Nombreux sont les détracteurs de l’Evangile.
Ce sont d’une part des idéalistes. Ils mettent toute leur intelligence naturelle, toute leur raison éprise de logique à juger le Christ. Ils dosent savamment ce qu’ils consentent à retenir de la parole de ses prophètes et de ses apôtres. Leur appréciation du Seigneur, leur obéissance à ses ordres, leur foi à ses promesses, restent limitées à l’accord préalable de leur sens commun. Leur jugeotte personnelle est la mesure de toutes choses, la révélation biblique y compris.
Ce sont d’autre part des ignorants. La plupart n’ont jamais « sondé les Ecritures ». Ce qu’ils en savent tient à quelques souvenirs d’école du dimanche, de catéchisme ou de sermon. Leurs connaissances sont superficielles, subjectives, entachées de beaucoup de préjugés. Ce sont des amateurs.
Ajoutons que beaucoup de détracteurs du Christ restent des ignorants volontaires. Ils pressentent qu’une recherche plus approfondie les obligerait à une prise de position à laquelle précisément ils ne veulent pas consentir, à des décisions et à des gestes qu’ils refusent. Cette attitude fermée, négative, peut aller jusqu’au fanatisme.
Le Christ se réjouit d’instruire tout homme. Mais, à dessein, Il ’t sa révélation aux yeux des moqueurs ou des orgueilleux dont Il connaît la mauvaise foi et l’usage qu’ils feraient de sa Parole 1. Par contre, Il se laisse toujours trouver par ceux qui le cherchent avec humilité et sincérité 2. Il nous a donné l’intelligence pour le connaître 3, dit l’évangéliste Jean.
3 1 Jean 5.20.
Encore faut-il préciser ce mode de connaissance.
Quand Satan travaillait à séparer l’homme de son Créateur, il l’alléchait en lui disant : Tu connaîtras 4. Séduit par cette promesse attrayante, l’homme fut détourné de la vraie « connaissance » que lui apportait sa communion avec Dieu. Dorénavant, il fut réduit à une science limitée, au pouvoir asservissant.
4 Genèse 3.5.
L’occultisme tout entier — qu’il soit doctrinal ou empirique — s’inscrit dans le cadre de cette connaissance à la fois séduisante et bornée. S’il nous plaît de préférer cette fausse science 5 à la révélation du Seigneur et à l’intelligence renouvelée qu’elle apporte 6, libre à nous. Nous ayant révélé la condition misérable et dangereuse qui est originellement la nôtre, Dieu nous appelle à ne plus marcher selon la vanité de nos pensées ; à nous dépouiller de notre entendement obscurci ; à être renouvelé dans l’esprit de notre intelligence ; à revêtir l’homme nouveau ; à vivre dorénavant dans une justice et une sainteté qui produit la vérité, retrouvée dans la communion du Christ connu selon l’Esprit saint 7. Mais Dieu ne contraint personne. Il nous offre le salut. Inlassablement, Il nous invite à passer des ténèbres à la lumière, de la puissance de Satan à Dieu 8, à quitter la voie mauvaise où nous mène notre intelligence aveuglée, à emprunter le chemin nouveau que trace le Christ révélé dans l’Ecriture. Pourtant, si, semblables à Balaam 9, en dépit de tous les avertissements, nous choisissons de demeurer sur le chemin de perdition, nous portons l’entière responsabilité de notre décision.
8 Actes 26.18.
Cette décision aura des conséquences éternelles. Mais elle détermine également notre vie temporelle. Tout croyant attentif trouve dans la révélation biblique une sagesse qui s’adresse aussi bien à la conscience qu’à l’intelligence, au cœur qu’à la volonté. Mieux que cela, à l’école de l’Evangile, il découvre un interlocuteur. Car l’écoute loyale de la Parole dévoile une vérité qui n’est pas seulement une doctrine cohérente, mais aussi et en même temps, une personne ! Christ est ce qu’Il dit. On ne saurait l’écouter longtemps sans être amené à le rencontrer, Lui, et à retrouver, par Lui, une communion personnelle avec Dieu.
Le premier fruit de cette rencontre, c’est le renouvellement de notre intelligence, devenue apte à discerner le bien du mal, la vérité authentique de sa séduisante imitation. Notre régénération par le Saint-Esprit nous met au bénéfice de facultés nouvelles 10, accordées précisément en vue de cette connaissance renouvelée.
Parmi les dons de l’Esprit 11, il faut citer en particulier le don du discernement des esprits. Certes, tous les dons de l’Esprit sont précieux, et l’on ne saurait établir entre eux une échelle des valeurs. Mais le don de discernement est indispensable pour prendre position face aux prétentions de l’occultisme. Grâce à ce don, nous avons la faculté de reconnaître la nature et l’origine d’une manifestation surnaturelle.
C’est dans l’exercice de ce don que l’apôtre Pierre dévoila la duplicité d’Ananias et de Saphira. Les apparences montraient un couple généreux, faisant de larges aumônes à l’Eglise. Le discernement de l’apôtre lui fait interpréter cette générosité mensongère. Il déclare : Pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit ? 12
12 Actes 5.1-11.
C’est ce même don de discernement qui amène Paul à dire publiquement à Elymas le magicien : Homme plein de toute espèce de ruse et de fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur ? 13 C’est encore grâce à ce don que Paul attribue à l’esprit satanique, la parole, pourtant véridique, de la servante rencontrée à Philippes en Macédoine 14.
13 Actes 13.9-12.
14 Actes 16.16-18.
Hélas ! avouons qu’à l’heure actuelle, ce don est rarement exercé ; il l’est même si peu que l’occultisme est confondu avec le christianisme, que les devins sont tenus pour des prophètes, que les guérisseurs, magnétiseurs, radiesthésistes, chevaliers du fluide, sont présentés indistinctement comme des serviteurs du Dieu de Jésus-Christ. Rappelons-le : cette confusion trouve mille occasions de se manifester sur le plan de l’occultisme théorique, philosophique, doctrinal. Elle s’étale effrontément dans une littérature qu’on prétend spirituelle, mais que l’Esprit-Saint nous interdit d’appeler chrétienne, quand même elle se réclame de cette filiation.
A l’origine de cette confusion, il y a chez la majorité des « chrétiens » une grave méconnaissance de la vérité biblique. On trouve trop peu de Béréens 15 dans nos paroisses. Mais si les troupeaux paissent dans de mauvais pâturages, la responsabilité en revient peut-être et d’abord aux bergers qui laissent leurs ouailles s’égarer, alors qu’ils avaient charge de les conduire, de les garder, de les nourrir, de les éduquer.
15 Actes 17.10-11.
Assurément cette vocation nous dépasse-t-elle à chaque instant ! L’apôtre Paul en était conscient, lorsqu’il exhortait l’Eglise et ses responsables à revêtir toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Et il prenait soin d’ajouter : En effet, nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté.
Paul précise encore : Ayez à vos reins la vérité pour ceinture… Prenez l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu 16. Le récit de la tentation de Jésus nous apprend comment le Seigneur Lui-même se servait de ces armes. A trois reprises, Il déjoue les séductions de Satan en s’écriant : Non, car il est écrit.
La chrétienté d’aujourd’hui est fort mal équipée. Elle court au combat sans ceinture, et là où l’épée est aux mains des combattants, ceux-ci hésitent à en faire usage, de peur de passer — ô suprême injure — pour des biblicistes, pis encore : des fondamentalistes. Le diable leur a soufflé à l’oreille que cette foi en l’Ecriture pleinement inspirée était un piètre accoutrement. Comme si le pire des dangers était de prendre la Parole de Dieu trop au sérieux !
Il serait pourtant possible de demeurer hors des pièges de l’Ennemi. En effet, la vérité de Dieu comme son œuvre sont reconnaissables à des signes évidents. Apprenons donc à les reconnaître.
Nous aurions pu mettre en exergue de ce volume le mot si juste de Baudelaire : « La plus belle ruse du diable, c’est de nous persuader qu’il n’existe pas ». Le contraire est vrai aussi : une des plus belles ruses du diable, c’est de nous persuader tellement de son existence qu’on serait tenté de le voir partout, même là où il n’est pas. Cette tentation pourrait conduire à nous intéresser davantage à lui qu’à Dieu, à parler sans cesse de son œuvre et rarement de l’œuvre de Dieu, à oublier que la résurrection de Jésus-Christ est le signe de la défaite du diable, et aussi le signe de la libération totale que l’homme peut retrouver face à son Dieu.
Nous n’aurons pas la naïveté de prétendre que toute opération occultiste — divination, magie, guérison — mette en œuvre la seule puissance du diable. Ce serait lui faire trop d’honneur. Laissant donc Satan à l’arrière-plan, commençons par rendre à Dieu ce qui est à Dieu, et à l’homme ce qui est à l’homme. Il serait grave d’oublier, en effet, la valeur extraordinaire de la créature. Qu’est-ce que l’homme, disait le psalmiste ? Tu l’as fait de peu inférieur à Dieu, tu l’as couronné de gloire et de magnificence, tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses piéds 17… C’est toi qui as formé mes reins, qui m’as t issé dans le sein de ma mère. Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres ont admirables, et mon âme le reconnait bien 18.
17 Psaumes 8.5-7.
Quand les occultistes sondent l’homme et découvrent en lui des facultés au pouvoir à la fois indéfini et extraordinaire ; quand, après eux, psychologues, psychiatres, et autres observateurs de l’âme et de l’esprit, font les mêmes découvertes, reconnaissant à l’intuition, par exemple, des possibilités inattendues, ils rendent hommage consciemment ou non, à l’œuvre merveilleuse du Créateur. Car il est vrai que Dieu a mis en l’homme, en plus des cinq sens clairement délimités, des facultés moins bien définies et qui, sous des noms divers — intuition, prémonition, divination, seconde vue, transmission de pensée, pouvoir de la pensée, télépathie, etc. — peuvent être développées et offrir des possibilités sans rapport aucun avec je ne sais quelle diablerie. Les travaux de la science psychologique et psychiatrique moderne ont apporté des connaissances nouvelles, quasi ignorées des générations précédentes. Les occultistes seuls s’y étaient intéressés et en tiraient des applications au service de leur cause. La cure d’âme elle-même a tout à gagner des découvertes et des applications que cette science nous apporte.
Mais, ceci étant relevé, il faut se garder de conclusions trop hâtives. La fission de l’atome, elle aussi, est une merveilleuse découverte qui, dans certaines conditions, offre d’extraordinaires possibilités. Ce n’est pas l’atome qui est dangereux ; c’est l’homme et l’usage qu’il fait de tout ce que la science atomique met à sa portée. De même, ce « sixième sens » ne comporte en soi aucun danger. Le danger commence à partir du moment où l’homme s’empare de ces possibilités et veut en faire usage selon son propre entendement.
Quand Dieu met des limites à la liberté humaine, c’est toujours en vue de la sauvegarde de l’homme et non dans le dessein de le priver de quoi que ce soit.
L’interdiction faite aux croyants de consentir aux pratiques de l’occultisme, et même d’avoir recours aux services de praticiens occultistes, tient à cette sauvegarde. Dieu veut protéger l’homme contre lui-même et lui éviter les malheurs inhérents à un usage inconsidéré de ces facultés.
On pourrait alors se demander à quelle fin Dieu donne à l’homme de telles possibilités si, dans ce même temps où Il les lui accorde, Il lui en interdit l’usage.
Premièrement, on ne peut prétendre que ce « sixième sens » reste sans emploi. S’il est vrai que nous n’en faisons pas généralement un usage conscient, à chaque instant pourtant, nos décisions ont recours à cette faculté de connaissance intuitive et irraisonnée. Que d’occasions aussi où, sans nous être concertés — par exemple entre époux ou entre amis — nos pensées et nos sentiments marchent tout à coup « sur une même longueur d’ondes ». Que de circonstances, enfin, où nos pressentiments nous avertissent de réalités que les faits viendront bientôt confirmer.
Il est même des périodes de la vie où ces facultés indéfinies jouent un rôle considérable ! Dans la petite enfance, par exemple : avant l’usage de la parole ou l’aptitude de saisir certaines notions par l’intelligence raisonnée, l’enfant comprend très exactement ce que lui disent ses parents, participe pleinement à ce qui se passe autour de lui, va même jusqu’à deviner ce qu’on prépare à son insu et qu’on voudrait lui cacher.
Dans l’adolescence aussi, où l’amitié, puis l’amour, tient précisément à cette merveilleuse faculté de nous comprendre sans même avoir besoin de nous exprimer.
Aussi vrai qu’il serait absurde de nier les dons innés de tel musicien, tel peintre, tel mathématicien, tel artisan, tel mécanicien, il serait déraisonnable de contester chez certains des dons particuliers d’intuition ou de télépathie. Nous avons admis, par exemple, que le rebouteux ait le don naturel de remettre tel membre démis ou tel muscle foulé. Pas plus que nous n’expliquons le don du musicien, nous ne saurions expliquer celui du rebouteux. Pour les mêmes raisons, nous irions jusqu’à admettre comme parfaitement naturel tel don de « sourcier » ou encore telle aptitude innée pour soigner les malades physiques ou mentaux. Nous n’avons du reste jamais constaté que les massages du rebouteux comportent des conséquences psychiques mauvaises pour le rebouteux lui-même ou pour ses clients.
De même quand les sourciers limitent leur art à la recherche des points d’eau, cela reste sans conséquence sur leur psychisme et on peut faire les mêmes constatations pour tout ce qui touche à la divination. Quand, par intuition ou voyance quasi spontanée, un événement a été prévu, cela ne laisse aucune trace psychique négative chez celui qui serait ainsi doué naturellement. Il n’en va plus de même dès l’instant où il lierait ce don à des pratiques occultes.
Nous avons alors à nous demander pourquoi les facultés de ce « sixième sens » deviennent dangereuses dès l’instant où elles sont utilisées à d’autres fins et sous d’autres formes.
A cette importante question, deux réponses claires peuvent être données.
Quand un don est exercé naturellement, il ne prend jamais le pas sur les autres facultés de l’individu, mais reste dépendant de leur contrôle. De ce fait, la personne peut s’en rendre responsable, absolument. Nous l’avons déjà relevé : il n’en est pas de même dans l’occultisme. Là, le développement des facultés du « sixième sens » reste lié à une condition primordiale : la passivité. Chez le devin le guérisseur ou le radiesthésiste, l’intuition, le subconscient prennent le pas et doivent même contribuer à annihiler le contrôle de toute autre faculté. On se souvient de la formule de l’abbé Mermet : « Entre le pendule et nous, c’est le pendule qui a raison ».
Certes, dans un monde qui serait délivré de Ia puissance de Satan, ce « sixième sens » pourrait avoir libre cours, sans qu’il en résulte aucun danger. C’est la présence de l’Ennemi qui nous en interdit l’usage hors des limites que Dieu a tracées. Car, privés du contrôle de notre intelligence et de notre conscience, nous devenons des irresponsables et « le prince de la puissance de l’air » a toute facilité d’utiliser nos âmes à son profit. Il faut se souvenir que Satan ne dispose d’aucun autre moyen d’action ici-bas que ceux que l’homme consent à lui prêter et dont il s’accapare aussitôt.
Notre seconde réponse est en relation avec notre foi. La révélation chrétienne fait de chaque homme une créature à l’image de Dieu. Nous ne sommes pas créés en séries multicopiées. Dieu est une personne unique et nous Lui ressemblons.
En Jésus-Christ, Il nous prédestine à la vie éternelle et, dans cette perspective. Il a déjà mis en nous des facultés qui trouveront leur plein emploi au jour de notre résurrection.
L’Ecriture décrit avec sobriété notre vie éternelle. Mais les quelques enseignements donnés à ce sujet font état d’une existence aux possibilités nouvelles parce que délivrée des limites que lui impose aujourd’hui l’existence charnelle. Dans le Christ homme, nous discernons quelques-unes des possibilités accordées au nouvel Adam. Pensons au dialogue de Jésus et de Nathanuël, dans lequel le Seigneur fait preuve d’une connaissance surnaturelle des êtres auxquels Il s’adresse 19. Pensons aux passages de l’Ecriture où il nous est dit que Jésus connaissait ce que les hommes pensaient 20, discernait à l’avance le déroulement des événements 21, ou encore voyait des faits qui échappaient à l’homme naturel 22. A l’avènement du Christ, nous serons faits semblables à Lui, et bénéficierons de tous ces privilèges. Ils font partie de cet héritage que Dieu à préparé pour les siens et qui nous est gardé dans les cieux 23. A vouloir réaliser maintenant ce que Dieu nous réserve pour l’heure de notre rédemption finale et de notre réunion avec Lui, nous devançons les temps, nous obéissons aux suggestions de l’Ennemi. Cela ne va pas sans conséquences. Une image nous le fera comprendre. Aussi longtemps qu’il est dans l’œuf, l’oiseau n’a nul besoin de ses ailes. Elles sont là en puissance, en devenir, jusqu’à l’heure où la coquille se brise. Si, par un procédé surnaturel, on pouvait les développer jusqu’au maximum de leur envergure tandis que le poussin est encore dans l’œuf, on créerait un oiseau monstrueux, vraisemblablement non viable.
19 Jean 1.48.
22 Matthieu 17.27.
23 1 Pierre 1.4.
N’est-ce pas à ce pitoyable résultat qu’aboutissent les occultistes lorsqu’ils poussent tel « sujet » à développer ses dons de médiumnité, son magnétisme, ses dons de divination et de magie ? Ce développement surnaturel ne conduit-il pas le « sujet » dans un déséquilibre psychique, mental, qui a pour fin l’hôpital psychiatrique, quand ce n’est pas le suicide ?
Soulignons-le une fois encore : le Seigneur est riche en bonté. Il se réjouit de nous multiplier ses dons, de nous les accorder avec abondance. S’Il a jugé bon de restreindre certaines de nos libertés jusqu’à nous interdire toute pratique occulte, ce n’est que pour mieux sauvegarder notre intégrité spirituelle et non, comme Satan le suggérait à Eve, pour nous priver d’une richesse que cette liberté aurait mise à notre portée.
Nous en avons une preuve de plus dans les dons qu’en Jésus-Christ, Il accorde à ses enfants. Il est bien temps de le relever : ce que l’occultisme nous offre lié au caractère mensonger et dangereux de ses pratiques, nous le trouvons en Christ dans la simplicité et la sécurité des moyens enseignés par la Parole et garanti par elle.
Nous l’avons dit, le Christ révélé par les évangiles à, plus que tout autre, exercé des dons surnaturels : dons de voyance, dons de prophétie, dons de guérison des maladies du corps ou de l’esprit, dons d’opérer des miracles. Ce que le Christ était, Il l’est encore aujourd’hui. S’Il a pu dire à ses disciples : Il vous est avantageux que je m’en aille, c’est qu’en reprenant sa place à la droite de Dieu, Il ne les privait pas de sa présence. Il savait qu’Il resterait avec eux dans la personne de Celui qu’on peut appeler au sens propre de ce terme : son lieutenant, soit le Saint-Esprit. Celui-ci n’étant plus lié aux limites étroites de la nature humaine que Christ avait revêtue, Il a donc toute liberté d’action à l’avantage des disciples. Dans la communion du Saint-Esprit, ceux-ci disposent donc de tous les dons qui sont en Christ.
Dès la Pentecôte où, pour la première fois, le Saint-Esprit baptise l’Eglise naissante et, dans ce baptême, la prend en charge de la part du Seigneur, le ministère de cette Eglise s’accompagne de manifestations surnaturelles. Selon la promesse du Christ, des signes et des miracles confirment la Parole prêchée, attestent aux yeux de tous que Jésus est le Messie, l’envoyé de Dieu, le chef donné à l’Eglise, le Seigneur du ciel et de la terre. C’est pourquoi l’histoire de l’Eglise primitive, racontée par le livre des Actes des Apôtres, est jalonnée de délivrances merveilleuses, de guérisons surnaturelles, de signes miraculeux attestant que le Christ ressuscité continue d’agir ici-bas par le moyen de son Eglise dans la communion du Saint-Esprit.
Lorsque l’apôtre Paul rend compte de cette action du Saint-Esprit dans l’Eglise, il détaille chacun de ces dons tout en prenant bien soin d’en montrer la source en la personne du Seigneur Lui-même.
Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de ministères, mais le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. Or, à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune. En effet, à l’un est donnée par l’Esprit une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre le don des guérisons, par le même Esprit ; à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme il veut 24.
Mais, dans ce compte rendu de l’œuvre de l’Esprit, l’apôtre a pris soin de lier cette action non à un seul individu, mais à la communauté que forment les croyants baptisés d’eau et d’Esprit : Comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps… Ainsi le corps n’est pas un seul membre… maintenant donc, il y a plusieurs membres et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : Je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : Je n’ai pas besoin de vous… Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres chacun pour sa part. Et Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont le don de guérir, de secourir… Aspirez aux dons les meilleurs 25.
Notre propos n’est point ici de faire une exégèse de ces textes, mais de montrer comment ils nous aident à différencier le surnaturel, œuvre de Christ, du surnaturel, œuvre de l’Ennemi, maître de tous les charlatans qui, sans se réclamer de lui, finissent quand même par être ses serviteurs.
Faisons d’abord une remarque d’ordre général. Création de l’Esprit, le don ne se manifeste pas sans le consentement de la personne ; mais recherché et accueilli, il n’est pas nécessairement accordé en relation avec une fonction, ou un titre, ou une charge que cette personne avait jusqu’ici dans la communauté. Il appartient donc à la communauté locale de reconnaître les dons que l’Esprit accorde à ses membres, puis de leur donner occasion de les exercer avec le soutien et dans la dépendance de la communauté.
Cependant, dans sa liberté et sa sagesse, l’Esprit saint peut accorder un don surnaturel qui viendra sanctifier tel don naturel. Ainsi, telle personne éminemment intuitive peut recevoir un don surnaturel de discernement des esprits ou de prophétie. Telle autre, à la nature généreuse, au tempérament optimiste et entreprenant, pourrait recevoir un don de foi ou un don d’opérer des miracles. Enfin, telle aptitude à soigner les malades pourrait trouver dans un don surnaturel de guérison occasion de s’exercer sans danger et pour la bénédiction de toute la communauté.
Il a déjà été relevé que le diable, incapable de créer, ne savait qu’imiter. Dans le cadre strict de la vie de l’Eglise, il dépense beaucoup de zèle et d’imagination à cette imitation. Il n’est pas de fruits ou de dons de l’Esprit qu’il ne s’essaie à caricaturer, que ce soit dans la vie personnelle des membres d’Eglise ou dans leur vie communautaire, familiale et ecclésiale. Il est des dons plus facilement imitables que d’autres : celui de la glossolalie ou de la parole de sagesse, par exemple. Il est aussi des fruits plus facilement imitables que d’autres : on sait comment un certain sourire ou un certain ton mielleux peuvent être une caricature diabolique de la joie et de la douceur, fruits de l’Esprit. En dehors du cadre strictement ecclésiastique, face à un public crédule que l’Ennemi veut détourner de la vraie foi, il est trois dons qu’il cherche particulièrement à imiter ou dont il aime à s’emparer quand ils existeraient limités au plan naturel : le don de prophétie, celui d’opérer des miracles, enfin et surtout celui de guérison.
Il est enfantin de différencier le devin du prophète. Tout d’abord, ce dernier prophétise dans le cadre de l’assemblée et sous le contrôle des responsables de la communauté 26, Son message prophétique se réclame du nom de l’Eternel ou de celui de Jésus-Christ 27. Il a pour fondement la vérité scripturaire 28, et son message se trouve vérifié par les faits.
27 1 Corinthiens 7.10 ; 2 Pierre 1.20-21 ; Apocalypse 19.10.
28 1 Pierre 1.10.
C’est pourquoi, aller consulter un devin, qu’il soit astrologue, voyant, cartomancien ou chiromancien, c’est désobéir au Seigneur, chercher volontairement le moyen le plus certain de se détourner du Dieu de vérité et devenir la dupe d’un charlatan ou d’un suppôt de Satan.
Il est non moins facile de différencier le magicien de celui qui aurait reçu de Dieu le don d’opérer des miracles. Quand l’Esprit est à l’œuvre et accorde un don surnaturel, il est à l’œuvre également pour sanctifier celui qui l’exerce et l’amener à prendre sa place dans la communauté des frères en la foi. Ainsi, on ne saurait imaginer un croyant revêtu du don d’opérer des miracles qui ne fasse pas partie d’une Eglise et qui ne soit appuyé par elle, ne serait-ce que par le témoignage favorable qu’elle rendrait à son sujet. De plus, ces miracles sont accomplis pour glorifier le Christ, confirmer sa Parole annoncée, servir sa cause, et non celle d’un homme en particulier.
Qu’y a-t-il de commun entre l’exercice de ce don et les prouesses des magiciens ? Il tombe sous le sens qu’on ne saurait les confondre, surtout si l’on sait qu’à de rares exceptions près, les magiciens actuels sont de simples prestidigitateurs. Leurs miracles sont le fruit d’un labeur prolongé et d’une dextérité acquise au prix de beaucoup d’exercice et de persévérance. Ce serait faire grand tort à ces illusionistes de les ranger au nombre des suppôts de Satan; et ce serait faire grand tort aussi, mais à l’Evangile cette fois, de ranger ces fabriquants d’illusions parmi les témoins du Saint-Esprit. Non pas que la prestidigitation soit une offense à l’Esprit saint ; elle ne l’est pas plus qu’un autre art. Mais ce serait décidément couvrir de ridicule l’œuvre sainte et merveilleuse de l’Esprit que de la ramener à un habile tour de magie !
Il en va tout autrement dès qu’il s’agit du don de guérison ; ses contrefaçons revêtent tant de formes et diffèrent par des détails si subtils qu’il faut être d’une extrême prudence, soit quand on reconnaît ce don, soit quand on nie son origine divine.
Nous avons déjà montré pourquoi, dans un monde où œuvre le Malin, l’exercice d’un don naturel de guérison pratiqué selon des méthodes requérant la passivité de l’intelligence intuitive et consciente, est à rejeter absolument. Satan affectionne toute intelligence inactive. S’en trouve-t-il une seule, offerte passivement à ses suggestions, il s’en empare aussitôt, que ce soit celle du praticien ou celle du patient.
C’est pourquoi, nous refusons de ranger au nombre des dons de guérison selon l’Esprit de Dieu, toute pratique qui ferait appel à cette exigence de passivité. Il faut donc s’abstenir de consulter un guérisseur qui utilise le pendule, que ce soit sur le malade lui-même ou sur ce qui appartiendrait à ce malade : urine, mèche de cheveux, vêtement, etc. Pour la même raison, il faut refuser les soins d’un guérisseur qui laisse au pendule le soin de déterminer le remède. Car, en fait, ce guérisseur, s’il en est un, est d’abord un devin, et le pendule n’est que le support de sa mancie.
Ce même refus nous détournera de tout médecin ou guérisseur qui aurait recours à l’hypnotisme.
Que penser alors des guérisseurs (homme ou femme) qui attribuent à leur don une origine divine et l’exercent par magnétisme, fluide, autrement dit par imposition des mains ?
Il faut d’abord se rappeler que l’imposition des mains en vue de la guérison est un ordre du Christ à ses disciples 29. Seule la Parole de Dieu peut nous aider à discerner le don du Saint-Esprit, de son imitation par l’Ennemi.
29 Marc 16.17-18.
1. Quel que soit le don exercé, il ne saurait l’être au nom de Dieu sans que le praticien confesse le nom de Jésus-Christ. C’est le ministère du Saint-Esprit de glorifier Jésus. Tout guérisseur animé de l’Esprit cherchera donc mille occasions plutôt qu’une de rendre gloire à Jésus-Christ à cause duquel sont remis aux croyants les dons de l’Esprit.
2. On ne saurait se réclamer du Seigneur, ni être revêtu de l’un ou l’autre de ses dons, sans que notre vie en soit sanctifiée manifestement. L’Esprit saint ne saurait cohabiter en nous avec la souillure d’une vie relâchée ou dissolue. Il est vrai que la sainteté d’une existence peut s’accompagner de faiblesses dues à notre ignorance et à notre inexpérience dans la foi. Mais la faiblesse d’un enfant ou son manque d’éducation n’est pas à confondre avec sa malhonnêteté ou sa grossièreté consciemment entretenues. Si le Saint-Esprit, avec patience et charité, tolère en nous certaines insuffisances dues au fait que nous sommes des néophytes, il ne saurait admettre longtemps que le témoignage du Christ soit porté par des serviteurs dont la conduite serait un démenti à la vérité, à la charité, à la sainteté de Celui dont ils se réclament.
3. Quand le Christ prophétise, opère des miracles, guérit des malades, ces signes accompagnent une prédication qui appelle à la repentance et à la foi, en même temps qu’elle annonce le royaume de Dieu. Au nom du Christ, les apôtres ont un témoignage accompagné des mêmes signes et du même appel.
4. Jésus n’accomplit pas des miracles afin de susciter la foi. Il refuse même d’en faire devant ceux qui en demandent pour croire 30. Il aurait pu gagner le cœur d’Hérode par une manifestation surnaturelle, Il s’y oppose 31. Il ne veut aucune publicité au sujet des miracles ; Il défend même qu’on en parle 32. Ils sont l’expression de sa personnalité à la fois divine et humaine. Jésus, parfaitement saint, « fait ce qu’Il fait parce qu’Il est ce qu’il est ». Tous ses miracles — particulièrement les guérisons et les résurrections — sont l’expression de cette restauration totale qu’il apporte à l’homme par la sainteté de sa personne. D’où l’absence d’éclat, la discrétion qui accompagne son action surnaturelle. Il ne veut pas attirer l’attention sur le miracle lui-même, mais sur la sainteté qui en est la cause. Cette même discrétion et ce même appel accompagnent le témoignage de l’Eglise quand ce témoignage est marqué de manifestations surnaturelles 33.
31 Luc 23.8.
5. Il arrive parfois que Jésus lie la maladie à l’action d’une puissance démoniaque ou encore aux conséquences d’une désobéissance précise. En ces cas, Il sait discerner et la responsabilité de l’homme et celle de l’Ennemi. Mais, à cause de la guérison accordée, Il déclare au bénéficiaire de son intervention : Va, et ne pèche plus 34. Au nom du Christ, quand un serviteur agit surnaturellement, il est appelé à user de ce même discernement et à apporter une guérison accompagnée des mêmes exigences de sainteté 35.
34 Jean 5.14 ; 8.11.
6. Christ reste le maître de ses dons. Il les accorde à qui Il veut ; mais Il ne saurait les accorder à quelqu’un qui n’est pas membre vivant de son corps. Car la Parole souligne clairement que les dons ne peuvent être exercés autrement que dans la communion fraternelle et dans l’obéissance à l’Esprit saint 36. Si, par exemple, un don de prophétie est remis à telle personne en particulier, ce don ne lui est pas destiné personnellement ; le Christ le lui accorde « en vue de l’utilité commune ». De même aucun don de guérison ne doit demeurer la propriété d’une personne. C’est dans la communion des frères en la foi que ce don est d’abord reconnu, au même titre qu’un don d’évangéliste, ou de docteur, ou de pasteur. Confirmé par la communauté, il s’exerce avec son consentement et sous sa responsabilité.
36 Actes 5.32.
Le contrôle de la communauté est voulu par le Seigneur pour les raisons suivantes :
a) Tout ce qui est fait au nom du Christ engage le Seigneur, et aussi son Eglise. On ne saurait engager leur responsabilité si l’on n’est pas lié concrètement à eux.
b) L’individualisme est la position la plus dangereuse qui soit pour un chrétien. L’Ennemi ne cesse pas de nous y ramener. L’image biblique du troupeau sous la conduite d’un berger illustre ce danger, souligné par la Parole : Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera 37. Toute brebis séparée du troupeau devient une proie facile pour le lion. Ce danger peut revêtir plusieurs aspects : orgueil spirituel, infidélité à la Parole, interprétation par trop personnelle de la volonté du Saint-Esprit, etc.
37 1 Pierre 5.8.
c) Tout homme enrichi des dons surnaturels devient redoutable pour le camp ennemi. Satan cherchera de mille manières à faire trébucher un tel serviteur et concentrera sur lui ses attaques renouvelées. Pour tenir bon dans une telle position, ce serviteur a besoin de la prière, de la présence, du discernement et de l’autorité spirituelle de ses frères.
7. On ne peut contraindre l’Esprit à se plier à une forme stéréotypée. L’Esprit souffle où Il veut et comme Il veut. Cependant, ses dons sont reconnaissables, et à leur forme, et à leur résultat : ils sont exercés à la gloire du Christ. Se réclamant de son nom, ils prennent la forme que Jésus leur a donnée. Ils sont une obéissance à ses ordres, ils sont donc conformes à sa Parole.
A la lumière de ces sept enseignements précis, nous pouvons discerner avec un peu plus d’assurance ce qui appartient à l’occultisme, ou, au contraire, aux dons surnaturels accordés par le Seigneur ressuscité.
a) Il faut se détourner sans hésitation d’un guérisseur qui prétendrait avoir un don d’origine divine, alors que ce même guérisseur ne confesse pas ouvertement le nom de Jésus-Christ comme celui de son Seigneur et Sauveur.
b) Quand il confesserait le nom de Jésus-Christ, il faut cependant, et sans hésitation aucune, se détourner de lui si son ministère n’est pas confirmé par le témoignage de la vie de sainteté que le Christ requiert de tous ses témoins. Car il ne suffit pas de se réclamer de Jésus pour que le Seigneur couvre de son nom nos faits et gestes.
c) Pour la même raison, on ne peut considérer comme revêtu d’un don de l’Esprit saint un guérisseur qui, tout en se réclamant de Dieu, ignorerait la communion des frères en la foi, n’appartiendrait lui-même à aucune communauté, et pratiquerait ce don en solitaire. Nous avons dit plus haut le caractère contradictoire d’une telle attitude, même si on la prétend inspirée de Dieu. A moins d’une grave ignorance de la part de celui qui exerce un don de l’Esprit dans de telles conditions, cette attitude signe l’origine non spirituelle d’un tel don. En effet, s’il s’agit d’une ignorance, le bénéficiaire du don la corrigerait dès l’instant où elle lui serait révélée soit par la Parole de Dieu, soit par un ministre de cette Parole.
Enfin, on a peine à imaginer un chrétien baptisé dans le Saint-Esprit, au bénéfice d’un don de guérison, qui ignore les vérités élémentaires de la Parole biblique, vit sans lire sa bible, ou sans avoir aucun contact avec l’Eglise. Quelqu’un a écrit : « Il y a deux choses qu’on ne peut pas faire tout seul, se marier et être chrétien ». C’est pourquoi, sans hésitation aucune, il faut se détourner de tout guérisseur qui se réclamerait du nom de Dieu et en même temps ignorerait dans son entourage ses frères en la foi.
d) Quand le Saint-Esprit accorde un don d’opérer des miracles ou des guérisons, il le fait pour accréditer la parole des évangélistes 38, pour confirmer la foi des fidèles 39, pour obliger l’Eglise à un acte de repentance et de foi40. Dans ce dernier cas, le malade est comme un abcès de fixation d’une maladie concernant la communauté tout entière. D’où la nécessité pour elle, en vue de la guérison ou de la résurrection du malade, de passer par une confession générale et mutuelle de son péché.
38 Matthieu 10.7-8.
39 Marc 16.17.
40 Jacques 5.14-17.
Il est évident qu’un croyant baptisé de l’Esprit saint, donc au bénéfice du salut éternel, doit porter intérêt à la position spirituelle de ceux en qui il va agir au nom de Jésus-Christ. Souvent des maladies physiques ou mentales ont leur origine dans l’attitude incrédule d’une âme encore enfermée dans la mort et le péché. Il est impensable que l’Esprit saint, lieutenant de Jésus-Christ, puisse s’intéresser à un corps sans s’inquiéter du sort éternel de l’âme qui l’habite. Qu’’Il commence par guérir un corps afin de manifester à ce malade la miséricorde et le dessein bienveillant du Seigneur, cela se conçoit fort bien. Mais qu’il en reste là, et ne fasse jamais précéder ou suivre cette action miséricordieuse d’une annonce de la parole de grâce liée à l’avènement du Royaume, c’est inconcevable ! C’est pourquoi, sans hésitation aucune, il faut se détourner de tout guérisseur qui se réclamerait de Dieu, ou même de Jésus-Christ, mais ne porterait aucune attention à l’état spirituel de ses patients.
e) La bible dit qu’à part le cœur de l’homme, rien n’est mauvais en soi. On peut aussi dire que rien n’est bon en soi. Un miracle n’est pas bon parce qu’il est un miracle. Une guérison, si souhaitable soit-elle, n’est pas bonne en soi. Le bien n’est reconnu tel que dans la mesure où il est conforme à la volonté divine.
Supposons un instant qu’un homme menant une existence désordonnée ait à pâtir dans sa santé. Supposons encore que le guérisseur intervienne miraculeusement et lui rende toute liberté d’action. Sera-ce pour son bien ? On me rétorquera que les médecins ne font souvent pas autre chose que de rendre la santé du corps à des êtres qui continuent à en user fort mal, c’est-à-dire contrairement à la volonté divine. C’est exact, à cette remarque près : nonante fois sur cent, le médecin ne prétend nullement agir de la part du Christ et dans la puissance d’un don surnaturel. Par sa thérapeutique, il n’engage que lui-même et ses connaissances scientifiques.
Le guérisseur, lui, se réclamant d’un don divin engage le Seigneur et l’on ne saurait admettre que le Saint-Esprit puisse agir contrairement à la volonté divine qui veut précisément le « bien » de tout homme.
f) Relevons enfin que le don de guérison, lié à l’imposition des mains, comporte une forme et des résultats précis. Précédés ou accompagnés d’une action de prières, ces résultats sont visibles, tangibles, immédiats, on peut même dire instantanés.
Quand Jésus impose les mains, « au même instant » la fièvre quitte la belle-mère de Pierre 41, la femme qui toucha le vêtement de Jésus voit sa perte de sang s’arrêter 42, la lèpre qui couvrait un homme de la Galilée disparait 43, le paralytique descendu par le toit et couché sur un grabat, retrouve l’usage de ses membres et la force d’emporter son lit 44. On pourrait multiplier les citations. Celles-là suffisent à éclairer notre remarque fondamentale.
41 Marc 1.31.
42 Marc 5.29.
43 Luc 5.13.
44 Luc 5.25.
On n’a jamais vu ni Jésus, ni ses disciples, opérer miraculeusement des guérisons en priant le patient de revenir à plusieurs reprises, afin que lui soient faits des passes magnétiques ou pour permettre au « fluide » d’agir progressivement. Et c’est se moquer du Saint-Esprit que de lui attribuer le don de guérison dont se réclame tel servant ou servante du fluide, dont l’art consiste en des passes magnétiques, ou des impositions de mains répétées par lesquelles le guérisseur prétend prendre sur lui la maladie ou la chasser par décharge magnétique.
De même, on n’a jamais vu Jésus ou ses disciples prendre la main du malade, se plonger un instant dans une espèce de sommeil hypnotique, décrire en détail la maladie du patient, et le renvoyer en lui prescrivant des tisanes. Appeler cela un don de guérison selon le Saint-Esprit, c’est encore se moquer du Saint-Esprit ; c’est confondre une fois de plus le don de guérison avec la divination. C’est finalement attribuer à Dieu des pratiques qu’il a Lui-même solennellement condamnées, puisqu’il interdit à son peuple de consulter les devins.
g) Il est à remarquer que l’imposition des mains enseignée par la Parole n’est jamais un moyen de guérison, mais le signe visible d’une action invisible de Dieu par le Saint-Esprit. Or, la plupart des guérisseurs utilisent l’imposition des mains comme un moyen efficace en lui-même, quitte à le placer ensuite sous le nom de Dieu pour en garantir l’authenticité ou apaiser la conscience du client. Lorsque l’imposition des mains devient un moyen, elle est l’acte d’un magicien et non le signe visible d’une action du Saint-Esprit. Confondre cette imposition des mains avec celle accomplie dans l’obéissance à l’Esprit, c’est se moquer du Saint-Esprit et tenir les magiciens pour des serviteurs de Dieu. Consulter de tels guérisseurs, c’est désobéir à Dieu qui défend à son peuple d’avoir recours aux magiciens.
h) Il faut également se détourner sans hésitation de tout guérisseur qui prétend agir par une prière secrète : prière pour arrêter les hémorragies, pour ôter les verrues, pour guérir les ongles incarnés, etc.
Christ est la lumière, et en Lui, il n’est rien de trouble, ni de caché. Nous sommes enfants de lumière, invités à marcher comme des enfants de lumière. La prière dans le secret est celle que dans l’intimité nous apportons à notre Père céleste au nom du Seigneur. Mais pourquoi et comment y aurait-il à cacher une prière en vue de la guérison ? Comment pourrait-elle devenir inefficace dès l’instant où nous la partagerions avec des frères ? Est-il prière selon le Saint-Esprit qui perde sa saveur dès l’instant où elle est faite communautairement ? N’est-ce pas Le signe qu’une telle prière n’est pas inspirée par l’Esprit saint ? Qu’il faille la dire dans le secret en se gardant de la partager avec qui que ce soit, signe son origine douteuse, enténébrée. Et ce n’est pas sa forme trinitaire qui suffira à la faire exaucer par Dieu ! Il est bien d’autres actes faits au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit que Dieu n’a jamais pris sous sa responsabilité.
i) Finalement, toutes les pratiques de ces guérisseurs prétendant agir au nom de Dieu jettent un grave discrédit sur la révélation chrétienne elle-même. Comme l’a fort justement écrit le pasteur Hunziker 45, « ils faussent l’idée qu’on doit se faire de la sainteté de Dieu et de la gravité du péché. Une personne ayant été guérie soi-disant par Dieu, tout en continuant à vivre une vie de désordre, ne jugera pas ce désordre comme étant grave, « puisque le bon Dieu l’a quand même guérie ». Du même coup, elle deviendra souvent insensible aux appels à la repentance qu’elle pourrait entendre par la suite, jugeant les serviteurs de Dieu plus sévères que le « Bon Dieu », qui, Lui, l’a guérie sans rien demander ».
45 Dans sa brochure Attention, guérisseurs. Edit. Pro Unitate Fidei, Lugano.
j) Une dernière mise en garde doit être faite à propos du don de guérison. Jésus a dit à ses disciples au moment de les envoyer en mission : Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement 46.
46 Matthieu 10.8.
Or le métier de guérisseur est aujourd’hui très rémunérateur. Il ne faut pas s’étonner si tant de personnes se l’approprient qui déclarent ensuite l’avoir reçu de Dieu. La loi interdisant les honoraires, le guérisseur a la pudeur de laisser le patient donner ce qu’il veut. Il est fort rare que ce dernier, en de telles circonstances, ne soit pas généreux. Par exemple, telle guérisseuse connue reçoit jusqu’à quarante clients par jour. Il est facile d’imaginer son gain si chacun d’eux laisse de trois à cinq francs suisses par consultation. A ce prix-là, on peut bien se réclamer de Dieu ! Hélas ! Mamon y trouve davantage son compte que le Seigneur !
♦ ♦ ♦
A tout ce que nous venons de dire, une objection nous sera faite, apparemment fort importante. C’est que « l’Eglise de Jésus-Christ est infiniment plus large et plus vaste que toutes les églises constituées et que Dieu seul connaît les siens ». Belle formule en vérité ! La bible dit-elle qu’on peut être chrétien, riche d’un ou de plusieurs dons du Saint-Esprit et appartenir à l’Eglise... non constituée ? Que voilà une singulière ecclésiologie.
On veut justifier alors l’individualisme des guérisseurs en incriminant le fait que nos églises ne sont plus des communautés. « Il faut tenir compte, écrit-on 47, de la différence considérable entre la vie de la communauté chrétienne des origines, et celle de nos paroisses actuelles. Ces paroisses, hélas ! ne sont pas des communautés. L’objection relative à la pratique « tout à fait individuelle » du guérisseur ne porte pas dans une Eglise comme la nôtre qui ne connaît plus — et ne reconnaît plus — le ministère de la guérison. »
47 Cf. Art. parus dans le Semeur vaudois, journal de l’Eglise nationale vaudoise, février 1959.
Que certaines paroisses aient connu des ministères dont la fidélité à l’Ecriture était fort relative ; que par la faute de leurs conducteurs, les fidèles de ces paroisses aient été rassemblés davantage en des sociétés religieuses et culturelles qu’en de réelles communautés, nul ne saurait le contester. Mais le Seigneur de l’Eglise, dans le pays romand comme autrefois en Israël, a toujours su maintenir soit à l’intérieur de ces paroisses qui n’étaient plus des communautés, soit à côté d’elles, un reste de fidèles qui dormaient officiellement — ou sous le nom de dissidence — l’Eglise constituée dans laquelle tout chrétien riche d’un don surnaturel pouvait aussitôt reconnaître ses frères en la foi. Quand, au siècle dernier, Blumhardt est sorti de son Eglise officielle afin de retrouver l’Eglise, il a eu contre lui les conducteurs aveugles et ils étaient nombreux. Mais il a eu pour lui, et avec lui, tous ceux que l’Esprit saint avait éclairés. Peu importe qu’ils aient été le petit nombre ; le fait est qu’il n’était pas seul. On n’a jamais vu qu’un authentique témoin soit seul de son espèce. Quand Elie l’a cru dans son découragement, le Seigneur lui a envoyé un ange pour lui rafraîchir l’esprit et lui faire savoir qu’ils étaient encore sept mille dans le pays. Et il l’a amené à les découvrir 48.
48 1 Rois 19.
Justifier l’individualisme des guérisseurs par l’absence de réelles communautés, n’est rien moins que reprocher au Saint-Esprit de faire mal son travail. Car il appartient au Saint-Esprit de constituer l’Eglise et d’y distribuer ses dons !
Ne serait-ce pas plutôt, et beaucoup plus simplement, que ces guérisseurs n’ayant rien reçu qui leur vienne du Saint-Esprit, le Saint-Esprit ne peut pas les « ajouter à l’Eglise » 49, ce qu’Il n’aurait pas manqué de faire s’Il avait reconnu en eux des membres vivants du corps de Christ. Maintenant, est-il exact de dire que « notre Eglise ne connaît plus — ne reconnaît plus — le ministère de la guérison » ? Non, car depuis plusieurs années déjà, une abondante littérature a remis ce ministère en évidence. De nombreuses paroisses et communautés pratiquent fidèlement la prière d’intercession pour les malades. Et dans le cadre de petits groupes de prière, on pratique (encore avec prudence, il est vrai, mais une prudence justifiée, l’imposition des mains ou l’onction d’huile. Qu’il y ait ici ou là d’irréductibles rationalistes qui continuent à mener leur paroisse sous la houlette de leur propre sagesse et contestent toute manifestation de l’Esprit qui ne rentrerait pas dans le cadre de cette sagesse très humaine, cela est certain. Mais sont-ils tellement nombreux et les guérisseurs peuvent-ils en appeler à ces quelques-uns pour justifier leur individualisme ? Au contraire, en d’innombrables paroisses, on souffre aujourd’hui de constater l’absence de dons spirituels et l’on se réjouirait d’accueillir ceux à qui l’Esprit Saint les conférerait.
49 Actes 2.47.
Aussi y a-t-il lieu de s’étonner des conclusions de l’article cité plus haut et paru dans le journal de l’Eglise. On s’attendrait à ce que l’auteur invite cette Eglise à revenir plus fidèlement encore dans la voie de l’obéissance et à rechercher les dons de l’Esprit. Mais non ! Pas un mot de cela. Sa seule proposition consiste à encourager l’Etat à repenser sa loi sanitaire, c’est-à-dire à donner la liberté aux guérisseurs de pratiquer leur « art » contesté par la loi actuelle. Il va même jusqu’à espérer que l’Eglise appuiera cette heureuse solution !
Faut-il attendre alors de l’Etat un rappel de leurs responsabilités à l’Eglise et à sa faculté de théologie ? Si le problème des guérisseurs a pris tant d’acuité, c’est précisément parce que l’Eglise et ses docteurs ont tellement négligé les dons de l’Esprit — celui de guérison en particulier — que les ignorants et les occultistes ont eu beau jeu de s’en occuper à leur manière.
C’est bien cela qu’il faut dire en conclusion !
Non, nous ne sommes pas fiers de voir se multiplier les guérisseurs. Il est même humiliant de constater qu’une majorité de nos contemporains ont recours à leurs soins. Cependant, ce n’est pas aux guérisseurs qu’il faut s’en prendre, ni aux « braves gens » qui vont les consulter. Beaucoup de malades sont fatigués d’une médecine officielle devenue tellement scientifique qu’elle en est parfois inhumaine. Les malades sont heureux de retrouver chez le guérisseur quelqu’un qui s’intéresse humainement, affectivement à eux. Cela aussi est un témoignage à charge contre l’Eglise.
La médecine scientifique est déjà une providence. La médecine surnaturelle pourrait parfois suppléer à ses insuffisances ou venir compléter ses bienfaits. Cette mission est confiée à l’Eglise. En Jésus-Christ, l’Eglise a tous les dons 50, celui de chasser les démons et de guérir les malades y compris. C’est à elle aussi que le Christ a confié la responsabilité de soulager les faibles de leurs fardeaux, d’apporter le repos aux fatigués, la délivrance aux tourmentés, la guérison aux malades.
Malheureuse Eglise ! Elle a oublié que le premier don de Jésus-Christ à ses disciples fut celui de « chasser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité » 51. Elle a négligé cet ordre du Maître et, de ce fait, a privé le monde des bénédictions que le Seigneur voulait lui accorder. Elle aura à rendre compte de ses défaillances.
51 Matthieu 10.1.
Dons de prophétie, dons d’opérer des miracles, dons de guérison ! Ils existent et le Seigneur qui les détient n’a pas changé. Il les accorde à quiconque les recherche dans la pensée de les exercer selon sa volonté et pour sa gloire.
On peut faire de sévères reproches à l’Eglise endurcie, négligente, non sanctifiée, intellectualisée, en un mot infidèle et, pour cette raison, si pauvre en dons de l’Esprit saint. Mais le pire serait que l’Eglise, à cause de cette pauvreté et sous prétexte de charité, veuille accréditer et couvrir du nom du Seigneur, les contrefaçons de l’Ennemi. Alors, elle mettrait le comble à son aberration !
Que le Seigneur, patient et miséricordieux, ait pitié d’elle ! Pour l’honneur de son nom trois fois saint, qu’Il accorde à ceux qu’il reconnaît pour les siens, de rechercher et de recevoir avec puissance les dons de l’Esprit saint ! Car, pour combattre les ténèbres, pour démasquer les contrefaçons. il suffit que la lumière paraisse, que la vérité éclate et agisse.
Elle doit être d’abord une prise de position dans la foi.
Dieu ne nous a pas laissés démunis face à un monde hostile, mystérieux, angoissant. Il s’est révélé pleinement dans la personne du Christ. Par Lui, Il nous appelle à une foi confiante, fondée sur sa toute puissance, illuminée par la clarté incomparable de son plan de salut. Il nous a dévoilé tout ce que nous devions connaître momentanément de notre avenir. Il nous assure de tout ce qui est nécessaire pour le corps, l’âme et l’esprit pendant le temps de notre vie terrestre. En cas de nécessité, Il nous offre ses interventions providentielles qui peuvent être naturelles ou surnaturelles. Il nous les offre par amour, en réponse à notre obéissance fondée sur les enseignements précis de l’Ecriture.
Dans cette attitude, une tentation nous guette. C’est de confondre les dons avec Dieu qui les accorde, de nous attacher à ces dons ou à ceux qui les ont reçus plus qu’au Seigneur Lui-même. Ce serait alors de l’idolâtrie.
Aussi, dans la foi, soit que nous ayons recours aux dons de l’Esprit, soit que nous les exercions nous-mêmes, attendons-nous au Seigneur ! Soyons fidèles aux instructions de sa Parole et aux directions que son Esprit saint pourrait nous donner personnellement ou par la bouche de nos frères. Ayons libre recours aux bienfaits de la science, l’action puissante de la prière et, selon la sagesse de l’Esprit, aux dons qu’Il aurait accordé ou accordera à la communauté des frères dont nous réclamerions l’intervention secourable. Et acceptons ce qu’il adviendra, même s’il n’avait pas accordé ce que nous Lui demandions.
Ensuite, notre attitude doit être un refus absolu de recourir sous une forme quelconque aux interventions surnaturelles d’un occultiste, qu’il soit devin, radiesthésiste, magnétiseur ou guérisseur. Comme l’écrit M. A. Hunziker déjà cité : « Dans ce domaine, il existe un veto de Dieu. Respectons-le et nous ne risquerons pas de tomber dans les pratiques occultes… ou les tromperies intéressées de ceux qui exploitent la crédulité humaine le long de la voie douloureuse de la maladie, car un proverbe dit justement : Quand on donne au diable le petit doigt, il ne tarde pas à prendre tout le bras ! »
♦ ♦ ♦
Et si nous avions déjà donné dans les pièges de l’Ennemi, si nous avions déjà eu affaire avec l’occultisme et en éprouvions spirituellement les néfastes conséquences ?
Alors il importe, plus que jamais, de revenir à la foi ! Depuis que la croix a été dressée et que le Christ y a livré le dernier combat, Satan est frustré des droits qu’il avait sur nous. S’il reste de nom « le prince de ce monde », en fait, il est détrôné. Christ a triomphé de son emprise sur les hommes, brisé à tout jamais les liens d’iniquité par lesquels il prétendait nous garder en sa servitude 52. Par son ascension à la droite du Père, Christ a été élevé dans les lieux célestes et au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peul nommer non seulement dans le siècle présent, mais aussi dans le siècle à venir… 53 Dans sa miséricorde envers nous, dans sa volonté persévérante de nous arracher à la puissance du diable et de détruire son œuvre mauvaise, dans son intention de nous délivrer de l’emprise ennemie et de faire de tout homme un sauvé pour l’éternité, Christ est prêt à intervenir dans la vie de quiconque invoquera son nom.
52 Colossiens 2.15.
53 Ephésiens 1.21.
Si nous nous sommes laissé prendre aux filets de l’Ennemi, reconnaissons dans l’humiliation que nous avons fauté, crions au Seigneur de nous venir en aide.
En donnant dans les pièges de l’Ennemi, nous agissions par ignorance, sans penser du tout à mal faire. Le Seigneur ne nous demande pas d’explications. Il nous de-mande de reconnaître notre situation telle qu’elle est et de faire appel à son intervention miséricordieuse. Confions-nous donc en sa promesse : Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner… Le sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché 54.
54 1 Jean 1.7-9.
Aucune puissance ne résiste dès l’instant où un « possédé » se réclame du sang versé pour le salut de tous les pécheurs. Cette victoire est acquise ; il ne reste plus qu’à nous en emparer par la foi et à la manifester dans nos propres vies.
Pratiquement, cela signifie que nous renonçons définitivement à toute pratique occulte. A la manière des Ephésiens 55, nous acceptons de détruire tout ce qui pourrait subsister de cette idolâtrie : littérature, livres ou formules de magie, cartes, boules de cristal, pendules, tous les supports de l’occultisme.
55 Actes 19.19.
Cet appel à la repentance, à la confession et à la séparation de tout ce qui nous avait mis en contact avec l’occultisme est absolu. Le célèbre pasteur Blumhardt, plus que tout autre, a fait en ce domaine d’instructives expériences. Il écrit : « Une des plus tristes conséquences pour les hommes qui ne « confessent » pas leur idolâtrie et ne se repentent pas, survient après la mort ; j’ai expérimenté, avec horreur, et de diverses manières dans mes luttes, que le lien par lequel l’homme s’est laissé enchaîner aux puissances infernales, ne se rompt pas à la mort. »
Il se pourrait que notre prière personnelle ne suffise point à nous apporter la libération offerte par le Christ vivant. Il importe alors de faire appel à un serviteur de Dieu préparé à livrer le combat libérateur. L’esprit de discernement qui est en lui saura l’amener à déceler l’obstacle à la guérison. Peut-être une cure d’âme plus approfondie doit-elle être entreprise. Peut-être cette cure d’âme doit-elle prendre l’aspect d’un combat dans lequel le serviteur, fortifié par le jeûne et la prière de la communauté, équipé pour ce genre de bataille, ira jusqu’à pratiquer l’exorcisme.
De toutes manières, la victoire est assurée, car il n’est pas de puissance dans le ciel et sur la terre dont le Christ ne se soit rendu maître. Christ est riche pour tous ceux qui l’invoquent avec sincérité. Il est agissant par les serviteurs qui se réclament de sa victoire. En ce domaine comme en tous les autres, tout est possible à celui qui croit.