L’Apocalypse contient deux passages où il est fait mention de vêtements blancs ; il paraît intéressant de les citer et de les relire avec soin. Le premier de ces textes est situé dans la 2ème partie du chapitre 7 : Voici, dans son entier, le premier de ces textes :
“Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains.
Et ils criaient d’une voix forte, en disant : le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau. – Et tous les anges se tenaient autour du trône et des vieillards et des quatre êtres vivants ; et ils se prosternèrent sur leurs faces devant le trône, et ils adorèrent Dieu, en disant : Amen ! La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance, et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles, Amen ! – Et l’un des vieillards prit la parole et me dit : Ceux qui sont revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? – Je lui dis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. – C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ; ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur ; car l’Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux” (Apocalypse 7.9 à 17).
Jean aperçoit dans le ciel, auprès de Dieu, une multitude d’hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, tous revêtus de robes blanches “lavées dans le sang de l’Agneau”.
“Toujours ces robes blanches” ! s’exclame Ch. Brütsch, dans son commentaire sur l’Apocalypse, édité en 1940. Cette justice, ajoute-t-il, cette sainteté de Jésus-Christ qu’il impute aux siens, recouvrant de haut en bas leurs natures coupables… C’est uniquement à cause de l’Agneau et jamais au nom de leurs mérites, de leurs prouesses, de leur fidélité humaines que les élus sont devant le trône de Dieu et le servent nuit et jour dans son temple (v. 15). “Nuit et jour”, c’est-à-dire sans discontinuer. Puissions-nous y trouver notre vocation terrestre qui consiste à servir Dieu constamment, dans l’humble fidélité de la minute présente”.
En contemplant, émerveillé, cette multitude transformée et unanime, massée devant le trône, l’apôtre Jean ne reconnaît certainement plus les chrétiens qu’il a rencontrés sur la terre, avec leur manque d’allant et de ferveur, avec leurs querelles, avec leurs fautes et toute leur pauvreté. Dans le ciel, leur saint enthousiasme éclate en l’honneur du Fils de Dieu ; ils agitent les palmes comme au jour des rameaux. Tous se prosternent devant Dieu et chantent sa gloire “Amen ; la louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu aux siècles des siècles ! Amen” (v. 12).
Le ciel est en liesse. Débordante est la joie de cette foule qu’on ne peut dénombrer. Ces élus vivent dans un continuel et éternel émerveillement.
Immense foule que “personne ne peut compter” ; elle offre sans se lasser et dans l’allégresse, un culte vibrant en l’honneur de l’Eternel. Rien à voir avec les cultes célébrés sur la terre.
Ce spectacle céleste nous fait envie ; il nous rappelle avec force qu’il vaut la peine de penser à l’éternité et donc, de se préparer avec un grand sérieux à rencontrer le Seigneur de gloire.
Je veux croire que tous nos lecteurs tiennent à être de ceux qui se réjouiront éternellement auprès de notre merveilleux Sauveur, devant le trône céleste. Là est notre espérance qu’il faut entretenir avec vigilance.
Citons un 2ème texte qui parle de vêtements blancs.
“Ecris à l’ange de l’Eglise de Sardes : Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais tes œuvres. Je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort. Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir ; Car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi. Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs ; je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises !” (Apocalypse 3.1 à 7)
Le chef de l’Eglise a de sérieux reproches à adresser à l’Eglise de Sardes. C’est la ville du roi Crésus, un personnage célèbre, doté d’une immense fortune. Un fleuve traverse la ville dans des gorges profondes : C’est le Pactole qui roule dans ses eaux des pépites d’or. Les membres de cette église sont certainement fort aisés, ce qui explique pour une bonne part, leur engourdissement spirituel. Dans cette lettre – notez-le – il n’est pas question d’afflictions, de persécutions ni de dures épreuves comme dans la plupart des autres églises, citées dans les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse.
Trois reproches sont adressés à cette église :
1) Elle a “le renom de vivre” : l’église de Sardes passe pour être une belle église, vivante. Grande est sa renommée, les assemblées sont nombreuses, fidèlement fréquentées, avec beaucoup d’entrain. Ses membres sont certainement heureux et fiers d’appartenir à une si belle église, une église qui a si bonne presse dans la région. Mais est-ce là l’opinion du Seigneur ? C’est son jugement qui compte avant tout et il conviendrait de chercher à le connaître :
“Tu es morte ! tranche le Chef de l’Eglise. Une déclaration qui tombe comme un couperet et devrait ôter à ces chrétiens leurs illusions. “C’est un grand mal qu’une grande réputation lorsqu’elle est mal fondée” (Bonnet). En vérité, la mort spirituelle a gagné ses membres. Elle est envisagée comme un sommeil qui laisse encore l’espoir d’un réveil, d’un renouveau de vie (Ephésiens 5.14).
2) Ses oeuvres, sans doute nombreuses, ne sont pas parfaites, mesurées à l’aune du Seigneur. Là encore, c’est le jugement de Dieu qui doit prévaloir. Ne craignons pas d’exposer à la lumière du Saint-Esprit notre service, même notre activité pour Dieu. Sans doute, y a-t-il des choses à revoir.
3) Tu n’as pas gardé la Parole (v. 3), celle que tu as reçue tout au début, à savoir, l’Evangile de Jésus-Christ. “Si les églises, qui cherchent à tout prix un réveil, se donnaient la peine de reprendre ce qu’elles ont reçu et proclamé au 16ème siècle : c’est-à-dire, la Parole de Dieu, ni plus ni moins. La Parole de Dieu est bien le signe manifeste du Saint-Esprit réveillant l’Eglise. La proclamation du salut par la foi en Jésus-Christ doit retentir encore et porter ses fruits” (Brütsch).
Heureusement, Jésus aime son église, même quand elle est somnolente. Il ne veut pas la trouver dans ce sommeil de mort, ni la surprendre tel un voleur durant la nuit, endormie et non préparée à sa venue.
Comme toujours, le Maître ne veut ni écraser, ni décourager ses enfants, même lorsqu’ils ont perdu pied. C’est pourquoi, il s’efforce de trouver de bonnes choses à Sardes, et il les signale. Tout n’est pas perdu. Il y a quelques membres, certes peu nombreux, “qui n’ont pas souillé leurs vêtements” (v. 4). Toujours ces vêtements ! Sans doute ces chrétiens-là, modestes et effacés, passent-ils inaperçus dans la communauté, peut-être sont-ils jugés encombrants, moralisateurs, trouble fête… Revêtus du vêtement du salut, de Jésus-Christ, de sa justice, ces membres-là n’ont pas préféré les “habits plus seyants et mieux appropriés à leur vanité”. Notez la conclusion qui rappelle ce que nous avons dit plus haut, avec insistance :
“Ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes. Celui qui vaincra sera revêtu ainsi de vêtements blancs ; je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Eglises !”
Le retour à Dieu est toujours le même : C’est la repentance (v. 3). Pas d’autre voie. C’est pourquoi, consentons à marcher dans la lumière de Dieu, toujours disposés à nous laisser éclairer par le Saint-Esprit ; soyons assez honnêtes : pour reconnaître nos torts ainsi que les péchés signalés par l’Esprit-Saint ; confessons-les sans retard, déterminés à changer de comportement, toujours dans la foi en Celui qui pardonne et purifie de tout péché grâce au sang expiatoire, versé à Golgotha par le Fils de Dieu.
Sois vigilant (v. 2). L’Ecriture nous exhorte à veiller sur notre conduite, sans faiblir, jusqu’au bout. “Que le juste pratique encore la justice, que celui qui est saint se sanctifie encore” (Apocalypse 22.11). Soyons soucieux de “laver notre vêtement dans le sang de l’Agneau”.
“C’est pourquoi frères bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui, sans tâche et irréprochables dans la paix’’ (2 Pierre 3.14).
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“Blanc, plus blanc que neige
Lavé dans le sang de l’Agneau.
Mon cœur est plus blanc que la neige”.