V. 1 – 5 : Oracle, parole de l’Éternel sur le pays de Hadrac. Elle s'arrête sur Damas, Car l’Éternel a l'œil sur les hommes comme sur toutes les tribus d'Israël ; Elle s'arrête aussi sur Hamath, à la frontière de Damas, sur Tyr et Sidon malgré toute leur sagesse. Tyr s'est bâti une forteresse ; Elle a amassé l'argent comme la poussière, et l'or comme la boue des rues. Voici, le Seigneur s'en emparera, Il précipitera sa puissance dans la mer, et elle sera consumée par le feu. Askalon le verra, et elle sera dans la crainte ; Gaza aussi, et un violent tremblement la saisira ; Ékron aussi, car son espoir sera confondu. Le roi disparaîtra de Gaza, et Askalon ne sera plus habitée.
Avec ce chapitre, nous entrons dans un style différent qui commence par « Oracle » ; ce terme était très utilisé par les prophètes de Dieu, mais les faux prophètes s’en sont emparé eux aussi… si bien que l’on connaît davantage ce terme en liaison avec l’occultisme et toutes sortes de pratiques touchant aux divinités de l’antiquité qu’avec les proclamations de Dieu. On pourrait remplacer ce mot par « Proclamation » comme l’indique la suite de cette première phrase : « Parole de l’Éternel sur… » ; suivent les pays et villes concernés. « Le pays de Hadrac », Syrie actuelle du côté du fleuve Oronte. « Elle s’arrête sur Damas » : le fait de s’arrêter sur cette ville, signifie que l’Éternel l’évalue et la juge en fonction de ce qu’Il voit. C’est d’ailleurs la précision qui est apportée dans la suite de la phrase. Il « a l’œil sur les hommes comme sur toutes les tribus d’Israël ». Nous avons là une confirmation que si les hommes ont depuis longtemps perdu, comme on l’entend souvent dire, dix des douze tribus, ce n’est pas le cas pour Dieu qui affirme avoir l’œil sur elles toutes, puisqu’il nous est dit dans Apocalypse 7 que 144000 hommes des douze tribus d’Israël sont marqués du sceau de Dieu, et au chapitre 14, il nous est précisé que ce sont des hommes rachetés de la terre comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau qu’ils suivront partout où Il va (cela concerne les temps de la fin, sur lequel nous aurons l’occasion de revenir dans les chapitres suivants).
Pour en revenir à notre texte, la Parole s’arrête encore sur Hamath, à la frontière de Damas, ce qui laisse supposer un jugement particulier sur cette ville. Viennent ensuite Tyr et Sidon (aujourd’hui appelées Ksour et Saïda). Dans l’antiquité, Tyr était composée de deux parties, une partie terrestre, et l’autre construite à 800 mètres en mer sur un îlot. C’était une véritable forteresse ! Nebucadnetsar l’a assiégée pendant onze ans, et n’a pu détruire que la partie terrestre, la partie maritime est restée imprenable. C’est finalement Alexandre le Grand, qui en 333 avant Jésus-Christ, utilisa les ruines de la ville terrestre pour construire une jetée jusqu’à la forteresse maritime, et l’a détruite exactement comme il est indiqué aux versets 3 et 4 de ce chapitre 9 de Zacharie, qui a été écrit deux siècles avant ces événements !
Il est possible que le châtiment atteigne de nouveau les deux villes citées (les mêmes causes produisant les mêmes effets).
V. 6 – 8 : L'étranger s'établira dans Asdod, et j'abattrai l'orgueil des Philistins. J'ôterai le sang de sa bouche, et les abominations d'entre ses dents ; lui aussi restera pour notre Dieu ; il sera comme un chef en Juda, et Ékron sera comme les Jébusiens. Je camperai autour de ma maison pour la défendre contre une armée, Contre les allants et les venants, et l'oppresseur ne passera plus près d'eux ; Car maintenant mes yeux sont fixés sur elle.
À partir du verset 6, les événements décrits concernent plus particulièrement les temps à venir. « J’abattrai l’orgueil des Philistins » peut tout aussi bien concerner notre temps que les temps anciens… l’orgueil des philistins a de nouveau atteint des sommets, particulièrement dans la bande de Gaza où règne un vrai dictateur, qui disparaîtra lui aussi. « Le sang... entre les dents » semble correspondre à la population dont il se sert comme d’un bouclier humain, mais quand il aura disparu, la population se tournera vers Dieu et « sera comme un chef en Juda ». Le verset 8, attire tout particulièrement notre attention sur Dieu qui entoure son peuple et sa Maison. Ce « maintenant » est destiné aux hommes de l’époque concernée, car pour Dieu la notion du temps est très différente, pour Lui, mille ans sont comme un jour et vice-versa. D’ailleurs, c’est à destination des hommes que toutes ces choses ont été écrites.
V. 9 – 10 : Sois transportée d'allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, sur un âne, le petit d'une ânesse. Je détruirai les chars d'Éphraïm, et les chevaux de Jérusalem ; et les arcs de guerre seront anéantis. Il annoncera la paix aux nations, et il dominera d'une mer à l'autre, depuis le fleuve jusqu'aux extrémités de la terre.
Le verset 9 désigne très nettement la première venue du Messie et son entrée triomphale à Jérusalem le jour des rameaux. Ce texte est cité dans l’Évangile de Matthieu 21.4 à 11, ainsi que dans celui de Luc 19.32 à 42. C’est l’un des textes qui nous fait découvrir que dans l’Ancien Testament, le mystère de l’Église n’était pas révélé. Les deux venues du Seigneur sont liées, c’est pourquoi le verset 10 décrit des événements qui auront lieu après le temps de l’Église, lors de l’instauration du règne de Jésus. Mais avant son règne de paix, il doit se passer un des événements dont un certain nombre est décrit dans les chapitres suivants, avec des aller-retours par rapport à notre manière de voir les choses, puisque pour nous, il y a quelques 2000 ans d’écart entre les deux événements, alors que pour l’Ancien Testament les deux sont liés. C’est la raison pour laquelle le verset 10 commence par la destruction des « chars d’Éphraïm ». Éphraïm représente généralement les dix tribus du Nord, c'est-à-dire la Samarie. La destruction concerne aussi les chevaux de Jérusalem comme nous le verrons plus loin, particulièrement au chapitre 14. Lors du règne Messianique, les armes seront détruites, Christ annoncera la paix aux nations, et son règne s’étendra sur toute la terre. Le reste du peuple juif qui sera sauvé, le sera par la reconnaissance de l’œuvre de Christ à la croix. C’est le salut dont Paul parle dans le chapitre 11 de son épître aux romains.
V. 11 – 12 : Et pour toi, à cause de ton alliance scellée par le sang, je retirerai tes captifs de la fosse où il n'y a pas d'eau. Retournez à la forteresse, captifs pleins d'espérance ! Aujourd'hui encore je le déclare, Je te rendrai le double.
La restauration aura lieu « à cause de l’alliance scellée par le sang ». Visiblement, cela fait référence à Abraham, sur le point d’offrir Isaac en sacrifice sur la Montagne de l’Éternel. Mais Dieu n’a pas permis ce sacrifice, et Il a donné à Abraham un bélier pour l’holocauste. L’acte d’Abraham, offrant son fils en sacrifice, symbolisait déjà le sacrifice de Christ sur cette même montagne. Les paroles prononcées par Abraham à ce sujet sont vraiment prophétiques : Il donna à ce lieu le nom de Jéhova-Jiré, c'est-à-dire : l’Éternel pourvoira. Effectivement, l’Éternel a pourvu en donnant un bélier ; mais sur cette même montagne, c’est son propre Fils qui sera offert comme Agneau de Dieu, pur et sans défaut, ou sans tâche, pour le salut de quiconque croit. Ces paroles prononcées par le Seigneur prennent ici toute leur puissance : « Nul ne vient au Père que par moi » Évangile de Jean 14 verset 6.
C’est en vertu de ce sang que les captifs seront retirés de la fosse et retourneront à la forteresse (Jérusalem). Le Seigneur leur promet une bénédiction double de ce qu’ils ont pu avoir aux jours les plus fastes du passé.
V. 13 – 15 : Car je bande Juda comme un arc, je m'arme d'Éphraïm comme d'un arc, et je soulèverai tes enfants, ô Sion, contre tes enfants, ô Javan ! Je te rendrai pareille à l'épée d'un vaillant homme. L’Éternel au-dessus d'eux apparaîtra, et sa flèche partira comme l'éclair ; le Seigneur, l’Éternel, sonnera de la trompette, Il s'avancera dans l'ouragan du midi. L’Éternel des armées les protégera ; Ils dévoreront, ils vaincront les pierres de la fronde ; Ils boiront, ils seront bruyants comme pris de vin ; Ils seront pleins comme une coupe, comme les coins de l'autel.
Lors des événements des derniers temps, l’Éternel se servira de tout Israël (Juda et Éphraïm) comme d’un arc pour combattre les nations dirigées par l’Antichrist.
Les médias ont beaucoup parlé de la Grèce ces derniers temps, qui jouera sûrement un rôle majeur contre Israël. Un sondage effectué en 2014, révèle que ce pays est de loin le plus antisémite d’Europe, mais c’est surtout la déclaration du verset 13 qui me fait dire cela : « Et je soulèverai tes enfants, ô Sion, contre tes enfants ô Javan ». Or Javan était l’ancienne appellation de la Grèce.
De nouveau, Dieu compare le peuple d’Israël « à l’épée d’un vaillant homme ».
« L’Éternel au-dessus d'eux apparaîtra » : il s’agit de toute évidence du retour du Seigneur en gloire. Ce retour est cité par Jean dans le premier chapitre de l'Apocalypse au verset 7 : « Voici Il vient avec les nuées et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de Lui ». Encore une fois, nous pouvons constater la liaison entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Seul Dieu peut prédire avec précision les choses qui vont se passer, parce que Lui seul a le pouvoir de déclencher les événements au moment qu’Il choisit.
La suite du verset 14 nous montre la raison de la lamentation des nations venues attaquer Israël.
« Sa flèche partira comme l’éclair » : l’expression est certainement à prendre au sens propre ; elle est répétée dans Habakuk 3, au verset 4 : « C'est comme l'éclat de la lumière ; Des rayons partent de sa main ; là réside sa force » (d’ailleurs tout ce chapitre est consacré au temps du retour de Christ).
Mais revenons à notre texte : « Le Seigneur, l’Éternel sonnera de la trompette, Il s’avancera dans l’ouragan du midi ». Plusieurs textes font mention de ce jugement, commençant par le midi (Edom, Paran…) L’Éternel des Armées protégera son peuple, « ils dévoreront, ils vaincront les pierres de la fronde… » Le texte est à prendre au sens littéral. Nous avons déjà de nos jours les exemples des Intifadas, et pendant la période où les armes modernes ne fonctionneront plus, cela arrivera à cause des dérèglements et phénomènes atmosphériques, car il est dit que les ennemis d’Israël utiliseront des chevaux dans leur lutte pour la conquête de Jérusalem.
V. 16 – 17 : L’Éternel, leur Dieu, les sauvera en ce jour-là, comme le troupeau de son peuple ; car ils sont les pierres d'un diadème, qui brilleront dans son pays. Oh ! Quelle prospérité pour eux ! Quelle beauté ! Le froment fera croître les jeunes hommes, et le moût les jeunes filles.
Le salut sera accordé au peuple d’Israël sur la même base qu’à nous : la foi dans le sacrifice du Messie à la croix. Alors quelle bénédiction ce sera pour ce peuple si longtemps dispersé … et qui sera à nouveau « le troupeau de Son peuple, les pierres d’un diadème, qui brilleront » dans tout le pays ! Effectivement, on ne peut qu’être admiratif de ce que sera cette restauration, précisée au verset 17, en particulier : « Oh ! Quelle prospérité pour eux ! Quelle beauté ! », le froment et le moût viennent confirmer cette prospérité.