécessaire à la vie du croyant ; entre elle et le salut, il y a un lien profond. Quel est ce lien, et quelle est cette nécessité ? Plus exactement : à quel besoin de la conscience humaine répond la mort de Jésus ?
C’est la question qui va nous occuper.