Nos enfants

ATTITUDE POSITIVE

Il peut être indulgent puisque la faiblesse est aussi son partage.

Hébreux 5.2

L’indulgence n’est pas la qualité première de l’homme autoritaire, d’ordinaire dur et intraitable à l’égard de son petit monde dévoué mais craintif. Une note médiocre sur le carnet trimestriel déclenche sa fureur. Une minute de retard ou un écart de langage entraîne de sévères sanctions. Et parce que toute défaillance est dénoncée, le père est constamment « sur le dos » des siens. Ils « encaissent » en silence mais sans oublier, d’autant plus exaspérés que papa ne sait voir ni signaler ce qui est digne d’éloge. Attitude négative combien décourageante !

La chaleur de l’amour obtient plus et mieux que les assauts de la tempête. Le père indulgent n’impose jamais une contrainte qui fait de l’autre un robot sans âme. Il sait stimuler en considérant d’abord ce qui est bon, mérite félicitations et reconnaissance. Par exemple :

— Ah ! Cette fois tu as mis de l’ordre dans ton bureau. Ça me fait plaisir. Bravo, continue !

— Tu as raison d’aller porter les journaux à la vieille dame du bas de la rue. Ton initiative me réjouit.

— Merci d’avoir aidé maman à la cuisine. Je sais que tu aurais préféré te rendre au terrain de « foot ». C’est bien !


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Et puis, ne soyez pas méprisant à l’endroit de l’enfant peu doué, gauche et malhabile qui n’arrive pas à exécuter impeccablement ce qui lui est demandé. Ne l’humiliez pas en vous attaquant à l’enfant lui-même. A ce sujet, notez que l’homme sans cœur, autoritaire, s’en prend à la personne du défaillant ; le père aimant, surtout à l’acte répréhensible. Le premier dira avec humeur à son garçon qui vient de casser une assiette :

— Espèce d’empoté ! Tu es bien toujours le même …

L’autre dira plutôt :

— C’est dommage et je la regrette car elle était en porcelaine. Va donc chercher un balai et tâche de faire attention la prochaine fois.

Si la famille est à table, le père excédé, s’indignera :

— Mais tu manges comme un goret. Tu fais de ces bruits… Tu n’as pas honte, petit dégoûtant !
… où prendra son garçon à part pour l’avertir affectueusement :

— Certainement, tu ne te rends pas compte du bruit que tu fais. Efforce-toi de tenir la bouche fermée en mastiquant. Très rapidement tu en prendras l’habitude. D’ailleurs, je te ferai un signe discret lorsque tu oublieras. D’accord ?

Ici, soulignons un point très important. Lorsque vous avez donné un ordre, assurez-vous que l’enfant l’a réellement enregistré et bien compris. Pour cela : 1) Ne multipliez pas les paroles et ne demandez pas trop de choses à la fois. Il pourrait oublier ou ne rien retenir du tout. – 2) L’ordre étant formulé clairement, attendez le « oui » de votre enfant. Vous devez avoir la preuve de son assentiment. – 3) Et s’il a dit un vague « ii … », soyez certain qu’il s’agit là d’un « oui » conscient. L’enfant rêveur peut souvent signifier son accord en pensant à tout autre chose.


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Le père autoritaire est généralement hautain et distant, peu enclin à se donner à l’enfant. On ne le voit guère le serrer dans ses bras ou le prendre sur ses genoux pour le cajoler. Or, les petits surtout, ont un besoin quasi physique d’être caressés, touchés : une main douce frôlant les cheveux, un baiser accompagné d’un mot tendre touchent leur sensibilité et ils apprécient énormément ces contacts affectueux. Avez-vous pris votre enfant dans vos bras aujourd’hui ? L’avez-vous embrassé avant de le mettre au lit ? A-t-il eu sa ration quotidienne de caresses ?

Au lieu de dire sèchement :

— Va dans ta chambre. Je ne veux plus te voir après ce que tu viens de faire …
… encouragez-le plutôt à renouer le contact avec vous :

— Quand tu auras reconnu que j’avais raison de te punir, tu reviendras vers moi et nous ferons la paix. Je suis prêt à oublier et à ne plus reparler de cette affaire.

Autrement dit, ne laissez pas l’enfant dans sa punition mais favorisez une prompte et totale réconciliation, veillant à établir entre vous une communion étroite.

Peut-être viendra le jour où, dans un tête-à-tête affectueux, vous pourrez dire à votre « grand » :

— Parce que je t’aimais, pendant des mois je t’ai forcé à prendre la nourriture que tu refusais en hurlant.

Pour la même raison, je t’ai accepté tel que tu étais sans exiger que tu sois tel que j’aurais souhaité que tu fus.

Bien des fois je t’ai dit : Non ! … en sachant que tu t’irriterais contre moi. Cela m’était dur mais je voulais ton bien.

J’ai refusé de t’accorder ce que d’autres pères permettaient à leurs enfants. C’était par amour, pour te garder du mal.

Toujours par amour, je t’ai obligé à restituer à ton maître les crayons que tu avais chapardés dans l’armoire de la classe.

Bien des fois, je t’ai empêché d’aller vers les filles, coupant court à toute amourette. Je ne voulais pas que tu t’engages avant l’heure et gâches ainsi ton avenir.

LES PARENTS S’INTERROGENT

  1. Etes-vous de ceux qui « ne laissent rien passer », toujours en train de gronder ou de punir ? Etes-vous réellement indulgent ? Positif ? Savez-vous relever et signaler ce qui est bon ? Qu’en pense votre conjoint ?
  2. Avez-vous l’habitude de vous en prendre à la personne de votre enfant, de le traiter d’imbécile par exemple ? Dans ce cas, avez-vous raison de parler ainsi ? Savez-vous lui donner des ordres clairs et précis ?
  3. Etes-vous un père (ou une mère) distant, qui n’a que de rares contacts avec son enfant ? Celui-ci a-t-il sa part quotidienne de caresses ? Etes-vous un père aimant ?

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