Chrétien à plein temps à pleine part

Conclusion

Il est redoutable de conclure. Parce que justement il ne doit y avoir d’autres conclusions à ces chapitres, que celle de notre réunion avec Christ, soit à l’heure de son retour, soit, s’il lui plaît, à l’heure où il nous retirerait de ce monde.

Les trois lettres du mot « fin » sont dangereuses. Pour nous et pour vous, il s’agit que les « Actes des apôtres » prennent le relais de l’Evangile. Les « Actes des apôtres » restent un livre ouvert pour accueillir le répertoire des ministères et des sacerdoces de tous ceux qui prennent place dans la nuée des témoins. Et vous en êtes.

Nous n’avons pas cherché à vous intéresser pour le plaisir de vous cultiver ou de vous plaire. Cet ouvrage comporte une suite à paraître d’ici peu… et cette suite, c’est votre vie dès demain. Vous êtes responsable de sa parution devant Dieu et devant les hommes. Vous avez à être — comme tout disciple — chrétiens de A jusqu’à Z.

Seulement, se pose la question des lettres intermédiaires ! Entre le A et le Z, que va inscrire notre vie ? A … TTENDE … Z ? S’il s’agit d’une attente de son retour, nous n’allons pas en contester la parfaite légitimité. Encore convient-il de la définir. Ce retour, si nous l’attendons, nous l’attendons les mains tour à tour actives et jointes, et non pas les bras croisés. Et l’annonce que font les anges aux disciples le jour de l’Ascension — « Il reviendra » — loin de les inviter à une contemplation extatique, les renvoie assez rudement au-devant d’autres tâches.

D’autres tâches dont l’impératif : A … LLE … Z résume, de A jusqu’à Z, le service chrétien. Service dont il importe de dire que les disciples n’y étaient que très insuffisamment préparés. Mais Dieu y pourvoira au matin de la Pentecôte.

Il y a — pour nous aussi — une tentation subtile de perfectionnisme : elle consiste à s’accorder des sursis renouvelables « en attendant d’être mieux préparés, plus hardis… ». Le problème n’est pas d’être « à point ». Le problème c’est d’être « au point », et les réglages se font dans les courses d’essais… mais pas dans l’immobilisme.

Il faut donc passer à la pratique, accepter d’être mis dans le bain (expression nautique riche en enseignements). On peut apprendre à faire des mouvements de nage, allongé sur un tabouret, avec, à portée de la main, un bol d’eau douce ou salée selon qu’on se prépare à nager en mer ou en rivière… Mais lâchez un nageur-de-tabouret dans une piscine, il s’y noiera. Apprenez-lui à nager dans ce qui sera l’élément de son sport, il fera de réels progrès du jour où il sera mouillé. Se mouiller — familièrement : se compromettre… se compromettre familièrement. Familialement déjà — pourquoi pas ? — Bref, s’y mettre, dans la joyeuse confiance en Celui qui nous appelle, nous aussi — vous avec nous — à être ses témoins :

« Va avec la force que tu as. … Allez … vous serez mes témoins », dit le Seigneur !

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant