Seigneur, tout m’atteste l’action vivifiante de ton Saint-Esprit : et sa présence en moi, et son absence de mon cœur. Quand il est là, tout me devient facile, tout me réussit, tout m’est agréable ; il me semble que tu me portes dans tes bras, que mon pied ne touche plus la terre ; ma langue se délie, mon cœur est à l’aise, ta parole m’est plus savoureuse, la prière plus douce, et le dévouement, parfois si pénible, me devient une joie, un vrai plaisir. Oui, alors je sens ton Esprit ; c’est lui qui pense, parle, agit pour moi ; sa douce influence se communique à mes frères, les réchauffe, et les met à l’unisson de mes sentiments. Oh ! combien ces moments sont-heureux ! Pourquoi ne durent-ils pas toujours ? Oui, Seigneur, alors je sens que ton Esprit est là ; je le vois, je le touche, sa présence m’atteste sa réalité. Et même, Seigneur, quand cet Esprit s’enfuit, attristé par mon péché, quand tu le retires pour me faire sentir ma faiblesse propre, alors même je reste convaincu de son existence. Je deviens si misérable, si froid, si complètement impuissant à rien dire et à rien faire de bien, malgré mes désirs et mes efforts, que je reste plus que jamais pénétré de cette vérité, que ton secours a dû m’être retiré, et que, si j’étais toujours seul, je ne serais rien, ne pourrais rien. Oui, Seigneur, l’absence comme la présence de ton Esprit me prouvent également sa réalité. Béni sois-tu de ce qu’il en est ainsi, béni sois-tu et de tes rassasiements de joie et des aiguillons de ma faim. Oui, je te trouve partout quand je veux te chercher, et dans tes dons et dans tes refus ; et dans la prospérité et dans l’épreuve, et j’expérimente cette déclaration de ton apôtre, que toutes choses concourent au bien de ceux qui t’aiment. Mais, Seigneur, ce n’est pas assez pour moi de savoir que ton Esprit est vivant et que je puis le recevoir, il faut encore que je le possède ; alors seulement je suis heureux, je me sanctifie et édifie mes frères. Mon Dieu, donne-moi donc une abondante mesure de cet Esprit, que sa présence ne soit plus l’exception, mais la règle ; qu’il ne m’abandonne plus, et qu’à mon tour, Seigneur, je ne t’abandonne pas non plus, pour courir après le péché. Oui, je le sais, ton Esprit ne s’éloigne de moi que parce que je m’éloigne de lui ; mais je sais aussi que tu peux et que tu veux me ramener à toi ; et je viens t’en supplier.