Ἰγνάτιος, ὁ καὶ Θεοφόρος, Πολυκάρπῳ ἐπισκόπῳ ἐκκλησίας Σμυρναίων, μᾶλλον ἐπισκοπημένῳ ὑπὸ θεοῦ πατρὸς καὶ κυρίου Ἰησοῦ χριστοῦ, πλεῖστα χαίρειν.
Ignace, appelé aussi Théophore, à Polycarpe, évêque de l’église de Smyrne, ou plutôt soumis lui-même à l’épiscopat (à la surveillance) de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ, mille salutations.
1.1 Ἀποδεχόμενός σου τὴν ἐν θεῷ γνώμην ἡδρασμένην ὡς ἐπὶ πέτραν ἀκίνητον, ὑπερδοξάζω, καταξιωθεὶς τοῦ προσώπου σου τοῦ ἀμώμου, οὗ ὀναίμην ἐν θεῷ.
Je rends hommage à ta piété, solidement établie comme sur un roc inébranlable. Aussi ne saurais je trop louer Dieu pour la grâce qu’il m’a faite de contempler ton saint visage : puissé-je jouir en Dieu de cette faveur !
1.2 Παρακαλῶ σὲ ἐν χάριτι ᾗ ἐνδέδυσαι, προσθεῖναι τῷ δρόμῳ σου καὶ πάντας παρακαλεῖν, ἵνα σώζωνται. ἐκδίκει σου τὸν τόπον ἐν πάσῃ ἐπιμελείᾳ σαρκικῇ τε καὶ πνευματικῇ · τῆς ἑνώσεως φρόντιζε, ἧς οὐδὲν ἄμεινον. πάντας βάσταζε, ὡς καὶ σὲ ὁ κύριος · πάντων ἀνέχου ἐν ἀγάπῃ, ὥσπερ καὶ ποιεῖς.
Je t’en prie, par la grâce dont tu es revêtu, avance avec plus d’ardeur dans ta course, et exhorte les autres à faire leur salut. Justifie ton élévation par ton exacte vigilance au temporel comme au spirituel. Prends soin de l’unité, le plus grand de tous les biens. Aide tous les autres, comme le Seigneur t’aide toi-même ; supporte tout le monde avec charité : c’est d’ailleurs ce que tu fais déjà.
1.3 προσευχαῖς σχόλαζε ἀδιαλείπτοις · αἰτοῦ σύνεσιν πλείονα ἧς ἔχεις · γρηγόρει ἀκοίμητον πνεῦμα κεκτημένος. τοῖς κατ᾿ ἄνδρα κατὰ ὁμοήθειαν θεοῦ λάλει · πάντων τὰς νόσους βάσταζε ὡς τέλειος ἀθλητής. ὅπου πλείων κόπος, πολὺ κέρδος.
Prie sans relâche : demande une sagesse toujours croissante. Veille, et que ton esprit ne sommeille jamais. Parle à chacun en particulier, à l’exemple de Dieu. Porte, en athlète accompli, les infirmités de tous. Où il y a plus de peine, il y a aussi plus de gain.
1.1 καταξιωθεὶς — Ce langage suppose qu’Ignace et Polycarpe ne s’étaient jamais vus auparavant.
1.2 προσθεῖναι τῷ δρόμῳ σου, ajouter à ta course, c’est-à-dire t’appliquer à courir avec plus de vigueur.
1.3 αἰτοῦ σύνεσιν πλείονα ἧς ἔχεις, mot à mot demande une sagesse, une pénétration plus grande que celle que tu as. — Si Ignace n’eût été qu’un simple diacre, comme le veut Éd. Bruston, eût-il tenu à l’évêque Polycarpe un tel langage ? Il fallait même, pour se permettre de parler ainsi à l’évêque de Smyrne, qu’il fut notablement plus âgé que lui.
κατὰ ὁμοήθειαν θεοῦ : conformément à la manière d’agir de Dieu. Le sens est celui-ci : adresse toi à chacun en particulier, et ne néglige personne, à l’exemple Dieu, qui prend soin de ses moindres créatures, et fait briller son soleil sur le champ du méchant comme sur celui du juste.
2.1 Καλοὺς μαθητὰς ἐὰν φιλῇς, χάρις σοὶ οὐκ ἔστιν · μᾶλλον τοὺς λοιμοτέρους ἐν πραότητι ὑπότασσε. οὐ πᾶν τραῦμα τῇ αὐτῇ ἐμπλάστρῳ θεραπεύεται. τοὺς παροξυσμοὺς ἐμβροχαῖς παῦε.
A n’aimer que les bons disciples, tu n’as aucun mérite ; ce sont plutôt les méchants qu’il te faut dompter par la douceur. On n’applique pas sur toutes les blessures le même emplâtre : calme les violents accès par de (douces) lotions.
2.2 φρόνιμος γίνου ὡς ὁ ὄφις ἐν ἅπασιν καὶ ἀκέραιος εἰς ἀεὶ ὡς ἡ περιστερά. διὰ τοῦτο σαρκικὸς εἶ καὶ πνευματικός, ἵνα τὰ φαινόμενά σου εἰς πρόσωπον κολακεύῃς · τὰ δὲ ἀόρατα αἴτει ἵνα σοὶ φανερωθῇ, ὅπως μηδενὸς λείπῃ καί παντὸς χαρίσματος περισσεύῃς.
Sois en tout prudent comme le serpent et toujours simple comme la colombe. Si tu es à la fois chair et esprit, c’est pour traiter par la douceur les choses qui tombent sous ta vue ; quant aux choses invisibles, prie pour qu’elles te soient révélées ; tu ne manqueras ainsi de rien et tu auras tous les dons spirituels en abondance.
2.3 ὁ καιρὸς ἀπαιτεῖ σὲ, ὡς κυβερνῆται ἀνέμους καὶ ὡς χειμαζόμενος λιμένα, εἰς τὸ θεοῦ ἐπιτυχεῖν. νῆφε, ὡς θεοῦ ἀθλητής · τὸ θέμα ἀφθαρσία καὶ ζωὴ αἰώνιος, περὶ ἧς καὶ σὺ πέπεισαι. κατὰ πάντα σου ἀντίψυχον ἐγὼ καὶ τὰ δεσμά μου, ἃ ἠγάπησας.
Comme le pilote appelle les vents, et comme le navigateur battu par la tempête soupire après le port, ainsi la saison t’invite à aller à Dieu. Pratique la sobriété, en athlète de Dieu : le prix proposé, c’est l’incorruptibilité et la vie éternelle, à laquelle, toi aussi, tu crois fermement. J’offre pour toi ma vie et ces fers pour lesquels tu as montré tant de charité.
2.1 λοιμοτέρους, ceux qui sont plus pestilents. — λοιμός est souvent employé ainsi adjectivement par les Septante.
2.2 διὰ τοῦτο σαρκικὸς εἶ καὶ πνευματικός — Voici le sens : Tu es composé de corps et d’esprit ; de corps pour pouvoir entrer en relation avec le monde sensible et le conduire à Dieu par la douceur ; d’esprit, pour être capable de recevoir de Dieu la connaissance du monde invisible.
2.3 εἰς τὸ θεοῦ ἐπιτυχεῖν — Il y a ici, sous-entendu, la comparaison de l’église avec un navire, que Polycarpe est appelé à conduire au port, c’est-à-dire à Dieu. C’est le plus ancien exemple connu de cette comparaison.
3.1 Οἱ δοκοῦντες ἀξιόπιστοι εἶναι καὶ ἑτεροδιδασκαλοῦντες μή σὲ καταπλησσέτωσαν. στῆθι ἑδραῖος ὡς ἄκμων τυπτόμενος. μεγάλου ἐστιν ἀθλητοῦ τὸ δέρεσθαι καὶ νικᾶν. μάλιστα δὲ ἕνεκεν θεοῦ πάντα ὑπομένειν ἡμᾶς δεῖ, ἵνα καὶ αὐτὸς ἡμᾶς ὑπομείνῃ.
Ne te laisse pas déconcerter par ces gens qui, sous des dehors faits pour inspirer confiance, enseignent l’erreur, tiens ferme comme l’enclume sous le marteau. Un grand athlète triomphe malgré les coups qui le déchirent. A plus forte raison devons-nous tout endurer pour Dieu, afin que lui-même nous supporte.
3.2 πλέον σπουδαῖος γίνου οὗ εἶ. τοὺς καιροὺς καταμάνθανε. τὸν ὑπὲρ καιρὸν προσδόκα, τὸν ἄχρονον, τὸν ἀόρατον, τὸν δι᾿ ἡμᾶς ὁρατόν, τὸν ἀψηλάφητον, τὸν ἀπαθῆ, τὸν δι᾿ ἡμᾶς παθητόν, τὸν κατὰ πάντα τρόπον δι᾿ ἡμᾶς ὑπομείναντα.
Redouble de zèle. Discerne les temps. Attends celui qui est au-dessus de toutes les vicissitudes et en dehors du temps, l’invisible qui s’est rendu visible à cause de nous, l’impalpable et l’impassible qui, pour nous, est devenu passible et a enduré toutes sortes de souffrances.
3.2 πλέον σπουδαῖος γίνου οὗ εἶ, mot à mot sois plus zélé que tu ne l’es. — Nouvel exemple de l’extrême liberté de langage d’Ignace avec Polycarpe. Remarquons pourtant que ces expressions n’ont pas, en grec, la brutalité que leur donne, en français, une traduction littérale ; voilà pourquoi nous les avons légèrement adoucies.
ὑπὲρ καιρὸν — Ne pas confondre καιρός, occasion, opportunité, avec χρόνος, le temps : ὑπὲρ καιρὸν n’est pas ici synonyme d’ἄχρονον qui suit : il ne signifie pas que Dieu est au-dessus du temps, mais qu’il n’a pas comme nous, besoin d’attendre les occasions favorables, qu’il est au-dessus des circonstances changeantes (Lightfoot).
4.1 Χῆραι μὴ ἀμελείσθωσαν · μετὰ τὸν κύριον σὺ αὐτῶν φροντιστὴς ἔσο. ἐταπεινοφρονεῖτε ἄνευ γνώμης σου γινέσθω μηδὲ σὺ ἄνευ θεοῦ τι πρᾶσσε, ὅπερ οὐδὲ πράσσεις · εὐστάθει.
Ne laisse pas les veuves dans l’abandon : après le Seigneur, c’est à toi d’être leur providence. Veille à ce que rien ne se fasse sans ton autorisation, et toi-même ne fais rien sans Dieu : c’est d’ailleurs ta ligne de conduite. Sois ferme.
4.2 πυκνότερον συναγωγαὶ γινέσθωσαν · ἐξ ὀνόματος πάντας ζήτει.
Rends les assemblées plus fréquentes ; convoque tous les fidèles individuellement et nommément.
4.3 δούλους καὶ δούλας μὴ ὑπερηφάνει · ἀλλὰ μηδὲ αὐτοὶ φυσιούσθωσαν, ἀλλ᾿ εἰς δόξαν θεοῦ πλέον δουλευέτωσαν, ἵνα κρείττονος ἐλευθερίας ἀπό θεοῦ τύχωσιν. μὴ ἐράτωσαν ἀπὸ τοῦ κοινοῦ ἐλευθεροῦσθαι, ἵνα μὴ δοῦλοι εὑρεθῶσιν ἐπιθυμίας.
Ne traite pas avec dédain les esclaves, hommes ou femmes ; mais qu’eux aussi prennent garde de s’enorgueillir ; au contraire, qu’ils s’appliquent à leur service avec encore plus de zèle, pour la gloire de Dieu, afin d’obtenir de lui la vraie liberté. Qu’ils ne soient pas trop impatients d’être affranchis aux frais de la communauté : ce serait se montrer esclaves de leurs propres désirs.
5.1 Τὰς κακοτεχνίας φεῦγε, μᾶλλον δὲ περὶ τούτων ὁμιλίαν ποιοῦ. ταῖς ἀδελφαῖς μου προσλάλει, ἀγαπᾶν τὸν κύριον καὶ τοῖς συμβίοις ἀρκεῖσθαι σαρκὶ καὶ πνεύματι. ὁμοίως καὶ τοῖς ἀδελφοῖς μου παράγγελλε ἐν ὀνόματι Ἰησοῦ χριστοῦ, ἀγαπᾶν τὰς συμβίους ὡς ὁ κύριος τὴν ἐκκλησίαν.
Fuis les métiers déshonnêtes, ou plutôt prêche contre eux. Dis à mes sœurs d’aimer le Seigneur et de rester fidèles à leurs époux de corps et d’esprit. Recommande également à mes frères, au nom de Jésus-Christ, d’aimer leurs épouses comme le Seigneur aime l’église.
5.2 εἴ τις δύναται ἐν ἁγνείᾳ μένειν εἰς τιμὴν τῆς σαρκὸς τοῦ κυρίου, ἐν ἀκαυχησίᾳ μενέτω. ἐὰν καυχήσηται, ἀπώλετο, καὶ ἐὰν γνωσθῇ πλέον τοῦ ἐπισκόπου, ἔφθαρται. πρέπει δὲ τοῖς γαμοῦσι καὶ ταῖς γαμουμέναις μετὰ γνώμης τοῦ ἐπισκόπου τὴν ἕνωσιν ποιεῖσθαι, ἵνα ὁ γάμος ᾖ κατὰ κύριον καὶ μὴ κατ᾿ ἐπιθυμίαν. πάντα εἰς τιμὴν θεοῦ γινέσθω.
Si un fidèle, pour honorer la chair du Seigneur, peut garder la continence, qu’il la garde, mais sans orgueil ; s’il en conçoit de la vanité, il est perdu ; et s’il se croit plus que son évêque, c’en est fait de lui. Il serait bon aussi que ceux qui se marient, tant hommes que femmes, ne contractassent leur union qu’avec l’approbation de l’évêque : car c’est la pensée de Dieu qui doit présider aux mariages, et non la passion. Tout pour la gloire de Dieu !
5.1 κακοτεχνίας — Ce mot est susceptible de deux interprétations principales : 1° fuis les méchants artifices (des hérétiques) ; c’est en ce sens que ce mot a déjà été employé Philad.6.2 ; 2° évite les métiers déshonnêtes, qui ne conviennent pas à un chrétien. Comme c’était le grand danger moral que couraient les esclaves, surtout en devenant affranchis, et qu’il vient précisément d’être question d’eux, la seconde interprétation parait préférable.
6.1 Τῷ ἐπισκόπῳ προσέχετε, ἵνα καὶ ὁ θεὸς ὑμῖν. ἀντίψυχον ἐγὼ τῶν ὑποτασσομένων τῷ ἐπισκόπῳ, πρεσβυτέροις, διακόνοις · καὶ μετ᾿ αὐτῶν μοι τὸ μέρος γένοιτο σχεῖν ἐν θεῷ. συγκοπιᾶτε, ἀλλήλοις, συναθλεῖτε, συντρέχετε, συμπάσχετε, συγκοιμᾶσθε, συνεγείρεσθε ὡς θεοῦ οἰκονόμοι καὶ πάρεδροι καὶ ὑπηρέται.
Écoutez votre évêque, pour que Dieu lui-même vous écoute. J’offre ma vie pour ceux qui sont soumis à l’évêque, aux presbytres, aux diacres : puissé-je avoir part avec eux à la possession de Dieu ! Que (tout soit) commun entre vous : travaux, combats, courses, épreuves, sommeil, réveil, comme (il convient à) des intendants, à des assesseurs, à des serviteurs de Dieu.
6.2 ἀρέσκετε ᾧ στρατεύεσθε, ἀφ᾿ οὗ καὶ τὰ ὀψώνια κομίζεσθε · μή τις ὑμῶν δεσέρτωρ εὑρεθῇ. τὸ βάπτισμα ὑμῶν μενέτω ὡς ὅπλα, ἡ πίστις ὡς περικεφαλαία, ἡ ἀγάπη ὡς δόρυ, ἡ ὑπομονὴ ὡς πανοπλία. τὰ δεπόσιτα ὑμῶν τὰ ἔργα ὑμῶν, ἵνα τὰ ἄκκεπτα ὑμῶν ἄξια κομίσησθε. μακροθυμήσατε οὖν μετ᾿ ἀλλήλων ἐν πραότητι, ὡς ὁ θεὸς μεθ᾿ ὑμῶν. ὀναίμην ὑμῶν διὰ παντός.
Efforcez-vous de plaire à votre capitaine : c’est de lui que vous recevez votre solde ; qu’il ne se trouve pas un seul déserteur parmi vous, gardez votre baptême : c’est votre bouclier ; la foi est votre casque, la charité votre lance, la patience votre armure complète ; faites de vos œuvres vos dépôts, afin d’avoir à toucher (un jour) des remboursements considérables. Soyez les uns pour les autres indulgents et doux, comme Dieu l’est pour vous. Puissé-je jouir de vous toujours !
6.1 προσέχετε — Jusqu’ici Ignace s’est adressé à Polycarpe personnellement ; maintenant c’est à la communauté entière de Smyrne qu’il parle. — Cette lettre était destinée, selon l’usage l’usage du temps, à être lue devant tous les fidèles de Smyrne assemblés.
συγκοπιᾶτε — Tout ce passage est une métaphore tirée de la profession athlétique. Les chrétiens sont comparés à des athlètes qui vivent réunis dans une même école, et qui font tous leurs exercices en commun, jusqu’au coucher et à lever. κοπιᾶν est le terme propre pour désigner les exercices d’entraînement des athlètes.
6.2 δεσέρτωρ, δεπόσιτα, ἄκκεπτα, mots latins qui, en leur qualité de termes techniques de la langue militaire, avaient plus ou moins passé dans l’usage courant des Grecs. — Se rappeler d’ailleurs que, depuis sa condamanation, Ignace vivait nuit et jour avec des soldats romains.
δεπόσιτα : les dépôts d’argent opérés par le soldat. — Quand on accordait aux soldats une gratification, on ne leur en payait comptant que la moitié ; l’autre moitié était versé dans une sorte de caisse d’épargne attachée à la cohorte (deponi apud signa) ; cette caisse recevait d’ailleurs aussi les dépôts volontaires. Les accepta (ἄκκεπτα) sont ces mêmes sommes portées au compte du soldat et touchées par lui à l’expiration de son service.
7.1 Ἐπειδὴ ἡ ἐκκλησία ἡ ἐν Ἀντιοχείᾳ τῆς Συρίας εἰρηνεύει, ὡς ἐδηλώθη μοι, διὰ τὴν προσευχὴν ὑμῶν, κἀγὼ εὐθυμότερος ἐγενόμην ἐν ἀμεριμνίᾳ θεοῦ, ἐάνπερ διὰ τοῦ παθεῖν θεοῦ ἐπιτύχω, εἰς τὸ εὑρεθῆναί με ἐν τῇ ἀναστάσει ὑμῶν μαθητήν.
J’ai appris que l’église d’Antioche en Syrie, grâce à vos prières, a recouvré la paix : cette nouvelle a relevé mon courage, et (maintenant que) Dieu m’a rendu la tranquillité, (je n’ai plus qu’un souci), celui d’arriver à lui par le martyre, et d’être compté parmi vos disciples au jour de la résurrection.
7.2 πρέπει, Πολύκαρπε θεομακαριστότατε, συμβούλιον ἀγαγεῖν θεοπρεπέστατον καὶ χειροτονῆσαί τινα, ὃν ἀγαπητὸν λίαν ἔχετε καὶ ἄοκνον, ὃς δυνήσεται θεοδρόμος καλεῖσθαι · τοῦτον καταξιῶσαι, ἵνα πορευθεὶς εἰς Συρίαν δοξάσῃ ὑμῶν τὴν ἄοκνον ἀγάπην εἰς δόξαν θεοῦ ·
O Polycarpe, comblé de toutes les bénédictions du ciel, tu ferais bien de convoquer une sainte assemblée, pour élire un homme aimé de tous et plein de zèle, qu’on pourra appeler le courrier de Dieu et qui serait charge d’aller porter en Syrie, pour l’honneur de Dieu, le glorieux témoignage de votre ardente charité.
7.3 Χριστιανὸς ἑαυτοῦ ἐξουσίαν οὐκ ἔχει, ἀλλὰ θεῷ σχολάζει. τοῦτο τὸ ἔργον θεοῦ ἐστιν καὶ ὑμῶν, ὅταν αὐτὸ ἀπαρτίσητε. πιστεύω γὰρ τῇ χάριτι, ὅτι ἕτοιμοί ἐστε εἰς εὐποιΐαν θεῷ ἀνήκουσαν. εἰδὼς ὑμῶν τὸ σύντονον τῆς ἀληθείας, δι᾿ ὀλίγων ὑμᾶς γραμμάτων παρεκάλεσα.
Un chrétien ne s’appartient pas, son temps est à Dieu. C’est l’œuvre de Dieu ; ce sera aussi la vôtre, quand vous l’aurez accomplie. J’ai cette confiance en la grâce, que vous êtes prêts à faire une bonne action qui regarde Dieu. Connaissant votre zèle ardent pour la vérité je ne vous ai écrit que cette courte exhortation.
8.1 Ἐπεὶ πάσαις ταῖς ἐκκλησίαις οὐκ ἠδυνήθην γράψαι διὰ τὸ ἐξαίφνης πλεῖν με ἀπὸ Τρωάδος εἰς Νεάπολιν, ὡς τὸ θέλημα προστάσσει, γράψεις ταῖς ἔμπροσθεν ἐκκλησίαις, ὡς θεοῦ γνώμην κεκτημένος, εἰς τὸ καὶ αὐτοὺς τὸ αὐτὸ ποιῆσαι, οἱ μὲν δυνάμενοι πεζοὺς πέμψαι, οἱ δὲ ἐπιστολὰς διὰ τῶν ὑπὸ σου πεμπομένων, ἵνα δοξασθῆτε αἰωνίῳ ἔργῳ, ὡς ἄξιος ὤν.
Je ne puis écrire à toutes les églises, car on nous fait embarquer précipitamment à Troas pour Néapolis : ainsi l’ordonne la volonté (divine). Tu écriras donc, de la part de Dieu, aux églises qui sont entre Smyrne et Antioche pour qu’elles fassent la même chose : les unes pourront envoyer des messagers, les autres des lettres, qui seraient portées par tes propres courriers. Cette œuvre impérissable vous vaudra une gloire dont tu es d’ailleurs bien digne.
8.2 Ἀσπάζομαι πάντας ἐξ ὀνόματος καὶ τὴν τοῦ Ἐπιτρόπου σὺν ὅλῳ τῷ οἴκῳ αὐτῆς καὶ τῶν τέκνων. ἀσπάζομαι Ἄτταλον τὸν ἀγαπητόν μου. ἀσπάζομαι τὸν μέλλοντα καταξιοῦσθαι τοῦ εἰς Συρίαν πορεύεσθαι· ἔσται ἡ χάρις μετ᾿ αὐτοῦ διὰ παντὸς καὶ τοῦ πέμποντος αὐτὸν Πολυκάρπου.
Je salue individuellement chacun (des chrétiens de Smyrne), et en particulier la veuve d’Épitrope avec toute sa maison et celle de ses enfants. Je salue mon cher Attale. Je salue celui qui aura l’honneur d’être envoyé en Syrie. La grâce l’accompagnera partout, lui et Polycarpe qui l’envoie.
8.3 ἐρρῶσθαι ὑμᾶς διὰ παντὸς ἐν θεῷ ἡμῶν Ἰησοῦ Χριστῷ εὔχομαι, ἐν ᾧ διαμείνητε ἐν ἑνότητι θεοῦ καὶ ἐπισκοπῇ. ἀσπάζομαι Ἄλκην, τὸ ποθητόν μοι ὄνομα. ἔρρωσθε ἐν κυρίῳ.
Je prie Jésus-Christ, notre Dieu, de vous donner en tout force et courage, et de vous garder toujours dans l’unité et sous la surveillance de Dieu. Je salue Alcé, dont le nom m’est si cher. Adieu dans le Seigneur.
8.1 ταῖς ἔμπροσθεν ἐκκλησίαις, litt. les églises situées en avant. Presque tous les commentateurs entendent par là les églises qu’aura devant lui le délégué en se rendant de Smyrne à Antioche, par conséquent les églises situées entre Smyrne et Antioche.
δοξασθῆτε αἰωνίῳ ἔργῳ, ὡς ἄξιος ὤν : vous vaudra une gloire dont tu es bien digne. — Ignace passe ici sans transition du pluriel au singulier ; vous désigne les Smyrniotes, et tu Polycarpe.
8.2 τὴν τοῦ Ἐπιτρόπου doit se traduire par la veuve plutôt que par l’épouse d’Épitrope.