« Car je suis descendu du ciel pour faire non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » Jean 6.38 ; 5.30.
La volonté de Dieu nous manifeste la plus haute expression de sa perfection divine, aussi bien que la suprême énergie de sa Toute-Puissance. C'est à la volonté de Dieu que la création doit son existence et sa beauté, et dans toute la nature s'accomplit chaque jour encore la volonté de Dieu. Dans le ciel, les anges prennent plaisir à faire la volonté de Dieu ; sur la terre, l'homme fut créé libre pour qu'il pût de son libre choix faire aussi la volonté de Dieu. Mais, hélas ! trompé par le diable, l'homme commit le grand péché de faire sa propre volonté plutôt que celle de Dieu, oui, sa propre volonté plutôt que la volonté de Dieu !Voilà l'origine et la culpabilité du péché.
Jésus-Christ s'est fait homme pour nous ramener au bonheur de faire la volonté de Dieu.
Le grand but de la rédemption est de nous affranchir, nous et notre volonté, de la puissance du péché, pour nous ramener à vivre selon la volonté de Dieu. Jésus lui-même, pendant sa vie terrestre, nous a montré ce que c'est que de vivre uniquement pour faire la volonté de Dieu ; puis, par sa mort et sa résurrection, il nous a acquis la force de vivre selon Dieu et de faire sa volonté comme il l'avait faite lui-même. « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté ! » (Héb. 10.7 ; Ps. 40.9). Ces paroles prophétiques que le Saint-Esprit mit dans la bouche d'un serviteur de Dieu longtemps avant la naissance de Christ, donnent la clef de sa vie sur la terre. A Nazareth, dans l'atelier du charpentier, au Jourdain avec Jean-Baptiste, dans le désert avec Satan, en public au milieu des multitudes, dans sa vie, dans sa mort, c'est toujours ce qui l'a inspiré, guidé et satisfait. C'est en lui et par lui que devait s'accomplir la divine volonté du Père.
Ne pensons pas qu'il ne lui en coûtât rien. Souvent il répétait « Non pas ma volonté, mais la volonté du Père », pour nous faire comprendre qu'il y avait réellement là un renoncement à sa propre volonté. C'est à Gethsémané que le sacrifice de sa propre volonté atteint son plus haut degré, mais ce dernier acte de soumission n'est que le résumé de ce qui avait rendu toute sa vie agréable au Père.
Ce qui constitue le péché pour l'homme, ce n'est pas d'avoir comme créature une volonté différente de celle du Créateur, mais c'est de tenir à sa propre volonté quand il la voit contraire à celle du Créateur. Comme homme, Jésus avait une volonté humaine ; il avait, bien que sans péché, les désirs naturels à la nature humaine. Comme homme, il ne savait pas toujours d'avance quelle était la volonté de Dieu. Il devait attendre que Dieu la lui enseignât. Mais, dès qu'elle lui était connue, il était toujours prêt à abandonner sa propre volonté pour faire celle du Père. C'est là ce qui faisait la valeur du sacrifice. Une fois pour toutes, il avait renoncé à lui-même, pour n'avoir plus en vue que la volonté de Dieu, toujours prêt, même à Gethsémané et au Calvaire, à faire uniquement cette volonté-là.
C'est cette même vie d'obéissance de notre Seigneur Jésus dans sa chair que le Saint-Esprit nous communique. Par sa mort, notre Seigneur a expié notre volonté propre et notre désobéissance. Par elle, il a effacé devant Dieu le péché de notre volonté propre et il en a brisé la force en nous. A sa résurrection, il est sorti d'entre les morts avec une vie qui avait dompté et détruit toute volonté propre. Aussi le croyant qui sait quelle puissance lui est acquise par la mort et la résurrection de Jésus, peut à son tour s'abandonner entièrement à la volonté de Dieu. Il sait que l'appel à suivre Christ lui impose le devoir de se servir des mots mêmes de son Maître pour formuler, lui aussi, ce vœu solennel : « Je ne cherche point ma volonté, mais la volonté du Père ».
Pour en venir là, il faut commencer par se placer au point de vue de notre Seigneur, par considérer la volonté de Dieu comme embrassant toutes choses, et comme la seule chose que nous ayons à faire sur la terre. Voyez le soleil et la lune, les arbres et les fleurs ; voyez de quel éclat brille chacun d'eux précisément parce qu'ils font tous la volonté de Dieu. Ils la font, eux, sans le savoir, tandis que vous, vous pouvez la faire avec plus de gloire encore, puisque ce sera en le sachant, et le voulant. Que votre cœur se pénètre de la gloire que confère la volonté de Dieu à ses enfants, à vous même ; n'hésitez pas à dire que votre seul but est de servir aussi à l'accomplissement de cette volonté. Donnez-vous, consacrez-vous au Père, faites-le souvent et d'une manière précise. Comme Jésus, tenez pour un point réglé que vous avez à faire la volonté de Dieu ici-bas. Dans vos réflexions et vos méditations, répétez-vous souvent d'un cœur joyeux et confiant : Dieu soit loué ! Moi aussi je puis vivre uniquement pour faire la volonté de Dieu !
Qu'aucune crainte ne vous retienne ! Ne pensez pas que la volonté de Dieu soit si difficile à accomplir. Elle ne paraît difficile que tant qu'on la regarde de loin et sans vouloir s'y soumettre. Voyez encore de quel éclat elle revêt la nature. Demandez-vous s'il serait bien de vous défier de Dieu sachant qu'il vous aime et vous bénit comme son enfant. La volonté de Dieu est la volonté de son amour; comment craindriez-vous de vous livrer à elle ?
« Je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » Voilà ce qu'avait pu dire, avant la naissance de Christ, un croyant de l'Ancien Testament, le disant par le Saint-Esprit, soit de lui-même, soit de Christ. Plus tard, Christ a relevé cette parole, lui donnant nouvelle vie et nouvelle puissance ; et maintenant il attend de ses rachetés que de tout leur cœur ils cherchent, eux aussi, à faire la volonté de Dieu. Faisons-le donc ; et, pour cela, ne nous en tenons pas à essayer seulement si, dans telle ou telle circonstance, nous réussirons à faire la volonté de Dieu, espérant partir de là pour obtenir ensuite une consécration plus entière et pouvoir dire enfin : « Je viens, ô Dieu ! pour faire ta volonté ». Non, ce n'est pas là le bon moyen. Reconnaissons d'abord que la volonté de Dieu s'étend à tout, qu'elle embrasse et comprend toutes choses, puis reconnaissons aussi les droits qu'elle a sur nous, ainsi que le bonheur et la gloire qu'elle nous promet. Abandonnons-nous à elle comme à Dieu lui-même, faisant d'elle un des principaux articles de notre credo : Je suis dans ce monde, comme Christ, uniquement pour faire la volonté du Père. Cette reddition de notre propre volonté nous apprendra à accepter avec joie tout commandement de Dieu, tout ce qu'il mettra sur notre chemin, comme venant directement de la volonté à laquelle nous nous sommes déjà soumis. Par là, nous pourrons compter et sur la direction et sur la force de Dieu, car l'homme qui vit uniquement pour faire la volonté de Dieu peut être certain que Dieu se charge de lui. Par là, nous reconnaîtrons mieux notre entière incapacité, nous discernerons toujours mieux aussi notre union et notre conformité avec le Fils bien-aimé du Père, et nous recueillerons les grâces qu'il nous a préparées. Rien ne nous rapprochera mieux de Dieu, rien ne nous unira mieux à Christ.
Enfant de Dieu ! l'obéissance doit caractériser notre conformité avec Christ, l'obéissance implicite à la volonté de Dieu tout entière. Qu'elle soit donc le signe distinctif de ta vie. Commence par vouloir de tout ton cœur garder chacun des commandements de la sainte Parole de Dieu. Puis, accède à tout ce que ta conscience te dira être bon et bien, même lorsque la Parole ne te le commande pas directement. Par là, tu monteras plus haut encore, car c'est l'obéissance aux commandements, et à la voix de la conscience aussitôt qu'elle parle, qui te préparera à écouter les enseignements de l'Esprit, et celui-ci te fera mieux pénétrer le sens de la Parole, te donnera une vue plus claire de la volonté de Dieu à ton égard. C'est à ceux qui lui obéissent que Dieu envoie le Saint-Esprit, et par lui la volonté de Dieu leur devient « une lumière resplendissante qui augmente d'éclat sur leur sentier ». (Prov. 4.18). « Si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté ? il l'exauce ». (Jean 9.81). Sainte volonté de Dieu ! Bienheureuse obéissance à la volonté de Dieu ! Oh ! que ne savons-nous voir là notre plus précieux trésor !
O mon Dieu, je te rends grâce du don merveilleux que tu nous as fait de ton Fils. Il s'est fait homme pour nous enseigner comment l'homme peut faire ta volonté. Je te rends grâce de ce que tu m'appelles à être comme lui en ceci aussi, pour jouir avec lui des bénédictions d'une vie parfaitement d'accord avec la volonté sainte. Je te rends grâce de la force que tu m'as donnée en Christ pour accepter et pour faire toute ta volonté. Je te rends grâce de ce qu'ainsi je puis ressembler par mon obéissance à ton Fils bien-aimé.
Et maintenant je viens à toi, ô mon Père, pour répondre à l'appel que tu m'adresses et je le fais avec une confiance d'enfant, joyeuse et pleine d'amour. Seigneur, je voudrais vivre entièrement, uniquement pour faire ta volonté. Je voudrais garder ta Parole et compter sur tort Esprit. Je voudrais, comme ton Fils, vivre en communion avec toi par la prière, dans la ferme confiance que, de jour en jour, tu me feras connaître plus clairement ta volonté.
O mon Père, veuille exaucer ce désir; grave-le à jamais dans mon cœur et mon esprit. Fais-moi la grâce de pouvoir dire continuellement et avec joie : Non pas ma volonté, mais la volonté de mon Père. Je ne suis ici-bas que pour faire la volonté de mon Dieu. Amen.