Ainsi le péché de David mis dans toute sa laideur est un puissante exemple notable de la grâce, aussi bien que de la nature du péché. Et il est vrai que si l’Écriture Sainte ne nous rapportait cette histoire avec toutes ses circonstances, personne n’aurait pu croire qu’un homme si saint et si favorisé de Dieu eût pu tomber dans de si énormes péchés ; c’était lui qui avait établi et bien ordonné le service de Dieu par ses soins religieux, et par le mouvement et la conduite du Saint-Esprit ; c’était lui qui avait composé pour embellir ce service tant de si beaux et si excellents hymnes spirituels ; il avait conduit les guerres de l’Éternel avec succès et bénédiction, de sorte que Dieu lui avait rendu lui-même ce témoignage, qu’il était un homme selon le cœur de l’Éternel. Et même nous n’hésiterons pas à le comparer et à l’égaler à Moïse, à Samuel, et aux plus grands hommes de l’ancienne alliance. Pourtant, voilà cet homme si grand, si saint, qui tombe, non dans un léger péché, mais dans un abîme et dans un labyrinthe de plusieurs péchés compliqués l’un dans l’autre, et ce qu’il y a de plus dangereux, c’est qu’il s’endurcit dans son péché, il tombe dans la sécurité et dans l’impénitence, de sorte que si Nathan n’était venu le réveiller, il serait sans doute tombé dans le péché contre le Saint-Esprit.