1. a) C’est un sacerdoce nécessaire, celui à propos duquel on pourrait dire ce que l’apôtre disait des Juifs lisant la Bible : « Un voile demeure ». Les réformateurs, avec raison, ont bataillé pour un salut par la seule foi. Quatre siècles plus tard, par crainte d’un salut par les œuvres, on offre souvent un salut — quand le salut est encore prêché — non suivi d’obéissance. Ce salut formel est — hélas ! — en partage à beaucoup de chrétiens d’aujourd’hui. C’est pourquoi il devient urgent de faire comprendre que le message évangélique, dans la communion du Christ vivant, c’est à la fois :
b) On a raison de s’interroger, de chercher, d’inventer des méthodes modernes de témoignage ou d’évangélisation plus efficaces, mieux adaptées. Mais n’y aurait-il pas beaucoup de temps gagné, de paroles et d’imprimés en moins, si tous les fidèles de l’Eglise retrouvaient le sens de l’obéissance personnelle et communautaire, inconditionnelle, au Seigneur et à sa Parole ?
Une chanson récente de Jean-Marc Fontenoy raconte avec un humour gris-foncé, les mésaventures d’un curé (titre : « Le petit curé ») qui débarque dans sa paroisse. Il Sonne les cloches pour appeler ses paroissiens… peine perdue ! Ce dimanche-là, il y a cinéma. Il organise des films paroissiaux et en attend un surcroît de fidèles pour le dimanche suivant… peine perdue ! Le Tour de France passe justement à l’heure de l’office. Il prépare des soirées récréatives, fonde un club de télévision peine perdue ! Et chaque fois le refrain proclame : « Alléluia ! il n’est venu personne. Alléluia ! petit curé tu sonnes, ça sert à quoi : les gens ne viennent pas ! ». Quant à la chute de la chanson, elle est saisissante : le pauvre curé meurt de découragement et, pour ses obsèques, la chapelle est archipleine.
L’ironie de cette chanson est vérifiable dans la vie de certaines paroisses où le refrain peut s’appliquer tel quel : « il n’est venu personne… ! » et les responsables, les organisateurs sont tentés par le démon du découragement (« À quoi ça sert ? Les gens ne viennent pas »).
Il y a une vérité à redécouvrir au niveau des « troupes » de l’Eglise : non seulement elles doivent réapprendre le réflexe d’obéissance qui les fera répondre massivement aux appels qui leur sont adressés, s’intéresser activement à ce qui leur est proposé, mais encore l’utiliser comme autant d’occasions d’entraîner d’autres croyants, plus éloignés, plus réservés. Il y a, dans les programmes d’activités de l’Eglise, des occasions d’évangélisation ou d’édification qui sont perdues, gaspillées parce qu’inutilisées, les intermédiaires-propagandistes faisant défaut. Les grandes actions communes d’évangélisation ont remis en honneur ce qu’on appelle L’OPÉRATION ANDRÉ… selon le schéma de la réaction en chaîne, de la première action de recrutement que rapporte l’Evangile de Jean (ch. 1. v. 40 et suivants). La même tactique est applicable à toute activité paroissiale, et les choses iront autrement le jour où les chrétiens cesseront d’opposer à ce qu’organise leur Eglise, le rempart de leur scepticisme et la pesanteur de leur immobilisme. Il y aurait un décompte effarant à établir des heures employées — perdues ! — à tenter de convaincre nos propres troupes. L’invitation « VENEZ NOMBREUX » que l’on voit au bas des programmes paroissiaux est un scandale : dans une Eglise consciente de ses responsabilités, cela devrait aller de soi. tout juste devrait-on dire : AMENEZ AVEC VOUS LE PLUS GRAND NOMBRE POSSIBLE D’INDIFFÉRENTS !
Lire : Jean 4.39-42.
a) Selon quel critère classeriez-vous les possibilités suivantes d’occupation d’une soirée ?
b) Faites l’inventaire des cinq dernières manifestations paroissiales où vous n’étiez pas. Analysez les raisons de votre absence.
c) Faites l’inventaire des cinq dernières activités de votre communauté locale auxquelles vous avez amené quelqu’un :
2. Au niveau de notre vie personnelle, l’obéissance est liée à la connaissance de la volonté divine et à notre libre décision de la mettre en pratique. Cette connaissance nous vient d’abord de l’Ecriture Sainte. D’où la nécessité de lire la Bible régulièrement et avec intelligence — de la travailler — de reconnaître en elle la Parole divine qui a autorité dans notre vie. Cette obéissance peut nous amener à choisir pour la Parole, parfois :
Lire : 1 Samuel 15.10-23.
3. Dieu éprouve notre volonté d’obéissance non par plaisir de nous mettre à l’épreuve, mais en vue des responsabilités et des richesses de révélation et de bénédictions qu’il veut nous accorder.
Exemple : Abraham sacrifiant (Genèse 22).
Lire : Genèse 12.1-4.
4. Cette obéissance gagne toujours à être immédiate, accomplie dans l’assurance que Dieu tiendra parole. Paul dit : « Lorsqu’il plut (à Dieu) de révéler en moi son Fils, AUSSITOT, sans consulter ni la chair ni le sang, je partis… » (Galates 1.16).
Exemple contraire : Jonas (chapitres 1-3).
Lire : Jacques 1.22-25.
5. Cette obéissance est liée à la vie de prière et par elle à la recherche de la volonté divine, Jésus à Gethsémané lutte à genoux jusqu’à ce qu’il connaisse clairement la décision divine et qu’il puisse dire en connaissance de cause : « Que ta volonté soit faite ».
Autre exemple : Paul sur le bateau l’emmenant à Rome (Actes 27.21-28).
Lire : Psaumes 50.1-15.
6. L’obéissance est la condition de notre croissance dans la foi. Il nous est promis :
« Si quelqu’un fait la volonté de mon père, il connaîtra… » (Jean 7.17).
« Celui qui est fidèle dans les moindres choses l’est aussi dans les grandes… Si vous n’avez pas été fidèles dans ce qui est à autrui, qui vous donnera ce qui est à vous ? » (Luc 16.10-12).
« L’Eternel prendra plaisir à ton bonheur lorsque tu obéiras à sa voix. en observant ses commandements » (Deutéronome 30.10).
Lire : Actes 19.18-20.
7. L’obéissance est la pierre de touche de notre foi. Elle conduit à l’humilité (à cause de nos trébuchements), à la découverte de la grâce (le pardon nous est accordé suite à la confession de nos fautes), à l’approfondissement de notre foi (nous découvrons la fidélité de Dieu), à la sanctification et à la plénitude de l’Esprit (à cause de la communion renouvelée et nécessaire avec Dieu), à l’édification de l’Eglise (nous découvrons la nécessité de la communion fraternelle, de la prière en commun, de l’équipement Spirituel, de la connaissance de l’Ecriture).
Lire : Aggée, chapitre 1.
a) Y a-t-il dans votre vie ou la vie de votre communauté une obéissance précise qui vous est demandée aujourd’hui ?
b) Est-il une promesse de l’Ecriture, un ordre que vous auriez à prendre au sérieux et à exécuter aujourd’hui ? cette semaine ?
c) Vous souvenez-vous de bénédictions reçues suite à une obéissance ?
d) Quelle place faites-vous personnellement dans vos plans de travail, de vacances, à la recherche de la volonté de Dieu ?
e) Quelle place faites-vous sur le plan communautaire, conjugal, ecclésial, dans l’écoute de la Parole et la prière en commun, à la recherche d’une réponse chrétienne aux problèmes urgents de l’heure ? Exemple : le racisme, le travail de la femme, la guerre, l’objection de conscience, les loisirs, etc.
f) Vos difficultés sont-elles le fruit de vos désobéissances ou une mise à l’épreuve de votre obéissance ?
g) Lisez 2 Thessaloniciens 1.3-5. Cela s’applique-t-il à votre vie, à la vie de votre église ou communauté ?
Citation :
Si tu demandes : A quoi reconnaîtrai-je que Dieu m’adresse la Parole ? Je répondrai : Chaque fois qu’en méditant la Bible tu te sentiras poussé à mieux croire et à mieux obéir, réjouis-toi, Dieu est là.
Lorsque Dieu nous parle, c’est toujours pour nous expliquer d’un côté ce qu’il fait et ce qu’il entend faire pour nous ; de l’autre, ce que nous devons faire pour lui.
La Bible est donc le manuel du parfait ouvrier et sa lecture ne profite qu’aux hommes qui s’appliquent à devenir de bons ouvriers de Dieu.
Elle ne dit rien à qui ne se soucie pas de la pratiquer. Qui refuse d’agir renonce à comprendre.T. Fallot.