Beaucoup croient que les péchés commis en secret ne seront dévoilés à personne, mais il est impossible qu'aucun péché reste caché à jamais. Il sera certainement dévoilé un moment ou l'autre et le pécheur recevra le châtiment qu'il mérite. De plus, la bonté et la vérité ne pourront non plus rester cachées. Elles finiront par triompher, quoique, pour un temps, elles soient restées ignorées.
Les incidents suivants jetteront de la lumière sur l'état des pécheurs.
Un jour un des saints me raconta l'histoire suivante dans une de mes visions :
Un soir, très tard, un homme pieux devait se rendre à une certaine distance pour faire un travail nécessaire. Il arriva, chemin faisant, à un endroit où un voleur était en train de cambrioler une maison. Il lui dit : « Vous n'avez pas le droit de prendre ce qui ne vous appartient pas et de causer ainsi un dommage à quelqu'un ! C'est un grand péché ! » Mais le voleur lui répondit : « Si vous voulez ne pas avoir d'ennuis, je vous conseille de vous éloigner, sans quoi vous vous en repentirez ». L'honnête homme persista dans ses avertissements, et comme le voleur ne voulait rien écouter, l'autre commença à crier et à réveiller les voisins. Ceux-ci s'élancèrent pour attaquer le cambrioleur et le saisir, mais, dès que le brave homme commença à accuser celui-ci, le voleur déclara que c'était l'autre qui était le voleur. « Ah ! Vous prenez ce type pour un chrétien, mais je l'ai pris sur le fait et c'est lui qui est le voleur. » Comme il n'y avait pas de témoins tous deux furent arrêtés et enfermés ensemble pendant qu'un gendarme et quelques-uns de ses hommes se tinrent cachés pour écouter leur conversation. Le voleur se mit à se moquer de son compagnon de prison, en lui disant : « Vous êtes bien attrapé à présent ! Je vous avais bien conseillé de ne pas vous mêler de mes affaires, sans quoi vous vous en repentiriez. Nous allons voir maintenant comment votre religion pourra vous sauver ! »
Dès que le gendarme entendit ces mots, il ouvrit la porte de la prison et relâcha l'honnête homme avec une récompense, tandis qu'il administra au voleur une bonne correction et l'enferma dans une cellule. Ainsi, déjà sur cette terre, il y a un jugement partiel pour les bons et les mauvais, mais ce n'est que dans l'autre monde que les châtiments et les récompenses seront distribuées.
C'est aussi dans une vision que l'histoire suivante me fut racontée. Un homme qui dans le secret de sa chambre avait commis une mauvaise action, pensait que ce péché resterait caché. Un des saints me dit alors : « Combien j'aurais voulu que les yeux spirituels de cet homme fussent ouverts à ce moment, ce qui l'aurait empêché de commettre cette faute ! Car dans cette chambre se trouvaient un grand nombre d'anges et de saints, ainsi que l'esprit de quelques amis venus à son secours ! »
Tous furent peinés de sa conduite et l'un d'eux me dit : « Nous étions venus à son secours, mais maintenant nous devrons témoigner contre lui au jour du jugement ! Il ne pouvait nous voir, mais nous avons tous pu le voir commettre ce péché ! Si seulement il pouvait et voulait se repentir et éviter ainsi le châtiment à venir ! »
Un jour je vis dans le monde des esprits une âme qui, avec des gémissements de remords, se précipitait de tous côtés comme si elle était folle. Un ange dit alors : « Cet homme quand il était sur terre eut bien des occasions de se repentir et de revenir à Dieu, mais chaque fois que sa conscience le tourmentait, il noyait ces avertissements dans la boisson ! C'est ainsi qu'il dilapida ses biens et ruina sa famille pour finir par s'ôter la vie, et maintenant, dans le monde des esprits, il court partout comme un chien enragé, en pensant à toutes ses occasions perdues ! Nous sommes prêts à l'aider, mais sa nature pervertie l'empêche de se repentir car le péché endurcit le cœur, quoique le souvenir de ses fautes soit toujours présent. Ici-bas il buvait pour faire taire sa conscience mais ici, il n'est pas possible de rien cacher. Maintenant son âme est si nue, que tous les habitants du monde spirituel peuvent voir les péchés de sa vie coupable ! Pour lui, endurci comme il l'est, il est obligé de se cacher dans les ténèbres avec d'autres esprits malins, échappant en quelque mesure à la torture que la lumière lui impose ».
En ma présence, un jour, un débauché entra à sa mort dans le monde des esprits. Quand les anges et les saints voulurent l'y aider, il commença immédiatement à jurer et à dire que Dieu était absolument injuste. « Car Il avait préparé, dit-il, le ciel pour des flatteurs comme vous, et voulait jeter le reste des hommes en enfer ! Et vous osez dire que Dieu est amour ? » Les anges répondirent que Dieu est en effet amour, et qu'Il avait créé les hommes pour une vie de bonheur avec Lui, tandis qu'ils avaient par leur obstination, et l'abus de leur libre arbitre, abandonné Dieu et créé eux-mêmes leur enfer ! Dieu n'a jamais jeté personne en enfer et ne le fera jamais, mais l'homme, esclave de son péché, se crée à lui-même un enfer, ce qui n'est pas l'œuvre de Dieu.
À cet instant on entendit une douce voix venant du haut des cieux, celle d'un ange, « dire que Dieu permettait l'admission de cet homme au ciel ». Celui-ci s'empressa d'avancer, escorté par deux anges, mais arrivés à la porte du ciel, et voyant ce lieu lumineux et glorieux, ainsi que ses bienheureux habitants, notre homme fut tout effrayé. Les anges lui disaient : « Vois comme ce monde est magnifique ! Va un peu plus loin et tu apercevras le Seigneur sur son trône ». Il regarda par la porte, mais lorsque la lumière du soleil de justice lui révéla l'impureté de sa vie de péché, il se rejeta en arrière dans une agonie d'horreur et de dégoût de lui-même, puis il s'enfuit avec tant de précipitation qu'il ne s'arrêta pas un instant au lieu intermédiaire du monde des esprits, mais le traversa comme une pierre et tomba tête baissée au fond de l'abîme infernal.
On entendit alors la douce voix du Seigneur, disant : « Voyez, mes chers enfants, Personne n'a la défense d'entrer ici, et personne ne l'a défendu à cet homme ; c'est sa vie impure qui l'a forcé à fuir ce lieu saint, car « si un homme n'est né de nouveau, il ne peut voir le Royaume de Dieu » (Jean 3.3)
Un homme qui avait jadis tué un prédicateur, fut mordu par un serpent de la jungle et mourut. En entrant dans le monde des esprits il se vit entouré de bons et de méchants esprits, mais l'aspect de son âme le désignant comme un fils des ténèbres, les esprits malins l'eurent bientôt pris et entraîné avec eux vers les ténèbres. Un des saints s'écria : « Il a tué un serviteur de Dieu par le poison de sa colère et maintenant il est tué lui-même par le poison d'un serpent ! Le serpent ancien, le diable a tué par le moyen de cet homme un innocent. Et par le moyen d'un autre serpent qui lui ressemble, il a tué cet homme « car il est meurtrier dès le commencement » (Jean 8.44).
Comme on l'emmenait, un des bons esprits venu à son secours, lui dit : « je t'ai pardonné de tout mon cœur ! Puis-je faire quelque chose pour toi ? »
Le meurtrier le reconnut de suite pour l'homme qu'il avait assassiné quelques années auparavant. Honteux et tremblant de peur il tomba à ses pieds, et les esprits malins l'entouraient en criant, mais les anges qui se tenaient non loin de là les firent taire. Alors l'assassin dit à sa victime : Combien je voudrais avoir discerné, sur la terre, votre vie d'amour et de dévouement, comme je le fais en ce moment ; je regrette que par mon aveuglement et parce que votre vie spirituelle était voilée par votre corps, je n'aie pas vu la beauté de votre vie. De plus, en vous tuant, j'ai privé beaucoup d'âmes des bienfaits et des bénédictions qu'elles auraient reçus de vous ! Je suis donc à toujours un grand pécheur aux yeux de Dieu et je mérite mon châtiment ! Je n'ai qu'une chose à faire, c'est de me cacher dans une cave où je n'aurai pas à supporter cette lumière qui non seulement me rend misérable mais révèle tous les détails de ma vie coupable ! »
Sa victime répliqua : « Tu devrais te repentir sincèrement, et revenir à Dieu, car, dans ce cas, il y a encore de l'espoir pour toi, le sang de l'agneau de Dieu pouvant te laver et te donner une vie nouvelle qui te fera échapper aux tourments de l'enfer ».
L'assassin répliqua : « Il n'est pas nécessaire que je confesse mes péchés, puisqu'ils sont connus de tous. Sur la terre je pouvais les cacher, mais non pas ici ! Je voudrais vivre avec des saints comme vous dans le ciel, mais comme je ne peux supporter qu'avec peine la lumière indécise de ce monde spirituel, que ferai-je dans ce glorieux séjour de lumière révélatrice ? Ma plus grande difficulté c'est que, grâce à mes péchés, ma conscience s'est endurcie et ma nature ne me porte pas à la repentance et à Dieu ! Il me semble ne plus pouvoir me repentir ! Et il ne me reste qu'à quitter ces lieux pour toujours ! Ah ! Malheur à moi ! »
À ces mots, il tomba tout effrayé par terre et fut entraîné par les esprits malins vers l'abîme ! Un des anges dit alors : « Vous voyez qu'il n'est pas nécessaire qu'ici on prononce une condamnation quelconque ! La vie d'un pécheur le condamne d'elle-même. Le châtiment, dans un certain sens, commence dans le cœur du pécheur déjà sur la terre, mais ce n'est qu'ici qu'il en éprouve toute la force. Et Dieu a tout arrangé ici pour que les boucs se séparent des brebis, C'est-à-dire les pécheurs des justes et cela de leur propre mouvement. Il n'est pas nécessaire d'appeler des témoins.
« Dieu a créé l'homme pour vivre dans la lumière où sa santé spirituelle et sa joie devaient être permanentes. C'est pourquoi personne ne peut être heureux dans les ténèbres de l'enfer à cause de sa vie coupable, ni dans la lumière à cause de son péché. De sorte que le pécheur se trouvera comme en enfer où qu'il aille ! Quelle différence avec l'état du juste qui se trouve au ciel, partout, délivré du péché ».
Il y avait, dans ce monde, un homme si adonné au mensonge que c'était pour lui comme une seconde nature ! Lorsqu'il mourut et entra dans le monde des esprits, il voulut continuer à mentir, mais fut tout honteux de constater que même avant d'avoir ouvert la bouche, tout le monde lisait ses pensées ! Personne ne peut faire l'hypocrite là-haut parce qu'aucune pensée ne peut rester cachée. Au moment où l'âme quitte le corps, elle porte l'empreinte de ses péchés, et quand elle se trouve toute nue dans la lumière du ciel, tous peuvent voir ses péchés, et ses propres membres témoignent contre elle. Rien ne peut effacer la tache du péché sauf le sang de Christ.
Quand cet homme vivait ici-bas, il s'efforçait toujours de tordre la vérité, mais après sa mort il constata qu'il est impossible de changer la vérité en mensonge dans l'autre monde. Le menteur ne peut y tromper personne que lui-même, et cet homme, par ses mensonges avait détruit le sens inné de la vérité qu'il avait jadis possédé. Je le voyais détourner son visage de la vérité, enlacé dans ses tromperies passées. Il se hâta de descendre dans les ténèbres où personne ne verrait son amour du mensonge, excepté les esprits de même nature. Car la vérité reste toujours la vérité et c'est par elle qu'il fut jugé et condamné comme menteur.
Je vis aussi l'esprit d'un adultère qui venait d'entrer dans le monde des esprits. Sa langue pendait hors de sa bouche comme s'il mourait de soif, ses narines étaient ouvertes et ses bras étendus comme brûlés par un feu intérieur. Son aspect était si laid que mon âme se révolta à sa vue. Il avait dû laisser en quittant ce monde tout ce qui accompagne la luxure et la sensualité, et maintenant il courait furieux comme un chien enragé en criant :
« Maudite soit cette vie ! Car je ne puis plus mourir pour échapper à cette torture ! En effet l'esprit ne meurt plus, autrement je me tuerais de nouveau, comme je le fis jadis avec un revolver, pour échapper aux tortures de ce lieu qui sont bien pires que celles de la terre ! Que faire ? »
Sur ces mots, il s'enfuit vers les ténèbres rejoindre d'autres esprits malins où il disparut.
Un des saints dit alors : « Pêcher n'est pas seulement commettre un acte coupable, mais une mauvaise pensée ou même un regard de convoitise est un péché. Ce péché ne concerne pas seulement le commerce illicite avec des courtisanes ; mais les excès d'animalisme avec une femme légitime. Un homme et sa femme sont unis non pour satisfaire leur sensualité, mais pour se soutenir et s'aider mutuellement, afin de passer leur vie avec leurs enfants au service de Dieu et pour sa gloire. Celui qui perd de vue ce but est coupable d'adultère lui aussi ».
Un voleur à sa mort entra dans le monde des esprits. En commençant il ne prit aucun intérêt à son nouvel état ni aux esprits qui l'entouraient, mais, selon son habitude, il se mit à dérober les objets de prix qu'il vit. À son grand étonnement il s'aperçut que les choses semblaient parler et l'accuser de ses mauvaises actions. Sa nature était si pervertie qu'il ne comprenait même pas l'utilité ou l'usage de ces objets, il ne savait pas même s'en servir. Quand il était dans le monde, ne pouvant se dominer et pour la moindre cause, il avait dans sa colère blessé et même tué ceux qui l'avaient offense. Dans ce monde des esprits il voulut agir de même, et se mit en colère contre ceux qui voulaient l'instruire, tout comme un chien enragé, il voulait les attaquer même en présence de son maître. Un des anges dit alors : « Si des esprits pareils n'étaient pas emprisonnés dans les ténèbres de l'abîme, ils feraient un mal terrible partout sur leur passage. La conscience de cet homme est si faussée que même après avoir atteint le monde des esprits, il ne peut comprendre qu'en volant et en tuant les gens sur la terre il a dilapidé sa richesse spirituelle et détruit le discernement de sa vie spirituelle ! En tuant et détruisant les autres, il s'est détruit lui-même. Dieu seul sait si cet homme et ceux qui lui ressemblent ne devront pas rester à toujours dans les tourments de l'abîme. » Puis les anges préposés à ce service l'emmenèrent dans les ténèbres dont il ne devra plus sortir ! La condition des malfaiteurs dans ce lieu est si terrible et leurs tourments si inexprimables que leur vue fait trembler ceux qui les voient !
Les limitations de notre langue humaine nous empêchent d'expliquer comment, et partout où se trouve un de ces pécheurs, la souffrance et la douleur ne cessent pas un instant ! Une espèce de feu sombre et sans lumière y brûle à toujours, mais sans les consumer ni s'éteindre ! Un des témoins de ces tourments s'écria : « Qui sait si ce feu ne finira pas la purification de ces malheureux ? » Dans la partie sombre du monde des esprits, nommée enfer, il y a plusieurs degrés et plusieurs phases. L'endroit où vivent les esprits et où ils souffrent, dépend de la quantité et du caractère de leurs péchés. Il est certain que tous ont été créés à l'image de Dieu, ou plutôt à celle de son Fils, qui est l'image visible du Dieu invisible (Gen. I.26, 27 ; Col. I.15). Mais par leur contact avec le péché, ils ont défiguré cette image et l'ont gâtée ! Ils ont maintenant une espèce de corps spirituel, mais qui est affreux et effrayant, et si la repentance et la grâce de Dieu ne les transforment, ils devront rester dans ces tourments à toujours !