La Bible étant divinement inspirée, les mots qu’elle choisit sont toujours ceux qui conviennent le mieux pour faire passer les vérités qu’elle veut nous communiquer. Là où certaines expressions sont employées, nous n’avons pas la liberté de les mélanger ou d’en parler comme si elles étaient interchangeables ou synonymes. Nous allons le voir en relation avec la septuple bénédiction du Saint-Esprit.
Le DON du Saint-Esprit.
On lit en Actes 2.38 : “Repentez-vous et que chacun soit baptisé au nom du Seigneur Jésus pour la rémission des péchés, et vous recevrez le DON du Saint-Esprit”. L’Esprit était le DON du Père à l’Église et, cela va de soi, à chaque croyant séparément, selon la promesse réitérée de Jésus en Actes 1.8. Cette promesse à été tenue le jour de la Pentecôte. C’est un fait historique. Le Saint-Esprit a été donné comme l’héritage fut donné à Abraham et à Israël, tel un don de Dieu à son peuple. Mais quoique Dieu ait donné à Israël cet héritage tout entier et d’un seul coup, Moïse a dit : “Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous” (Deutéronome 11.24). Comment pouvait-il dire cela s’il leur appartenait déjà par don divin ? Parce qu’il faut faire une distinction entre l’héritage et la possession. L’héritage, c’était tout ce que Dieu donnait à Israël sans réserve ; la possession c’était ce qu’ils s’appropriaient. Ainsi en est-il du Saint-Esprit ; Dieu nous l’a donné et Il ne peut pas nous le donner plus, mais il y a un sens où, ayant reçu le don, il faut faire de cet héritage notre possession. Partout où il y a un donateur il doit y avoir un récipiendaire. Ainsi le don, comme dans le salut, ne devient propriété personnelle que lorsque nous le prenons. Il faut donc se l’approprier par la foi comme le dit Galates 3.2, 14 : “C’est par la foi que nous avons reçu le Saint-Esprit qui avait été promis”.
Le SCEAU de l’Esprit.
“Ayant cru, vous avez été scellés du sceau de la promesse” (Éphésiens 1.13) ; “…par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption” (4.30). “Scellés” par Celui qui est le DON et le SCEAU. Il est significatif que cela soit dit aux Éphésiens. Éphèse était un port de mer animé d’un grand commerce de bois. Les négociants achetaient à Éphèse les troncs d’arbres qui étaient ensuite acheminés par flottage jusqu’à leur destination. En achetant leurs lots, ils y mettaient leur cachet qui attestait qu’ils leur appartenaient jusqu’au jour de la récupération (rédemption). Ainsi ce SCEAU nous est présenté, non avec le bienfait premier de la rédemption mais avec son aspect final, la glorification de notre corps. Mais quoique ce jour ne se soit pas encore levé, chaque enfant de Dieu porte le SCEAU signalant qu’il est la propriété assurée de Dieu.
L’HABITATION de l’Esprit.
“Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ?” (1 Corinthiens 3.16). Dans la chambre haute, Jésus avait dit à ses disciples, en parlant de l’Esprit : “Il est avec vous et Il sera en vous” (Jean 14.17). N’était-Il pas encore en eux ? Le Saint-Esprit était à l’œuvre dans l’Ancien Testament. Il venait sur le peuple de Dieu et prenait possession de quelques-uns pour un service spécial, mais Il n’habitait pas en eux comme dans la nouvelle alliance. Ce qui distingue la nouvelle dispensation de l’autre, c’est que le croyant a reçu l’Esprit d’adoption (Romains 8.15) qui fait de lui son habitation intérieure et permanente. Et ceci indépendamment de son niveau spirituel et de son caractère. Il faut noter que ce passage apparaît dans la lettre à l’Église de Corinthe et nous savons dans quel état était cette Église : la qualité de la vie était médiocre, le témoignage indigent et ses membres étaient coupables d’erreurs morales et doctrinales. Paul ne les à pas encouragés à rechercher cette habitation intérieure ; il la reconnaît de facto et il s’en sert pour les inviter à un type de vie chrétienne plus noble et plus digne de cette habitation. En outre, aucun avertissement ne nous est donné qui pourrait nous faire croire qu’Il puisse un jour déloger de notre vie. Nous pouvons l’attrister et le réduire au silence par nos péchés, mais nous ne pouvons pas le chasser de chez nous. Dieu s’est approprié de nous par son habitation intérieure.
Les PRÉMICES de l’Esprit.
2 Corinthiens 1.22 et Éphésiens 1.14 disent que l’Esprit de la promesse est les arrhes, ou les gages, ou les prémices de notre héritage. C’est un avant-goût de ce qui doit venir. Les espions qui furent envoyés pour explorer Canaan en firent un rapport à Moïse et ramenèrent la grappe d’Eschol. Ces raisins étaient les prémices de ce qui attendait le peuple quand il entrerait dans la terre promise. C’était une preuve et un échantillon de ce qui leur était réservé. De même, le Saint-Esprit est la preuve, l’avant-goût, l’échantillon, les arrhes de ce qui nous attend. Quelque enrichissantes qu’aient pu être nos expériences dans le Saint-Esprit, les plus bénies ne sont encore qu’un avant-goût. C’est une façon de dire que, pour le croyant, le meilleur est toujours à venir. Il est triste pour un homme que ses plus beaux jours soient derrière lui ; pour nous qui croyons en Christ il n’en est jamais ainsi : tout est devant nous.
L’ONCTION de l’Esprit.
“Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a OINT, c’est Dieu” (2 Corinthiens 1.21). L’onction indique une mise à part pour le service. Elle était pratiquée sur divers objets du culte (Exode 30.26-29), Dans l’Ancien Testament, les sacrificateurs, les rois et les prophètes étaient oints pour le service qui leur était imparti. Chez le Seigneur Jésus, cette onction n’était pas physique, c’était celle qui venait directement du Saint-Esprit (Luc 4.18 ; Actes 10.38). Elle le mettait à part pour le triple ministère de Sacrificateur, Roi et de Prophète. Ses rachetés étant mis à part pour Dieu, comme rois et sacrificateurs (1 Pierre 2.5, 9) ils ont aussi reçu une onction spirituelle (2 Corinthiens 1.21) par la venue de l’Esprit d’adoption dans leur cœur. De cette onction il est en outre dit en 1 Jean 2.20, 27 : “L’onction que vous avez reçue de Lui demeure en vous”. Mais on peut aller enterrer le talent et l’onction qui l’accompagne. On peut fuir ses responsabilités comme Saül qui, bien qu’ayant reçu l’onction royale, tentait d’échapper à ses responsabilités en se cachant derrière les bagages. Ou pis, on peut servir Dieu dans un esprit contraire à l’onction reçue, ce qui arriva plus tard à Saül. Son service pour Dieu était entaché de telles désobéissances, que l’onction dont il était pourtant revêtu sans retour, devenait inefficace au point que Dieu dut se retirer de lui. Quelle différence quand cette onction qui demeure trouve dans le croyant un instrument obéissant et consacré ! Ce sont alors des fleuves d’eaux vives qui jaillissent en bénédiction pour les autres et pour lui-même.
La PLÉNITUDE de l’Esprit.
“Ne vous enivrez pas de vin, c’est de la débauche. Soyez au contraire remplis de l’Esprit” (Éphésiens 5.18). Le Saint-Esprit étant une personne, on ne peut pas recevoir moins que sa Personne et la plénitude qu’Il représente. Il est à noter que la plénitude de l’Esprit est donnée au croyant dès le départ de sa nouvelle vie selon ce qu’en dit Jean 3.34 (J.N. Darby) : “Car Dieu ne donne pas l’Esprit par mesure”. Il est appelé à vivre à la mesure de cette plénitude. Si Dieu ne vous a pas mesuré l’Esprit, vous, ne le mesurez pas ! C’est comme si un mendiant, tout à coup héritier d’une fortune restait en guenilles. On pourrait lui dire : Maintenant que vous êtes riche, soyez-le ! Faites passer votre plein de richesses dans votre façon d’être. C’est ainsi que des hellénistes voient Éphésiens 5.18 : “Soyez, étant remplis de l’Esprit”, Autrement dit : “Ne soyez plus des princes aux allures de clochards. Soyez-le, Princes !”, Ce sens étant, il est clair qu’on peut être chrétien sans goûter à la plénitude, Ma sécurité éternelle ne serait pas compromise, mais beaucoup dans ma vie en serait affecté. Quelqu’un demandera : “Voulez-vous dire qu’il est possible pour un vrai croyant de vivre, de mourir et d’aller au ciel sans avoir jamais vécu la plénitude de l’Esprit ?” Sans hésitation je réponds “oui” ! Que veut dire cette exhortation à être rempli de l’Esprit ? Simplement de laisser l’Esprit vous posséder et vous contrôler. Si un verre est rempli d’eau, l’eau prend possession du verre mais ne le contrôle pas et la comparaison s’arrête là. Mais quand le contenu c’est le Saint-Esprit, il y a une idée de contrôle de l’intérieur ajoutée à celle du remplissage. Si je ne lui cède qu’à demi, il y a des chances pour que l’autre moitié de moi-même échappe à son contrôle. Mais comment en être rempli ? Beaucoup de prédications qui sont faites dans ce sens en appellent aux émotions plutôt qu’à l’intelligence. Mais la foi doit avoir une base intellectuelle ; nous devons savoir ce qui est exigé de nous et comment y faire face. Etre rempli du Saint-Esprit, cela veut dire : qu’il prenne votre Esprit et pense au travers de lui ; qu’il prenne votre cœur et (res)sente au travers de lui ; qu’Il prenne votre conscience et juge par elle ; qu’Il prenne votre volonté et qu’Il décide par elle ; qu’Il prenne tout votre être et qu’Il s’en serve comme Il lui plaît. Cela peut se faire sans un soupçon d’émotion. Aucune de ces bénédictions ne prend appui sur des sentiments d’exaltation. Certains sont plus émotifs que d’autres ; ces derniers sont-ils plus frustrés par rapport aux premiers ? Pas du tout : Toute les familles du monde, qu’elles soient latines, germaines, slaves ou autres peuvent, calmement, comprenant ce qui leur est demandé, ouvrir leur vie à la plénitude de l’Esprit.
Le BAPTÊME du Saint-Esprit.
Chacune des opérations que nous venons de survoler vient du seul Saint-Esprit. S’Il les a différenciées, ce n’est pas pour que nous les confondions. Je suis sûr que Dieu nous pardonnera si nous appelons la bénédiction précédente “baptême” au lieu de “plénitude”, mais de grâce, mettons de l’ordre dans nos appellations. Ne collons pas l’étiquette d’un bon bourgogne même sur un excellent bordeaux. La nature de ces deux “produit de France” ne serait pas affectée mais la confusion serait intolérable, La Parole de Dieu, est-il dit en Hébreux 4.12, est vivante et efficace ; elle tranche, pénètre et partage. Chacune de ses appellations est spécifique ; si donc on veut bien parler du baptême de l’Esprit, il faut lui laisser sa spécificité. Le baptême ce n’est pas le don, ni le sceau, ni l’habitation intérieure, ni les prémices, ni l’onction, ni la plénitude même s’ils sont venus au monde ensemble et sont organiquement associés. Un enfant ne vient pas au monde en pièces détachées interchangeables. Ce serait un petit monstre si on devait dire que sa tête marche, ses pieds pensent, son foie respire et ses poumons voient. Chaque chose à sa place et une place pour chaque chose, disait mon père. Dans l’œuvre complexe du Saint-Esprit, quelle est la place, le rôle et le but de ce baptême ?
Précisions sur le baptême de l’Esprit
Où le situer dans le temps ? Voyons d’abord la place qu’il occupe dans le temps. Il n’est pas superflu de redire qu’il est mentionné dans chacun des évangiles et dans le premier chapitre des Actes toujours au futur : “Il vous baptisera…”. Mais après Actes 1, il n’est plus jamais vu autrement que dans le passé. Cette constatation paraît insignifiante au premier abord mais elle va occuper une place importante dans le débat. Faisant abstraction de mes convictions et de mes recherches antérieures sur le sujet, je me suis mis en quête de tout ce que je pouvais trouver sur ce point précis. Sans aucune exception les commentaires allaient tous dans le même sens, sauf dans les écrits pentecôtistes où cette vérité n’est jamais, au grand jamais relevée. Ce n’est pas un oubli ; cela procède d’une volonté déterminée de l’ignorer. C’est le black-out total. Les milieux charismatiques, toutes tendances confondues, enseignent que le croyant doit rechercher le baptême du Saint-Esprit. Or, voici que la Bible situe ce baptême dans le passé des croyants, même des croyants infantiles comme ceux de Corinthe. Et non seulement ils avaient été baptisés dans l’Esprit, mais ils l’avaient TOUS été. S’il existe un tel baptême qu’un chrétien ne posséderait pas et devrait essayer d’obtenir, sûrement qu’il y aurait quelque Écriture pour le dire et quelques passages exhortant à le rechercher et à le recevoir, mais on n’en trouve aucun. Alors que Dieu exhorte à tout mettre en œuvre en vue :
d’être rempli de la plénitude de l’Esprit (Éphésiens 5.18),
de s’efforcer de conserver l’unité de l’Esprit (Éphésiens 4.3),
de ne pas éteindre l’Esprit (1 Thessalonicens 5.19), jamais on ne trouve une exhortation
semblable pour le baptême de l’Esprit. Aucune recherche, aucune “attente” n’est recommandée. Ce baptême est comme le mariage ou le salut, il se vit tous les jours sans plus jamais être contracté, ni recherché. À l’Église de Corinthe qui vivait bien en-dessous du niveau normal de la vie chrétienne, Paul a écrit : “Vous avez tous été baptisés dans un seul Esprit…”. Le temps employé exclut toute possibilité d’erreur quant au moment et à l’événement visé. Matthieu, Marc, Luc, Jean et Actes 1 regardent en avant ; 1 Corinthiens 12.13 regarde en arrière. Où les deux se rejoignent-ils ? Sans contestation possible, à la Pentecôte.
Le BAPTÊME DE L’ESPRIT est-il une deuxième expérience ? Si cette doctrine est le fondement de tout le système pentecôtiste, il faut savoir que tout le monde chez eux ne voit pas la chose de la même façon. Un très cher ami pasteur, qui évolue dans la frange modérée du mouvement, m’a certifié qu’il voyait le baptême du Saint-Esprit, non comme une seconde expérience, mais comme l’entrée du croyant dans le corps de Christ. Quant au parler en langues comme signe initial, obligatoire ou évident de ce baptême, il s’élève du milieu quelques voix encore timides pour contester la chose, mais c’est encore l’exception. Quant à la “deuxième” expérience, c’est le livre des Actes qui va d’abord nous renseigner.
À la Pentecôte. Actes 2 C’est à la Pentecôte, et non quelques semaines plus tôt en Jean 20.22, que les disciples ont fait l’expérience initiale du don de l’Esprit. Il ne pouvait pas en être autrement car le Saint-Esprit n’avait jamais été donné de pareille façon avant ce jour-là. C’est ce qui est clairement dit en Jean 7.38 et 39 : “…des fleuves d’eau vive couleront de son sein… Jésus dit cela de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore (donné) parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié”. Ce n’est donc qu’après sa glorification que Jésus a donné l’Esprit, et pas avant. À partir de cette constatation doctrinale et chronologique, il n’y a plus aucune difficulté à comprendre Jean 19.22 où, avant de monter au ciel “Jésus souffla sur eux et leur dit : Recevez le Saint-Esprit”. C’était à une promesse prophétique imminente dont voici l’accomplissement : “Il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent (le souffle) impétueux” (Actes 2.2). Il ne servirait à rien de vouloir convaincre en citant tous les meilleurs commentateurs (dont Shallis, Pache, Kuen, Campbell Morgan) qui tous vont dans ce sens. Mieux vaut se rabattre sur ce qu’en dit un pentecôtiste de taille comme Ph. Emirian dans son livre “le Don du Saint-Esprit”, page 89 : “Cette fois-ci, je serai en désaccord avec mes frères pentecôtistes et charismatiques et en accord avec mes frères évangéliques même si le résultat du don de l’Esprit n’a pas pour nous la même signification. Je crois avec Pache, Kuen, Blocher et d’autres que ce geste de Jésus, le soir de la résurrection, N’EST RIEN D’AUTRE QU’UN GESTE PROPHÉTIQUE DE LA GRANDE PROMESSE annoncée dans les textes cités plus haut”. Emirian précise qu’il ne s’agit pas ici de la nouvelle naissance. La Pentecôte n’était donc pas, dans la vie des disciples une deuxième expérience.
À la Maison de Corneille. Actes 10 Ce qui s’est passé en Actes 10 nous est encore beaucoup plus proche, dans ce sens que Corneille est de notre bord à tous puisqu’il était comme nous, un étranger d’entre les païens. Ce qui se passe chez lui est donc normatif de la conversion des païens. C’est à sa première expérience, celle de la conversion, que le Saint-Esprit descend sur lui et sa maison comme sur les disciples à la Pentecôte. Certes, il n’y a plus de grand souffle ni de langues de feu, mais Pierre insiste et dit que c’est la même chose (Actes 11.15). Toute la maison de Corneille entre dans le baptême de l’Esprit d’abord (verset 16) et dans le baptême d’eau ensuite (10.47-48).
Les douze Disciples d’Éphèse. Actes 19 En Actes 19 on retrouve le même scénario mais cette fois avec des Juifs. Ils étaient environ douze en tout et ils n’étaient pas, comme certains l’ont cru, des disciples de Christ mais, comme cela est précisé, des disciples de Jean-Baptiste qui vivaient en marge de l’Église d’Éphèse. Discernant une anomalie de comportement, Paul leur pose d’entrée de jeu la question : “Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand vous avez cru ?” Cela montre que pour être baptisé du Saint-Esprit il suffit d’avoir cru au Seigneur Jésus. Cela rejoint Éphésiens 1.13 qui le confirme : “Ayant cru, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse” (J.N. Darby). Leur réponse montre bien qu’ils n’étaient pas des disciples de Christ : “Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y ait un Saint-Esprit”.
Peut-on imaginer que l’on puisse passer ne serait-ce qu’une heure dans une réunion charismatique sans découvrir l’existence du Saint-Esprit ? Et l’on voudrait nous faire croire que ces douze auraient vécu toutes ces années dans l’Église apostolique, atteignant même la qualité de disciples capables d’enseigner les autres, et qu’ils n’en auraient jamais entendu parler !
Quand on connaît l’accent qui était mis sur l’Esprit au début, il était impossible de ne pas l’avoir entendu dire. Si donc ils ne Le connaissaient pas c’est que, manifestement, ils n’étaient pas des disciples du Seigneur. Et non seulement ils ignoraient qu’il y eut un Saint-Esprit, mais ils ne connaissaient pas non plus le baptême chrétien, ce qui était également impossible s’ils eussent été des disciples du Seigneur et de sa Parole. Comment seraient-ils passés à côté d’un baptême alors administré immédiatement après la conversion comme cela se pratiquait dans le livre des Actes et dont voici un résumé ?
Et enfin ces douze dont nous étudions le cas : Sur ces paroles (croire en Jésus) ils furent baptisés au nom du Seigneur Jésus.
Ces douze étaient des Juifs de la diaspora comme il y en avait tant, qui faisaient partie d’une colonie juive venue se fixer à Éphèse. De toute évidence ils n’avaient pas lié connaissance avec des chrétiens. Toute la lumière se fit quand Paul leur demanda de quel baptême ils avaient été baptisés. Ils répondirent : “Du baptême de Jean”. On est maintenant au clair. Ils étaient des disciples de Jean-Baptiste : c’était des Juifs émigrés en Asie Mineure. Le grand docteur de l’Église a vite saisi la situation. En quelques mots, il leur expliqua leur statut spirituel : “Jean a baptisé du baptême de repentance, disant an peuple (juif) de croire en celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus”. Ils croyaient en ce que Jean avait annoncé au désert, en un Messie qui allait venir. Par Paul ils vont croire en Celui qui était venu. Sur le champ rebaptisés au nom du Seigneur Jésus, Paul leur imposa les mains (pour les mêmes raisons que nous verrons au paragraphe suivant) et eux aussi reçurent le Saint-Esprit. La question de Paul tenait maintenant sa réponse : Oui, nous avons reçu le Saint-Esprit quand nous avons cru. Ici, pas plus que dans les deux occasions précédentes, le baptême de l’Esprit n’est vu comme une deuxième expérience.
Les Samaritains. Actes 8 Il ne reste que l’épisode des Samaritains d’Actes 8. C’est le seul qui apparaisse différent des trois autres, car il s’écoule un laps de temps entre leur conversion et leur réception du Saint-Esprit. C’est ici le seul endroit de l’Écriture qui donne à la théorie de la deuxième expérience une apparence de vérité ; c’est le seul passage que le pentecôtisme puisse invoquer à l’appui de sa doctrine. L’explication, pour plus étendue qu’elle soit, n’est cependant pas compliquée, encore faut-il que la connaissance biblique suive. Suite à la persécution contre l’Église à Jérusalem et à la dispersion des disciples dans la Judée et la Samarie, la prédication de l’Évangile s’est étendue et des Samaritains notamment ont commencé à se convertir. Pourquoi alors n’ont-ils pas reçu le Saint-Esprit comme les autres en une seule fois après avoir cru ?
Qui étaient les Samaritains ? Nous avons déjà effleuré le sujet au chapitre 3 ; nous apportons maintenant des détails complémentaires. C’étaient des gens que Nébucadnetsar avait transplantés dans cette province de Palestine après l’avoir vidée de ses habitants naturels. Ces gens avaient adopté la langue et la religion des Juifs, religion qu’ils pratiquaient de façon assez peu orthodoxe. Au lieu de monter au temple à Jérusalem, ils avaient érigé le leur sur la montagne de Samarie (Jean 4.20), créant ainsi un schisme, au point que les Juifs n’avaient plus de relation avec les Samaritains (Jean 4.9). Entre eux il y avait une barrière religieuse, raciale et culturelle. Ils se haïssaient réciproquement. Quand, lors d’un voyage, le plus court chemin d’un point à l’autre passait par la Samarie, les Juifs, contrairement au Seigneur Jésus, n’hésitaient pas à rallonger la route en faisant un détour. Les Samaritains, comme bien l’on pensé, leur rendaient la monnaie de la pièce. Un soir que Jésus et ses disciples s’arrêtèrent dans un bourg des Samaritains avec l’intention d’y passer la nuit, on ne les reçut pas, parce qu’ils se dirigeaient sur Jérusalem ! (Luc 9.52-56) Le sang des disciples n’a fait qu’un tour. C’est à cette occasion qu’ils ont demandé au Seigneur : “Veux-tu que nous commandions que le feu descende du ciel et les consume ?”. Holà ! Ce n’est en tout cas pas eux qui leur auraient imposé les mains pour qu’ils reçoivent le Saint-Esprit ; pour qu’ils grillent au feu, oui, mais pas pour autre chose. Et jamais un Samaritain ne se serait laissé mettre la main dessus par le Juif exécré. La pire insulte qu’on pouvait faire à un Juif, c’était de cracher par terre en lui disant : “Tu es un Samaritain” (Jean 8.48). Entre les deux parties la situation était on ne peut plus explosive.
Un intervalle programmé
Si donc les Samaritains avaient reçu le Saint-Esprit dans cet état d’esprit au moment où ils ont cru, le terrible fossé qui les séparait se serait prolongé dans l’Église chrétienne. Pourquoi ? Mais parce que la Pentecôte avait été un événement juif. L’Église qui était née à Jérusalem ce jour-là était faite de croyants juifs. Si les Samaritains avaient démarré leur propre groupe, leurs rivalités ancestrales se seraient aussi perpétuées. C’EUT ÉTÉ LA NÉGATION DU BAPTÊME DU SAINT-ESPRIT, duquel il est écrit :
“Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit POUR FORMER UN SEUL CORPS” ! Ces Samaritains devaient admettre que ce qui se passait chez eux n’était pas une “Pentecôte samaritaine” et qu’il n’y avait qu’une Pentecôte, une seule naissance de l’Église. La Pentecôte à Jérusalem était le début d’un nouvel âge, tandis que le réveil de Samarie n’était que l’entrée dans les bénédictions de cet âge et non l’inauguration de cet âge. L’épisode de Samarie était une croissance de l’Église et non une naissance. Il était capital que tous, présents à Samarie, sachent qu’il n’y avait pas deux Églises mais une seule.
En ce faisant, le Saint-Esprit renversait les barrières d’amertume et abattait le mur de séparation (Éphésiens 2.14) dès le départ. Les apôtres Juifs, porte-paroles de Dieu, voyaient ainsi leur autorité reconnue au-delà de la culture et des frontières du judaïsme. Il était crucial que les Samaritains reconnussent ce que Jésus avait dit à la Samaritaine : “Le salut vient des Juifs” (Jean 4.22), ainsi que l’autorité et la puissance de ses apôtres dépositaires de la vérité. Il faut aussi savoir que les Samaritains n’ont pas “attendu” le Saint-Esprit mais que, au contraire, c’est le Saint-Esprit qui a attendu la venue de Pierre et de Jean de Jérusalem. Ainsi, cet intervalle entre le moment où ces Samaritains ont reçu Christ, et le moment où ils ont reçu le Saint-Esprit n’est pas fortuit. Il était voulu, car s’il était nécessaire que les Samaritains voient qu’ils dépendaient de l’autorité apostolique, il était tout aussi nécessaire que les apôtres (ces mêmes apôtres qui voulaient prier pour que le feu du ciel consume les Samaritains) comprennent à leur tour que ces gens avec qui ils n’avaient que des relations tendues, entraient dans la même Église, avaient le même Christ, le même salut, le même accès à Dieu, le même Saint-Esprit, ce qui est le sens, le seul sens que Paul donne au baptême du Saint-Esprit : “Former un seul corps” (1 Corinthiens 12.13).
Ces réflexions sont valables pour le groupuscule isolé d’Actes 19 qui vivait en marge des chrétiens et des païens. L’imposition des mains y revêt un caractère analogue à celle des Samaritains. Par cette imposition des mains et par le parler en langues qui a suivi, ils étaient amenés à accepter qu’ils formaient un seul corps, non seulement avec les apôtres mais aussi avec ces étrangers dont ils parlaient miraculeusement les langues et dont certains faisaient partie de l’équipe de Paul.
Stuart Olyott, le pasteur de l’Église baptiste de Lausanne, explique d’une façon imagée pourquoi le baptême du Saint-Esprit ne peut pas être une seconde expérience qui suppléerait à la première. Il en est, dit-il, de la nouvelle naissance comme de la naissance physique ; lorsqu’un bébé vient au monde, il y vient au complet, il ne lui manque rien. Ces tout petits pieds sont encore si petits, mais ils seront peut-être ceux d’un athlète ; ces petites menottes deviendront peut-être celles d’une infirmière ou d’un grand chirurgien ; ce petit cerveau dans cette petite tête encore toute fripée sera peut-être celui d’un illustre mathématicien. Serions-nous moins complets et aurions-nous moins de possibilités lorsque nous naissons d’en-haut, non de la volonté d’un homme mais de Dieu ? Notre Père céleste nous aurait-il moins bien faits que nos parents terrestres ? C’est ce que certains voudraient nous faire croire. Ils viennent voir le bébé et nous disent : “Oh, mais il lui manque les poumons, ou le foie, on un rein. Mais ce n’est rien, venez chez nous, on va lui en greffer un !”. Non merci. Quand Dieu nous régénère par sa Parole et son Esprit, Il ne crée pas des monstres ou des avortons. Rien ne manque au nouveau-né spirituel de la septuple bénédiction de l’Esprit et surtout pas le baptême du Saint-Esprit par lequel se forme l’unité de la famille divine (1 Corinthiens 12.13). “Nous avons tout pleinement en Christ” dit Paul (Colossiens 2.10), et nous l’avons tous dès notre nouvelle naissance, mais il va falloir le développer par tout ce que la Parole de Dieu est pour nous : lait, pain, et viande “jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’état d’hommes faits, à la mesure de la stature parfaite de Christ” (Éphésiens 4.13).
Le but du baptême du Saint-Esprit
Nous n’avons pas encore abordé l’essentiel de la doctrine sur le but du baptême dans l’Esprit. C’est ce but qui va achever de nous démontrer au-delà de tout doute, qu’il ne peut s’agir d’une deuxième expérience. Nous allons nous en expliquer en suivant le même cheminement que pour le baptême d’eau, lequel est :
annoncé dans les évangiles,
pratiqué dans les Actes,
expliqué dans les épitres.
Il en va de même pour le baptême de l’Esprit. Lui aussi est annoncé sans explication dans les évangiles ; il est vécu dans le livre des Actes comme l’expérience initiale du croyant ; il est expliqué dans les épitres. À vrai dire, il faut mettre épîtres au singulier car, dans le Nouveau Testament, la seule explication qui nous soit donnée de ce baptême se trouve dans 1 Corinthiens 12.13. Elle est là, seulement là et nulle part ailleurs. D’où l’importance capitale que revêt ce verset, lequel, dans mes discussions avec mes amis pentecôtistes a toujours été passé sous silence.
Les éditeurs du livre ultra-pentecôtiste récent “Dossier sur le parler en langues” (1988) ont réussi l’exploit d’unir trois auteurs, et non des moindres (A. Thomas-Brès, H. Horton et Donald Gee) pour faire un livre de 119 pages, format 210 × 135, sur le baptême du Saint-Esprit, sans écrire ni commenter, ne serait-ce qu’une fois, le seul verset de la Bible qui l’explique : 1 Corinthiens 12.13 ! Il est impossible d’imaginer que ces spécialistes de la cause ne connaissaient pas ce texte déterminant. Pour expliquer les choses à leur façon, ils ont sciemment escamoté l’unique explication doctrinale que le Saint-Esprit donne de son baptême. C’est aussi peu crédible que de prétendre expliquer Waterloo sans parler de Napoléon. C’est ce qui s’appelle cultiver à son plus haut niveau l’art anti-chrétien de la dissimulation et de la désinformation. Cet oubli “volontaire” nous attriste profondément parce qu’il porte atteinte à l’honnêteté exégétique. Il confirme la mauvaise foi qu’ont reconnue ceux qui ont quitté le Mouvement, parce que : “Les textes de la Bible qui contrariaient ce qu’on y enseignait, étaient systématiquement écartés”. Quand on sait que 1 Corinthiens 12.13 est la rectification de tout l’enseignement pentecôtiste sur le sujet, on comprend qu’ils lui aient déclaré la guerre du silence. Ainsi décapité, 1 Corinthiens 12.13 peut s’écrier comme Camille Desmoulins au pied de l’échafaud : “O vérité(11), que de crimes on commet en ton nom !”.
(11) Liberté.
À la page 49 du même livre, H. Horton fait un mélange astucieux d’anti-vérités et de citations en porte-à-faux enrobées de paroles évangéliques : “Si vous étudiez soigneusement les épîtres, vous viendrez nécessairement à la conclusion qu’elles furent écrites par des chrétiens qui étaient tous remplis du Saint-Esprit…”. Jusque-là on peut encore le suivre, mais il poursuit : “…et qui, par conséquent, parlaient ou avaient parlé d’autres langues”. Où a-t-il été déniché cela ! Comme si la rédaction inspirée du Nouveau Testament tenait à l’exercice du don des langues ! On est en pleine divagation. Mesuré à cette règle, Jésus n’aurait jamais pu écrire une épître et encore moins l’inspirer puisqu’il n’a jamais parlé en langues. Il n’aurait donc pas connu non plus la plénitude de l’Esprit. Mais il y a pis ; il appuie ce qu’il dit par la référence de 1 Corinthiens 12.13dont il se garde bien de donner le texte et d’en fournir l’explication, car elle est hors-cadre avec ce qu’il vient de dire. Il mise sur l’improbabilité du lecteur à interrompre sa lecture et à vérifier la référence. Est-ce honnête ?
À voir de plus près
Voyons de plus près le but du baptême du Saint-Esprit. Qu’en dit l’apôtre des nations sous l’inspiration de l’Esprit :
“Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour…” Pourquoi ?
Pour avoir accès aux dons de l’Esprit ? Non !
Pour accéder à une édification personnelle ? Non !
Pour parler en langues ? Non !
Pour avoir “plus” que les autres croyants ? Non !
Pour avoir un témoignage plus puissant ? Non !
Alors, pourquoi ? Il suffit de lire : “…pour que les Juifs et les Grecs forment un seul corps”. Voilà le pourquoi, le BUT : former ce corps en y introduisant ceux qui vont le constituer, c’est-à-dire des hommes et des femmes de toutes langues (Juifs et Grecs) nés de nouveau par le Saint-Esprit. Il n’est guère dans tout le Nouveau Testament de vérité exprimée plus simplement et qui soit plus facile à comprendre que celle-ci. J’ai fait tous les efforts pour essayer de le comprendre autrement sans toutefois y arriver.
Ce qui m’a grandement surpris dans tous les commentaires que j’ai pu consulter, c’est un oubli d’autant plus étonnant qu’il a une importance capitale pour la compréhension du texte. Dans les vingt premiers mots qui font l’essentiel du verset, il y en a quatre, soit un cinquième du texte, qui sont comme oubliés par les exégètes : “…soit Juifs soit Grecs”. C’est comme si en Jean 3.16 on glissait sur un cinquième du verset comme par exemple : “Car Dieu a tant aimé le monde afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle”, laissant de côté le “...Il a donné son fils unique”. Il manquerait au texte une dimension qui en affaiblirait la portée. C’est ce que les commentateurs font avec 1 Corinthiens 12.13 ; un cinquième de la phrase semble leur échapper. Le résultat est qu’ils ont sur les langues, comme sur le baptême de l’Esprit, une vision brouillonne et incomplète parce qu’il leur manque ces “quatre longueurs”. Le “soit Juifs soit Grecs” est la distance manquante pour la juste interprétation des langues et du baptême. Ce sont là deux vérités qui s’interpénètrent mais dans un sens tout différent de celui qu’en donne le pentecôtisme. Le “soif Juifs soit Grecs” nous ramène à Jérusalem au jour où Pierre explique la convergence des langues et du baptême qu’ils viennent de recevoir, par cette citation : “Je répandrai de mon Esprit sur… les Juifs seuls !” Non ! “Sur toute chair” veut dire sur des gens de toute condition, tant Juifs que Grecs. Le terme “Grecs” englobant tout ce qui était non-juif, le “soit Juifs, soit Grecs” nous conduit à nouveau à la vision de Pierre, laquelle avait une portée équivalente au parler en langues. Le “soit Juifs soit Grecs” nous fait saisir que le baptême dans l’Esprit, c’est plus que l’entrée du croyant dans le corps de Christ, c’est l’entrée des croyants de toute langue, Juifs et Grecs et de toute condition, esclaves ou libres. 1 Corinthiens 12.13 se lit : “Nous avons tous, Juifs et Grecs été baptisés dans un Esprit pour former un seul corps” ou mieux encore : “C’est pour former un seul corps que Juifs et Grecs nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit”.
C’est surtout cela que les Juifs ne voulaient pas croire : que les étrangers, les Grecs, les barbares, les autres langues, en un mot les païens, formaient avec eux une entité nouvelle : l’Église. Ainsi replacé dans son contexte, rien ne s’oppose à ce qu’on évoque les langues étrangères quand on parle du baptême du Saint-Esprit, pour autant que l’on sache ce qu’il est vraiment. Car le baptême de l’Esprit, c’est l’entrée des langues de toute chair dans ce grand mystère qu’est le Corps de Christ. C’est ce que dit Paul : “C’est pour former un seul corps que nous tous, GENS DE TOUTE LANGUE (soit Juifs soit Grecs), nous avons été baptisés dans un seul Esprit”. C’est ce que Paul dit ailleurs d’une façon beaucoup plus étendue : “C’est pourquoi, vous autrefois païens dans la chair… souvenez-vous que vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié… il a voulu créer en lui-même AVEC LES DEUX UN SEUL HOMME NOUVEAU, en établissant la paix, et de les réconcilier avec Dieu L’UN ET l’AUTRE EN UN SEUL CORPS, par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui les uns et les autres nous avons accès après du Père par un même Esprit. Ainsi donc vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors, mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu” (Éphésiens 2.11-19). “À moi qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer… LE MYSTÈRE caché de toute éternité en Dieu…” (Éphésiens 3.8-9). Quel mystère ? Écoutons la réponse de Paul en Éphésiens 3.6 puis en 1 Corinthiens 12.13 : “Ce mystère c’est que les païens forment un même corps”. Maintenant, que chacun réponde à cette question : Comment Dieu appelle-t-il l’action par laquelle le Saint-Esprit forme ce nouveau Corps désormais composé de Juifs et de non-Juifs ? La seule réponse possible est le Baptême du Saint-Esprit. “C’est pour former un seul corps que soit Juifs soit Grecs nous avons été baptisés dans un seul Esprit”. C’est ÇA le baptême du Saint-Esprit et je suis assez surpris que bon nombre de commentateurs évangéliques ne l’aient pas vu. Certes, ils visent dans la bonne direction mais ils ne sont pas au centre de la cible. Ils sont certes dans la bonne visée et dans la cible, mais pas tout à fait dans le centre.
Les dernières paroles de Jésus
En Actes 1.4-8 on trouve une remarquable suite de versets qui, dans leur enchaînement logique, expliquent la même vérité avec les mêmes éléments. Ce sont les dernières paroles de Jésus sur cette terre, d’où leur importance, et elles ont trait au baptême du Saint-Esprit. Il suffit de suivre le texte dans l’ordre où il a plu à Dieu de le donner pour découvrir la pensée du Seigneur sur le sujet.
“Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il, car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours vous serez baptisés du Saint-Esprit”. Devant l’imminence et l’importance de ce grand événement, ils réagissent en Juifs. “Alors les apôtres réunis lui demandèrent : Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ?”. Voilà leur idée de l’événement : Israël, toujours Israël et rien qu’Israël. Cette idée étant la négation de l’étendue internationale du baptême de l’Esprit, le Seigneur les tance assez vertement : “Il leur répondit : Ce n’est pas à vous de connaître les fers ou les moments que le Père a fixé de sa propre autorité”. Il leur montre par là que le baptême du Saint-Esprit c’est tout autre chose que la restauration d’Israël. Dans la phrase qui suit Il leur dit que ce qui constitue l’essence même de ce baptême, c’est sa dimension multilinguistique : “Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez mes témoins à JÉRUSALEM, dans toute la JUDÉE, dans la SAMARIE et JUSQU’AUX EXTRÉMITÉS DU MONDE”.
Déjà on entend Pierre expliquer le baptême de l’Esprit et le parler en langues : “Je répandrai de mon Esprit sur toute chair” = Jérusalem, Judée, Samarie, extrémités du monde.
Déjà on entend Paul l’expliquer doctrinalement : “Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps, soit Juifs soit Grecs” = Jérusalem, Judée, Samarie, extrémités du monde.
Magistrale description prophétique que nous en a laissé notre Seigneur, laquelle confirme l’extraordinaire unité doctrinale de sa Parole. Ainsi donc, à quelque texte que l’on tente de faire appel, le baptême du Saint-Esprit n’est en aucun cas une deuxième expérience, non seulement parce que la Bible n’enseigne nulle part qu’il faille le rechercher, mais parce que, dans son essence, il ne peut l’être. Il a deux phases, comme le symbolisme du baptême d’eau expliqué par Paul en Romains 6 : la mort et la résurrection.
Phase 1
la mort au péché en disparaissant dans l’eau.
Phase 2
la résurrection avec Christ en nouveauté de vie en ressortant de l’eau.
Il en va de même du baptême de l’Esprit :
Phase 1
la pluralité des langues et de ceux qui les parlent (et qui les dresse les uns contre les
autres), sont immergés dans le Saint-Esprit qui les absorbe. Les différences et les privilèges meurent plongés dans ce bain de la régénération (Tite 3.5).
Phase 2
en sortir en nouveauté de vie pour parler un autre langage que celui de la division, mais au contraire celui de l’unité du Corps : “Nous avons tous, soit Juifs soit Grecs, soit esclaves soit libres, été baptisés dans un seul Esprit pour…” pourquoi ? POUR FORMER UN SEUL CORPS ! Tel est le baptême du Saint-Esprit. Il est cela, tout cela et rien que cela.
Là où des gens se convertissent aujourd’hui, l’Esprit-Saint poursuit son œuvre de la même façon. Il plonge, dans son baptême intérieur et spirituel, le problème des langues (soit Juifs soit Grecs) et celui des classes (soit esclaves soit libres). Tels des matériaux aux propriétés différentes, sous l’effet de ce bain de la régénération, ils se fondent et s’unissent pour former un nouvel alliage qui est l’Église. Mais. comme nous l’avons vu, maintenant qu’elle est formée de toutes ces langues, à qui Dieu peut-Il encore faire signe ? Aux Juifs d’aujourd’hui ? Mais ils n’ont plus le pouvoir de s’opposer à l’évangélisation du monde et à la formation de l’Église. Cette grande affaire est entre les mains des convertis de tous peuples, tribus, nations et langues. Le signe, s’il existait encore, ne ferait plus signe à personne. Sa cessation ayant été annoncée dès le début (1 Corinthiens 13.8), il n’existe plus qu’à l’état de contrefaçon comme cela a été démontré au chapitre 5.