Le 29 septembre 449, saint Léon tenait à Rome un concile assez nombreux qui condamna ce qui s’était fait à Éphèse, et, le 13 octobre, envoyait à l’empereur deux lettres de protestation. Il y réclamait un concile général qui serait célébré en Italie. Sa demande, bien qu’appuyée par l’empereur d’occident, n’eut aucun succès. Un réconfort cependant vint au pape et d’une lettre de Théodoret qui en appelait à lui de la sentence du brigandage d’Éphèse, et d’une lettre de Pulchérie qui lui témoignait de son horreur pour la doctrine d’Eutychès, et d’une lettre même d’Anatolius, le nouveau patriarche de Constantinople sacré à la place de Flavien, qui lui faisait part de son élection. Cette dernière démarche indiquait chez Anatolius un désir de rapprochement, et saint Léon, pour en profiter, avait déjà envoyé des légats à Constantinople, quand un événement vint tout à coup précipiter la solution.
[La lettre d’Anatolius est fort belle. Après avoir nettement reconnu la primauté du pape, Théodoret disait à saint Léon la joie que lui avait causée la lecture de la lettre à Flavien, et racontait comment il avait été condamné par Dioscore, sans avoir été cité et entendu. Puis il en appelait au siège apostolique : « Pour moi, j’attends la décision de votre siège apostolique : je prie et conjure votre sainteté de me secourir, moi qui en appelle à votre juste et intègre jugement de m’ordonner de venir vers vous, afin que je montre la conformité de ma doctrine avec les enseignements apostoliques ».]
Le 28 juillet 450, Théodose II mourait sans postérité masculine. La couronne revenait à sa sœur Pulchérie, proclamée augusta depuis l’an 415 et associée l’empire. Elle offrit sa main au général Marcien et le fit monter avec elle sur le trône. Marcien et Pulchérie étaient favorables à Flavien et à saint Léon. Tout changea comme par enchantement. Chrysaphius fut mis à mort pour ses malversations. Dans un synode tenu à Constantinople, probablement vers novembre 450, Anatolius et ses évêques condamnèrent Eutychès, et souscrivirent à la lettre de Léon à Flavienc. Voyant les choses s’arranger et l’impossibilité de réunir en Italie le concile sollicité, le pape aurait souhaité qu’il n’eût pas lieu. Mais Marcien y tenait. Le 17 mai 451, le concile fut convoqué pour le 1er septembre à Nicée. Il ne s’ouvrit que le 8 octobre, et à Chalcédoine où on avait dû le transférer.
c – Cette acceptation était une condition que saint Léon avait mise à la reconnaissance d’Anatolius comme patriarche légitime (Epist. LXIX, 10 juillet 450).
L’assemblée compta de cinq à six cents évêques. Théodoret, Ibas s’y trouvèrent ; Domnus, le patriarche déposé d’Antioche, n’y vint pas : il n’avait pas protesté contre l’élection de Maxime, qu’on lui avait donné comme successeur, et s’était retiré dans un monastère. Dioscore n’avait avec lui que quinze ou vingt égyptiens. Des commissaires impériaux étaient chargés de maintenir l’ordre et de régler tout ce qui regardait l’extérieur du concile : mais c’étaient les légats du pape qui présidaient proprement aux résolutions et définitions du synode. Ces légats étaient Paschasinus, évêque de Lilybée, et le prêtre Boniface, venus exprès, et l’évêque Lucentius qui se trouvait déjà à Constantinople. Saint Léon avait formellement réclamé pour Paschasinus la présidence du concile (vice mea synodo convenit praesidere), et nous savons que l’on tint compte de cette réclamation. D’ailleurs, dans toute la correspondance occasionnée par cette affaire, le pape parlait en maître et avec la pleine conscience de son autorité. Sa lettre xciii au concile, du 26 juin 451, disait que, ne pouvant assister au concile, il y présiderait par ses légats, et défendait de discuter ce que l’on devait croire, attendu que la lettre à Flavien l’avait suffisamment défini : « Non liceat defendit quod non licet credi, cum secundum evangelicas auctoritates, secundum propheticas voces apostolicamque doctrinam, plenissime et lucidissime, per litteras quas ad beatae memoriae Flavianum episcopum misimus, fuerit declaratum quae sit de sacramento incarnationis Domini nostri Iesu Christi pia et sincera confessio. »
C’est dans l’église de sainte Euphémie que se tint le concile. On en possède les actes complets ; mais il ne saurait être ici question d’en suivre tous les détails. Nous nous arrêterons surtout au côté dogmatique.
Le concile avait à régler des questions de personne et des questions de foi, naturellement un peu mêlées les unes aux autres. Les premières regardaient le sort que l’on ferait, d’une part, à Dioscore et à ses complices du brigandage, de l’autre, aux victimes de ce même brigandage, particulièrement à Théodore ! et à Ibas. Bien que quelques voix s’élevassent en sa faveur, demandant son pardon. Dioscore fut déposé, et sa déposition approuvée par deux cent quatre-vingt-quatorze signataires. Les motifs invoqués contre lui ne furent pas directement d’ordre doctrinal. On lui reprochait d’avoir reçu à sa communion et illégalement réintégré Eutychès, légitimement condamné par Flavien ; d’avoir refusé, au brigandage, de faire lire la lettre de Léon au concile ; d’avoir même excommunié le pape ; d’avoir violé les canons en refusant de répondre aux citations du présent concile, et dans d’autres occasions encore ; bref, d’être contumace et obstiné dans sa malice. Dioscore, d’ailleurs, protestait que sa doctrine n’était autre que celle de saint Cyrille, et que, s’il n’admettait avec lui qu’une φύσις après l’union, il n’en repoussait pas moins tout mélange et toute conversion des natures unies.
[Οὔτε σύγχυσιν λέγομεν, οὔτε τομήν οὔτε τροπήν; ἀνάϑεμα τῷ λέγοντι σύγχυσιν, ἢ τροπὴν, ἢ ἀνάκρασιν (Mansi, VI, 676, 677). On verra plus loin que Dioscore, en effet, n’était pas eutychien et ne soutint que par politique Eutychès contre Flavien.]
Les complices de Dioscore furent épargnés. Ils se repentaient, étaient nombreux, et il fallut bien reconnaître que leur faiblesse au brigandage avait quelque excuse. Théodoret, accueilli d’abord avec des cris de rage par les égyptiens, fut, dans la huitième session, déclaré orthodoxe et rétabli dans la possession de son siège. Mais on exigea de lui préalablement qu’il anathématisât nettement Nestorius, ce qu’il avait jusqu’ici refusé. Il le fit d’assez mauvaise grâce :
[« Anathème à Nestorius et à quiconque ne dit pas que la sainte Vierge Marie est mère de Dieu, et à quiconque partage en deux fils le seul Fils unique : pour moi, j’ai souscrit la formule de foi et la lettre du très saint archevêque Léon, et c’est ainsi que je pense : et maintenant, portez-vous bien ! » (Mansi, VII, 189). Dans cette même session, Sophronius de Constance et Jean de Germanicie durent également anathématiser Nestorius.]
Le cas d’Ibas était plus compliqué. Aux soupçons qu’inspirait sa foi s’ajoutaient des accusations relatives à l’administration de son diocèse, accusations qui avaient été déjà examinées aux synodes de Tyr et de Beyrouth. Parmi les pièces du procès se trouvait notamment la lettre qu’Ibas avait écrite à Maris d’Ardaschir, et qui devait être plus tard condamnée par le cinquième concile général. Or, celui de Chalcédoine interrogé trouva que ces accusations n’étaient pas prouvées, et que la lettre d’Ibas établissait plutôt son orthodoxie : « Après lecture des documents, déclarèrent les légats, nous avons reconnu, d’après la sentence des révérendissimes évêques (Photius de Tyr et Eustathe de Beyrouth), que le révérendissime Ibas est innocent ; car sa lettre ayant été lue, nous avons reconnu qu’il est orthodoxe » (ἀναγνωϑείσης γὰρ τῆς ἐπιστολῆς αὐτοῦ, ἐπέγνωμεν αὐτὸν ὑπάρχειν ὀρϑόδοξον). Le concile s’associa à cette conclusion, et on rendit à Ibas son évêché : mais on exigea aussi de lui qu’il anathématisât Nestorius et Eutychès, ce qu’il fit. La question de foi fut agitée surtout dans les deuxième, quatrième et cinquième sessions. Le concile était à cet égard très irrésolu, et plus d’une fois on surprit dans l’assemblée des manifestations d’esprit monophysite nettement prononcé. Surtout, l’ensemble des Pères ne voulait pas d’une nouvelle formule de foi, et désirait s’en tenir à l’approbation d’un certain nombre de documents, dont la doctrine représenterait sa croyance. Dans la deuxième session en effet, on fit lire et on acclama le symbole de Nicée, celui de Constantinople de 381, la lettre iv de saint Cyrille à Nestorius, sa lettre Laetentur caeli à Jean d’Antioche et la lettre de Léon à Flavien (Pierre a parlé par la bouche de Léon !). Les légats ne souhaitaient pas autre chose, et les Pères, je le répète, s’en seraient volontiers tenus là. Mais l’empereur voulait absolument une formule dont la souscription ou le rejet lui permît de discerner immédiatement les orthodoxes des dissidents. Au début de la cinquième session(22 octobre 451), on en présenta une concertée chez Anatolius, et dont nous n’avons plus le texte. Nous savons seulement qu’elle affirmait que Jésus-Christ est de deux natures, ἐκ δύο φύσεων. L’expression était juste sans doute, mais ambiguë et, dans la circonstance, insuffisante, puisque Dioscore avait déclaré l’admettre : Τὸ ἐκ δύο φύσεων δέχομαι, τὸ δὲ δύο οὐ δέχομαι. La formule cependant fut généralement approuvée de l’assemblée, sauf des légats et de quelques orientaux, et des cris s’élevèrent en sa faveur contre les prétendus nestoriens. Mais les légats tinrent bon et, appuyés par Marcien, ils déclarèrent que si l’on n’admettait pas une foi conforme à celle de saint Léon, ils partiraient pour aller célébrer un concile en Occident. Une commission fut nommée qui rédigea un nouveau formulaire. C’est celui qui fut définitivement acclamé par l’assemblée.
Dans ce document, on déclarait d’abord accepter, comme on l’avait fait dans la seconde session, les décisions et le symbole de Nicée, le symbole de Constantinople, les lettres iv et xxxix de saint Cyrille et la lettre de Léon à Flavien. Puis venait la profession de foi :
« Suivant donc les saints Pères, nous enseignons tous unanimement un seul et même Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ, complet quant à la divinité, et complet quant à l’humanité, vraiment Dieu et vraiment homme, [composé] d’une âme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité, et consubstantiel à nous selon l’humanité, semblable à nous en tout hormis le péché ; engendré du Père avant les siècles selon la divinité et, selon l’humanité, né pour nous et pour notre salut dans les derniers temps de la Vierge Marie, mère de Dieu : un seul et même Christ, Fils, Seigneur, Fils unique, en deux natures, sans mélange, sans transformation, sans division, sans séparation ; car l’union n’a pas supprimé la différence des natures : chacune d’elles a conservé sa manière d’être propre, et s’est rencontrée avec l’autre dans une unique personne et hypostase. [De même, Jésus-Christ n’a pas été] partagé ou divisé en deux personnes, mais il n’y a qu’un seul et même fils, Fils unique. Dieu Verbe, le Seigneur Jésus-Christ, selon que les prophètes jadis [nous l’ont annoncé], que le Seigneur Jésus-Christ nous l’a enseigné lui-même, et que le symbole des Pères nous l’a transmis. »
Ἑπόμενοι τοίνυν τοῖς ἁγίοις πατράσιν ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν ὁμολογεῖν υἱὸν τὸν κύριον ἡμῶν Ἰησοῦν Χριστὸν συμφώνως ἅπαντες ἐκδιδάσκομεν, τέλειον τὸν αὐτὸν ἐν ϑεότητι καὶ τέλειον τὸν αὐτὸν ἐν ἀνϑρωπότητι, ϑεὸν ἀληϑῶς καὶ ἄνϑρωπον ἀληϑῶς τὸν αὐτόν, ἐκ ψυχῆς λογικῆς καὶ σώματος, ὁμοούσιον τῷ πατρὶ κατὰ τὴν ϑεότητα. καὶ ὁμοούσιον τὸν αὐτὸν ἡμῖν κατὰ τὴν ἀνϑρωπότητα, κατὰ πάντα ὅμοιον ἡμῖν χωρὶς ἁμαρτίας; πρὸ αἰώνων μὲν ἐκ τοῦ πατρὸς γεννηϑέντα κατὰ τὴν ϑεότητα, ἐπ᾽ ἐσχάτων δὲ τῶν ἡμερῶν τὸν αὐτὸν δι᾽ ἡμᾶς καὶ διὰ τὴν ἡμετέραν σωτηρίαν ἐκ Μαρίας τῆς παρϑένου τῆς ϑεοτόκου κατὰ τὴν ἀνϑρωπότητα, ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν Χριστόν, υἱόν, κύριον, μονογενῆ, ἐν δύο φύσεσινd ἀσυγχύτως, ἀτρέπτως, ἀδιαιρέτως, ἀχωρίστως γνωριζόμενον; οὐδαμοῦ τῆς τῶν φύσεων διαφορᾶς ανῃρημένης διὰ τὴν ἕνωσιν, σωζομένης δὲ μᾶλλον τῆς ἰδιότητος τῆς ἑκατέρας φύσεως καὶ εἰς ἕν πρόσωπον καὶ μίαν ὑπόστασιν συντρεχούσης, οὐκ εἰς δύο πρόσωπα μεριζόμενον ἢ διαιρούμενον, ἀλλ᾽ ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν υἱὸν καὶ μονογενῆ, ϑεὸν λόγον, κύριον Ἰησοῦν Χριστόν: καϑάπερ ἄνωϑεν οἱ προφῆται. περὶ αὐτοῦ καὶ αὐτὸς ἡμᾶς ὁ κύριος Ἰησοῦς Χριστὸς ἐξεπαίδευσε καὶ τὸ τῶν πατέρων ἡμῖν παραδέδωκε σύμβολον.
d – On remarquera que le texte des actes actuels porte ἐκ δύο φύσεων au lieu de ἐν δύο φύσεσιν. Mais cette dernière leçon est sûrement la vraie.
Cette formule n’offrait pas sans doute l’ampleur d’exposé de la lettre du pape, et, sur l’activité propre aux deux natures, était moins explicite ; cependant, elle coupait court à toute ambiguïté et donnait satisfaction aux légats, qui, d’ailleurs, avaient concouru à sa rédaction. Elle fut souscrite par trois cent cinquante-cinq signataires.
A ses décisions sur la situation des personnes et sur les questions de foi le concile ajouta enfin des canons disciplinaires. Le plus important et le seul qui nous intéresse ici est le xxviiie, qui donnait au patriarche de Constantinople le second rang après le pape dans l’Église, et rangeait sous son autorité les diocèses du Pont, de l’Asie proconsulaire et de la Thrace, dont les métropolitains devaient être sacrés par lui.
Ces travaux terminés, le concile écrivit au pape pour lui exposer ce qui avait été fait, et lui demander d’approuver surtout le canon xxvm contre lequel le légat Lucentius avait protesté comme contraire aux prescriptions de Nicée et attentatoire aux droits des métropolitains susdits. Le pape fit un peu attendre sa réponse : certains actes d’Anatolius l’inquiétaient, et il était bien résolu à repousser le canon xxviii. Mais, apprenant que son silence était interprété par les adversaires du concile comme un désaveu de ses décisions, il adressa aux évêques qui y avaient pris part la lettre cxvi, du 21 mars 453, dans laquelle il déclare approuver personnellement ce que le concile général — c’est le nom qu’il lui donne — a décidé sur la foi seulement, faisant d’ailleurs toutes réserves sur ce qu’il aurait décrété de contraire aux règlements de Nicée : « ut et fraterna universitas et omnium fidelium corda cognoscant me non solum per fratres qui vicem meam exsecuti sunt, sed etiam per approbationem gestorum synodalium, propriam vobiscum unisse sententiam : in sola videlicet causa fidei, quod saepe dicendum est, propter quam generale concilium, et ex praecepto christianorum principum, et ex consensu apostolicae sedis placuit congregari ».
De son côté, l’empereur avait déjà porté une série d’édits (7 février, 13 mars, 6 et 28 juillet 452) pour assurer l’acceptation et l’exécution des décisions du concile. Le dernier surtout ordonnait que les écrits d’Eutychès fussent détruits, et portait contre ses partisans les peines les plus sévères.
Ainsi finit le concile de Chalcédoine. On en a dit beaucoup de mal : on l’a accusé notamment d’avoir fait violence à la conscience de l’Église grecque dont les préférences marquées étaient pour une christologie monophysite, et d’avoir ainsi occasionné la sécession schismatique de l’Égypte. C’est là un reproche que seuls peuvent lui faire ceux qui font passer les calculs de la politique avant les droits de la vérité. Assurément, le concile comptait beaucoup d’évêques favorables non pas précisément à l’eutychianisme, mais aux conceptions et aux formules de saint Cyrille, et cette tendance, nous l’avons dit, se manifesta plus d’une fois. Mais il comptait surtout beaucoup d’âmes sans consistance et de caractères serviles que la violence de Dioscore avait pliés, et qui voulaient se justifier à eux-mêmes leur faiblesse par des raisons doctrinales. Dans cette masse amorphe une forte volonté pouvait beaucoup ; et c’est pourquoi il fut possible aux légats, soutenus par l’empereur et par la fraction plus déterminée des orientaux, d’en obtenir la condamnation du monophysisrne, bien plus, la réintégration de Théodoret et d’Ibas. Quant à la formule doctrinale elle-même qui en sortit, elle était excellente et faisait aux décisions d’Ephèse et à la doctrine cyrillienne un utile contrepoids : elle sauva la croyance au Christ historique menacée de périr dans les rêveries eutychiennes. Malheureusement, on ne poussa pas assez loin le travail d’interprétation, et il ne se trouva personne pour montrer comment les décisions de Chalcédoine ne contredisaient pas celles d’Ephèse ni les enseignements de saint Cyrille, en quoi péchait le langage de ce dernier, et comment il devait être entendu et compris pour s’ajuster aux nouvelles formules. On se contenta d’affirmer l’équivalence de fond, sans la démontrere. Dès lors, le malentendu subsista, et tout un immense parti continua de penser que le concile d’Ephèse avait été condamné par celui de Chalcédoine et la christologie de saint Cyrille par la lettre de saint Léon. C’en était trop pour des esprits échauffés contre le nestorianisme, et qui ne souffraient pas aisément que l’Occident parût leur faire la loi. Se croyant obligés de choisir entre le pape et saint Cyrille, leurs préférences allèrent tout droit au grand docteur d’Alexandrie.
e – Un effort pour cette démonstration fut cependant tenté dans la deuxième session où, pour dissiper les doutes des évêques de Palestine et de l’Illyricum au sujet de la lettre de saint Léon, on rapprocha de cette lettre des passages similaires de saint Cyrille (Mansi, VI, 972, 973).