Alors Il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. (Mt 9.37,38)
Le Seigneur a souvent enseigné à ses disciples qu’il faut prier et continent il faut prier, mais Il leur a rarement dit ce qu’il faut demander, il s’en est remis à leur sentiment personnel, et à la direction de l’Esprit. Ici, nous avons un sujet de prière positif. Si nous nous rappelons qu’il y a une grande moisson toute prête, et peu d’ouvriers pour la recueillir, nous supplierons le Maître de la moisson d’en envoyer un grand nombre.
Ici, comme dans la parabole de l’ami survenant à minuit, Il veut que notre prière ne soit pas égoïste, mais qu’elle devienne le canal de riches bénédictions pour d’autres.
N’est-il pas étrange que le Maître de la moisson exhorte ses disciples à demander un accroissement d’ouvriers ? Ne pourrait-Il pas y pourvoir sans cela ? Ne sait-Il pas que les ouvriers manquent ?
Ces questions touchent aux profondeurs mystérieuses de la prière et de sa puissance (dans le royaume de Dieu. La prière n’est en effet, ni une forme ni un symbole, mais une force d’où dépend la récolte de la moisson et la venue du règne de Dieu.)
« Voyant la foule, Jésus fut ému de compassion pour elle, parce qu’elle était languissante et abattue comme des brebis qui n’ont point de berger ». (Mt 9.36)
Il sollicite alors ses disciples de prier le Père d’envoyer des ouvriers. S’Il le fit c’est qu’Il savait leur prière nécessaire et efficace.
Le voile qui nous cache le monde invisible était transparent pour l’âme sainte et cependant humaine de Jésus. La relation secrète entre la cause et l’effet dans le monde spirituel n’était point un mystère pour lui. Il savait que Dieu en appelant Abraham, Moïse. Josué, Samuel, Daniel à exercer en son nom leur avait en même temps conféré le droit d’appeler à leur secours la force d’en Haut, à mesure qu’ils en auraient besoin. Jésus savait que Dieu avait confié son œuvre à ces hommes du temps passé avant qu’Il la lui remît pour un temps et qu’à soli tour lui, Jésus, la transmit à ses disciples. Il savait aussi que lorsqu’Il en chargerait ceux-ci, ce ne serait point une figure, mais une réalité et que de leur fidélité ou de leur infidélité dépendrait le succès de cette œuvre
Dans les limites de son corps humain, Jésus ne pouvait presque rien pour ses brebis perdues, et les voyant sans guide et sans pasteur, Il lui tardait de les voir dirigées et nourries avec vigilance et sollicitude. C’est pourquoi il s’adresse à ses disciples et les exhorte à se mettre à l’œuvre par la prière, afin que lorsqu’ils lui auront succédé sur la terre, leur première requête au Père soit, celle-ci :
« Envoie des ouvriers dans ta moisson ».
En confiant son œuvre à ses disciples le Maître fait dépendre le succès en grande partie d’eux-mêmes. Pour les aider, Il leur donne le droit de s’adresser à lui pour obtenir des ouvriers qui puissent coopérer avec eux.
Combien les chrétiens s’affligent peu du manque d’ouvriers dans le champ qui est le monde et pourtant la moisson est blanche! Combien peu d’entre eux croient pouvoir obtenir, par leur prière, les ouvriers nécessaires. Nous ne disons pas qu’ils ne s’aperçoivent pas de cette disette, et nous ne nions pas les efforts partiels qui sont faits pour y suppléer. Combien peu cependant les chrétiens portent le fardeau de ces brebis errantes, sans berger pour les conduire et vouées à un malheur certain !
Christ a donc remis entièrement son œuvre entre les mains de ses disciples, Il s’est rendu dépendant d’eux, Il les considère comme son corps qui seul peut accomplir son travail. Il a donné à son peuple un pouvoir si réel, s’exerçant dans le ciel et sur la terre, que le nombre de ses ouvriers et le résultat obtenu dépendent absolument de la prière des siens.
Oh ! pourquoi n’obéissons-nous pas plus consciencieusement à cet ordre du Maître ? Pourquoi ne crions-nous pas à lui plus instamment pour obtenir des ouvriers ? Pour deux raisons : Nous manquons de cette compassion de Jésus, qui a provoqué cet ordre; aimons notre prochain comme nous-mêmes et nous comprendrons que ceux qui périssent loin de Dieu sont un dépôt dont nous sommes responsables. Envisageons-les non seulement comme un champ de travail, mais comme des frères à aimer, et nous nous écrierons avec ferveur :
« Seigneur ! envoie des ouvriers dans ta moisson ! »
Puis nous manquons de foi. En général nous croyons trop peu que la prière puisse produire des résultats précis. Mais plus notre cœur sera rempli d’amour, plus nous crierons au secours, plus notre incrédulité fera place à une foi toujours plus vivante. Nous ne vivons pas assez dans la communion de Dieu. Nous ne sommes pas assez consacrés à son service pour avoir la certitude inébranlable que Dieu nous exaucera uniquement parce que nous le prions. Si notre vie est une avec Christ nous demanderons et obtiendrons une double bénédiction.
Ne faut-il donc pas, tout d’abord implorer le Seigneur pour que le nombre de ceux consacrés à son service soit augmenté !
Quelle honte pour l’Eglise de Christ que trop souvent on ne puisse trouver des serviteurs dévoués comme pasteurs, missionnaires ou évangélistes ! Que les enfants de Dieu en fassent un sujet spécial de supplication, soit personnel, soit avec leurs frères, et quel levier puissant dans le monde ! Car cela leur sera accordé. Le Seigneur Jésus est le Maître de la moisson. Il est monté au ciel pour en faire descendre les dons de l’Esprit. Le plus précieux de ces dons n’est-ce pas d’avoir des ouvriers remplis du Saint-Esprit ? Mais pour que ces grâces soient accordées et réparties, il faut que le Chef et les membres de l’Eglise y coopèrent.
C’est par la prière que cette coopération peut avoir lieu. Les fidèles seront encouragés à persister dans leurs supplications à mesure qu’ils obtiendront l’exaucement et qu’ils verront les ouvriers à l’œuvre.
La seconde bénédiction à réclamer n’est pas moindre. Tout croyant est ou doit être un ouvrier. Il n’est pas un des rachetés de Christ qui n’ait son travail spécial à, accomplir. Prions donc que le peuple de Dieu soit tellement rempli de dévouement que tous ses membres deviennent actifs au travail dans la vigne de Dieu. Partout où l’on se plaint du manque d’ouvriers capables de faire l’œuvre de Dieu, qu’on se rappelle que la prière a la promesse d’un secours. Il n’est pas d’école du dimanche, de visites à domicile, d’œuvres de relèvement ou de sauvetage, de classes bibliques, d’œuvres d’évangélisation pour lesquelles Dieu ne soit prêt à envoyer des ouvriers, ayant toujours en réserve ce qui est nécessaire à chacune. Il faudra probablement du temps, l’importuner même, mais son commandement est la garantie que notre prière sera entendue et exaucée :
« Je vous le dis, quand même il ne se lèverait pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnera tout ce qu’il désire ». (Lu 11.8)
Quelle glorieuse promesse ! Nous pouvons, par la prière, pourvoir aux besoins du monde et assurer des serviteurs à l’œuvre de Dieu !
Oui, parce que Christ qui nous a ordonné de prier spécialement dans ce but, appuiera auprès du Père, les prières offertes en son nom, pour l’avancement de son règne.
Mettons à part du temps pour cette partie de notre œuvre d’intercession, et nous arriverons à une communion intime avec celui dont le cœur plein de miséricorde et de compassion réclame nos prières. Nous apprécierons notre position royale de coopérateurs dans l’avancement du règne de Dieu. Nous nous sentirons réellement ouvriers avec lui et nous comprendrons aussi que c’est par défaut de prières qu’une foule de bénédictions n’auront pas été accordées et reçues.
SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.