Considérez, mortels, ces esprits glorieux, Qui contemplent toujours les beautés adorables ; Qui prompts, ardents, légers, volent en mille lieux ; Et qui sont du grand Roi les hérauts redoutables. Voyez leurs ailes d’or, leurs habits précieux ; Leurs glaives flamboyants, leurs exploits admirables ; Leurs emplois ici-bas, leurs places dans les cieux ; Leurs vertus, leur pouvoir, leurs troupes innombrables. Figurez-vous, enfin, la céleste beauté, La lumière, le feu, l’éclat, la majesté, De ces chers favoris du Monarque invisible. Et si le Dieu vivant, qu’ils servent nuit et jour, Dans sa gloire infinie est incompréhensible, Comprenez sa grandeur par celle de sa cour. |
1 : Les Païens diminuaient la gloire des anges, en les tenant pour mortels ; mais ils la portaient à l’excès, en les estimant éternels. Ils leur attribuaient aussi des corps subtils et imperceptibles, comme l’air et le vent ; ce que font même quelques anciens docteurs de l’Eglise. 5 : Ils empruntent des corps dans leurs apparitions ; et l’Ecriture, aussi bien que les peintres, leur donnent des ailes, des habits, et des épées.