Les enfants d’Israël présenteront leurs offrandes à l’Eternel.
Lorsqu’une offrande est annoncée dans l’église, il m’intéresse vivement de savoir À QUI ou À QUOI elle est destinée. Si l’affectation de la somme récoltée est indiquée en général, on précise : Pour l’église (des enveloppes portant cette mention peuvent être distribuées à cet effet), ou encore… pour la mission, pour le visiteur de passage, pour l’entretien des locaux, pour l’achat du fuel ou du charbon, pour couvrir les frais de salle et de publicité engagés durant un effort spécial d’évangélisation… Rarement ou trop rarement le fidèle est invité à donner tout simplement À DIEU. Et ceci explique en partie pourquoi la plupart des appels de fonds se veulent discrets et sont formulés timidement, avec une certaine gêne. Certes il est toujours désagréable de parler d’argent sans faire croire aux gens qu’on en veut à leur porte-monnaie. Le chrétien n’a rien d’un contribuable tenu de participer aux dépenses de l’armée, de l’éducation nationale ou à l’entretien des routes. Le Créateur n’est-il pas le divin propriétaire de nos bien ? Alors pourquoi ne pas consacrer nos libéralités à lui d’abord afin de l’honorer et de lui témoigner avec joie notre reconnaissance ?
Savez-vous que dans l’Ancienne Alliance toute dîme et tout sacrifice étaient au préalable offerts et présentés au Seigneur qui déclare : Je DONNE comme héritage aux lévites les dîmes que les Israélites PRÉLÈVERONT POUR L’ÉTERNEL. (Nombres 18.24). Sans doute, Paul a-t-il annoncé à ses frères une « collecte en faveur des saints » (1 Corinthiens 16.1) mais avec la recommandation expresse de la préparer chez soi et à l’avance, c’est-à-dire devant Dieu, dans la prière.
Ne manquez pas de noter ce principe biblique de première importance : Israël donne à l’Eternel, « en son honneur ». Et de son côté l’Eternel donne à ses serviteurs les lévites, les richesses qui sont apportées au Temple. Si bien que le lévite ne doit rien à l’Israélite mais à Dieu seul, tandis que le peuple offre à Dieu une partie de ses biens sans pour autant faire l’aumône à ses prêtres. Ainsi, nul ne peut se prévaloir de ses largesse et faire du sacrificateur son obligé. L’Israélite ne pourra pas se plaindre en disant :« Ce lévite vit à mes crochets. J’en ai assez de l’entretenir »… ni le sacrificateur murmurer : « Je suis las d’être le débiteur du peuple et mal à l’aise de vivre aux dépens de gens qui triment et sont parfois démunis ».
Telle n’est pas l’intention de Dieu qui déclare : Tu te réjouiras avec le lévite et l’immigrant qui sera au milieu de toi, pour tous les biens que l’Eternel ton Dieu t’a donnés, à toi et à ta maison. (Deutéronome 26.11). En fin de compte, le vrai et seul donateur, c’est Dieu. Il pourvoit aux besoins de son peuple tout en nourrissant ceux qui le servent. Ces derniers, entièrement consacrés au Seigneur, pourront pleinement se vouer à leur mission sans s’inquiéter de leurs moyens d’existence.
En définitive, Dieu me comble afin qu’en retour je lui donne… beaucoup. On ne paraîtra point devant l’Eternel les mains vides (en particulier lors des fêtes à Jérusalem). Chacun donnera ce qu’il pourra, selon la bénédiction que l’Eternel ton Dieu, lui aura accordée. (Deutéronome 16.16, 17).
Précieuse leçon !
C’est pourquoi, au lieu de dire en mettant la main à la poche : « Je donne à mon pasteur… à mon église… à la mission… » Je me persuaderai d’abord que mon offrande est destinée au Seigneur lui-même. Cette notion me gardera de toute arrière-pensée et surtout de toute mesquinerie. Ma libéralité ne sera pas fonction des dépenses de l’église ou du nombre d’appels financiers qui y retentiront mais plutôt « selon les bénédictions que Dieu m’a accordées ».
Le fait d’apporter son offrande au Seigneur pour la partager et la consommer avec le lévite « devant l’Eternel » dans le parvis du Temple à Jérusalem, développait chez le donateur « la crainte de l’Eternel » ainsi que le souligne l’Ecriture : « Tu lèveras la dîme… tu mangeras devant l’Eternel ton Dieu, dans le lieu qu’il choisira pour y faire demeurer son nom, la dîme et les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail afin que tu apprennes à craindre toujours l’Eternel ton Dieu. (Deutéronome 14.23).
Qui apportait son offrande à Dieu – lucidement – était amené à rentrer en lui-même, à s’’examiner avec sérieux d’autant plus qu’il était au pied du sanctuaire, cet édifice imposant évoquant la gloire du Créateur. Alors pénétré de la majesté divine, il pouvait se demander si son geste honorait vraiment son Seigneur, lui était agréable, ou au contraire n’était qu’un acte d’avarice susceptible de l’attrister, voire de l’irriter. Donne-t-on n’importe quoi à un grand de ce monde ? Et à plus forte raison au Roi des rois qui les dépasse tous, infiniment ?
Alors, vais-je déposer dans le tronc la première pièce qui me tombe sous la main comme je donnerais un pourboire à mon facteur ? Non ! Donner est un acte important si je considère À QUI est destinée mon offrande. Offrir À DIEU c’est apprendre à le craindre ; c’est loin d’être le cas si je donne à l’église où à la mission.
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Offrir à Dieu est un privilège, une faveur insigne, une grâce même, si j’en crois l’apôtre Paul : Ils (les Macédoniens) nous ont demandé avec beaucoup d’insistance la grâce de participer à ce service en faveur des saints. (2 Corinthiens 8.4).
Etonnant ! Le monde renversé ! C’est le donateur qui supplie ! Où sont les traces de mendicité dans l’Eglise ? Quelle atmosphère claire et tonique ! On ne recherche pas des ressources, mais au contraire, on guette les occasions de donner. L’offrande est un privilège. Autant dire, un besoin incoercible. Le chrétien peut délier sa bourse avec joie (2 Corinthiens 9.7), honoré qu’il est de faire un présent à son Dieu.
Offrir à Dieu est un acte de consécration : Ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur et ensuite à nous. (2 Corinthiens 8.5). « Donner de l’argent à ses vieux parents sans leur donner son affection fidèle est une vilénie. Donner de l’argent à Dieu – peu ou beaucoup – sans lui donner sa vie, est une moquerie. Il n’est pas un pauvre pour qu’on lui fasse la charité ; il est un Père et un Dieu qui ne saurait accepter que le don de nous-mêmes. Tout ou rien pour Dieu » (tiré de « L’argent dans l’Eglise » du pasteur Desbaumes).
Que nos offrandes honorent notre Seigneur.
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