Histoire de l’Œuvre de la Rédemption

1.7 — Supplément à la première période

Avant d’en venir à la période suivante, je ferai quelques remarques destinées à compléter ce qui a été dit à l’égard de celle-ci.

1.7.1 – Jésus est véritablement le Sauveur

De ce qui a été dit, nous avons tout droit de conclure que Jésus de Nazareth est véritablement le Fils de Dieu et le Sauveur du monde, et que le christianisme est la vraie religion, quand on voit que Christ est évidemment la personne désignée dans toutes les grandes dispensations de la Providence, à partir de la chute de l’homme, et qu’il a été annoncé de siècle en siècle, et préfiguré par une grande variété de types et de figures. Si nous considérons sérieusement le cours des choses depuis le commencement, et si nous observons la suite des grandes dispensations providentielles, nous voyons qu’elles tendent toutes vers ce même but. Ce sont tout autant de signes qui, si on les observe et si on les suit avec soin, se trouvent avoir là leur centre. C’est si clair dans plusieurs choses, que ce serait faire preuve de stupidité que de le nier. Ce personnage, envoyé de Dieu, vint dans le monde avec ses ordres et l’autorité de faire son œuvre et pour déclarer sa volonté. C’est là ce que le Gouverneur du monde n’a cessé de déclarer jusqu’à la naissance de Christ par toutes ses grandes dispensations envers les Juifs et les Gentils. C’est là une vérité claire et évidente, que Celui qui naquit à Bethléhem, qui habita Nazareth et Capernaüm, et qui fut crucifié en dehors des portes de Jérusalem, devait être le grand Messie promis. Bienheureux sont ceux qui croient en Lui et qui le confessent, et malheureux sont tous ceux qui le renient. Cela montre l’inconséquence des déistes qui nient la révélation, et des Juifs qui nient que ce Jésus soit le Messie prédit et promis aux pères.

Si quelqu’un objectait que des hommes habiles peuvent avoir inventé cette histoire et ces prophéties dans le but de montrer qu’il est le Messie, on pourrait répondre : Comment peut-on concevoir que des hommes habiles aient ainsi désigné Jésus-Christ longtemps avant sa naissance ? Comment pouvaient-ils savoir qu’il naîtrait un pareil personnage ? Et comment pourraient-ils avoir prévu et annoncé un événement qui ne devait avoir lieu que tant de siècles plus tard ? Car il n’est pas de fait plus certain que celui-ci, savoir, que les Juifs avaient ces écrits longtemps avant la naissance de Christ ; ils les tiennent encore en grande vénération, maintenant qu’ils sont dispersés dans tout le monde. Ils ne se seraient pas prêtés à une pareille invention de la part des chrétiens pour prouver que Christ, qu’ils ont toujours renié, était le Messie ; ils auraient été encore moins induits à croire qu’ils avaient toujours eu ces livres entre les mains s’ils avaient été une invention.

1.7.2 – Autorité divine de l’Ancien Testament

Ce qui a été dit fournit une grande preuve pour la divine autorité des livres de l’Ancien Testament, par suite de l’harmonie admirable avec laquelle ils ont tous désigné le même événement. Car nous pouvons voir par ce qui a été dit comment toutes les portions de l’Ancien Testament, bien qu’écrites par tant d’auteurs différents et à des époques si éloignées, s’accordent ensemble. Ils s’accordent tous sur un événement qui leur sert de centre, et qu’aucun d’eux n’aurait pu prévoir, si ce n’est par révélation.

Maintenant donc, si l’Ancien Testament n’était pas inspiré de Dieu, comment expliquer une pareille harmonie ? Car, si ces livres ont été écrits sans aucune direction divine, alors aucun des auteurs ne savait qu’il y aurait dans le monde un homme tel que Jésus ; sa venue était un pur rêve de leur imagination, et s’il en est ainsi, comment se fait-il que ces rêves qu’ils ont annoncés d’avance, sans aucun fondement pour leurs prédictions, se soient si exactement accomplis ? Et surtout comment ont-ils pu tous s’accorder, comment se fait-il qu’ils aient tous annoncé la même chose, bien qu’ils aient vécu à plusieurs siècles de distance les uns des autres ? Cette harmonie et cet accord admirable au sujet d’un événement futur est par conséquent une preuve claire et certaine de la divine autorité de ces écrits.

1.7.3 – Réfutation des objections contre la divinité de l’A.T.

Par là nous pouvons voir combien est faible l’objection qu’on fait dans son ignorance contre la divinité des écrits de l’Ancien Testament, parce qu’ils renferment tant d’histoires de guerres et de transactions civiles. Nous avons là, disent quelques-uns, l’histoire de leurs rois et de leurs gouverneurs, le récit de leurs guerres avec leurs voisins, et des changements qui eurent lieu dans l’Etat et dans le gouvernement. Mais d’autres nations ont conservé l’histoire de leurs affaires publiques aussi bien que les Juifs, pourquoi donc supposerions-nous que ces histoires sont la Parole de Dieu plus que celles d’autres peuples ? Ce qui a été dit montre la vanité et la folie d’une pareille objection. Car on voit par là que le cas de ces histoires est tout différent de celui de toutes les autres. Cette histoire est la seule qui nous donne le récit de l’origine de toutes choses ; seule, elle fait admirablement provenir tout ce qui suit de cette source, et nous donne une idée du grand plan de la Providence pour atteindre son grand but. Et, avec les doctrines et les prophéties qu’il renferme, ce même livre nous donne un aperçu de toute la suite des grands événements providentiels, depuis l’origine jusqu’à la consommation de toutes choses. Il présente un excellent et magnifique récit des projets sages et saints du souverain arbitre de toutes choses. Il n’y a pas d’histoire ordinaire qui ait eu un pareil auteur. Cette histoire a été toute écrite par des hommes accompagnés de signes et de témoignages certains qui attestaient qu’ils étaient les prophètes du Très-Haut et immédiatement inspirés par Lui. Et, tout en étant composée d’histoires contenant ces grands événements providentiels qui montrent comment Dieu a poursuivi sa grande œuvre de la rédemption à travers tous les siècles, cette portion de l’histoire n’est pas moins remplie d’institutions divines et de ces choses qui annoncent Christ et son Évangile.

Il est absurde de contester le caractère divin, d’un livre parce qu’il renferme une histoire, comme si la Parole de Dieu elle-même ne pouvait pas donner le récit de ce qui s’est passé, ou comme s’il n’était pas raisonnable de supposer que Dieu, en se révélant à l’humanité, donne le récit des dispensations de sa propre Providence. S’il ne le fait pas, il faut supposer que ses œuvres ne méritent pas qu’on en fasse mention, ou que le plan de son gouvernement et la suite de ses dispensations envers son Église et envers le monde, ne sont pas assez importantes pour que le récit en soit conservé.

L’objection tirée de la circonstance que toutes les nations et tous les royaumes ont l’habitude d’écrire des histoires et de préserver le récit de leurs guerres et de leurs révolutions, est si loin d’être concluante pour prouver que la partie historique des Écritures ne saurait être la Parole de Dieu, qu’elle est au contraire un argument en faveur. Car si la lumière naturelle enseigne à toutes les nations civilisées à garder le récit des événements de leur gouvernement, la suite des diverses administrations, et à publier des histoires pour l’instruction des autres, combien plus sommes-nous en droit de supposer que Dieu donnera au monde le récit des dispensations de son gouvernement qui méritent beaucoup plus d’être relatées pour notre instruction ? Si de sages rois ont pris soin qu’il y eût de bonnes histoires des nations sur lesquelles ils ont régné, supposerons-nous incroyable que Jésus-Christ ait pris soin que son Église, qui est son royaume et son peuple particulier, eût une histoire infaillible de sa nation et de son gouvernement ?

Sans l’histoire de l’Ancien Testament, dans quelle affreuse ignorance ne serions-nous pas au sujet de beaucoup de choses qu’il importe à l’Église de Dieu de connaître ! Que saurions-nous de la conduite de Dieu envers l’humanité et envers son Église dans le commencement. Quelle connaissance aurions-nous de la création du monde, de la chute de l’homme et du développement et du progrès de ces dispensations miséricordieuses envers l’humanité déchue ? Nous ne saurions ni comment Dieu établit d’abord une église dans le monde, ni comment il la préserva ; nous ignorerions son genre de gouvernement dès le commencement ; nous ne saurions pas comment la lumière de l’Évangile commença d’abord à poindre dans le monde, comment elle s’accrut et comment tout se prépara pour la venue de Christ.

Si nous sommes chrétiens nous faisons partie de ce grand édifice, et sans l’histoire de l’Ancien Testament nous n’aurions jamais su quelle fut la première occasion de cette construction, comment le fondement en fut posé, ni comment sa construction a marché depuis le commencement. L’histoire de l’Ancien Testament embrasse en grande partie des temps sur lesquels les autres histoires ne disent rien, et, par conséquent, si Dieu n’avait pas préservé dans sa Parole le récit de ces choses, nous ne les aurions jamais connues.

Ceux qui font des objections contre l’autorité de l’histoire de l’Ancien Testament, pourraient aussi bien en faire contre le récit mosaïque de la création ; car dans celle-là nous avons l’histoire d’une œuvre non moins importante ; savoir, l’œuvre de la rédemption. Il y a plus, cette œuvre est et beaucoup plus grande et beaucoup plus magnifique. Si on demande quelle est l’œuvre la plus grande, celle de la création ou celle de la Providence, il faut répondre l’œuvre de la Providence ; mais l’œuvre de la rédemption est la plus grande des œuvres de la Providence. Et, que ceux qui font cette objection, se demandent de quelle portion de l’histoire de l’Ancien Testament on pourrait se passer sans qu’il y eût une grande interruption dans le fil ou dans la série des événements qui ont avancé cette œuvre magnifique. Cela me conduit à observer :

1.7.4 – Sagesse de Dieu dans la composition de l’A.T.

D’après ce qui a été dit, nous pouvons voir la grande sagesse de Dieu dans la composition de différentes parties des Écritures de l’Ancien Testament. Passons brièvement en revue ces diverses portions, et voyons combien nécessaires elles étaient.

Il était nécessaire, par exemple, que nous eussions un récit de la création du monde, de l’histoire de nos premiers parents et de leur état primitif ; nous avions aussi besoin de connaître quelque chose sur la chute, sur l’ancien monde et sa décadence, sur le déluge universel et sur l’origine des nations après cette destruction de l’humanité.

Il semble qu’il était de plus nécessaire d’avoir un récit de la perpétuité de l’Église de Dieu depuis le commencement. Dieu laissa tout le monde se corrompre, et, fit choix d’une nation pour être son peuple particulier, afin de préserver le vrai culte et la vraie religion jusqu’à la venue du Sauveur du monde. Par ce moyen, le monde fut peu à peu préparé pour cette grande lumière et pour les choses admirables qu’elle devait accomplir. Les israélites furent ainsi une nation typique par le moyen de laquelle Dieu annonça et enseigna, comme sous un voile, toutes les gloires futures de l’Évangile. Il nous était donc nécessaire de connaître comment la vocation d’Abraham, l’esclavage en Egypte et l’émigration des fils de Jacob en Canaan contribuèrent à assurer ce résultat. Il était nécessaire d’avoir quelque récit des révélations de Dieu aux israélites, quand il leur donna leur loi et établit leur culte typique, sous lequel se cachait l’Évangile, et quand il institua leur gouvernement civil et ecclésiastique.

Il semble qu’il était nécessaire que nous eussions quelque récit de leur établissement en Canaan, cette terre promise dans laquelle ils se fixèrent définitivement. Nous avions besoin d’avoir une histoire de l’Église d’Israël, des dispensations les plus importantes de Dieu à leur égard, qui annonçaient le plus complètement les mystères évangéliques. Nous avions besoin de savoir quelque chose de la gloire extérieure promise à cette nation sous David et Salomon ; de connaître, dans tous ses détails, ce qui concerne David, dont l’histoire est si pleine de l’Évangile, et qui fut le père de la race de ses rois. Nous avions besoin également d’un récit de la construction du temple, qui fut si plein aussi de mystères évangéliques.

Et il importait que nous eussions quelque récit de la séparation d’Israël de Juda, de la captivité des dix tribus, de leur entière réjection, et par conséquent un abrégé de leur histoire jusqu’à ce temps-là. Il fallait avoir le récit de la succession des rois de Juda, et des affaires de l’Église jusqu’à leur captivité à Babylone. Il était également nécessaire d’avoir une histoire de leur retour de la captivité, de leur rétablissement dans leur pays, et de connaître l’origine du dernier établissement ecclésiastique avant la venue de Christ.

Un instant de réflexion suffira pour nous convaincre que toutes ces choses étaient nécessaires et qu’on ne pouvait se passer d’aucune ; et qu’en général, il était nécessaire d’avoir une histoire de l’Église de Dieu, jusqu’à l’époque où commencent les histoires humaines. Il importait d’avoir une histoire inspirée de ces temps de l’Église juive, dans lesquels il y avait entre Dieu et l’homme des rapports plus extraordinaires, alors qu’il habitait parmi eux, en quelque sorte, d’une manière visible, se révélant par la Shéchina, par l’Urim et le Thummim, et par les prophéties, pour régler ainsi leurs affaires d’une manière plus immédiate. Il était aussi nécessaire d’avoir, dans la prophétie, quelques renseignements sur les dispensations de Dieu après la fin de l’histoire inspirée ; il fallait, pour cela qu’il s’élevât un certain nombre de prophètes, pour prédire la venue du Fils de Dieu, et la nature et la gloire de son royaume, comme autant de précurseurs pour préparer sa venue, et que leurs prophéties fussent conservées dans l’Église.

Il était également désirable que l’Église eût un livre de chants sacrés donnés par inspiration divine, renfermant des exemples de vraie piété, de foi, d’espérance, d’amour de Dieu, de joie, de résignation, d’humilité, d’obéissance, de repentance, etc., comme le livre des Psaumes. Il nous fallait aussi des livres d’instruction morale comme les Proverbes et l’Ecclésiaste, qui se rapportent aux affaires et à l’état de l’humanité, aux circonstances de la vie, et qui renferment des maximes de vraie sagesse et de prudence pour régler notre conduite dans toutes les rencontres. Il fallait aussi un chant particulier sur le grand amour de Christ pour son épouse l’Église, adapté aux dispositions et aux saintes affections d’une âme vraiment chrétienne pour Jésus-Christ, et représentant sa grâce et son amour pour son peuple, comme le Cantique des Cantiques. Il était important aussi que nous eussions un livre qui nous enseignât comment il faut se conduire dans l’affliction, vu que l’Église de Dieu est ici-bas dans un état militant, et que c’est par beaucoup de tribulations que le peuple de Dieu est appelé à entrer dans le royaume des cieux. L’Église est pour longtemps dans l’agitation, et passe par de cruelles épreuves et de grandes souffrances avant d’atteindre ses jours de repos et de paix dans les derniers âges du monde. C’est pourquoi Dieu nous a donné un livre particulièrement approprié pour ces circonstances : celui de Job. Et, bien qu’il ait été écrit à l’occasion des souffrances d’un fidèle isolé, il fut probablement donné pour la première fois à l’Église au milieu de ses souffrances en Egypte. Un apôtre le cite afin de soutenir le courage des chrétiens sous la persécution. « Vous avez appris quelle a été la patience de Job, et vous avez vu la fin du Seigneur ; car le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde (Jacques 5.11). » Dieu donna aussi dans ce livre de Job quelques aperçus de l’ancienne théologie avant la promulgation de la loi.

Cette courte revue montre donc que chaque portion des Écritures de l’Ancien Testament est très utile et très nécessaire, et qu’on ne peut se priver d’aucune d’elles sans que l’Église éprouve une vraie perte. Dieu donc a manifesté sa sagesse en faisant entrer dans la composition de l’Ancien Testament, précisément ces livres qui en font partie.

Avant d’en finir avec ce sujet, j’ajouterai qu’on peut très bien voir que l’histoire de l’Ancien Testament est étendue et détaillée quand la grande œuvre de la rédemption le réclame ; alors qu’il est beaucoup fait pour l’avancement de cette œuvre, pour représenter Christ et pour lui préparer la voie. Ainsi le récit est très détaillé alors qu’il s’agit de l’histoire d’Abraham et des autres patriarches, tandis qu’il est très court quand il s’agit du temps que les enfants d’Israël passèrent en Egypte. L’histoire s’étend beaucoup sur la sortie d’Egypte et sur l’établissement de l’Église et de l’Etat du temps de Moïse et de Josué, tandis qu’elle ne dit presque rien sur l’époque des Juges. Elle redevient de nouveau complète et détaillée dans les jours de David et de Salomon, pour passer très rapidement sur les règnes suivants. C’est ainsi que les récits sont longs ou courts, suivant qu’ils se rapportent plus ou moins à l’œuvre de la rédemption.

1.7.5 – La Rédemption, thème unique de la Bible

D’après ce qui précède, nous voyons que Christ et sa rédemption sont les grands sujets dont s’occupe la Bible entière. La chose est claire pour ce qui est du Nouveau Testament, et d’après ce que nous avons dit, nous voyons qu’il en est de même pour l’Ancien. Christ et sa rédemption sont les grands sujets des prophéties aussi bien que des Psaumes de l’Ancien Testament, comme nous l’avons montré ; et les maximes morales et les préceptes sont tous donnés en vue de Lui. Christ et sa rédemption sont aussi le grand sujet de l’histoire de l’Ancien Testament du commencement à la fin. L’histoire même de la création est donnée comme une introduction à celle de la rédemption qui suit immédiatement. Le livre entier, Ancien et Nouveau Testament, est plein de l’Évangile, avec cette seule différence, que l’Ancien Testament contient l’Évangile voilé, tandis que le Nouveau le présente dévoilé, afin que nous puissions voir la gloire du Seigneur à face découverte.

1.7.6 – Utilité et excellence de l’A.T.

Ce qui précède montre l’utilité et l’excellence de l’Ancien Testament. Quelques personnes sont disposées à le considérer comme hors d’usage, supposant que dans ces jours de l’Évangile nous n’en avons guère besoin. C’est là une grande erreur venant de ce qu’ils ne remarquent pas quelles sont la nature et le but de l’Ancien Testament, et si on le faisait on verrait qu’il est plein de l’Évangile de Christ, et qu’il confirme et illustre d’une manière remarquable la grande doctrine et les promesses du Nouveau Testament. Ces portions de l’Ancien Testament, qu’on regarde généralement comme contenant le moins d’instructions divines, sont des mines et des trésors de science évangéliques ; et si on suppose qu’elles en renferment si peu, c’est qu’on ne les lit que superficiellement. On ne sait pas découvrir les trésors cachés. On se contente de jeter un coup-d’œil sur la surface du sol, et on déclare aussitôt qu’il n’y a rien. On ne creuse jamais la mine. Si on le faisait, on trouverait qu’elle est richement fournie de choses plus précieuses que l’argent et l’or, et on serait richement récompensé de ses peines.

Ce qui précède montre quel précieux trésor Dieu a placé entre nos mains en nous donnant la Bible. Combien peu de personnes réfléchissent au privilège qu’elles ont dans la possession de ce livre, qu’elles tiennent dans les mains et qu’elles peuvent lire comme elles veulent. Quel excellent livre que celui-là, et comme il est de beaucoup supérieur à tous les écrits humains ! Il nous révèle Dieu et nous donne, soit dans sa partie historique, soit dans sa partie prophétique, un aperçu des grands desseins de Dieu, des magnifiques plans de la Providence depuis le commencement du monde. Il révèle le grand Rédempteur, sa rédemption glorieuse et les diverses mesures au moyen desquelles Dieu l’accomplit depuis le moment où la première pierre de l’édifice a été posée, jusqu’à celui où il reçoit son couronnement. Ferons-nous cas des récits que nous donne l’histoire de quelque grand prince ou de quelque puissant guerrier, comme Alexandre, César ou Malborough, et ne ferons-nous pas de cas de l’histoire que Dieu nous donne du royaume de son fils Jésus-Christ, Prince et Sauveur, et des grandes œuvres de ce Roi des rois et Éternel des armées, puissant dans les combats, ni des récits de ce qu’il a fait pour racheter son peuple ?

1.7.7 – Inconséquence de négliger la lecture de l’A.T.

Ce qui a été dit nous montre combien de personnes sont à blâmer pour leur manière superficielle et légère de lire les Écritures. Que de choses les Écritures renferment, si seulement on savait les découvrir ! La Bible est le livre du monde le plus aisé à comprendre. Mais à quoi cela nous servira-t-il, si nous le lisons sans remarquer ce que le Saint-Esprit se propose ? Le Psalmiste demande à Dieu de dessiller ses yeux, afin qu’il puisse contempler les merveilles de sa loi. Les saintes Écritures sont pleines de choses merveilleuses.

Ces histoires, qu’on ne lit trop souvent qu’en supposant que ce sont les affaires privées de quelques individus, comme Abraham, Isaac, Jacob et Joseph ; de Ruth, de Josué, des Juges, de David et des princes d’Israël, sont le récit de choses bien plus importantes et ont une bien plus haute portée. On lit trop souvent les saintes Écritures dans la supposition qu’elles sont seulement écrites pour satisfaire la fantaisie des hommes, et on passe sans remarquer les grandes choses qu’elles contiennent. Quels que soient les trésors que contiennent les Écritures, ils ne nous profiteront de rien, si nous ne les remarquons pas. Celui qui a la Bible et qui ne s’aperçoit pas de ce qu’elle renferme, ressemble à un homme ayant une boîte pleine d’argent et d’or sans le savoir. Il n’en sera pas plus avancé malgré son trésor, et c’est tout comme s’il ne l’avait pas. Celui qui a dans sa demeure des provisions choisies en abondance et qui n’en sait rien, ne goûtera jamais ce qu’il a et pourra aussi bien mourir de faim que si sa maison était vide.

1.7.8 – Grandeur de Jésus-Christ et de sa mission

Ce qui a été dit nous montre quel grand personnage est Jésus-Christ, combien grande est sa mission dans le monde, puisque tant de choses ont été faites pour préparer la voie à sa venue. Dieu, depuis le tout commencement, avait préparé sa venue à travers tous les âges du monde. Si, ayant appris qu’un étranger est sur le point de visiter son pays, nous remarquions que de grands préparatifs sont faits en vue de lui, que des changements sont faits dans tout le pays, que bien des mains sont à l’œuvre, que des personnes de qualité s’occupent des préparatifs, et que, de plus, toutes les affaires du pays et ses intérêts soient subordonnés au projet de l’accueillir, nous supposerions naturellement que c’est quelque personnage extraordinaire et qu’il vient pour quelque affaire très importante. Quel grand personnage doit donc être Celui dont le grand Dieu des cieux et de la terre, le Maître de toutes choses, a préparé la venue pendant quatre mille ans ! Bientôt après la création du monde et de siècle en siècle, il a fait de grandes choses, il a amené de grands événements, il a accompli des miracles sans nombre et souvent bouleversé le monde, toujours en vue de cette préparation. Il a tout fait servir dans l’histoire de l’humanité à sa grande fin, toutes les révolutions et les changements du monde, et cela de génération en génération. Certainement, ce doit être un personnage grand et extraordinaire, et il faut qu’il vienne accomplir quelque grande œuvre.

Nous lisons dans Matthieu 21.8-10, que quand Jésus-Christ fit son entrée dans Jérusalem, précédé d’une multitude qui avait jeté des branches de palmier sur le chemin, tandis que d’autres avaient étendu leurs habits le long de la route, en criant : Hosanna au Fils de David, la ville entière fut émue, disant : Qui est celui-ci ? Ils se demandaient avec surprise quel personnage ce pouvait être, pour qu’on fit pour lui de pareils préparatifs. Quand nous pensons à toutes les grandes choses qui furent faites dans tous les âges pour préparer la voie à la venue de Christ, quand nous nous rappelons que de fois le monde fut bouleversé dans ce but, combien plus avons-nous raison de nous écrier : Qui est celui-ci ? quel est ce grand personnage ? Qui est ce Roi de gloire, que Dieu lui témoigne tant de respect et l’honore à ce point ? Certainement il est honorable aux yeux de Dieu et bien-aimé, et grande doit être la mission pour laquelle il est envoyé.

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