Le ministère de la libération se définit donc comme un combat contre les Puissances, une action d’expulsion des démons, une rupture de leurs liens et une destruction de leurs œuvres.
Ce serait laisser dans une grande insécurité les personnes libérées si elles n’étaient pas aussitôt équipées pour résister à l’Ennemi, pour éviter les pièges qu’il leur tendra. Nous sommes avertis par l’Ecriture qu’il ne s’avoue jamais vaincu. Jusqu’à l’heure de sa défaite finale au retour du Christ, il reste ‘‘un lion rugissant cherchant qui dévorer” 1. C’est pourquoi le ministère de délivrance est en même temps :
1 1 Pierre 5.8 ; cf. aussi Matthieu 12.44-45.
C’est souvent faute d’avoir été correctement enseignés que tant de gens, ou bien demeurent prisonniers de l’Ennemi, ou bien retombent dans les liens de l’iniquité.
Libéré de l’Egypte et des menaces de son tyran, Israël, par la médiation de Moïse, reçoit aussitôt connaissance de la loi sainte. Cette charte de la liberté formée de deux tables est connue sous le nom de décalogue. L’importance du deuxième commandement est soulignée par le fait que sa transgression entraîne des conséquences jusqu’à la quatrième génération. Cela n’est pas mentionné pour d’autres commandements.
A juste titre, on peut s’étonner que l’Eglise ait souvent négligé d’en avertir ses membres et les ait laissé s’égarer aveuglément sur les chemins de l’idolâtrie, par le biais de l’occultisme ou par celui de l’amour de l’argent.
La connaissance de l’Adversaire est donc primordiale. Puisque l’occulte est son terrain de prédilection, quelques précisions éviteront tout malentendu :
L’occulte n’est pas à confondre avec la superstition. Il n’a rien de la survivance d’une époque d’ignorance.
Il n’a rien non plus d’un jeu de salon, d’une distraction d’autant plus attractive qu’elle nous permettrait de jeter un regard de voyeur derrière ce qui apparaît mystérieux et inquiétant.
Ce serait véritablement s’égarer que d’admettre l’occulte au nombre des moyens recommandables pour connaître Dieu, ou faciliter l’approche du Seigneur.
En bref, nous rangeons l’occulte parmi les idéologies ou les idolâtries de toujours. Il est la source d’inspiration de ce que l’Ecriture appelle la sagesse de ce monde.
Selon l’épître de Jean, le Fils de Dieu nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable 2. Il nous l’a donnée également pour connaître le Menteur. Le Véritable a un visage aux traits révélateurs. Son adversaire aussi. A la lumière du Saint-Esprit, nous lui connaissons quatre traits distinctifs :
2 1 Jean 5.20.
Lorsque Paul avertit les Thessaloniciens 3 de “ne pas trop vite perdre la tête” ni de se laisser “séduire” dans la situation que connaîtrait le “siècle” aux jours de la venue du Messie, il précise que cette dernière étape de l’Histoire sera un temps d’apostasie. Au plan. mondial, on verra l’intronisation de l’Homme devenu Dieu. Cet ultime blasphème s’accomplira littéralement. Un homme, sans doute exceptionnel, sera acclamé universellement comme le sauveur du monde. Cette imitation du Seigneur est du reste présentée par l’évangile de Jean sous une appellation caractéristique : l’Antichrist.
Le vocabulaire employé par Paul pour décrire cet événement est suggestif : l’Antichrist, c’est l’homme de l’impiété, le fils de la perdition, celui qui s’élève, celui qu’on adore, celui qui s’asseoit en personne dans le temple de Dieu, celui qui se fait connaître en se proclamant lui-même Dieu. Son apparition (la parousie) se fera avec la collaboration (la dunamis) de Satan et sera accompagnée de toutes sortes d’œuvres puissantes, de miracles, de prodiges.
Quelle parodie ! La créature céleste veut se faire passer pour le Seigneur. Comme elle ne dispose d’aucune ressource créatrice, elle ne peut que singer Dieu, user du travesti de sa Parole. D’où cette imitation déjà au niveau du vocabulaire. D’où ce foisonnement de spiritualités, de gnoses, de mystiques, prétendues nouvelles et transcendantes.
Le “spirituel” n’est pas son seul théâtre. Le ‘‘politique” est aussi sa scène de prédilection. On y professe des confessions de foi, de rigoureuses doctrines, dont le dépôt sacré est confié à des docteurs ; on y entend des aveux de culpabilité ; on y prononce des excommunications ; on y retrouve des élus qui forment des chapitres. La fraternité y est aussi universelle, avec quelques différences : Marx y a tué le père ; le grand jour a fait place au grand soir; le royaume de justice et de paix y est l’œuvre du peuple des prolétaires. Leur unité se fait à la force du poing fermé, enserrant la faucille et le marteau.
Il serait injuste de n’évoquer que ce seul aspect. Il y en a d’autres, aux décors moins uniformes. Des doctrines y sont aussi mises en scène ; elles n’interdisent pas à Dieu d’exister 4 ; elles le citent souvent pour mémoire et dans une perspective d’avenir ; elles lui reconnaissent ci ou là ses vertus de grand Architecte, omniprésent et omniscient, de grand Juge, d’éternelle Providence. La foi le concernant y est tolérée, même prônée, dans la mesure où elle respecte non pas l’homme, mais le personnage que l’homme veut être. Pour que le masque de cet homme plus ou moins religieux ne soit détérioré ni par la vérité, ni par la justice, l’homme lui-même en refait et en rattache les ficelles, avec l’appui d’une majorité consentante qui se plaît à ne pas trop réfléchir et ne demande finalement qu’une chose : du travail, du pain, du sport et des jeux et pourquoi pas… la bénédiction de Dieu !
4 Jacques 2.19.
Dans ce théâtre-là, les couleurs du décor sont ravivées par de solides pinceaux : l’ordre établi, la grâce de la technique, l’ingéniosité du système D, et, finalement, les bienfaits de la seule véritable et adorée Providence : l’argent, souvent gagné par la sueur et le sang des autres.
De fait, il est une seule réalité que le diable est incapable d’imiter : la vie faite d’amour et d’humilité, dans le respect et la mise en valeur des autres quels qu’ils soient. C’est pourquoi, dans ce qu’il propose, on trouve de tout, jusqu’à la simili-perfection, en apparence au moins, c’est-à-dire en théorie, en promesses, en déclarations. Il n’y a qu’une seule chose qui ne s’y trouve pas : la croix de Golgotha. Et pour cause !
Sans nous y arrêter davantage, il faut le relever cependant — ne serait-ce que pour ouvrir les yeux de ceux qui regardent et semblent s’interdire de voir : cette volonté d’imitation et d’artifice trouve à s’exprimer dans des pratiques occultes fort connues. La divination est une contrefaçon du prophétisme. Les passes magnétiques et l’action par le fluide sont une contrefaçon des dons de guérison par l’imposition des mains et au nom du Seigneur. Le spiritisme est une contrefaçon de la révélation de la Parole puisqu’il veut nous mettre en contact avec l’autre monde. Les actes magiques singent les miracles opérés dans la foi au Christ. Les cérémonies d’initiation, les danses, leur transport extatique grâce à la drogue du rythme ou à la drogue tout court, sont une contrefaçon du culte en esprit et en vérité et de la manifestation des dons charismatiques. Il n’est pas jusqu’à la joie et à la fraternité eucharistique — c’est-à-dire le partage du pain et du vin de la Cène — qui n’ait trouvé dans la table à boire avec les copains, son ivresse et sa générosité d’un soir, un pitoyable plagiat.
Sans la croix, même l’Evangile n’est plus qu’une idéologie, trompeuse autant que celles qui s’entendent à l’imiter. Ce monde a faim et soif de justice. Elle surgit de l’expiation assumée par Jésus. Elle conduit à la crucifixion de la chair et à l’accueil d’une vie nouvelle dont le Christ ressuscité est le donateur. Egaré par l’Ennemi, le monde n’en veut pas.
Je ne saurais affirmer que les chrétiens, dont je suis, en donnent une juste illustration. À nous regarder vivre personnellement et communautairement, ce monde discerne-t-il la différence entre l’idéologie et la foi véritable ? Si donc, à cause des contrefaçons, le ministère de la libération en vient à dénoncer le piège du vocabulaire et des théories, il exige aussi des chrétiens qu’ils ne soient pas, eux les premiers, des caricatures de la justice et de la liberté qu’ils annoncent.
Au travers des siècles, cette faculté de travestissement lui a constitué une garde-robe fournie. Dans sa deuxième épitre aux Corinthiens 5, Paul nous avertit de cette volonté de l’Adversaire de nous enjôler et de se présenter sous le déguisement d’un ‘‘ange de lumière”.
5 2 Corinthiens 11.14.
Comme l’a écrit Daniel Rops, c’est un fait constant, maintes fois confirmé par l’Histoire : quand une civilisation décline et marche vers sa fin. elle se laisse en partie entraîner dans les voies aberrantes des mysticismes vagues et des superstitions…, On peut également citer Pascal : Incrédules, les plus crédules ! Et ce mot connu de Chesterton : Ce monde de sectes est plein de vérités chrétiennes devenues folles.
La table des matières d’un livre comme celui de Maurice Colinon 6, à elle seule, suffit à nous faire prendre conscience de cette séduction et de la facilité avec laquelle les hommes qui se disent parvenus à l’âge de la maturité se laissent berner tels des nigauds, qu’ils soient les médiums du grand Séducteur ou ses victimes médusées. Il cite dans l’ordre :
6 Faux prophètes et sectes d’aujourd’hui, de Maurice Colinon, éd. Plon, 1953.
En France, Alain Kardec et Léon Denis, les grands doctrinaires et propagandistes du Spiritisme. Parmi les sectes dérivées de cette même source, on trouve, en Asie, Lê-van-Tung et le Caodaïsme ; en Amérique, Mesdames Blavatsky et Annie Bessant, prophétesses de la Théosophie, dont une dissidence, l’Anthroposophie, eut pour chef le Suisse Rudolf Steiner, connu par son centre culturel, le Goethe-anum, à Dornach près de Bâle. En Belgique, au début de ce siècle, Antoine Louis devint apôtre du mouvement qui eut son heure de célébrité et fit des milliers d’adeptes : l’Antoinisme. Au siècle dernier, la séduction connut des aspects plus alléchants encore avec Mary Baker-Eddy et la Science Chrétienne, avec William Miller qui fixa la date de la fin du monde à 1843. Le démenti des faits n’empêcha pas que se développe un mouvement toujours actif, marqué par deux dissidences importantes. L’une est l’œuvre du Suisse Alexandre Freytag, à la tête de la Société des Amis de l’Homme, devant laquelle il s’est présenté comme le Messager de l’Eternel annoncé par le prophète Malachie 7 : l’autre a pour fondateur Charles T. Russel. Il est à l’origine du célèbre Trust de diffusion de livres et de brochures : “Watch Tower et Tract Society”. Lui aussi prétendit connaître la date de la fin du monde : 1874. Le nouveau démenti des faits ne refroidit en rien son zèle ni celui de ses troupes groupées sous le nom d’Etudiants de la Bible. A sa mort, après un nouveau démenti d’une nouvelle date annoncée (1914), il eut pour successeur le juge Rutherford qui imposa au mouvement le nom qu’il porte aujourd’hui : Les Témoins de Jéhovah. Plus séduisante, c’est-à-dire moins agressive, est la secte des Mormons nommée aussi l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, qui a plus d’un siècle et demi d’existence. Son fondateur est Joseph Smith. Visites d’anges et visions ne lui manquèrent pas. Grâce à leurs indications, il trouva deux plaques d’or écrites en “égyptien réformé” (?). Doté d’un pouvoir de voyance, il put en faire la traduction. Ainsi naquit le livre des Mormons dont l’original, vu par J. Smith seulement, fut emporté au ciel par l’ange qui le lui avait fait découvrir !
7 Malachie 3.1. Freytag est mort en 1947 et, dès lors, son “Armée de l’Eternel” a deux centres, l’un à Cartigny (Genève), l’autre à Paris. Ils publient chacun leur vérité dans deux journaux quasi rivaux : “Le Moniteur du Règne de la Justice” et “Le Règne de Justice et de Vérité”.
Et il faudrait parler de Swedenborg, et, plus près de nous, de “Father divine” de Michaël Ivanoff et de sa Fraternité Blanche Universelle, de Moon, de l’ordre des Rosicruciens, qui professent des doctrines et des pratiques inspirées de nombreuses sagesses orientales et mélangées à des vérités bibliques.
La liste serait longue s’il fallait ajouter à ces noms tous les fondateurs de sectes petites ou grandes, quelques-unes même ouvertement déclarées satanistes. Telles des étoiles filantes, avec une durée variable, elles balafrent le ciel de leur éclat passager, alors que l’une après l’autre, elles prétendent au titre d’astre divin, d’ange de lumière, pour le moins d’envoyé de Dieu. Chacun à leur manière, ces “anges” de la lumière viennent dire ou restaurer la “véritable religion”, la “véritable connaissance”, la “véritable révélation”, le “véritable évangile”. Ou alors, ils prétendent en donner une meilleure information ou des compléments indispensables. On reconnaît leurs écrits à leur langage sucré, mielleux, où les majuscules abondent en tête de mots séducteurs, comme si la majuscule compensait la vanité du mot lui-même. C’est ainsi que les doctrines qu’ils colportent très souvent nient la réalité de la mort et du jugement, remplacent la croix par la réincarnation, persuadent l’homme qu’il est immortel et possède en lui-même la lumière à même de le conduire sur le chemin de l’éternité. Comme de bien entendu, l’enfer est réservé à celui qui n’adhère pas à la secte.
Bien entendu aussi, tous sont novateurs, alors qu’à y regarder de près, ils ne font que répéter ce qu’ont toujours dit les spiritualistes, les mystiques, les symbolistes, les gnostiques, les moralistes, les rationalistes que combattaient déjà les prophètes d’Israël et les apôtres du premier siècle. Les épîtres de Paul, de Jean, de Pierre, de Jude sont, en maints passages, l’écho de ce combat contre l’hérésie séductrice 8. Ces écrits citent à chaque instant la Bible ; mais le texte étant séparé du contexte, ils en tordent le sens réel, ils dénaturent ou même en contestent les vérités fondamentales. Qui s’en étonnerait, quand on connaît la volonté de l’Adversaire de semer la confusion ?
8 Romains 16.17-18 ; Ephésiens 4.14 ; Colossiens 2.4 ; 1 Timothée 4.1 ; Tite 1.10 ; 1 Jean 4.3, 5 ; 2 Jean 7 ; Jude 4 ; Apocalypse 12.9 ; 13.14.
Le sévère avertissement de l’apôtre Pierre n’a pas besoin de commentaire : Il y aura parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses et qui, reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux 9.
9 2 Pierre 2.1-2. On peut aussi mentionner parmi les fausses doctrines, œuvres de faux docteurs, les nouveautés (?) dont il est question aux pages 222-235.
Une dernière entreprise du Séducteur trouve aujourd’hui large audience. Le matérialisme athée et scientifique laissant par trop paraître les faiblesses et les contradictions de son savoir, une certaine intelligentsia, avide d’explications faisant fi d’un Créateur, en ont trouvé une entièrement convenable à leurs désirs et à notre temps. Elle tient à la fois de la crédulité, de la science-fiction et d’un rationalisme qui, sans scrupules, confond la connaissance avec des déductions gratuites, à partir d’hypothèses elles-mêmes fondées sur une observation des faits discutés et discutables. Il s’agit littéralement de cette “foi” accordée à l’existence des extra-terrestres. Devant l’abondante littérature qui leur est consacrée, et dont certaines bandes dessinées font l’essentiel de leur menu et de leur revenu, les mass média s’interrogent. Elles oscillent entre une réaction de sérieux devant ce qu’elles n’osent encore nommer une science, et le rire complice à l’égard de ce gadget propre à distraire les foules avides de sensationnel. On y rejoint la Bible par le biais des Elohim. On est emmené sur d’autres planètes par des soucoupes volantes, on y déjeune avec Jésus, Bouddha et Mahomet 10.
10 Il n’est pas inutile d’ajouter que Satan a le pouvoir de nous rendre visionnaires et de susciter des manifestations extra-terrestres ! Ce qui ne signifie pas, par ailleurs, que nous nions la réalité des phénomènes encore inexpliqués, et connus sous le nom d’OVNI.
Bien sûr, apparemment, cela ne fait de mal à personne. Cela nourrit l’imagination, avide d’espace et de quelques nouveaux jalons rassurants devant l’inconnu de la mort et de l’avenir. Mais — séduction signée — cela détourne de la vraie question posée à l’homme : son asservissement au mal et à la mort. C’est donc une excuse de plus, savamment orchestrée — en cette affaire, c’est la seule véritable science reconnaissable ! — pour différer ou refuser de prendre en considération l’offre de libération qui lui est proposée en Jésus-Christ.
Dernière subtilité dans le processus mis au point par l’Adversaire pour mieux séduire : Il accuse de sectarisme et d’intolérance ceux qui avertissent les hommes de sa tactique et proclament qu’en dehors de Jésus-Christ révélé par la seule Ecriture, il n’y a ni chemin, ni vérité, ni vie.
Nous n’hésitons pas à l’écrire : c’est l’aspect le plus méconnu de notre Adversaire : il le sait bien et en abuse plus que nous ne l’imaginerons jamais. Dévoiler sa tactique, c’est découvrir non seulement notre ignorance devant sa manière d’aliéner notre liberté, mais notre propre aveuglement devant cet état de faits.
Vérité de la Palisse : même avec un chèque d’un million dans la main, vous êtes un homme démuni d’argent aussi longtemps que vous ne prenez pas la décision d’aller à la banque où votre chèque sera honoré. Autrement dit, la volonté est le centre de notre personne. C’est le lieu de mise en œuvre de nos possibilités, finalement ramenées à cette unique alternative : la vie ou la mort.
Au sens biblique du terme, aussi longtemps que, dans notre vie, Christ n’a pu agir et sauver 11, la mort est un état, également une zone d’habitation. Dans cette ne notre être entier est comme travaillé par la puissance de la mort. Cela n’enlève rien à la valeur de notre personne, mais cela est indicatif de la menace constante dont notre personne est l’objet. Freud parle de “l’instinct de mort” qui habite tout homme. Le salut est une bonne nouvelle en rapport avec ce fait unique : de même que la mort est une puissance destructrice agissant sur tout l’homme et en toute la création, le Christ est porteur et communicateur d’une puissance de vie agissant, elle aussi, sur tout l’homme et sur toute la création 12. Quand nous disons donc que la volonté est le centre de notre personne, c’est qu’elle est cette partie de notre être à même de vouloir et de faire ce que Dieu veut et fait pour nous. Or, il veut notre salut.
11 En grec, le verbe “sozo”, dans tous les textes où il apparaît, caractérise un salut qui est à la fois une guérison physique, psychique et spirituelle, un transfert de l’être tout entier dans un état nouveau, dans une zone nouvelle de vie et de liberté retrouvée.
12 Jean 3.16 ; 4.14 ; 6.47 ; 17.2-3 ; Romains 6.22-23 ; 1 Jean 5.11 ; Romains 8.19-21.
Non pas que nous soyons capables de faire ce que Dieu veut. Un membre séparé du tronc a, en lui, muscles et nerfs indispensables à l’action. Détaché du corps, il perd tout moyen. C’est en ce sens que Jésus a dit : Je suis le cep, vous êtes les sarments… hors de moi vous ne pouvez rien faire… 13, Cependant, même rattachée au tronc, une main n’agit que si ma volonté entre en jeu.
13 Jean 15.5.
C’est sur ce point particulier qu’intervient notre volonté personnelle. Elle seule permet que notre état de vie en Christ — ce que certains traduisent par notre “position en Christ” — s’active en une vie réelle, concrète, pratique. Notre communion avec le Christ, Seigneur au ciel et sur la terre, nous rend effectivement libres à l’intérieur d’une zone de liberté allant chaque jour s’élargissant. Nous étions morts et habitions une zone mortelle. Nous sommes dès maintenant des vivants, habitants d’une zone de vie éternelle.
C’est l’enseignement capital transmis par Paul dans le chapitre 8 des Romains. Après qu’au verset 2 soit relaté la bonne nouvelle de notre affranchissement par “la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ”, il nous est dit au verset 13 : Si vous vivez selon la chair (c’est-à-dire : si par incrédulité, indifférence, volontaire refus de salut, vous restez simplement ce que vous êtes dans votre état mortel, sous la domination et la puissance corruptrice du diable), vous mourrez ; mais si par l’Esprit vous faites mourir votre comportement charnel, vous vivrez. En effet, jusqu’à notre rencontre avec le Christ, nous sommes virtuellement les propriétaires de notre vie (on devrait dire de notre mort), et le diable, ouvertement ou incognito, tire les ficelles. Mais maintenant qu’avec notre plein consentement le Christ est devenu le propriétaire de notre vie, nous avons la possibilité d’être transformés et libérés. Cependant, en dépit de toute l’œuvre du Christ, cette libération reste inopérée et inopérante aussi longtemps que l’Ennemi, avec la ruse dont il est coutumier, nous apprend à rester passifs, même avec le chèque de notre libération en main.
Nous sommes exhortés à prendre bonne note que nous sommes morts au péché et vivants pour Dieu en Jésus-Christ. Or, reconnaître cela doctrinalement ne suffit pas. C’est la condition de beaucoup de chrétiens : ils croient à la libération, mais se comportent comme s’ils étaient encore les habitants d’une zone de mort. Nous sommes tous guettés par cette aliénation. Et pour cause ! Nous ne voulons pas ce que le Christ veut pour nous. Cela risquerait de coûter quelque chose à notre chair récalcitrante et de porter un coup à notre incurable incrédulité. C’est à croire que nous n’avons pas enregistré la promesse qui nous est faite, ni considéré les richesses qui nous sont remises. Il est écrit : Nous sommes le temple du Dieu vivant… J’habiterai au milieu d’eux, je serai leur Dieu, ils seront mon peuple 14. Avec de telles promesses, nous sommes autorisés à dire qu’il ne nous manque rien ! Ce que Paul s’empresse de relever 15. Au lieu de nous saisir de notre liberté et de nous engager dans une vraie libéralité d’attitude, de comportement et d’action, nous prenons beaucoup de temps à prier Dieu de faire ce qu’il a déjà fait, de nous accorder ce qu’il a déjà donné.
Et le diable se plaît à nous convaincre que c’est là notre état véritable et définitif, et à maintenir en nous cette passivité évidemment inopérante.
Assurément, il ne s’agit pas d’une question de volonté seulement, mais aussi d’une question de foi. Il s’agit d’accorder crédit à la Parole nous révélant la valeur du chèque : ce que le Christ a payé, ce qu’il a fait pour nous. Il ne s’agit donc plus de nous prendre au sérieux avec toutes nos impossibilités (le diable se plaît à nous les rappeler). Il s’agit de prendre au sérieux la puissance du Seigneur 16 et, avec foi, de vouloir ce qu’il veut.
16 Esaïe 55.10-11.
Dans l’Apocalypse, le Christ régnant nous est montré “comme un agneau immolé” 17. Il est donc encore et toujours celui “qui ôte le péché du monde” 18, celui dont l’action accomplie à la croix est encore et toujours opérante. Ce que le Christ a fait, il le fait, et il le fera jusqu’à la fin. C’est la volonté de l’Esprit Saint de nous le faire connaître et d’actualiser dans nos vies l’œuvre éternelle du Sauveur. Il y a communion entre l’Esprit Saint et notre volonté éclairée lorsque nous disons oui et amen à la volonté du Seigneur qui intercède pour nous.
17 Apocalypse 5.6.
18 Jean 1.29.
Elle opère de deux manières :
Il y a celle que nous venons de décrire. Il y a celle qu’il faut maintenant dénoncer avec une même rigueur.
On en trouve la manifestation en beaucoup d’endroits et en beaucoup de domaines. Elle est cependant particulièrement sensible dans les Réveils, qu’ils soient appelés pentecôtistes ou charismatiques. Qu’on nous entende bien ! Ce n’est ni l’onction de l’Esprit Saint, ni la manifestation des charismes que nous mettons en cause. Tout au contraire, nous en bénissons Dieu, nous réjouissant avec tous ceux qui s’attendent à ce renouvellement de l’Esprit, cherchent l’abondance des fruits et l’équipement de tous les dons promis.
Mais si puissant et généreux soit-il, l’Esprit n’a pas à être confondu avec notre volonté. Il ne saurait la remplacer. Or, la ruse du diable est de maintenir en état de passivité ceux qui connaissent l’onction de l’Esprit. Leur conversion les fait passer des ténèbres à la lumière. Cependant, mal instruits, privés de la sagesse de la Parole qui les aurait gardés hors d’atteinte de l’Ennemi, très vite ils sont rejoints par le Manipulateur.
En effet, si le Christ nous affranchit, ce n’est pas pour faire de nous des robots, mais pour nous rendre vraiment libres ; libres de vouloir ce que Dieu veut, par conséquent, pleinement responsables de vouloir ce qui est conforme à la volonté de Dieu dans la perspective de son royaume.
Au lieu de cela, après leur conversion, ils retombent dans un état de passivité et croient de cette manière se rendre dociles à la puissance de l’Esprit.
Or, rien n’est plus favorable au dessein de l’Adversaire que cette fausse docilité. Dès le chapitre 4 de la Genèse, nous en sommes avertis. Dieu dit à Caïn, dont Satan voudrait faire un instrument : Le péché se couche à ta porte, ses désirs se portent vers toi, mais toi, domine sur lui, Dans l’Evangile, Jésus accompagne son ministère de libérations et de guérisons en éveillant la volonté des bénéficiaires de son action : Que veux-tu que je te fasse ? — Veux-tu être guéri ? — Va, et ne pèche plus 19. Cet acte de volonté est, par exemple, le premier obstacle sur lequel butent la plupart des prisonniers de l’alcool, du tabac et du H. C’est un miracle qu’en conséquence de l’intervention du Christ, la passion qui les tenait captifs leur soit soudain ôtée. C’est aussi un miracle que, libérés de l’emprise du démon qui les asservissait, non seulement ils recouvrent l‘usage de leur volonté, mais aussi la possibilité de ne plus retomber sous la coupe de l’Ennemi. Comme à la femme adultère, le Christ leur dit : Va, et ne pêche plus. Ce miracle est aussi dépendant de leur volonté.
19 Luc 18.41 ; Jean 5.6 ; 8.11. Deux remarques :
1. Une certaine forme d’éducation qui se veut moderne, alors que nous la disons d’inspiration satanique, prive les enfants du sens de leur responsabilité et en fait des proies toutes désignées à l’action de l’Adversaire. Cette éducation consiste à ne jamais demander à l’enfant un effort qui solliciterait sa volonté persévérante et la fortifierait. Résultat : n’ayant jamais eu d’obstacle à surmonter, d’autorité à affronter, d’effort prolongé à consentir, de discipline à accepter, l’enfant habitué à obtenir sans délai ce qu’il désire devient un être veule, que l’Ennemi manipulera à son gré. De plus, cet être amorphe constituera l’élément rêvé, pour une foule que subjuguera une minorité autoritaire et manipulatrice.
2. Dans le désir louable de mieux honorer le Seigneur, beaucoup de chrétiens veulent devenir saints. Dieu certes nous le demande (Lévitique 11.44 ; 1 Pierre 1.15-16), mais pas à la manière qu’ils l’entendent. Souvent, parce qu’ils sont mal enseignés, avec ferveur ils soignent leur “vieil homme” religieux, s’appliquent à lui donner un aspect sérieux, respectable, conforme à leur notion d’une sainteté dévote. Ils oublient que la sainteté, c’est d’abord et uniquement la présence et — dans la mesure où nous y consentons — la plénitude du Saint-Esprit en nous. Cela conduit non pas à se préoccuper de sainteté. Cela conduit au contraire à l’oubli de soi, plus profondément, à l’amour des autres, dans une vraie disponibilité à leur service et dans la force de l’Esprit.
Satan ne l’ignore pas et il cherche, là précisément, la possibilité d’une revanche. Sous son inspiration, le fumeur gardera à portée de main un paquet de cigarettes dont la vue ou l’odeur seront l’occasion d’une permanente tentation. Dans sa naïveté qu’au sens premier de ce terme on peut qualifier d’imbécile, il ira même jusqu’à acheter un tel paquet, soi-disant pour se prouver à lui-même qu’il est délivré. Il ignore, ou bien oublie, l’enseignement du Christ à mettre en rapport avec la ruse de notre Ennemi : Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la 20.
20 Matthieu 5.30.
Cet absolu n’était pas compris par cet enfant voleur, repris dans sa conscience, et qui priait en disant : Seigneur… je te le promets, je ne volerai plus… plus que cinq francs par semaine !
Il y a beaucoup d’adultes restés enfants. Et le diable leur offre volontiers de les garder dans sa nursery !
Nous avons mis en lumière les méfaits du légalisme. Les conséquences de la passivité sont également redoutables dans la vie des individus, des communautés ecclésiales, et par extension dans la vie sociale et politique.
Cette passivité est à l’origine d’une des graves maladies de la chrétienté : l’illuminisme. Innombrables sont les chrétiens et, de ce fait, les communautés chrétiennes à en être les victimes. Ce mal est repérable à ses effets connus : un esprit sectaire, poussant au fractionnement de la communauté, empruntant le langage de l’intransigeance, orgueilleux, diviseur, au refrain devenu banal à force d’être entendu : Le Seigneur m’a dit… Le Seigneur m’ordonne… Cet esprit, et l’opposition qu’il suscite, sont destructeurs de la personne et de la vie communautaire, tôt ou tard, ils conduisent à des chutes morales ou spirituelles.
La source cachée de ce mal, c’est la manipulation dont use l’Adversaire pour reprendre en son pouvoir des chrétiens néophytes. Mal fondés dans l’Ecriture, ils sont dociles non pas aux anciens, aux bergers formés au ministère de la Parole, mais dociles à ce qu’ils tiennent pour des injonctions du Saint-Esprit. Qu’elles puissent leur être adressées ou accordées, nul ne le contestera. Mais elles seront toujours étayées et confirmées par la Parole partagée par la communauté 21 et porteront la marque d’origine qui, en l’occurence et pour cause, ne saurait manquer : l’humilité. Quand elle est absente, l’illuminisme s’offre aussitôt pour la remplacer.
21 2 Pierre 1.20.
C’est pour parer à ce mal que Paul recommandait à Timothée qu’aucun nouveau converti ne soit aussitôt appelé à prendre des responsabilités dans l’Eglise. Il craignait non sans raison “qu’enflé d’orgueil” le néophyte devienne un instrument de l’Ennemi 22. L’oubli de cette recommandation est souvent à l’origine des déviations que connaissent les personnes, les groupes ou les communautés visités par l’Esprit. Bien évidemment, les “petits” doivent être honorés par les aînés, pour le moins être accueillis et considérés avec des égards, signes d’un authentique amour fraternel. Mais pour autant doivent-ils être rendus conscients des limites encore très restreintes de leur nouveau savoir et de leur récente expérience.
22 1 Timothée 3.6 ; cf. 2 Timothée 2.15.
Au lieu de cela, on constate que dans beaucoup de groupes dits du Renouveau, les “anciens” ont… 18 ans ; ils prennent rang de “bergers” travaillant à la sanctification… des autres ; leur marche dans la lumière est un légalisme non seulement sans nuance, mais sévère à l’égard de quiconque contesterait leur parole inspirée ; ils suppriment d’un trait le chapitre 4 des Ephésiens, contestent tout ministère, voire toute communauté ou église instituée ; dans une même lancée, ils s’instituent eux-mêmes telle une communauté et se donnent eux-mêmes des titres ecclésiastiques. Peut-être auront-ils la pudeur de ne pas se dire pasteur ou évêque, mais au milieu de leur groupe, c’est-à-dire de tous ceux qui les suivent, ils exercent en réalité cette fonction.
L’illumination du cœur est une des grâces à demander dans la prière 23. Elle conduit à la riche connaissance de la personne, du dessein présent et éternel du Seigneur. La purification à laquelle elle nous appelle est le chemin d’une plénitude du Saint-Esprit très recommandée 24. Celle-ci nous soustrait à l’action des Autorités célestes 25. Cependant, si cette illumination de l’Esprit Saint renouvelle notre intelligence 26, elle nous fait aussi prendre conscience de tout ce qui nous manque et qu’aurait à nous communiquer la Parole enseignée par les anciens, pasteurs et docteurs 27. Dans la communauté où nous avons à prendre ou à garder notre place, cette illumination de l’Esprit nous fera rejeter toute méchanceté, toute ruse, toute forme d’hypocrisie, d’envie et de médisance 28. Elle nous rendra conscient de notre état de “nouveau-né” et nous fera désirer le lait pur de la parole qui fait grandir 29. Elle ne nous fera pas instruire les autres, elle ne nous amènera pas à leur faire la leçon, à leur imposer nos vues, sous prétexte que “le Seigneur nous a dit”. Car ce serait de l’illuminisme marqué d’un sceau d’origine, lui aussi reconnaissable : l’orgueil spirituel.
23 Ephésiens 1.18.
24 Ephésiens 5.18.
25 Ephésiens 1.21.
26 Ephésiens 4.23.
27 Pour être équitable, il faut reconnaître que ceux-là même qui portent officiellement ce titre n’ont pas nécessairement et toujours une connaissance, voire un témoignage d’une expérience spirituelle qui leur permettrait de répondre aux besoins des néophytes. Il faut donc dire la souffrance de ces derniers. L’illuminisme qui les guette est souvent imputable d’abord aux “ministres” de leur paroisse ou communauté qui n’ont su ni les comprendre, ni les accueillir, ni les instruire, ni les garder, soit que ces ministres n’en aient eux-mêmes pas reçu le charisme, soit qu’ils aient été, hélas ! eux les premiers étrangers à la vie du Saint-Esprit. Il faut dire aussi que ces néophytes sont parfois encouragés, par les “ministres” eux-mêmes, à brûler les étapes d’une connaissance et d’une croissance spirituelles vraies. Comme si le zèle et la bonne volonté pouvaient en tenir lieu !
28 1 Pierre 2.1.
29 1 Pierre 2.2-3.
Il se pourrait, certes, que cette illumination soit survenue alors qu’ils avaient un bagage biblique, voire théologique, élaboré durant des années. Mais dans cette condition, pas plus que dans la précédente, l’Esprit ne leur fera brûler les étapes d’une vraie croissance spirituelle parfois confondue avec une connaissance intellectuelle, biblique et théologique. Saul de Tarse, instruit par Gamaliel, était féru de cette connaissance-là. Sa conversion et son baptême dans l’Esprit ne le projetèrent pas aussitôt à la tête d’une communauté, ni ne l’amenèrent aussitôt à en fonder une, personnellement. A Antioche où Barnabas l’amena 30, même lorsqu’il fut chargé de l’enseignement puis envoyé en mission 31, l’Eglise trouva sage, pour un temps, de mettre à ses côtés un aîné, afin de l’affermir dans sa vocation et de le garder de l’illuminisme.
30 Actes 11.26.
31 Actes 13.1-3.
Il n’est pas de mot plus adéquat si l’on veut décrire ce quatrième aspect de l’Adversaire. Par ruse, il s’empare de ce qui appartient à autrui — en l’occurence à Dieu ou à l’homme — et en use à l’accomplissement de ses propres desseins, c’est-à-dire aussi pour notre propre malheur.
Il opère en d’innombrables domaines et nous ne saurions évoquer tous les méfaits de cette usurpation. Deux exemples éclaireront le procédé.
a) L’argent n’a rien de mauvais en soi. C’est un moyen d’échange dont Dieu est le propriétaire 32 et dont il nous recommande lui-même un usage conforme à sa volonté 33. Mais on sait ce qu’il advient de ce bien lorsque l’Adversaire s’en empare et fait de l’homme l’esclave de Mamon. L’Ecriture ne cache pas qu’ainsi usurpé, l’argent est la racine de tous les maux 34.
32 Aggée 2.8.
34 1 Timothée 6.10.
b) La sexualité et tout ce qui la caractérise — l’affectivité, la tendresse, la sensualité, la joie, l’unité, l’amour — est un pain savoureux que Dieu a préparé pour l’enchantement de l’homme et de la femme. Dans quel cortège de misères l’Usurpateur les entraîne-t-il quand il s’approprie cette richesse et la leur offre dénaturée par ses soins : l’adultère, la prostitution, l’homosexualité, le coït avec une bête, le viol, l’hystérie, le puritanisme, la pornographie, le sadisme, et ce qui peut en résulter : les maladies vénériennes.
Il faudrait parler nourriture, boisson, sport, art et même science. Dans la main de Dieu, l’atome n’est pas dangereux. C’est aux mains de l’Usurpateur que la science n’a plus de conscience et conduit à la ruine et à la malédiction.
Tout ministère de libération nous entraîne à ce combat contre l’Usurpateur, à la remise en mains propres des biens qu’il a détournés, à un rétablissement dans leurs droits de tous les frustrés et de tous les spoliés, à une rééducation des chrétiens dans une consécration de leurs dons personnels et de leurs biens matériels et naturels.
La psychologie et la parapsychologie ne se trompent pas nécessairement dans leurs descriptions et leurs explications des troubles cérébraux-psychosomatiques qui peuvent affliger un homme. Mais ce qu’elles ignorent ou refusent de reconnaître, c’est l’usage que l’Usurpateur peut faire des dons naturels — l’intuition, la transmission de pensée, la suggestion, le pouvoir magnétique personnel — dès l’instant où ces dons et ces facultés sont laissés à sa discrétion. Dans deux ouvrages déjà cités 35, nous avons montré qu’il obtient d’en disposer à sa guise par deux stratagèmes. D’une part il recourt à notre passivité, d’autre part il nie une vérité fondamentale de l’Ecriture : le rôle unique du Christ en sa qualité de seul Médiateur entre Dieu et les hommes 36. Allié aux puissances des ténèbres, Satan peut alors incognito nous imposer sa médiation. Déguisé en ange de lumière 37, il peut investir progressivement notre âme, notre esprit et notre corps, et faire de nous les complices et les instruments de son faux règne.
35 L’occultisme à la lumière du Christ ; Non au yoga.
36 1 Timothée 2.5.