Tel catéchisme élémentaire procédant par question et réponse expose la vérité biblique en ces mots :
— Que savons-nous de Dieu ?
— Rien, à moins qu’Il ne se fasse connaître à nous.
— Dieu s’est-Il fait connaître ?
— Oui, en la personne de Jésus-Christ révélé par l’Ecriture.
Cette brève réponse résume un enseignement capital : la seule révélation authentique de Dieu est celle de Jésus-Christ à qui l’Ecriture tout entière rend témoignage. Quand Jésus dit : Je suis la vérité, et Ta parole est la vérité 1, il affirme que toute révélation qui n’est pas conforme à celle de l’Ecriture est à rejeter comme mensongère.
Cela peut paraître prétentieux au plus haut degré. Mais nous demandons : le Christ révélé par l’Ecriture a-t-il une fois été pris en défaut par ses détracteurs ? Est-il un fait au monde qui ait jamais dévalorisé la vérité biblique ?
Quelle valeur attribuer alors aux innombrables analogies par lesquelles la doctrine occultiste prétend définir le monde céleste dans ses rapports avec le monde terrestre ?
Nous serions tentés de répondre qu’elles n’en ont aucune. Mais ce serait laisser entendre qu’étant sans valeur, elles sont aussi sans danger.
Or, selon les termes mêmes de l’Ecriture, la spiritualité que l’occultisme veut promouvoir est « une puissance d’erreur ». Et dans son plan d’action, le diable qui l’a inspirée lui prête une très grande valeur. Un exemple nous le fera comprendre.
On sait l’effet mortel d’un seul champignon vénéneux apprêté avec des champignons comestibles. Satan est meurtrier. C’est à nous empoisonner qu’il travaille lorsqu’il mélange la doctrine occultiste à la doctrine chrétienne, ou même remplace celle-ci par celle-là.
Dans les limites restreintes de ce livre, nous ne pouvons faire une étude détaillée de toutes les doctrines occultistes et les comparer aux vérités évangéliques. Mais il suffit d’en confronter quelques-unes pour discerner la perversion de cette prétendue connaissance.
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Jésus disait du diable qu’il est menteur et père du mensonge parce qu’il parle de son propre fonds 2.
2 Jean 8.44.
Eh bien, c’est de ce « propre fonds » que vient la parole disant : « Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » ! Elle laisse entendre que l’homme avec son intelligence est la mesure de toutes choses et que, par conséquent, il peut faire l’économie de la révélation. Or, qu’est-ce que l’incrédulité envers Dieu sinon, précisément, cette foi totale en la créature, cette confiance absolue en son intelligence propre, ce crédit illimité attribué au monde des perceptions sensibles ?
Par une telle doctrine, et toutes celles qui en découlent, Satan incite l’homme à croire au mensonge du « propre fonds », par suite, au mensonge de la propre intelligence, de la propre sagesse, de la propre capacité, de la propre perfection, et finalement de la propre gloire. De cette manière, tout en croyant à l’existence de Dieu, l’homme vit loin de Dieu. Il peut avoir une moralité, et même une spiritualité personnelle, mais sans relation aucune avec le Dieu révélé par l’Ecriture. Il est un croyant incrédule. Saint Paul en avertissait les Corinthiens lorsqu’il leur recommandait de veiller à la pureté de leur doctrine, de peur qu’ils n’en viennent à croire en vain 3. Il leur enseignait à ne point « altérer la parole de Dieu » 4. Sans aménité, il dénonçait comme incrédules dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence 5 tous ceux qui consciemment refusaient de prendre au sérieux la révélation scripturaire.
On s’est étonné, parfois, de la violence des prophètes et des apôtres à l’égard des faux docteurs ou des faux prophètes. Leur sévérité n’est pas de l’étroitesse. Elle est en rapport avec le sérieux de leur message et de leur avertissement. Connaissant la puissance contagieuse de l’erreur, ils ordonnent une séparation absolue avec cette spiritualité mensongère.
La révélation biblique est claire :
La loi scripturaire a été donnée à l’homme comme un pédagogue pour le conduire à la connaissance de son état de perdition.
La venue du Christ a pour « première fin » de confirmer cette sainteté de Dieu devant laquelle ne saurait subsister aucun pécheur. Mais en même temps, Jésus-Christ mort et ressuscité offre à l’homme repentant une nature nouvelle, victorieuse du péché et capable d’obéir parfaitement à la volonté divine.
Le chrétien n’est pas un homme amélioré. Il est une nouvelle créature, sortie toute neuve des mains miséricordieuses du Créateur.
Dans ce nouvel état « spirituel », son corps, son âme et son esprit, régénérés par le Christ, échappent à l’hégémonie de Satan et participent déjà à la vie éternelle à laquelle Dieu les destine.
Devant ce plan de salut et la réalité de son accomplissement en tout homme qui vit selon le Saint-Esprit, Satan est sans moyen d’action. Un seul reste à sa portée : maintenir l’homme dans l’incrédulité, c’est-à-dire, non pas nécessairement en faire un athée, mais le détourner de la révélation scripturaire et lui offrir une spiritualité inopérante quant au salut.
C’est à cela que vise l’occultisme. Il est une métaphvsique, une morale, une philosophie, une religion, avec ses rites, sa liturgie, ses cultes, mais tout ce qu’il propose ne change rien à l’état de perdition de l’homme 6.
6 Hébreux 9.27.
L’occultiste serait-il hautement spirituel, religieux, mystique, aurait-il une morale apparemment sans reproche, nous sommes en droit de demander : est-ce cela qui lui évitera la mort et le jugement ? Est-ce cela qui lui épargnera la perdition ? A qui s’adresse sa spiritualité, sa mystique, ses prières ? A Dieu ? Lequel ? Celui de Jésus-Christ ? Non point ! Car s’approcher de ce Dieu saint révélé à Israël et à l’Eglise, n’est possible que dans la médiation de Jésus-Christ 7. Qu’y a-t-il de commun entre la sainteté de Dieu et notre souillure ? Il a fallu que Dieu ouvre le chemin fermé, qu’Il comble l’abîme nous séparant de Lui. C’est parce qu’Il s’est, Lui le premier, approché de nous que nous pouvons maintenant, par le médiateur qu’Il a Lui-même envoyé, nous approcher de Lui. De quel dieu s’approchent alors les occultistes, sinon du dieu de ce siècle, qui obscurcit leur intelligence et usurpe à son profit leur adoration et leur obéissance.
7 1 Timothée 2.5 ; Jean 14.6.
Quelqu’un a dit : « Le diable est le singe de Dieu ». En imitant le Créateur, Satan prétend recevoir de l’humanité entière l’hommage que le Christ lui a refusé. D’où cette vaste entreprise, dénoncée par l’Ecriture, qui tend à faire de l’homme non plus le serviteur de Dieu et de ses frères, mais l’adorateur et le sujet de Satan et de sa puissance d’asservissement.
Car il est vrai, selon l’Ecriture, que le diable détient un certain pouvoir. Ses titres de « prince de ce monde, dieu de ce siècle, prince de la puissance de l’air » en disent long sur l’étendue de sa souveraineté et le théâtre particulier de ses opérations. Jésus n’a pas caché que Satan avait une position de souverain reconnu et obéi 8. Son activité actuelle a pour cadre le ciel et la terre, même s’il ne peut dépasser les limites que Dieu a mises à son pouvoir 9, même si, selon le mot de Luther, il ne peut aller « au-delà de la longueur de sa chaîne ».
8 Actes 26.18 et 1 Jean 5.19.
9 Job 1.10-12.
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Il ne suffit pas de nous le tenir pour dit. Il faut ouvrir les yeux et discerner comment cette vaste entreprise d’hégémonie universelle, de révolte ouverte contre le Dieu saint, trouve dans l’occultisme et ses pratiques d’excellents moyens d’action et de propagande.
Satan connaît l’homme et ses faiblesses. Il sait son goût naturel pour une spiritualité qui le grandit à ses propres yeux, pour une espérance qui ne l’oblige à rien de contraignant, pour une morale à bien plaire, sans risque de sanctions autres que celles qu’on s’inflige à soi-même. Il sait aussi le goût de l’homme pour tout ce qui touche au miraculeux, à l’extraordinaire. Il sait le prestige de tout pouvoir magique qui l’élève au-dessus de la médiocrité fondamentale de sa condition.
C’est cela que Satan offre par l’occultisme. Il insinue que l’homme est le maître de son destin, qu’il peut de lui-même en prévoir ou en modifier le cours. Il lui certifie qu’il peut devenir le maître absolu de toutes choses, y compris de sa propre éternité. Il lui offre une immortalité à étapes successives dont l’homme, par la réincarnation, tiendrait la clef.
La seule foi que l’occultisme requiert est celle de l’homme en lui-même. Par cette foi sans révélation, l’homme ne sert que lui seul, ne compte qu’avec lui seul, ne glorifie finalement que lui seul. Nous sommes donc bien en droit de dire que l’occultisme est une école d’incrédulité. Certes, son enseignement ne nie jamais l’existence de Dieu, ni même celle du Christ. Il ne nie pas non plus la valeur de la pensée ou de la morale chrétienne. Il se contente, sans jamais le dire, de leur opposer sa propre pensée, ses rites d’initiation, ses pratiques mystiques. En cela, il s’agit d’une entreprise diabolique. Elle en porte la marque évidente : le diable est camouflé. Dans tout ce système philosophique et religieux, Dieu est mentionné ; Jésus est mentionné au même titre que tous les fondateurs de religions anciennes ou récentes ; les puissances célestes sont mentionnées ; les mauvais ou bons esprits sont mentionnés ; les hommes sont mentionnés ; à une ou deux exceptions près, lui seul est laissé pour compte. Il n’apparaît nulle part, ni dans sa personne, ni dans ses œuvres. Il reste le grand ignoré, car il est dans son jeu de ne jamais être dévoilé. Et quand il le serait, il laisse entendre qu’il est un mythe, un symbole, un principe du mal opposé à celui du bien, une figure représentative et non une réalité. Cet incognito lui donne toute liberté de mouvement et d’action, et celle-ci sera d’autant plus efficace qu’on en ignore l’inspirateur et l’auteur.
S’il suffisait de dénoncer la doctrine occultiste à l’état pur et de la reconnaître chez tous ceux qui s’en réclament ouvertement, le chrétien pourrait s’en garder ou s’en détourner facilement.
Mais la bible dit du serpent qu’il est la plus rusée des créatures 10, qu’il va jusqu’à se déguiser en ange de lumière pour arriver à ses fins 11, Nous avons donc à ouvrir les yeux sur un autre aspect de la réalité.
10 Genèse 3.1.
La Parole de Dieu est la lumière qui éclaire notre chemin 12. Elle est aussi l’épée acérée qui tranche entre la vérité et l’erreur. Satan le sait. Plusieurs tactiques sont alors à sa portée. Suivant les lieux, les circonstances, les moments, il use de l’une ou de l’autre.
12 Psaumes 119.105.
Il s’acharne d’abord à détruire l’Ecriture sainte elle-même. L’histoire de l’Eglise abonde en épisodes où des milliers d’hommes ont payé de leur vie le simple fait de posséder un exemplaire de la bible. Même à l’heure actuelle, on procède encore à des autodafés de livres saints.
Cette volonté diabolique de destruction a connu et connaît encore d’autres formes. Le plan de salut de Dieu concernant notre humanité est lié jusqu’à son dernier acte à l’histoire du peuple d’Israël. Faire disparaître ce peuple de la surface de la terre est une autre manière de porter atteinte à ce plan. Est-il besoin de décrire comment, jusque dans notre 20e siècle, le diable s’est plu à cette horrible besogne et quels bras il a trouvé pour l’exécuter ?
Le Malin fait une œuvre qui le trompe. Du sang des martyrs, des cendres du peuple juif et des bibles livrées aux flammes, Dieu a tiré sa louange. La bible est le livre le plus répandu à la surface de la terre et sa bonne nouvelle a gagné et gagne encore les cinq continents. Quant au peuple juif, selon la prophétie dont l’accomplissement était attendu depuis près de deux mille ans, il est en train de regagner la terre promise. Le diable va donc user d’une autre tactique, si possible plus efficace : non plus s’acharner contre la bible, mais la reprendre à son compte et en altérer le sens.
Cette tactique trouve dans l’occultisme un de ses plus sérieux adjuvants.
Tout lecteur attentif de la littérature occultiste est frappé par les nombreuses similitudes entre la vérité biblique et la doctrine occultiste. Cette dernière, depuis un siècle surtout, a repris à son compte la plupart des termes de l’Ecriture tout en se gardant bien de leur donner le même contenu. Chose plus grave encore, ce « christianisme occultiste » a trouvé des propagateurs parmi les chefs d’Eglise eux-mêmes. Immanquablement, ils influencent fortement la pensée des croyants. La question nous paraît donc assez importante et grave pour que nous lui consacrions quelques pages.
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Voici, par exemple, l’association « Le Congrès mondial des confessions », fondée en 1936 par Francis Younghusband, ancien général de l’armée britannique, connu comme croyant rattaché à une Eglise. Voici les intentions de ce Congrès :
Le Congrès publie un magazine intitulé Forum. Dans le numéro de décembre 1958, on trouve les enseignements suivants :
Dans ce même magazine, relevons la prière suivante : « Nous nous disons : peut-être trouverions-nous un sentier qui mène ailleurs.
Combien est vaine cette idée, car tous les sentiers mènent à Toi. »
Cette « association » comprend des noms de chrétiens connus et même de ministres d’Eglise. Parmi les membres du Comité, le secrétaire et le vice-président sont l’un, pasteur consacré, l’autre doyen d’une église bien connue à Londres. Les activités du mouvement comprennent des réunions publiques, des conférences, des retraites, des cultes, de la propagande littéraire. Le Congrès travaille sur une échelle mondiale, a ses représentants dans beaucoup de pays.
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Un autre mouvement publie une revue connue surtout dans les pays de langue anglaise ; mais elle influence la littérature religieuse d’autres pays. Cette revue s’intitule « La science de la pensée ». Elle fut fondée et dirigée jusqu’à sa mort, en octobre 1958, par M. Henry Thomas Hamblin.
Semblable à une autre revue du même genre « Science of mind » publiée par l’Institut « Church of Religious Science », de Los Angeles, et qui a une version française « La Science du mental » publiée par l’Association « Amour et Lumière », la science de la pensée est marquée par un réel esprit de piété et de dévotion. C’est du reste le cas de la plupart de ces revues. Elles fourmillent en citations bibliques, en expressions où il est question de la grâce céleste, de Jésus-Christ « qui est l’amour de Dieu divin et tendre ». On y parle aussi de guérison, de repentance, de régénération. On y donne des commentaires de certains passages de la bible, des méditations ou des réflexions spirituelles pour chaque jour, à côté d’articles traitant d’économie domestique, financière, scientifique, psychologique.
Semblable à celui de beaucoup d’autres mouvements, le message de la science de la pensée peut être résumé ainsi : Dieu est « Toute-Puissance » et « Tout-Amour ». Il est en nous, et nous devons ajuster nos pensées à cette harmonie divine intérieure pour réaliser sa puissance et son amour dans nos vies. Jésus-Christ est une démonstration parfaite de cette puissance et de cet amour ; il est ressuscité, et sa puissance est toujours là pour nous aider. Voici un extrait du numéro de décembre 1958 : « Tous ont besoin de la Vie éternelle, de laquelle personne n’est exclu. Pourtant des conflits se produiront aussi longtemps que nous poursuivrons la destruction. Mais en entrant dans la puissance intérieure, nous faisons face à nos propres conflits pour les vaincre et, désormais, nous n’avons plus de conflits extérieurs ».
Autre citation tirée de la « Science du mental » d’août et septembre 1957 : « Le Saint-Esprit est la suprême découverte de l’âme humaine. Il est la plus complète révélation du fait que les forces invisibles qui résident dans la nature aussi bien que dans le cœur de l’homme, sont elles-mêmes l’Esprit de Dieu, créant dans et au moyen de toute existence. Dans la mesure où nous reconnaissons l’Esprit omnifacteur derrière toute créativité, nous nous établissons dans le moment éternel, devenons héritiers de l’immortalité et créateurs de nouveaux mondes. »
« L’évolution… à partir de l’homme et en l’homme, du physique au spirituel, n’est pas en réalité quelque chose de « surajouté à l’homme », mais plutôt une éclosion nouvelle, une maturation naturelle et progressive à travers son évolution, une transposition de sa conscience d’une certaine qualité, d’une certaine conscience de soi, à la connaissance plus intime de sa nature intrinsèque réelle : celle de l’Esprit évolué en lui et par lui dans l’univers. C’est cette connaissance plus parfaite et rendue enfin pleinement efficiente de l’Esprit en lui, cette connaissance de ce qu’il est en réalité Esprit, qui doit être celle de l’homme achevé, de « l’homme total », vers quoi le porte la montée naturelle de l’évolution, jusqu’à ce qu’il ait atteint la parfaite stature de son individualité de dimension cosmique, et dont le mental individuel humain n’est encore qu’un stade imparfait ».
Autre phrase clef : « La bonté ne peut pas être trouvée en dehors de nous-mêmes avant que nous ne l’ayons trouvée au-dedans de nous-mêmes. »
En bref, la foi des membres de ce mouvement est tout entière en la puissance de la pensée humaine. D’où les livres qu’il recommande, et dont certains connaissent chez nous un grand succès de librairie : « Votre Esprit peut vous guérir », par Frédéric Bailes. « Il guérit aujourd’hui », par Elsie Salmon. « La Puissance et la Pensée Positive », par Norman Vincent Peale, chrétien moderniste américain. « Le Pouvoir de la Pensée Constructive », d’Ernest Fox.
Cette Science de la Pensée ne se borne pas au christianisme. Rendant compte d’un livre écrit par un Hindou exaltant Mahatma Gandhi, la critique dit : « Nous aussi, nous construisons un meilleur monde, une meilleure race, à la lumière de l’amour qui coule du visage de Gandhi. »
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Un autre mouvement important : « L’Association ecclésiastique pour la recherche psychique ». Le secrétaire de ce mouvement est un ministre consacré, le Rev. Maurice Elliott ; il a travaillé pendant plusieurs années en collaboration avec un mouvement spirite et a écrit plusieurs livres très goûtés dans ces milieux. Parmi les responsables de cette association se trouvent onze « révérends », quatre évêques de l’Eglise anglicane, le même doyen de l’Eglise de Saint-Paul qui est aussi vice-président du Congrès mondial des confessions et le Révérend Leslie Weatherhead, un des prédicateurs et écrivains les plus connus de toute la Grande-Bretagne. La position ecclésiastique et le renom de tels hommes permettent qu’ils exercent une influence considérable sur la pensée religieuse.
Mais que veut cette association ?
« Cette association de clergé, ministres et membres des Eglises de toutes les confessions chrétiennes a été fondée pour encourager l’étude, dans les églises, des faits connus de la science psychique et de leurs rapports avec la foi chrétienne. »
L’Association croit qu’il y a de nos jours, parmi nous, des « Voyants », des « personnes réceptives », dont les dons devraient être consacrés au service de Christ et du genre humain.
L’Association veut fonder des groupes d’étude « dans les villes principales et secondaires du pays tout entier, afin que les Eglises puissent être les guides psychiques, aussi bien que spirituels et moraux, de la société ».
En fait, elle tient beaucoup de réunions publiques, s’adresse à des rassemblements du clergé, ainsi qu’à des groupes d’élèves dans les collèges et dans les écoles. Elle a déjà des membres aux U.S.A., au Canada, en Afrique du Sud, au Kenya, au Liban, aux Indes, à Ceylan, en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Suède, en Allemagne, en Autriche, en Italie. Dans un discours prononcé lors d’un congrès spirite tenu dans le Royal Albert Hall. la plus vaste salle de Londres, Lord Dowding, grand chef de l’aviation britannique pendant la guerre, fit des vœux pour que l’activité toujours croissante de cette association puisse « remettre en valeur la continuité de la révélation depuis le temps du Nouveau Testament ». Il espérait aussi que « le levain de cette association aérerait la pâte à pain ecclésiastique ».
Dans les milieux spirites, on ne cesse de répéter que Dieu n’a pas limité sa révélation au canon biblique, mais qu’Il continue à se faire connaître et à diriger l’humanité par le moyen des révélations accordées aux médiums spirites. « L’Association ecclésiastique pour la recherche psychique » serait l’instrument choisi pour introduire ces révélations spéciales et extra-bibliques dans les Eglises chrétiennes.
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Certes, de tels mouvements et associations n’existent guère dans nos pays de langue française. Cela signifie-t-il que leurs enseignements, propagés par une littérature abondante,.n’y rencontrent pas un succès croissant ? Pour s’en rendre compte, il suffit d’évoquer les succès de librairie de livres comme « Votre pensée peut tout ». Les enseignements de cette littérature se répandent de plus en plus dans les milieux chrétiens du monde entier. Ils trouvent un crédit très large dans un certain christianisme ouvert aux prétendues « novations » de l’Esprit et à la « seule pensée de Jésus ».
L’Ecriture sainte nous dit : Examinez ce qui est agréable au Seigneur ; et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les 13. Nous ne sommes pas appelés à juger personnellement les membres de ces mouvements et à englober dans une facile condamnation ceux qui, chez nous, colportent leurs doctrines. Qui sommes-nous pour nous juger et nous condamner les uns les autres 14 ? Mais le refus de juger les hommes doit s’accompagner d’un discernement quant aux enseignements qu’ils apportent et, au besoin, d’une condamnation de cet enseignement.
14 Luc 6.37.
Dans le livre des Actes, il est fait mention des Béréens qui, face aux révélations inhabituelles qu’on leur apportait, examinaient chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact 15. Le texte souligne qu’une telle attitude s’accompagnait de « nobles sentiments ». Comme eux, nous avons la responsabilité de discerner la vérité de l’erreur, et, sans juger des personnes, de rejeter certaines doctrines. Cela d’autant plus que nous prétendons aimer le Seigneur Dieu de toute notre pensée. Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est pas moi qui le juge… la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour 16. Et le Christ priait pour les siens en disant : Sanctifie-les par ta vérité, ta parole est la vérité.
15 Actes 17.11.
16 Jean 12.47-48.
Nous avons donc et la liberté et la responsabilité d’examiner ces doctrines à la lumière de la parole inspirée, utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice 17.
17 2 Timothée 3.16.
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D’une confrontation de ces différents mouvements et associations se dégage une pensée générale qui est la suivante : chaque religion a une valeur propre et constitue un chemin qui mène à Dieu.
Vous chercheriez en vain une telle pensée dans les soixante-six livres de la bible. Aucune parole scripturaire ne fait crédit à une seule des religions de ce monde ! Il n’en manquait pourtant pas à l’heure où Dieu s’adressait à Abraham, plus encore à l’heure où apparaissait la personne du Fils de Dieu incarné.
Selon l’enseignement du Seigneur Lui-même, il n’y a qu’un seul chemin qui mène à Dieu, et ce chemin c’est Jésus 18.
18 Jean 14.5-6 ; Actes 4.12 ; 1 Timothée 2.5..
Cet exclusivisme ne laisse subsister aucun malentendu.
Mais l’Ecriture dit davantage encore.
Lorsqu’elle mentionne les religions et leurs pratiques, elle les déclare « vaines ». Elle souligne aussi la vanité du ritualisme par lequel ces religions veulent se rendre la divinité favorable.
Au sujet de la prière : N’usez pas de vaines redites, comme les païens (c’est-à-dire : comme le recommandent les religions païennes… ou les caricatures du christianisme qui font une large place aux litanies), car ils s’imaginent qu’ils seront exaucés en parlant beaucoup. Ne leur ressemblez pas. 19
19 Matthieu 6.7-8.
Au sujet des doctrines : De même que le serpent séduisit Eve par sa ruse, je crains que vos pensées ne se corrompent… si quelqu’un vient vous prêcher un autre Jésus que celui que nous avons prêché, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre Evangile que celui que vous avez embrassé, vous le supportez fort bien 20… Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants… prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde et non sur le Christ 21. Sous les mots de tradition et rudiments, saint Paul fait précisément allusion aux théories sur Dieu, sur le monde, sur le sens de la vie humaine que les religions de tous les temps ont enseignées. A la lumière de la révélation, il dénonce la vanité de ces spéculations dans lesquelles il voit l’œuvre de la sagesse humaine, de la tradition des hommes, mais aussi, chose intéressante à souligner, l’œuvre des puissances angéliques appelées ailleurs dominations et principautés.
Le même saint Paul disait des Athéniens qu’ils étaient « extrêmement religieux », sans penser pourtant qu’en demeurant fidèles à leur religion, ils arriveront à Dieu. Il les supplie au contraire de se repentir et leur présente Jésus-Christ comme l’unique moyen de salut 22. De même à Lystre, face à la foule qui était prête à offrir des sacrifices en son honneur et en celui de Barnabas, il s’écrie : Nous vous apportons une bonne nouvelle, nous vous exhortons à renoncer à ces choses vaines 23.
22 Actes 17.22-34.
23 Actes 14.15.
« Chaque religion a sa valeur propre… est un chemin qui mène à Dieu », dit l’occultisme. Que subsiste-t-il de ces affirmations lorsqu’on les confronte avec la vérité évangélique ? D’apparence généreuse, elles ne sont que mensonges destinés à égarer les hommes loin du chemin du salut. Malheur à ceux qui s’en font les instruments ! 24
24 Matthieu 23.1-33.
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Autre pensée générale propre à cette littérature : « En vous est la Puissance » : puissance d’amour, de bonté, de guérison, d’immortalité… et j’en passe !
Certes, plusieurs paroles d’hommes citées par la bible ressemblent à celle-là. Maïs on les trouve précisément dans la bouche de gens aveuglés par l’Ennemi ou endurcis dans leur péché.
C’est Caïn, meurtrier d’Abel, qui commence par se déclarer innocent du sang de son frère 25.
25 Genèse 4.9.
Ce sont les frères de Joseph qui, devant celui dont ils avaient voulu se débarrasser, se qualifient eux-mêmes en disant : Nous sommes de braves gens 26.
26 Genèse 42.11.
C’est Samson qui, en pleine désobéissance, s’écrie : Je m’en tirerai comme les autres fois et doit découvrir que Dieu s’étant retiré de lui, il n’est qu’un homme sans puissance 27.
27 Juges 16.20.
C’est l’orgueilleux pharisien qui priait en lui-même, disant : O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères 28.
28 Luc 18.9-12.
C’est Pilate qui croit échapper à sa responsabilité en se lavant les mains du forfait qu’il n’ose empêcher 29.
29 Matthieu 27.24.
La bible a de sévères paroles pour de tels hommes.
Si tu vois un homme qui se croit sage, il y a plus à espérer d’un fou que de lui 30.
30 Proverbes 26.12.
Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux et qui se croient intelligents… Malheur à ceux qui appellent le mal bien… qui changent les ténèbres en lumière… 31.
31 Esaïe 5.20-21.
Maudit soit l’homme qui se confie en l’homme 32.
32 Jérémie 17.5.
C’est précisément ce que font ces faux-docteurs, en contradiction avec la Parole de Dieu qui porte un diagnostic sans équivoque sur la nature de l’homme :
Le cœur de l’homme est tortueux par-dessus tout et il est méchant 33.
33 Jérémie 17.9.
Ils sont corrompus… tous sont égarés, tous sont pervertis, il n’y en a aucun qui fasse le bien, pas même un seul 34.
34 Psaumes 14.1-3.
Nous sommes par nature des enfants de colère 35, parole faisant écho à cette autre : Les pensées du cœur de l’homme se portent chaque jour uniquement vers le mal 36.
35 Ephésiens 2.3.
Quand Jésus Lui-même parle de l’homme, Il dit : Ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui souille l’homme, car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux-témoignages, les calomnies 37.
37 Matthieu 15.19.
Aux yeux de Dieu, les seuls justes sont ceux qui ont reconnu leur méchanceté innée, qui l’ont confessée tel le péager dans le temple. A cause de l’expiation faite à la croix de Golgotha, ils sont pardonnés et reçoivent l’assurance de leur salut. Baptisés dans le Saint-Esprit, ils voient se développer en eux une vie nouvelle reconnaissable à ses fruits : l’amour, la paix, la bonté, la maîtrise de soi. Mais cette vie nouvelle est sans rapport avec leurs propres efforts. Elle est la conséquence d’une opération qui a un nom précis : la repentance et la foi, appelée aussi conversion, régénération, nouvelle naissance. Elle est l’œuvre du Christ vivant en eux par son Esprit Saint.
Il n’y a aucune commune mesure entre cette vie régénérée par le Christ sauvant l’homme de son iniquité originelle, et la puissance ou l’amour que la science de la pensée prétend conférer à l’homme naturel.
Sous le couvert de la piété ou de la religion, les enseignements de cette « science de la pensée » sont la négation la plus flagrante de la vérité évangélique. Ils nous viennent tout droit du père du mensonge et ne poursuivent qu’une seule fin : aveugler les gens sur leur état réel, les maintenir par conséquent loin du salut.
Il faut la révélation scripturaire pour le démasquer. Hors celle-ci, le diable se présente à nous sous les atours charmeurs d’une spiritualité souriante, intéressante, et d’autant plus dangereuse.
En voici deux autres exemples :
Selon la révélation chrétienne, Christ est apparu une première fois pour abolir le péché par son sacrifice 38. Il vient une seconde fois, pour être glorifié dans ses saints, leur donner du repos, mais aussi pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et n’obéissent pas à l’Evangile 39.
38 Hébreux 9.26-28.
Quand la littérature crypto-occultiste traite de l’évolution de la personne et va même jusqu’à prétendre que cette évolution peut comporter des réincarnations ou encore des progressions célestes, elle nie d’un seul coup sept vérités fondamentales de l’Ecriture : la réalité du péché originel, la réalité de la mort, salaire du péché, la réalité de l’expiation du péché par le sang du Christ, la réalité de la résurrection de la personne, la réalité du jugement à venir, la réalité de la perdition des créatures non régénérées, la réalité du salut éternel des croyants dans l’attente de l’avènement de Jésus-Christ et de son royaume.
Même si ce plan de salut ne rencontre pas l’approbation de certains théologiens modernes ou s’il se trouve démenti par les littérateurs religieux de tous les temps, il est celui que Dieu a révélé et exécuté. Paraphrasant saint Paul, on pourrait écrire : « Si la justice s’obtient par l’évolution du moi ou encore sa réincarnation, Christ est donc mort en vain ! » 40. Mais, avec saint Paul aussi, on sait bien qui ensorcelle les théologiens modernistes 41 et les occultistes auxquels ils tendent la main. Car Satan, qui aime pourtant les scandales, a horreur du scandale de la croix. Dès le commencement, il a cherché à l’abolir 42.
40 Galates 2.21.
41 Galates 3.1.
Cette perversion de l’Ecriture est tout aussi manifeste dans le slogan : Dieu est en nous ! Il n’est pas une seule parole de l’Écriture pour étayer un tel mensonge.
Elle dit au contraire : Dieu est au ciel. De plus, Il est Esprit, et nos sens, pas plus que notre intelligence naturelle ne sauraient le percevoir, ni le comprendre 43. Christ Lui-même, dès son ascension, est à la droite de Dieu 44.
44 Marc 16.19 ; Actes 7.55 ; Romains 8.34 ; Hébreux 1.3.
Il est donc capital de chercher Dieu là où Il est. La Parole nous invite à traverser, par l’Esprit, les régions célestes inférieures, et — au-dessus de toutes principautés, toutes puissances, tout nom qui se puisse nommer — à nous approcher dans la plénitude de la foi du trône de la grâce.
Certes, quelques chapitres de l’Evangile selon saint Jean 45 disent que Christ demeure en nous. Et les apôtres y font écho par plusieurs paroles. Exemples :
45 Jean 14-16.
Christ en vous, l’espérance de la gloire 46.
46 Colossiens 1.27.
Ou encore : Si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi 47.
47 Galates 2.20.
Mais il faut situer ces paroles dans leur contexte pour en comprendre le sens. Le « Moi en vous » s’adresse à la communauté des disciples, qui, dans son ensemble, forme le corps de Christ, et non à l’individu personnellement.
Demeurez en moi, et moi je demeurerai en vous, disait-Il à ses disciples. Mais Ïl a soin de leur enseigner que c’est par son Saint-Esprit qu’il est en nous et avec nous tous les jours de notre vie.
Quant à la parole de Paul, elle ne dit pas autre chose. Elle traduit une vérité de fait : en réponse à notre foi, la vie et les paroles de Christ demeurent en nous par son Saint-Esprit. Mais cette vérité-là ne change rien à cet autre fait : Christ Lui-même, quant à sa personne, est à la droite de Dieu.
Satan trouve un intérêt majeur à cultiver de telles erreurs. Le croyant est ainsi détourné d’une foi objective en Christ et en sa parole ; il la remplace par une foi subjective, c’est-à-dire, tournée vers soi-même. Pour tout dire, il ne marche plus par la foi, mais par l’intuition, le sentiment, l’expérience. Il confond la voix de Dieu avec celle de sa conscience. Sous prétexte de prier Dieu, il s’écoute soi-même ; il prend ses propres directions pour des ordres divins ou sa propre volonté pour la volonté divine. De plus, toutes les suggestions de l’Ennemi peuvent être mêlées à ses propres réflexions sans qu’il s’en doute. Il s’enferre d’autant plus tenacement dans ce chemin d’erreur qu’il se croit sincèrement sur un chemin de vérité.
Cette perversion de la vérité scripturaire trouve à l’heure actuelle bien d’autres expressions que celles des associations ou revues mentionnées plus haut. Les dimensions restreintes de ce livre ne nous permettent guère d’entrer dans une étude de toutes les sectes qu’il faudrait dénoncer comme faisant partie de ce système d’Evangile imité, par lequel Satan veut corrompre la bonne nouvelle du salut en Christ : Science chrétienne, Témoins de Jéhovah, Mormons dits aussi Saints des derniers jours, Auroristes, Sociétés des Amis de l’homme, etc., qui toutes sont nées d’une soi-disant « révélation nouvelle » à ajouter au canon biblique. On peut joindre à cette liste, bien incomplète du reste, un dernier-né qui fait quelque bruit en Suisse romande : « Les explorateurs de la pensée de Jésus », association spiritualiste patronnée par le pasteur Rittmeyer.
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L’Association ecclésiastique pour la recherche psychique, elle aussi, fait courir à ses membres de graves risques. En mêlant le spiritisme à l’Evangile, elle fait exactement ce que prévoyait l’apôtre quand il disait que dans les derniers temps, quelques-uns abandonneraient la foi pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons 48. On a déjà vu, au deuxième chapitre de ce livre, la condamnation absolue que le Seigneur porte sur les pratiques spirites. Y a-t-il plus odieux mélange que cette confusion entre prophétie et communication des médiums ? On a peine à croire que des chefs d’Eglise puissent patronner de telles entreprises 49.
48 1 Timothée 4.1.
49 Hélas ! L’un d’eux, pasteur en France, sous le pseudonyme de Géo Franc, ne vient-il pas de traduire et publier un livre d’inspiration spirite intitulé « Le Christ en vous », Paris 1957.
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Notre propos s’allongerait démesurément si nous établissions la liste de tous les Mouvements, Associations et autres « Fraternités » qui engagent leurs membres à « établir une société basée sur le principe de l’amour dans toute relation avec autrui ». Ces Associations ne cachent pas la difficulté d’un tel témoignage. Elles avertissent : loyalement leurs adeptes qu’ils « courent des risques à vouloir vivre ainsi dans un monde encore rebelle à la loi d’amour ».
S’agit-il réellement d’un risque, ou bien s’agit-il d’une impossibilité ? En ce dernier cas, que vaut l’engagement demandé ?
Jusqu’à la fin, selon la prophétie du Christ, le monde restera « rebelle à la loi d’amour ». La démonstration en a été faite à la croix, qui souligne la volonté arrêtée de l’homme de se débarrasser de Dieu. Loin de s’atténuer, cette rébellion ira s’accentuant 50 et s’achèvera par une divinisation de l’homme. Ce n’est pas Christ que le monde entier acclamera un jour comme le Messie, mais sa caricature diabolique, personnifiée par l’Antichrist, l’homme fait Dieu, imitation de Dieu fait homme.
50 Matthieu 24.12.
Dès l’événement de Golgotha, ceux qui peuplent ce monde sont rassemblés en deux « corps ». L’un est le corps du Christ 51, rassemblé par le travail du Saint-Esprit en vue de l’enlèvement 52. L’autre est le corps de l’Antichrist, rassemblé par Satan, « l’esprit du monde (cet esprit qui agit maintenant dans les enfants de rébellion 53), en vue de la manifestation de l’impie » 54. Depuis longtemps préparée par Satan, cette manifestation réalisera son dessein le plus cher : dans la personne de l’Antichrist, il sera enfin reconnu et salué comme le seigneur souverain à qui appartiennent tout honneur et toute gloire 55.
Par ailleurs, quand Dieu prépare sa maison, il l’édifie sur le fondement des apôtres et des prophètes, Christ étant la pierre de l’angle. Il constitue cet édifice avec du matériau vivant, impérissable : des chrétiens régénérés, remplis de l’Esprit, échappant de ce fait à l’asservissement satanique. Et cette liberté retrouvée st de fruit d’une communion permanente du chrétien avec la personne de Jésus-Christ.
En d’autres termes, la foi chrétienne nous lie à toujours à une personne, celle du Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, et non à des principes.
Satan n’est pas créateur. Créature lui-même, il ne peut qu’être imitateur. On peut imiter beaucoup de choses. La science elle-même ne fait souvent qu’imiter l’œuvre divine. On peut tout imiter sauf une chose : la vie.
Satan ne le sait que trop. Faute de matériaux « vivants », il en est réduit à utiliser le matériel sur lequel « une sentence de mort a été prononcée » 56. Ne pouvant unir « son corps » par des liens vivants — il est incapable d’en faire un organisme — il se contente d’en faire une organisation. C’est pourquoi, dans sa volonté d’imitation de Jésus-Christ, il fait un effort considérable pour rassembler non pas les membres vivants d’un même corps, mais des personnes souscrivant à certains principes. Peu lui importe que l’ensemble de ces principes soient tirés de la doctrine chrétienne ou non. Il sait qu’entre les principes et les actes, il y a un abîme infranchissable : « ils disent et ne font pas » 57 remarquait Jésus. Donc, même chrétiens, des principes ne menacent guère son royaume, sinon en théorie !
57 Matthieu 23.3.
Aussi plus il y a « d’organisation », de « sociétés », de « fraternités », de « mouvements », de « centres », d’« ordres », de « groupes » attachés à des principes, dévoués à leur défense et illustration, plus l’Ennemi y trouve son compte. Car les principes — si beaux, si justes, si universels, si évangéliques même soient-ils — n’ont jamais arraché une âme à la mort. La sagesse populaire dit elle-même que l’enfer est pavé de bonnes intentions. La seule espérance des hommes est dans la personne et l’œuvre du Christ qui est, qui était et qui vient, et non dans la croyance, même sincère, à des principes.
Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si la littérature crypto-occultiste adopte volontiers non seulement le vocabulaire chrétien, mais encore ses principes de justice, de bonté et d’amour. Qu’elle soit d’inspiration spirite, philosophique, religieuse ou même politique, cette littérature se retrouve partout fidèle à elle-même : elle fait une place très grande aux exhortations pieuses.
En voici un exemple parmi beaucoup d’autres :
« O Bergers d’aujourd’hui, écoutez l’Ange de Lumière et contrôlez Ses dires.
Nourrissez-vous de cette Manne céleste, bergers. Vous aussi, bons pilotes, buvez le vieux vin spirituel clarifié par Jésus. Il n’en est pas de meilleur, de plus velouté, de plus suave. Il vous donnera l’ineffable ivresse divine, la vraie, celle de l’âme, qui vous élèvera vers Dieu, et non l’ivresse profane du corps qui vous ravale au rang des animaux.
Alors vous verrez avec une joie intense, naître en vous votre enfant, votre Christ, votre deuxième Moi qui vous sauvera des démons et de l’abîme.
Ce petit Christ grandira bientôt ET DEVIENDRA Vous.
Alors vous serez le Christ, ou plutôt une partie du Christ, et vous vous agglomérerez au Grand Christ Cosmique lorsqu’il viendra comme un éclair, de l’Orient jusqu’à l’Occident. »
Elle ira même jusqu’à reprendre à son compte toute la bible, quitte à détacher parfois de leur contexte certaines paroles par trop dangereuses pour elle. Elle parlera du Père, du Fils, du Saint-Esprit ; elle acceptera même de parler de Jésus exemple, de Jésus modèle, de Jésus prophète. Elle citera ses discours, ses ordres, ses promesses, son amour allant jusqu’à « l’émouvant sacrifice de la croix ». Elle parlera aussi de la puissance de Dieu, de ses miracles passés ou présents. Elle recommandera la méditation, la prière et tout le cortège des bonnes œuvres.
Il y a une seule révélation que vous chercherez en vain dans toute cette littérature : celle de la sainteté de Dieu devant laquelle ne subsiste aucun pécheur s’il n’est racheté par le sang de Jésus-Christ. Devant ce fait, le diable même déguisé en ange de lumière est démasqué, comme est démasquée la vanité de sa religion teintée de christianisme. Ainsi s’explique l’absence totale, dans tous ces mouvements et sociétés, d’un enseignement sur la sainteté de Dieu — fondamental dans l’Ecriture — et de cet enseignement corollaire : la nécessité de la repentance envers Dieu et de la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous, si l’on veut échapper à la perdition, passer de la mort à la vie 58, de la puissance de Satan à Dieu 59.
58 Jean 5.24.
59 Actes 26.18.
C’est là que certaines paroles bibliques, destinées à nous mettre en garde, prennent un relief accusé. Paul quittant Ephèse disait aux anciens de l’Eglise :
Je sais… qu’il s’élèvera du milieu de vous des hommes qui enseigneront des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux. Veillez donc… 60
60 Actes 20.30.
Il écrit à Tite : Il y a beaucoup de gens rebelles, de vains discoureurs et de séducteurs, auxquels il faut fermer la bouche 61.
61 Tite 1.10-11.
Aux Romains : Je vous exhorte à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des scandales, au préjudice de l’enseignement que vous avez reçu. Eloignez-vous d’eux. De tels hommes ne servent point Christ notre Seigneur… Par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples 62.
62 Romains 16.17-18.
Aux Philippiens : Il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ ; je vous en ai souvent parlé, et j’en parie maintenant encore en pleurant 63.
63 Philippiens 3.18.
De même l’apôtre Pierre avertit son troupeau : Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même, parmi vous, de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, reniant le maitre qui les a rachetés. Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera calomniée à cause d’eux… Avec des discours enflés de vanité… ils promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui. En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première 64.
A son tour, Jean dira : Plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus-Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c’est le séducteur et l’Antichrist. Prenez garde… 65
65 2 Jean 7-8.
Mais le Seigneur, avant eux, nous avertissait : Gardez-vous des faux-prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis. Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens 66.
La multiplicité de ces avertissements n’annonce-t-elle pas la gravité du danger que ces fausses doctrines nous font courir ?
La bible désigne du nom « d’abomination » ou « d’idolâtrie » cette infidélité à la vérité scripturaire et les pratiques qui en résultent. A travers toute l’Ecriture, Dieu met en garde contre ce péché plus que contre tous les autres. Plus de cinq cents passages bibliques et environ douze cent cinquante versets s’y rapportent. C’est dire l’importance que le Seigneur attache à sa Parole, mais aussi l’intérêt que Satan trouve à la corrompre.
Les pharisiens contemporains de Jésus excellaient dans l’art de dénaturer l’Ecriture, de n’y prendre que ce qui convenait à leur cœur endurci ou à leur intelligence corrompue. Cette « abomination » trouva après du Christ la plus sévère condamnation. Vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père… Il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui il est le menteur et le père du mensonge… 67
67 Jean 8.44.
Dieu a-t-Il réellement dit ? Voilà la parole satanique par excellence, la première qu’il proféra quand il séduisait Eve. Hélas ! depuis lors, il n’a cessé de trouver des oreilles attentives. Vient le jour où, par l’occultisme doctrinal et le levain d’hérésie qu’il introduisit dans la « saine doctrine », il aura le monde entier à son écoute, l’Eglise apostate y compris.
Et pourtant, la révélation de Jésus-Christ, de sa personne, de sa parole, de son œuvre présente et à venir, a dissipé à tout jamais l’équivoque qui pourrait subsister quant à la vérité de la Parole de Dieu. Il n’y a plus à se tromper. Maintenant, on sait où est le menteur, quelles sont ses contrefaçons. L’incarnation de Jésus-Christ et son œuvre parfaitement accomplie ont démontré l’irrémédiable défaite de Satan. Depuis le coup fatal qui lui a été porté à la croix 68, le temps pour agir est court. Il le sait. D’où la lutte — la lutte de vitesse — dans laquelle il est engagé et où il veut entraîner l’humanité.
68 Colossiens 2.15.
Par Christ, l’homme est soustrait à l’empire du diable. Il peut le démasquer, lui tenir tête, le vaincre. Jésus a dit : Le prince de ce monde est jugé 69. Je vous ai donné la puissance de fouler aux pieds toutes les forces de l’Ennemi70
69 Jean 16.11.
70 Luc 10.19.
Nous l’avons dit plus haut, la plus grande part du succès de l’occultisme expérimental tient à son caractère miraculeux. Qu’il s’agisse de voyance, de magie, d’astrologie, de radiesthésie, ou de magnétisme, les réussites à l’actif de ces pratiques les recommandent à l’attention et à la crédulité des gens. Leur raisonnement est simple : puisque la voyante ou l’astrologue m’a dit la vérité, puisque « miracle » il y a eu, c’est donc que Dieu y est pour quelque chose. Si Dieu est d’accord, nous n’avons rien à risquer.
Devant un tel raisonnement, une première question se pose :
Les manifestations surnaturelles trouvent-elles en Dieu seul leur origine ?
La bible révèle que le prince de ce monde dispose d’une puissance qui, pour n’être jamais comparable à celle de Dieu, n’en est pas moins extraordinaire, en ce sens qu’elle dépasse les limites des pouvoirs naturels dont l’homme dispose.
Qui se souvient de Moïse en lutte avec les magiciens d’Egypte ? 71 Ces derniers, par leurs miracles, firent preuve d’une puissance réelle en relation avec leurs connaissances de l’occultisme. Aussi, en nous avertissant de ce pouvoir miraculeux à disposition de Satan, le Seigneur nous met en garde quant à l’emploi séducteur qu’il en fera. « Il s’élèvera de faux Christ et de faux prophètes ; ils feront de grands prodiges et des miracles au point de séduire, s’il était possible, même les élus » 72
72 Matthieu 24.24.
Le pouvoir de l’Antichrist.s’accompagne des mêmes manifestations. Paul nous dit : Son apparition se fera par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes, de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés 73
Même avertissement chez l’apôtre Jean parlant du pouvoir de la bête (Antichrist) : Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre à la vue des hommes. Elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer… 74
C’est donc que, pour être surnaturelles, ces manifestations sont loin d’être nécessairement d’origine divine.
En étudiant les différentes pratiques occultistes, on a vu que leurs adhérents reconnaissaient qu’elles leur faisaient courir le risque de tomber dans la dépendance de Satan. C’est sous la plume de l’un d’eux que j’ai lu cette remarque significative : « Reprocher à quelqu’un de trop parler du diable lorsqu’il est question d’occultisme équivaudrait à reprocher aux services des ponts et chaussées de placer trop de poteaux signalisateurs sur les routes… Cette comparaison est valable ; car la proportion des probabilités qu’il y a de se casser la figure en faisant plus de cent à l’heure sur une très mauvaise route est certainement plus petite que le nombre des probabilités qu’il y a de perdre son âme, ou au moins simplement son bon sens, lorsqu’on se consacre à l’étude de l’occultisme sans tenir compte de cette réalité toujours actuelle : le diable. »
Ce que nous avons vu sur le plan doctrinal se retrouve sur le plan empirique. Quand le diable ne peut pas s’opposer, il imite, il donne à ses suppôts les pouvoirs même que Dieu donne à ses serviteurs.
La voyance et la divination ne sont que des caricatures du don de prophétie. Magie, magnétisme, guérisseurs, ne sont que la copie du charisme que Dieu confère aux siens par le Saint-Esprit : don de la foi, don de guérison, don d’opérer des miracles 75. L’imitation est si parfaite qu’à première vue on est parfois emprunté pour établir une différence quelconque entre un guérisseur occulte et un serviteur de Dieu imposant les mains à un malade en vue de sa guérison ; ou encore entre un voyant exerçant la divination et un disciple de Jésus-Christ exerçant le don de prophétie. Aussi, la foule ignorante, et parmi elle beaucoup de « conducteurs » aveuglés, confond les uns et les autres, les range tous indistinctement au service de Dieu.
La bible, elle, nous tient un tout autre langage. On a déjà cité le texte du Deutéronome traitant d’abomination l’astrologie, la divination ou la magie 76, ou celui du Lévitique disant que l’Eternel a horreur de quiconque recourt à ces pratiques 77. La raison en est simple : chercher son avenir dans les astres, le marc de café ou les lignes, c’est vouloir s’éclairer à la bougie alors que le soleil est levé. Nous n’avons plus besoin de connaître notre avenir : il est dévoilé.
77 Lévitique 20.6.
Par la bouche d’Esaïe, le Seigneur s’écrie : Hors de moi, il n’y a pas de Dieu. Qui a, comme moi, fait des prédictions ? Qu’il le déclare ou me le prouve ! 78
78 Esaïe 44.7.
Le dessein de Dieu, par le ministère du Christ, de ses prophètes et de ses apôtres, est précisément de nous rendre attentif à notre avenir et de nous y préparer.
En fait, la bible est essentiellement un livre de prophéties. Celles-ci nous renseignent aussi bien sur l’avenir du monde que sur celui de l’Eglise. De plus, elle nous dit l’essentiel de ce que nous devons connaître quant à notre propre personne : Je connais les projets que j’ai formés pour vous, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance… Vous me prierez, et je vous exaucerai ; vous me chercherez et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur 79. Est-il horoscope plus précieux que celui-là ?
79 Jérémie 29.11.
Il en est pourtant encore un autre, plus précis, plus rassurant, si l’on peut dire. Il nous vient du Christ Lui-même :
Je vais vous préparer une place. Je reviendrai et je vous prendrai avec moi afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Vous savez où je vais, et vous en savez le chemin… Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais… Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai… Quand le Consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, Il vous conduira dans toute la vérité… Il vous annoncera les choses à venir, Il me glorifiera… Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde 80.
Après de telles paroles, qu’avons-nous besoin de consulter des devins ? Que peuvent-ils nous apprendre ? Qu’ils paraissent donc, qu’ils vous sauvent, ceux qui connaissent de ciel, qui observent les astres, et prédisent, à chaque nouvelle lune, ce qui doit arriver. Ils sont comme du chaume ; il ne sauveront même pas leur propre vie 81.
81 Esaïe 47.13.
Se fier aux prédictions des devins, c’est se détourner de Dieu pour écouter l’homme. Pis que cela, c’est se détourner de la vérité pour écouter le père du mensonge. Quand l’astrologie n’est pas une escroquerie, jouet de la seule imagination, quand elle est « sérieuse », elle n’est rien moins qu’une écoute des puissances déchues qui régissent ce monde de ténèbres, sous la figure des astres éclairant le jour et la nuit. Aussi, après l’Ancien Testament 82, le Nouveau Testament, par la plume de l’apôtre Paul, dénonce-t-il le « culte des anges », ce « retour aux rudiments » 83, comme le disent nos versions françaises quand elles traduisent le mot grec désignant les « acolytes » du diable. 84
82 2 Rois 17.16 ; Jérémie 8.2.
84 Galates 4.3, 9.
Traitant de ce problème, un journaliste chrétien écrit : « C’est une question de foi, et il y va de l’honneur de Dieu et du nôtre… Nous sommes tout bonnement menacés de la pire des idolâtries : confondre le Créateur avec la créature. Or, être chrétien c’est croire au Dieu de Jésus-Christ et non aux pouvoirs des astres (ou des puissances angéliques se cachant derrière ces figures célestes) ni au destin. »
♦ ♦ ♦
Cependant, il est nécessaire de répondre à deux objections souvent entendues.
L’épisode des mages (venus adorer le Seigneur parce qu’ils avaient vu une étoile en Orient) n’est-il pas un justification de l’astrologie et de la divination ?
Il en est au contraire la condamnation définitive, aussi bien que l’évocation de Samuel par la magicienne d’En-Dor était la condamnation du spiritisme.
Les mages étaient les savants de l’Orient. Ils ajoutaient à leurs connaissances naturelles les science occultes pratiquées de tout temps. Ignorants du vrai Dieu et de sa volonté sainte, les mages cherchaient à percer le mystère de leur existence et celui de leur avenir par la divination, l’astrologie en particulier.
A cela vient s’ajouter un fait attesté par l’histoire. Indépendamment de sa révélation au peuple juif, Dieu a maintenu mystérieusement au travers de tous les siècles une connaissance relative de son dessein de salut. On en a un exemple typique dans le « Prométhée enchainé » d’Eschyle. Au cinquième siècle avant Jésus-Christ, cette œuvre païenne fait écho au cri d’Esaie : « Oh ! si tu déchirais les cieux et si tu descendais ! » 85
85 Esaïe 63.19.
Chez les historiens latins Suétone et Tacite apparaît aussi cette attente d’une révélation du vrai Dieu liée à la venue en Judée de celui à qui reviendrait l’empire universel. Peut-être cette croyance tenait-elle aux révélations qu’en avait eues le peuple juif par le ministère du prophète Daniel, alors qu’il était à Babylone 86. Peut-être son témoignage avait-il retenti chez les Babyloniens eux-mêmes, qui l’avaient consigné dans leurs écrits religieux. L’histoire d’un Melchisédek 87 ou celle d’un Balaam 88 nous amène à comprendre que le Seigneur s’est révélé parfois à des hommes qui n’étaient pas de son peuple, ou alors a toléré que des païens, tels le fils de Beor, puissent à la fois-être mage, astrologue, et en certaines occasions prophète du Très-Haut. Cette libre souveraineté de Dieu ne change rien au fait de l’authenticité de sa révélation au seul peuple juif. Dans la fidélité à son plan rédempteur, Dieu peut parler quand il Lui plaît, même par une bouche dans laquelle on ne se serait pas attendu à trouver sa parole.
86 Daniel 9.25-27.
87 Genèse 14.17-20.
88 Nombres 24.15-19.
On n’a aucun renseignement sur l’étoile qui semble avoir servi de signal avertisseur décidant du voyage des mages. S’agissait-il d’une étoile réelle, d’un signe lumineux dans le ciel, semblable à celui qui resplendit autour des bergers dans les champs ? Le texte ne le précise pas. Le fait est que les mages — ils avaient peut-être aussi connaissance de la prophétie de Balaam : Une étoile sort de Jacob 89 — se mirent en route dans la direction du signe aperçu.
89 Nombres 24.17.
Venus pour adorer, qu’ont-ils vu dans ce petit enfant ? En les amenant à s’agenouiller devant son Fils, Dieu ne voulait-Il pas les détourner — et nous avec eux — d’une fausse dimension de l’infini, d’une fausse connaissance de l’homme et de sa religion, pour les placer humblement devant la révélation de la vraie personne de Dieu, de sa vraie relation avec l’homme ?
Devant cette révélation, il n’est plus besoin de haute science, de calculs savants, de réflexions comparées, mesurées avec la seule intelligence humaine ; là, il ne s’agit plus de principes, ni d’efforts pour les réaliser. Là ne s’établit plus qu’une seule relation : celle de l’amour manifesté en chair, amour auquel l’homme consent ou qu’il dédaigne.
Comme Hérode, les mages eurent à choisir. Hérode décida d’écraser l’enfant et de rester fidèle aux avertissements des mages et des astrologues. Il voulut sauver sa royauté. En fait, il survécut de peu aux innocents qu’il massacra.
Les mages adorèrent l’enfant. La bible ne dit pas ce que l’Esprit Saint leur fit comprendre dans cet agenouillement. Cela importe peu du reste ; tandis que demeure capital l’enseignement de ce geste adressé aux hommes d’aujourd’hui.
Ce n’est pas sans raison que Jésus est présenté par les Ecritures comme le Soleil de justice ou l’Etoile du matin. L’un et l’autre annoncent la fin de la nuit, la fin des errements et des tâtonnements, la fin de l’astrologie, la pleine connaissance qu’apporte le jour, soit aussi le Seigneur.
La visite des mages, leur découverte du Dieu révélé en Jésus-Christ est le point final mis par l’Esprit Saint à toute connaissance astrologique.
La vérité est là, à portée de main et de voix. Qu’avons-nous encore à chercher dans les étoiles ?
En fait, l’étoile arrêta sa marche à Bethléem ; quand les mages repartirent, ils ne suivaient plus l’étoile. Ils empruntèrent le chemin que Dieu leur montra. Ils avaient découvert une autre « connaissance » : celle que le Dieu de vérité accorde dans l’Ecriture par le secours de l’Esprit.
♦ ♦ ♦
On nous fera alors une autre objection :
— Ce que la voyante ou l’astrologue, ou le radiesthésiste m’a dit correspond à la vérité. Si c’était du diable, ce ne serait pas le cas !
Quelle naïveté ! Montrons-le encore, bible en mains !
Le livre des Actes nous rapporte qu’à Philippes 90, une servante possédée d’un esprit satanique avait un don de divination qu’elle utilisait au profit de ses maîtres. Elle se mit à suivre Paul et ses compagnons, et pendant plusieurs jours criait à qui voulait l’entendre : « Ces hommes sont les serviteurs du Très-Haut et ils vous annoncent la joie du salut. » Après quelques jours, fatigué par cette réclame intempestive, l’apôtre Paul, au nom de Jésus-Christ, ordonna à l’esprit divinateur de sortir de cette femme. Elle perdit à l’instant même son don diabolique. Cela ne plut guère à ses maîtres, qui se vengèrent en faisant jeter Paul et Silas en prison.
90 Actes 16.16-18.
Cette histoire nous apprend d’abord que le don de divination tenait à la présence chez cette femme d’un « esprit satanique » qui la possédait. Sérieux avertissement à l’adresse de tous ceux qui s’imaginent qu’un don surnaturel est toujours d’origine divine.
Elle nous apprend ensuite que cet esprit menteur ne cessa pas, pendant plusieurs jours, de dire la vérité. C’est que le diable en est tout à fait capable, comme il est capable de citer la Parole de Dieu. Cette astuce est une des pièces maîtresses de ses stratagèmes. S’il ne disait que des mensonges, décelés à l’instant même où ils sont prononcés, qui se fierait à lui ? Il n’a pas la sottise de ses victimes. Pour les mieux tenir en mains et les égarer avec plus de sûreté, il commence neuf fois sur dix par leur dire la vérité et leur faire du bien. Il importe, en effet, de créer un climat de confiance dans lequel sa proie, à cause des premières expériences faites, perdra toute trace de doute ou de prévention, et s’abandonnera finalement à lui dans la foi.
Car c’est la foi que, lui aussi, cherche à susciter chez ceux qu’il veut tenir à sa merci. Mais il n’en reste pas là. Si la foi était le seul lien entre lui et les hommes, ils auraient grande facilité à se détourner de lui. C’est pourquoi la foi, fondée sur la vérité qu’il prononce, n’est que l’appât ; comme l’amorce du pécheur, elle cache un hameçon. Quand on a mordu, on reste prisonnier. Paul le dit aux Romains : Vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez 91. C’est de ce piège-là que le Seigneur veut nous préserver lorsqu’Il nous interdit tout contact avec l’occultisme et ses praticiens. Et c’est ce piège-là que Satan ne cesse de tendre à ses victimes. Aussi est-il urgent d’en montrer le mécanisme, ce que nous avons appelé : l’hameçon.
91 Romains 6.16.
Il n’a qu’un seul nom :
Elle est le fondement, la condition sine qua non de toute pratique occultiste. Le lecteur attentif aux descriptions que nous avons tentées de chacune de ces pratiques, en aura de lui-même fait la constatation. Reprenons-les dans l’ordre même où nous les avons étudiées.
Dans le spiritisme, quand il ne s’agit pas d’une supercherie, l’esprit ne peut parler ou agir que dans la mesure où l’invocateur se livre passivement à sa merci. Cela est tellement patent qu’on a donné le nom de médium aux personnes qui se prêtent à ce jeu diabolique. On ne demande pas à un médium d’être instruit, éduqué, cultivé, réfléchi, maître de lui. On lui demande d’être disponible, passif. On lui demande de se mettre à la disposition de l’esprit et de laisser dans l’inactivité sa conscience, sa raison, sa volonté propre. « Le médium en transe se trouve dans un état plus ou moins prononcé d’inconscience, dit un médecin. Cet état spécial n’est pas le sommeil, il n’est pas non plus la veille complète. La conscience s’obscurcit, les éléments actifs et volontaires, ainsi que le jugement s’affaiblissent. Le champ de la personnalité se rétrécit et l’activité consciente fait place à un demi-automatisme… »
L’occultisme doctrinal déclare que l’homme est formé de trois principes : l’être conscient ou esprit, l’être inconscient ou astral, enfin l’être physique. Il déclare en outre que la puissance astrale régissant l’univers agit sur l’homme par le moyen de son être astral. Cela revient à dire que l’être organique inconscient doit se mettre à la disposition de la puissance astrale qui communiquera ainsi à l’individu toute force spirituelle.
On se souvient de la formule : « Nous avons tous en nous des facultés merveilleuses, des moyens de communication entre le visible et l’invisible qui ne demandent qu’à être évolués. » Selon cette doctrine, cette évolution fera place à l’inconscient et livrera celui-ci aux suggestions et actions du plan supérieur, dit plan astral.
Même exigence dans la pratique des yogas. « Quand l’esprit atteint le samadhi, il ne travaille plus, il s’efface puisqu’il a écarté le connaissable… Pour que l’expérience du samadhi puisse être tentée avec quelque chance de succès, il faut que l’esprit atteigne un état d’indifférence totale. Doivent cesser toutes les modifications du principe de la pensée ; doivent être écartées toutes les formes même d’une pensée… »
Constatons-le une fois de plus : dans l’occultisme doctrinal et religieux, la passivité est de rigueur.
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L’étude de l’occultisme empirique nous amène aux mêmes constatations.
A lire la biographie de beaucoup d’occultistes, à prendre connaissance de leurs écrits, on recueille des aveux significatifs.
Il est intéressant, par exemple, de rechercher dans quelles circonstances tel voyant ou voyante ont découvert leurs dons.
M. F. critique d’art et journaliste, se rangeait lui-même au nombre des sceptiques. La mort brutale de son enfant le plongea durant quelques jours dans un profond abattement. C’est à ce moment précis qu’il fut littéralement « poussé à écrire à l’envers comme sous dictée ». Cherchant explication de ce qui lui arrivait, il sut qu’il s’agissait là d’un phénomène bien connu en spiritisme : l’écriture automatique. Un miroir lui permit aussitôt de déchiffrer ce « message rassurant que son fils lui adressait de l’au-delà ». Par la suite, mis en contact avec les membres d’une société métapsychique, il se découvrit un don de voyance lui permettant, dès remise d’un objet entre ses mains, de décrire séance tenante la vie de celui à qui cet objet appartient. D’innombrables expériences lui permirent par la suite de développer son don, de l’étendre à la divination de la vie future de ses consultants.
Mme C. G. était, toute jeune déjà, une intuitive. Elle a beaucoup étudié la cabale et les écrits touchant à l’occultisme. C’était du reste une tradition familiale. De tout temps elle a cru à son don, l’a exercé et en a découvert progressivement l’authenticité. Elle dit simplement : « Je vois ». Elle prétend vivre quotidiennement dans la présence des morts qui viennent la visiter. Elle interprète aussi les songes.
Mlle M. M, elle aussi, est douée dès son enfance et pour cause : sa mère était un médium connu. Elle a cultivé son don sous la direction d’un occultiste réputé. Beaucoup de communications lui viennent de ses rêves ou alors de sa communion avec les « esprits des disparus ».
Mme M. B. a connu, enfant déjà, des manifestations d’ordre surnaturel. Mais il faudra attendre sa rencontre avec le Dr E. qui s’intéressait à l’hypnose. Mise par lui en état de veille hypnotique, elle révèle des dons de voyance surprenants. Puis, par ses contacts avec une autre voyante, elle est initiée aux mystères du symbolisme et des « clichés astraux ». Par la suite, elle se découvre le don de « voir » un organe malade d’un corps. Bientôt, une simple photo du patient tenue dans sa main lui permettra d’arriver au même résultat. Elle ne cesse de perfectionner son don. Détail : après avoir si souvent décelé la maladie des autres, elle est elle-même dangereusement atteinte et a dû cesser ses consultations.
Mme F. M. n’avait reçu aucune éducation religieuse, n’était même pas croyante. Après une vie assez mouvementée, au cours de laquelle, à deux reprises, elle avait été témoin de phénomènes occultes, elle eut soudain une extraordinaire vision du visage du Christ, vision répétée à quelque temps de là. En proie à une sorte de crise mystique, il lui fut donné le conseil d’aller consulter une voyante. En s’y rendant, une force instinctive la pousse à entrer dans une séance d’une société métapsychique où elle eut la révélation de ses « dons ». Alors elle se mit à étudier avec passion la littérature consacrée à la divination et à s’exercer par des expériences pratiques. Elle voit les « clichés de l’astral » ; les images défilent devant ses yeux comme le ferait un film ; ou bien elle entend une voix.
Mme J. D. a suivi, d’abord par curiosité, un cours de physiognomonie ; puis elle passe à l’étude de la graphologie, du magnétisme, et, encouragée par ses professeurs, se lance dans des expériences de voyance et de magnétisme. Chez elle, ce ne sont pas les cartes ni les lignes de la main qui servent de support, mais les chiffres dictés par le consultant. Elle est aussi capable, à la vue d’une poignée de terre, de dire ce qu’il y a sur et sous le sol de l’endroit d’où cette terre a été prise.
Mme F. intéressée aux sciences psychiques, ne devient voyante qu’en état d’hypnose. Encore, dans cet état, ne dit-elle rien si elle ne reçoit pas d’indications de la part de ses « guides astraux ». Il en est plusieurs, mais deux en particulier qui lui tiennent fidèle compagnie : l’un est un prédicateur connu, mort il y a près de 100 ans ; l’autre, un chef Sioux, qui lui a révélé avoir vécu sur la terre il y a 2000 ans ! Détail : elle a formé plusieurs élèves et ceux-ci sont visités et éclairés par les mêmes guides.
Mme M. B. a, elle aussi, des guides. Elle écrit : « Ce n’est pas nous qui dirigeons la voyance, nous la subissons… Je vois les choses, les êtres, comme vous-même pouvez voir en imagination tel être cher vivant ou disparu auquel vous pensez. C’est une sorte de cinéma qui déroule ses images dans mon esprit. Il reste à interpréter ces images. J’y suis parvenue à force de travail et d’expérience. Ce que je ne vois pas, mes « guides » me l’expliquent. »
M. G. C. Ses aventures psychiques ont commencé le jour où, par jeu ou curiosité, il s’est mis à imposer les mains pour guérir, Un peu plus tard, il a remarqué qu’en état de veille, il était capable de se dédoubler. Puis il vit des apparitions : une jeune fille nue jaillissant dans un halo de lumière ; plus tard, une main entourée d’un scintillement lumineux. Ces apparitions se doublent d’un phénomène auditif. Une voix lui dit : Ne crains point, je veille sur toi. — Entre temps, il se révèle un radiesthésiste remarquable. Le même personnage fait de la bibliomancie avec beaucoup de succès. Pensant fortement au problème qui le préoccupe, il ouvre la bible au hasard, pointe suivant l’inspiration un mot, une lettre, une bribe de phrase, et compose ainsi un message, réponse à la question posée.
M. A. D, astrologue, « considère l’être humain comme un récepteur soumis à des radiations. Pourquoi, dans ces conditions, ne pas chercher à rendre ce poste particulièrement sélectionné ? Pourquoi ne pas développer sa sensibilité et orienter ses réceptions ?… Rien ne saurait empêcher l’homme d’utiliser au mieux de ses intérêts les ondes qui l’entourent. »
M. J. C. doit à une tireuse de cartes la révélation de son don. De fait, s’il s’intéresse aux tarots, ce fut moins par intérêt pour la divination que par curiosité d’historien. Plus tard, il étudia l’astrologie et devint un « conseiller » réputé. Il recommande, entre autres, « de ne pas céder aux influences maléfiques des astres qui sont nos seuls maîtres ».
M. C. avait discuté de l’au-delà avec un camarade de service. Sceptique, il nie l’existence au-delà du décès. Cet ami lui dit : « Si je mourrais avant toi, je me manifesterais à toi. » Ils se séparent, se perdent de vue. Quelques années plus tard, M. C. a une vision dans laquelle il assiste à la mort accidentelle de cet ami. Renseignements pris, la vision correspond aux circonstances. Un peu plus tard, nouvelle vision. Le trouble qu’il en ressent l’amène à fréquenter un cercle spirite. Là, un médium lui décrit à nouveau les circonstances de la mort de son ami et clôt son message par une salutation comprenant le sobriquet que seul cet ami connaissait. Dès lors, il devient un spirite convaincu et reçoit un don extraordinaire de voyance.
M. M. P., autre spirite, est « depuis longtemps convaincu de la présence de guides avec qui chacun de nous peut, avec un peu de volonté, entrer en contact par le truchement du médium ».
De cet ensemble de faits documentaires, il faut retenir quelques constatations.
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Les mêmes constatations pourraient être faites chez les sujets intéressés à la magie, liée, elle aussi, à l’action d’un « guide » céleste. L’occultiste Papus écrit : « Pour arriver au but qu’on se propose, il faut avoir un aide invisible à côté de soi, et il ne faut surtout pas prétendre le commander. N’oubliez pas que la véritable voie, c’est la voie d’abandon total à la direction de l’Invisible, à condition toutefois que cette direction vienne réellement du plan divin. »
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Cette même note ressort de l’étude de toute cérémonie d’initiation. Dans l’antiquité, ces cérémonies comportaient plusieurs phases, dont la première ne pouvait pas être dépassée aussi longtemps que le sujet n’avait pas passé par une révélation de l’Invisible. Il fallait attendre la manifestation d’En-haut — cette confirmation des puissances célestes — pour que l’aspirant devienne réellement un initié. Aussitôt après, l’initié devenu sujet passif et soumis, pouvait être mis en rapport avec la réalité du plan astral et divin.
Et le même Papus d’écrire : « Ce système de choix par l’Invisible n’a jamais varié à travers les âges, et, de nos jours encore, toute initiation qui n’est pas contrôlée par une cérémonie astrale, n’est qu’orgueil et vanité terrestre. »
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L’initiation à la radiesthésie et aux dons de guérisseur est liée à la même attitude fondamentale de passivité. Nous l’avons déjà relevé : l’ascèse du guérisseur requiert l’abandon de l’intelligence comme moyen de connaissance et le remplace par l’intuition irraisonnée. « Entre le pendule et nous, disait l’abbé Mermet, c’est le pendule qui a raison. » Quant au magnétisme « cosmique », il devient, défini par les occultistes eux-mêmes, un « moyen de connaissance paranormale par l’utilisation de l’intuition pure ».
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Cette attitude fondamentale d’intuition pure et de passivité est bibliquement dénoncée comme le moyen par excellence utilisé par Satan pour séduire la créature. Citons une fois encore le texte de la Genèse : « Le serpent dit à la femme : Dieu sait que le jour où vous mangerez de ce fruit, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. La femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable à la vue et qu’il était désirable, puisqu’il pouvait donner l’intelligence. » Sous la suggestion de l’Ennemi, Eve se détourna de la foi en la parole de Dieu pour faire confiance à sa propre sagesse, soit aussi à une connaissance fondée sur les perceptions sensibles (vue, ouïe, toucher, goût, intuition). Satan veut l’amener à ressembler à Dieu, non plus par la voie de l’obéissance volontaire et libre à la Parole divine, maïs par celle d’une connaissance qui ne doit rien à la révélation elle-même.
On ne connaît que trop les fruits de cette connaissance. Quand Paul les décrit, il montre les hommes devenus « par nature des enfants de colère », parce que soumis « aux convoitises de leur chair, accomplissant les volontés de leur chair et de leurs pensées » 92. Beau résultat en vérité ! Au fil de cette connaissance, les hommes sont devenus « des pécheurs privés de la gloire divine » 93. « Le monde entier s’est soumis au malin » 94, beaucoup d’hommes sont à compter parmi les possédés 95
92 Ephésiens 2.3.
93 Romains 3.23.
94 1 Jean 5.19.
95 Luc 8.27.
Ce dernier mot peu paraître fort. Il est cependant la traduction biblique de l’emprise de Satan. En effet, l’esprit malin à autorité sur toute parcelle de notre être — si petite soit-elle — que nous livrons à sa domination. Certes, la possession n’est pas nécessairement immédiate. Comme le ver agit dans un fruit, l’ennemi progresse avec le temps, mais il possède dès le premier instant ce que nous avons consenti à lui céder. La passivité est la porte largement ouverte à cette possession. Pis que cela, elle est la contrefaçon diabolique de la confiance en Dieu.
Jamais en effet, Dieu ne requiert des siens un abandon qui supprimerait même une infime partie de notre responsabilité, donc de notre volonté. Quand Dieu nous appelle à la foi en sa Parole, Il fait avec nous une alliance, qui a pour fondement son amour de Père, sa grâce en Christ notre Sauveur, et comme agent actuel le Saint-Esprit vivant en communion avec nous (et non en possession). Dans ses interventions pour sauver l’homme, Dieu fait toujours appel à notre décision librement consentie et requiert le concours de notre volonté active. « Que veux-tu que je te fasse ? » dit Jésus à Bartimée, l’aveugle de Jéricho 96. Au malade de Béthesda, couché depuis trente-huit ans, ardemment désireux de guérir, Jésus commence par dire : « Veux-tu être guéri ? » 97.
96 Marc 10.51.
97 Jean 5.6.
Toute intervention de sa part vise à nous rendre notre liberté perdue, à faire de nous des créatures régénérées qui, selon leur libre volonté retrouvée, aiment, servent, agissent dans le nom du Seigneur. C’est pourquoi, quand même nous serions « remplis de toute la plénitude de Dieu » 98, le Saint-Esprit ne cesse de solliciter le libre concours de notre intelligence, de nos sentiments, de notre conscience, de notre âme, de nos membres, sans pour autant diminuer en quoi que ce soit notre responsabilité quant aux pensées, aux sentiments, aux paroles, aux gestes qui résultent de cette alliance. Dieu nous appelle à être ses enfants et non ses automates.
98 Ephésiens 3.19.
Dans un monde débarrassé de la présence du diable, la passivité pourrait n’être que de l’inaction. Mais dans un monde « soumis à Satan », toute passivité laisse le champ libre à la domination satanique. Aussi les puissances de ténèbres cherchent-elles, par séduction s’il le faut, à maintenir l’homme entièrement dépendant de leurs volontés.
Cette séduction opère en plusieurs phases, et entraîne des conséquences correspondantes dans les différentes parties de l’être.
Satan cherche toujours et d’abord la passivité de l’intelligence, puisque cette faculté est à l’origine de toute activité humaine réfléchie, sensée, ordonnée. Puis il obscurcit jusqu’à la rendre inactive la faculté de raisonnement et de discernement. L’individu est ainsi soustrait aux clartés évidentes de la Parole. Il reste même fermé aux preuves tangibles qui lui en seraient données. Bientôt, la conscience elle-même a perdu son rôle de direction ou de frein. L’homme est aveuglé ; il n’obéit plus qu’à ses propres instincts et à ses intuitions.
A l’étape suivante, il est à la merci des visions, des rêves, des prémonitions, des clichés de l’astral, des « voix » surnaturelles qui ont maintenant autorité sur lui. Quand la possession aura atteint sa volonté, il sera semblable à un navire sans gouvernail. Il a abdiqué toute personnalité, toute responsabilité. Il est une épave au gré des courants « ambiants ».
Cette expression est du reste parfaitement adaptée. Quand la bible désigne Satan sous le nom de prince de la puissance de l’air, par cette image suggestive, elle souligne qu’il est une créature aussi insaisissable, puissante et invisible que l’air. Elle souligne également sa faculté de se dissimuler derrière certaines manifestations dans l’espace : communication avec les esprits, apparition de spectres ou d’une personne éloignée de l’endroit où elle se montre (téléplastie), déplacements d’objets au cours des séances spirites (télékinésie), actions à distance (magie), visions ou sensations à distance (télépathie), connaissances par médiumnité, par vision des clichés de l’astral, par audition de voix, par les « supports » de toutes les mancies existantes, par le fluide du radiesthésiste ou du guérisseur.
Le champ d’action de cette « puissance de l’air » sera d’autant plus vaste que la passivité du sujet est plus grande. Dans toutes les pratiques, le « support » a pour seule fin d’aider à cette passivité.
Pourquoi l’hypnotiseur s’exerce-t-il à son art en concentrant ses regards sur une boule de cristal ? Pourquoi le yogi travaille-t-il à sa « spiritualité » en concentrant son regard intérieur sur un point fixé entre ses deux yeux ? Toujours pour la même raison : en vue de la passivité à obtenir de soi-même. Boule de cristal, points fixes, pendule, supports ne sont que des moyens. Ils pourraient être remplacés par d’autres. Il suffit en effet de fixer assez longtemps quoi que ce soit. Alors la vision naturelle s’obscurcit — autrement dit l’intelligence est liée — et les esprits malins ont le champ libre. Avec cette précision : le trépied des spirites facilite la frappe des coups ; les mouvements du pendule, la position des astres, les lignes de la main, les figures des cartes, en accaparant la pensée, dans une première phase de l’opération lient l’intelligence. Puis, dans une seconde phase, Satan accorde à sa victime une apparence de liberté : celle de l’interprétation.
La malignité de Satan est sans égale : il plante l’hameçon, puis il remet le poisson à l’eau… au bout de sa ligne !
Une telle interprétation des faits ne manquera pas de susciter des objections apparemment fondées.
On nous dira que d’innombrables occultistes agissent ouvertement au nom de Dieu, se réclamant de Lui pour justifier leurs dons, et Lui attribuent la cause des succès qu’ils obtiennent ; cette attitude se rencontre surtout chez les guérisseurs.
A cela nous répondons : suffit-il de se réclamer du nom de Dieu pour qu’en fait le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ou Christ Lui-même couvrent de leur autorité les faits et gestes qu’on leur attribue ?
En Israël, nombreux furent les faux prophètes qui eurent l’audace de dire au nom de l’Eternel des paroles qu’Il ne leur avait point commandées 99. Et Jésus nous a mis en garde contre ceux qui se réclament du nom de l’Eternel ou du Seigneur tout en agissant selon leur propre sagesse. Plusieurs viendront sous son nom disant : C’est moi qui suis le Christ. Et ils séduiront beaucoup de gens 100.
100 Matthieu 24.5.
Le livre des Actes nous rapporte une scène tragi-comique 101. Deux Juifs exorcistes ambulants voulurent guérir des démoniaques en invoquant sur eux le nom de « Jésus que Paul prêche ». L’un des malades, possédé par l’esprit malin, se jeta sur les guérisseurs, les rossa d’importance, au point qu’ils durent s’enfuir, déshabillés et blessés. Les malheureux avaient oublié qu’on ne doit point prendre en vain le nom du Seigneur 102.
101 Actes 19.13-18.
102 Exode 20.7.
Jésus décrivant l’heure du jugement nous avertit encore : Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connu, retirez-vous de moi vous qui commettez l’iniquité 103. Ce texte, tiré du sermon sur la montagne, jette une lumière singulièrement crue sur les désillusions qui attendent certains praticiens se réclamant du Seigneur. Ils ne seront pas les seuls à être rangés au nombre des ouvriers d’iniquité. Il est des disciples qui connaîtront la même déconvenue. Dans l’attente de ce jour, retenons l’avertissement : il ne suffit pas qu’un devin ou un guérisseur prétende agir au nom de Jésus ou de Dieu pour que, sans discernement, nous allions nous livrer à ses soins !
103 Matthieu 7.22-23.
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Il est une parole biblique qu’on ne manquera pas de citer dans la pensée qu’elle corrige le caractère un peu étroit de ces avertissements. Jean, le disciple, dit un jour à Jésus 104 : Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom ; et nous l’en avons empêché, parce qu’il ne nous suit pas. Ne l’en empêchez pas, répondit Jésus ; car il n’est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi.
104 Marc 9.38-39.
D’abord, rien ne laisse supposer que l’homme en question ait été un exorciste s’affublant du nom de Jésus. Il pouvait être un disciple de Jean-Baptiste ou l’un des soixante-dix qui, bien que ne suivant pas le Maître, n’en était pas moins un serviteur fidèle. Jésus discerne le sérieux de ce ministère aux fruits qu’il porte à la gloire du Seigneur. Son admonestation (ne l’empêchez pas) vise non la réelle vocation de ce disciple, mais l’autoritarisme intolérant des douze, qui entravent l’action d’un frère dans la foi sous prétexte que ce frère ne les suit pas, eux, en se joignant à leur communauté.
Hélas ! ce sectarisme dénominationnel, en dépit de la remarque du Seigneur, n’a que trop sévi dans la chrétienté depuis lors.
En résumé, située dans son contexte, cette parole n’infirme en rien celle du sermon sur la montagne ; elle ne saurait donc servir de prétexte à considérer comme ouvrier du Seigneur quiconque se réclame de Lui, ou irait même jusqu’à faire des miracles en son nom.
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On nous fera encore une autre objection. Quand le devin annonce des événements précis que les circonstances viennent confirmer, n’est-il pas prophète de l’Eternel ? On dit non sans raison que l’avenir est à Dieu. Pour qu’un devin puisse dévoiler l’avenir, parfois même le décrire avec des détails surprenants de précisions, il faut donc qu’il y ait communion de pensées entre Dieu et lui.
A cette remarque, on pourrait d’abord répondre qu’un devin ne peut jamais être un serviteur de Dieu, puisque par des avertissements répétés, la Parole nous met en garde contre les devins et nous interdit d’aller les consulter. Cela étant clairement dit, le problème posé trouve facilement sa réponse.
Il est bien vrai que l’avenir de toute créature dépend du Dieu tout puissant, comme il est vrai que la conduite d’un troupeau dépend de son berger. Mais la bible parle du mystère de l’iniquité à l’œuvre en ce monde. L’autorité que Satan exerce ici-bas lui est laissée par le Dieu souverain. Elle ne s’accomplit pas dans l’ignorance du Créateur. L’histoire de Job le démontre éloquemment 105. Mystérieusement, Dieu fait concourir l’œuvre du Malin à l’accomplissement de ses desseins éternels. Mais il faut souligner que Satan dispose d’un pouvoir réel. Dans les limites du champ d’action laissé à sa liberté, il est à même de prévoir le jeu, de le mener à sa guise après l’avoir dévoilé par la bouche du devin.
105 Job 1 et 2.
Donc, celui qui consulte le devin est un païen qui ne sait rien du Dieu vivant. Comme tous ses frères d’infortune, il gît alors dans la dépendance du prince de ce monde, qu’il confond plus ou moins avec Dieu. Ou bien le consultant est un chrétien en état de désobéissance. Dans un cas comme dans l’autre, il se livre au pouvoir de l’Ennemi. On a déjà vu l’usage que le père du mensonge aime à faire de la vérité, quand, par ce moyen, il peut capter la confiance d’une créature. Si le consultant prend au sérieux la prédiction du devin, l’affaire est bonne ; la confiance est née. S’il ne prend pas le devin au sérieux, à l’heure où l’événement prédit arrive, il sera confus, troublé, s’en voudra même d’avoir douté… et se promettra de faire mieux une prochaine fois ! Comme on le voit, quoi que fasse le consultant, Satan a gagné la partie. Il l’aura gagnée doublement si sa victime était un chrétien. Au risque qu’il lui a fait courir s’ajoute la désobéissance de ce croyant. La volonté divine nous interdit de consulter les devins.
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Une nouvelle objection, non la moindre, pourrait trouver un crédit apparemment justifié.
Quand le devin, qu’il soit voyant, astrologue ou cartomancien, nous avertit d’un accident et nous permet de l’éviter ; quand le radiesthésiste nous aide à retrouver un objet égaré ou le corps d’un disparu ; quand le guérisseur, par passe magnétique ou imposition des mains, nous soulage de nos maux, va même jusqu’à délivrer un malade déclaré incurable par la médecine officielle, comment attribuer de tels bienfaits à une intervention diabolique ? N’est-il pas dit qu’on reconnaît l’arbre à ses fruits ? Comment de tels fruits pourraient-ils être portés par un mauvais arbre ?
Succès des voyantes, miracles des radiesthésistes, actions merveilleuses du fluide. à première vue, en effet, la devanture est fort belle. La guérison du corps est peut-être opérée, mais dans cette miraculeuse aventure que sont devenus l’âme et l’esprit du patient ? On ne le sait pas tout de suite. Le jour vient, parfois assez rapproché, où il faut découvrir que l’intérieur de la boutique ne correspond guère à la vitrine. Le succès du praticien s’est accompagné de séquelles inattendues.
C’est exactement cette situation qu’évoquaient les exemples rapportés dans le chapitre intitulé « Constatations ». Le moment est venu d’en reparler.
Comment s’expliquer que l’intervention du guérisseur, du devin ou du radiesthésiste, ait des conséquences funestes pour l’âme du patient et sa communion avec Dieu ?
Il faut se souvenir du dessein diabolique. Son plan d’action comprend quatre tactiques à choi : contredire la Parole l’imiter, la déformer, enfin en donner le dégoût à ceux qui voudraient la lire. Cette dernière tactique exige de l’Ennemi qu’il soit dans la place. Quand l’araignée a pu entrer dans la chambre, elle a liberté de tisser sa toile à l’endroit choisi. Ainsi du Malin.
Toute partie de l’être qui a été cédée à son intrusion devient terrain occupé d’où il peut agir. Le diable n’est pas créateur. Il ne suffit pas qu’il dise pour que la chose soit. Sa volonté a besoin d’intermédiaires dociles. D’où l’acharnement des puissances des ténèbres à habiter en l’homme ; et lorsqu’elles en auraient été chasses, à revenir, sept fois plus nombreuses pour réoccuper la place 106. Encore ne peut-il entrer en l’homme qu’avec le consentement passif de ce dernier.
106 Matthieu 12.43-45.
Ainsi que nous l’avons vu, l’occultisme empirique lié à la passivité du sujet fait de ce dernier un instrument de la puissance du prince de l’air. Par son action hypnotique s’il s’agit d’un magicien, par ses impositions de mains, ses passes magnétiques ou son fluide s’il s’agit d’un guérisseur ou d’un radiesthésiste, par l’action de sa parole sollicitant la foi et l’obéissance du consultant s’il s’agit d’un devin, la communication est établie entre le patient et l’Ennemi. La porte est ainsi ouverte aux puissances des ténèbres. Le consentement du patient à leurs suggestions et à leurs ordres fera de lui le prisonnier de leur volonté.
Le praticien occultiste pourrait être comparé à une infirmière tuberculeuse, bacillaire, encore ignorante de son mauvais état de santé. Supposons un malade confié à ses soins. Par des injections, peut-être des frictions et des massages, elle fera beaucoup de bien à ce malade. Il ne tardera pas à se déclarer sinon guéri, du moins en meilleur état de santé. Mais à quelques semaines de là, à la stupéfaction du malade et de son médecin traitant, un examen révélera qu’entre temps, sans qu’on en discerne l’origine, ce patient est devenu tuberculeux.
Transposons l’image sur le plan spirituel. A leur propre stupéfaction, c’est cette expérience qu’ont dû faire d’innombrables patients traités par l’occultisme empirique. Ils ont obtenu du praticien ce qu’ils cherchaient, mais il en est résulté pour eux des conséquences spirituelles inattendues et apparemment inexplicables. Citées au chapitre des « Constatations », nous les rappelons ici :
Quant à leur esprit : Ils se trouvent liés malgré eux à une incrédulité tenace, à une indifférence croissante, à une difficulté toujours plus grande de lire la Parole de Dieu, de se concentrer pour la méditation ou pour la prière. Ils ont des doutes devant les vérités fondamentales de l’Ecriture. Parallèlement. ils sont envahis par des pensées d’orgueil, de propre justice. Cela peut tourner à l’obsession, et même à la folie religieuse.
Quant à leur âme : Elle est frappée d’endurcissement en même temps que s’’affaiblit leur volonté. Certains traits de caractère s’altèrent jusqu’à la manie. Colère, esprit de vengeance, de rancunes, de dispute, d’avarice, de mensonge, de blasphème, prennent le pas sur des dispositions qui, auparavant, étaient bienveillantes. L’imagination se dérègle, affectionne l’impureté. Les tendances deviennent passions. L’humeur connaît des phases de mélancolie, de tristesse sans raison, des moments de dépression, de tourments, d’angoisse, d’appel au suicide.
Quant à leur corps : Il est sujet d’abord à des maladies chroniques, tenaces, de la peau, des nerfs. parfois à des troubles du langage, des difficultés de mouvement, des raideurs des membres, des oppressions cardiaques, des sensations désagréables sur certaines parties du corps.
Comme on le voit, sous le couvert de réussites, de miracles, de guérisons, de bienfaits, le Malin a trouvé quelques victimes de plus. On reconnaît l’arbre à son fruit. Cet arbre en porte beaucoup. A ma connaissance, il ne s’en est jamais trouvés qui ne soient pas véreux !
La question nous est souvent posée : « Pouvons-nous accorder crédit aux interventions de l’homéopathie, puis à celles de l’iridiologie ? »
Nous souhaiterions répondre par un oui sans restriction. Il existe en effet, une homéopathie scientifique. Déjà, Hippocrate, célèbre médecin de l’Antiquité, avait découvert la loi que l’observation et la pratique ont confirmée : la maladie est guérie par son semblable. Tel est le principe à la base de l’homéopathie, et nous n’aurions pas plus à redire ici qu’aux principes à la base de l’allopathie. Mais, à regret, nous devons à la vérité d’ajouter que le recours aux homéopathes demande quelque discernement. Deux raisons à cela :
Conclusion : L’homéopathie n’est pas à suspecter. Nous n’en pouvons pas dire autant de certains homéopathes.
Pour les mêmes raisons, nous avons à suspecter l’iridiologie. Que le médecin puisse déceler certaines maladies à partir d’un examen ophtalmoscopique, que l’œil puisse laisser paraître le passé pathologique d’un patient sous forme de taches précises, cela est naturellement possible. Mais il n’y a aucun fondement scientifique à une iridiothérapie. Sous le manteau de science médicale, il s’agit là encore d’une pratique qui tient davantage de la divination que de l’intuition raisonnée du praticien, fondée sur une connaissance de faits scientifiques.