ABDUL HAMID II (1842-1918) : Devint sultan en 1876. Son règne n'est qu'une suite d'échecs menant à la déposition de 1909. En 1877, défaite infligée par les russes ; en 1878, il perd Chypre, puis successivement Tunis (1881), l'Égypte (1882), et la Crète (1897). S'étant en fait isolé dans une tour d'ivoire, il laissait ses ministres et leurs entourages à leurs scandales de corruption. Herzl lui avait fait une profonde impression, mais ce dernier ne put jamais réunir les 50 millions de livres-or qui eussent sans doute ouvert la voie à un État d'Israël prématuré.
ALLENBY, LORD : Militaire anglais auquel revint l'insigne honneur de libérer Jérusalem “du joug des Païens”, le 9 décembre 1917, lorsque la capitale biblique tomba sans un coup de feu (pour la première fois dans sa tragique histoire !). Le général Allenby, au début du siège, avait télégraphié à son roi, ne voulant pas bombarder Jérusalem de sa propre autorité ; le souverain à Londres respecta ces scrupules – et le général eut alors l'idée d'envoyer son escadrille en rase-mottes au-dessus de la Cité sainte, ce qui provoqua la fuite des troupes turques.
(Trente ans plus tard, un autre général anglais, Glubb, dit pacha, installera ses batteries à proximité immédiate des Lieux-saints afin de bombarder la Jérusalem juive durant des semaines – sans que cela ne provoque les protestations des évêques et dignitaires chrétiens, sur place).
Après la campagne de Palestine, Allenby fut nommé Vicomte de Megguido, en souvenir de sa victoire remportée dans la fameuse vallée de l'Harmagueddon.
Il devint ensuite Haut-Commissaire en Égypte, où il régna de main de fer.
BALFOUR, LORD (1848-1930) : Homme d'État écossais. Fit ses premières armes en tant que Secrétaire pour l'Irlande en 1887. Premier Ministre de 1902 à 1904. Premier Lord de l'Amirauté au début des hostilités, puis aux Foreign Office dans le Cabinet de Lloyd George. Signe en tant que tel la fameuse Déclaration qui porte son nom dans l'Histoire, faisant de lui un second Cyrus. Prit part a la Conférence de Versailles puis représenta son pays à la SDN. Fit un voyage triomphal en Palestine en 1925, mais dut quitter la Syrie sous les menaces arabes.
BEACONSFIELD, LORD (1804-1881) : De son nom Benjamin Disraëli ; homme de lettres aussi bien qu'homme d'État, il consacra la grandeur suprême de la Grande-Bretagne en offrant le titre d'Impératrice des Indes à Victoria, en obtenant la possession de Chypre et en jouant le rôle prépondérant au Congrès de Berlin.
Converti très tôt au protestantisme, il resta toujours fier de son héritage hébraïque, et fut un des précurseurs du Sionisme politique.
BEN-YEHOUDA, ELIEZER (1858-1922) : Père incontestable de l'hébreu moderne. Il arriva en Palestine en 1882 et fit devant les siens le serment de ne leur adresser désormais la parole qu'en hébreu.
Auteur du Thesaurus hébraïque, il eut sans cesse à lutter contre les éléments les plus conservateurs de la Synagogue qui considéraient sa démarche comme un sacrilège.
BENTWICH, HERBERT (1856-1932) : Juriste anglais. Il organisa en 1897 un pèlerinage en Palestine et conseilla plus tard Weizmann dans les travaux de préparation à la Déclaration Balfour.
Avec son épouse Suzanne née Solomon, il éleva une remarquable famille, dont la plupart des membres s'établirent en Palestine. William Hechler était un des familiers londoniens de ce “clan” authentiquement sioniste.
BOYD-CARPENTER (1841-1918) : Ecclésiastique anglican qui devint en 1884 évêque de Ripon, puis Chanoine de Westminster. Auteur de nombreux ouvrages théologiques, il avait, par l'intermédiaire de Hechler, apporté son cordial soutien à Herzl.
BUBER, MARTIN (1874-1965) : Humaniste et théologien israélien, né en Galicie. Spécialiste du mouvement mystique appelé Chassidisme. Davantage admiré à l'étranger que dans sa patrie, il est également l'auteur d'une traduction en allemand poétique de la bible hébraïque. Il avait été vivement impressionné par ses différentes rencontres avec William Hechler, qu'il se plait à appeler “un grand visionnaire”.
BÜLOW, BERNHARD VON (1849-1929) : Homme d'État allemand, diplomate rusé, qui devint en 1894 ministre des Affaires Étrangères de Guillaume II. Puis Chancelier d'Empire en 1900. Ennemi subtil du Sionisme.
CHAMBERLAIN, JOSEPH (1836-1914) : Homme d'État anglais, leader du parti libéral et Ministre des Colonies à partir de 1895. Issu d'une famille de protestants dissidents de l'anglicanisme, il était bien fait pour comprendre la vision herzlienne.
CROMER, LORD (1841-1917) : De son nom Evelyn Baring. Administrateur colonial aux Indes, puis chargé d'enquêter sur la dette publique égyptienne, il entraîna la chute en 1879 de Khédive pacha. Après un nouveau séjour de trois ans aux Indes, il retrouva l'Égypte avec le titre anodin de consul général, mais en fut véritablement le maître jusqu'à sa démission en 1907. Hostile à la mission sioniste du projet d'El-Arish, il tenait Théodore Herzl pour un “exalté fantasque” (wild enthousiast).
DREYFUS, ALFRED (1859-1935) : Officier d'État-major accusé de trahison au bénéfice de l'Allemagne en 1894. Condamné à la réclusion à vie sur l'Île du Diable. La sentence fut réduite à dix ans par la Cour de cassation en 99 puis le condamné fut amnistié par le Président de la République. En 1906, la même Cour l'innocenta et il fut promu commandant, reçut la légion d'honneur et termina la guerre mondiale comme lieutenant-colonel.
Tout à fait dépassé par son propre drame, ce juif français ne marque pas moins le point de conversion sioniste d'un journaliste parlementaire couvrant alors le procès, et nommé Herzl.
DRUMONT, EDUARD (1844-1917) : Homme de lettres et député français (pour Alger). Théoricien forcené de l'antisémitisme. Sa “France Juive” connut des centaines d'édition, et sa “Libre Parole” en fit un des précurseurs de l'antisémitisme nazi.
Drumont admirait malgré lui la personne et le plan de Herzl (ne devait-on pas lire plus tard, en 1956 l'éloge de l'armée israélienne dans “Rivarol”) ce qui fit dire amèrement au Prince du Sionisme : “ainsi les juifs riches qui sont abonnés à la Libre Parole, seront amenés à me connaître.”
DRYANDER ERNST VON (1843-1922) : Pasteur luthérien prussien. Aumônier de Cour auprès Guillaume II, dans la meilleure tradition du Grand-siècle, et qui était souvent écouté par l'Empereur. Lié, mais non d'amitié, à Hechler.
ELISABETH (1837-1898) : Impératrice d'Autriche, épouse de François-Joseph et qui périt assassinée à Genève.
EULENBURG, PHILIP (1847-1921) : Diplomate allemand, intime de Guillaume II. Ambassadeur à Vienne de 1894 à 1902. Homme de lettres à ses heures. Fut élevé au rang de prince en 1900, mais dut se retirer de la vie politique neuf ans plus tard, par suite d'une affaire de mœurs.
FEISAL : Prince héritier du Hedjaz, fils du Sherif de la Mecque (ce dernier fut chassé par Ibn Saoud). Intime du colonel Lawrence et instrument principal de la pénétration anglaise au Moyen-Orient. Il fut proclamé roi de Syrie en 1919, mais ayant fomenté une révolte contre les autorités françaises, fut à son tour chassé du pouvoir.
Il voyait dans le Sionisme une occasion unique pour les peuples arabes d'accéder à une certaine indépendance face aux puissances européennes. Il passa du trône syrien sur le trône d'Irak. Son frère Abdallah (grand-père du roi Hussein de Jordanie) obtint en compensation la Transjordanie en 1921, arrachée au territoire palestinien attribué au peuple juif par la Déclaration Balfour et la Société des Nations, selon le principe des frontières bibliques.
FERDINAND I (1861-1848) : Second fils du prince de Saxe-Coburg, auquel on offrit en 1886 le trône de Bulgarie. En 1908, il rompit tous les liens avec la Turquie et proclama l'indépendance. Favorablement disposé à l'égard du Sionisme, il rencontra Herzl.
Abdiqua en 1918 en faveur de son fils Boris.
FREDERIC DE BADE (1826-1907) : Frère de Louis II de Bade qui perdit la raison. Occupa durant six ans la régence, puis régna à parti de 1858. Par son mariage avec la fille de Guillaume, premier du nom, il devint l'oncle par alliance de celui qu'on allait appeler le Kaiser ; mais il était un prince trop libéral et trop bon pour être sérieusement écouté par cet empereur. Il avait proclamé à Versaille en 1871, Guillaume de Prusse empereur d'Allemagne.
Ressentait une grande admiration pour Herzl, que lui avait présenté le pasteur Hechler.
GASTER, MOSES (1856-1939) : Né à Bucarest, devint Grand-Rabbin des communautés sépharades de Grande-Bretagne. Pratiquement le seul rabbin sioniste de ce pays, à l'époque. Il joua un rôle important dans la promulgation de la Déclaration Balfour. Un des intimes de Hechler à Londres.
LLOYD GEORGE (1863-1919) : Homme d'État anglais très marqué par son éducation protestante. Député dès 1890, il fut toute sa vie un farouche adversaire de la politique des conservateurs.
Rédigea le projet de charte sioniste sur l'Uganda ; très impressionné par la personnalité de Herzl.
Il fut pour l'Angleterre le “Churchill” du premier conflit mondial, et prit une part active, à Versailles, à l'élaboration du Mandat palestinien, veillant en particulier avec le coreligionnaire Wilson, à rendre au peuple juif “les frontières bibliques”.
GUILLAUME II (1859-1941) : Empereur d'Allemagne. Souffrant d'une paralysie du bras gauche, il compensa ceci par un militarisme outrancier. Il abdiqua en 1918 et se retira à Doorn en Hollande jusqu'à sa mort.
Avait été assez séduit par la vision sioniste qui répondait à d'authentiques aspirations bibliques et à de bonnes connaissances des Écritures. Mais très mal entouré, et conseillé par de nombreux antisémites, tel von Bülow son chancelier d'Empire, il ne se consacra plus qu'à ses projets insensés de conquête, en Europe comme au Moyen-Orient. Il entraîna la Turquie à ses côtés dans le conflit mondial, et provoqua ainsi la libération de la Terre sainte et de Jérusalem, après exactement quatre siècles d'occupation turque.
HIRSH, MAURICE DE (1831-1896) : Magnat des chemins de fer et philanthrope célèbre. Fonda une Société pour l'établissement des juifs persécutés, en Argentine, et y consacra des millions.
Ne comprit pas la vision herzlienne, mais Herzl vit dans l'année de sa mort, la consécration de sa propre vocation qui venait de se révéler.
JABOTINSKY, V. (1880-1941) : Humaniste palestinien né en Russie où il fut officier. Organisa durant la première guerre mondiale, une légion juive qui contribua sérieusement à libérer la Palestine. Fut emprisonné en 1920 par les anglais pour avoir voulu défendre les juifs pogromisés à Jérusalem.
Il peut être considéré comme l'héritier spirituel de Herzl, dont il avait le réalisme visionnaire. Il s'opposa à la politique de compromis des dirigeants sionistes, face aux violations successives de l'esprit et de la lettre du Mandat palestinien.
Il mourut à New-York en 1941, alors qu'il organisait une seconde Légion juive. Ses cendres reposent sur le mont Herzl à Jérusalem depuis l'été 1964.
JOFFE, HILLEL : Médecin né à Odessa. S'installa en Palestine dès 1891 où il s'attaqua à la malaria et à la typhoïde. Il laissa, aussi bien dans les populations arabes que juives, le souvenir d'un docteur merveilleux de dévouement et de consécration. Il fit partie en 1903 de l'expédition d'enquête sioniste de El-Arish. Un kibboutz porte son nom en Haute-Galilée (Kfar Hillel).
KAHN, ZADOK (1839-1905) : Né en Alsace. Grand-rabbin de Paris en 1868 et de France en 1889. Fondateur de la Société des Études juives, et président d'honneur de l'Alliance Israélite Universelle. Soutint les œuvres philanthropiques des Barons de Hirsch et de Rothschild, mais assez peu Herzl.
KOERBER, ERNST VON (1850-1919) : Homme d'État autrichien, plusieurs fois ministre, puis premier-ministre en 1900, durant quatre ans, à nouveau en 1916.
KORVIN-PIATROVSKA : Comtesse polonaise, sociologue. Sympathisa avec le Sionisme dès les premiers Congrès (elle y consacre plusieurs poèmes). Très liée au ministre russe Plehve, elle fit des efforts répétés, mais sans succès afin d'introduire Herzl auprès de Nicolas II.
LAZARE, BERNARD (1865-1903) : Homme de lettres et socialiste français né à Nîmes. Collaborateur, entre autres périodiques, de la Revue Blanche et du Figaro. Auteur de “L'antisémitisme, son histoire et ses causes” (1894). Se dépensa jusqu'à sa mort pour le capitaine Dreyfus.
Polémiste de grand talent, il était bien fait pour s'entendre avec Péguy, dont il fut un des intimes. Rompit avec Herzl ; la politique financière sioniste ne trouvant pas grâce devant sa foi socialiste.
Péguy lui rendit hommage en termes extraordinairement chaleureux.
LIPPAY BERTHOLD (1864-1920) : Peintre autrichien né en Hongrie. Il fut le peintre de Pie X. Ayant rencontré fortuitement Herzl à Venise, il introduisit ce dernier auprès du Pape.
LUEGER, KARL (1844-1910) : Leader du parti antisémite autrichien appelé “Parti chrétien-social”. Élu maire de Vienne en 1895, tant l'empereur que le gouvernement s'opposèrent à son entrée en fonction jusqu'en 1897. Grand précurseur du nazisme, lequel naquit comme on sait, en Autriche.
MERRY DEL VAL (1865-1930) : Prélat catholique-romain, né à Londres où son père était attaché à la légation d'Espagne. Prêtre en 1888, il atteint rapidement les sommets de la hiérarchie vaticane. Secrétaire du Conclave de 1903 qui devait élire Guiseppe Sarto, ce dernier le nomma Secrétaire d'État. De 1914 à sa mort, il fut à la tête du Saint-Office.
MONTEFIORE, MOSES (1784-1885) : Financier anglais d'origine italienne. Retiré des affaires à l'âge de 40 ans, il consacra sa vie et sa fortune au secours des juifs persécutés dans le monde, en particulier en Pologne, Russie, Roumanie, Syrie et Palestine. Il entrevit la résurrection de la Terre promise, et posa les premiers jalons de la colonisation sioniste. Lié d'amitié à Victoria.
MONTEFIORE, CLAUDE (1858-1938) : Leader du judaïsme libéral anglais. Théologien remarquable, amateur d'ouvrages classiques consacrés à la littérature rabbinique et aux sources hébraïques des Évangiles. Fonda en 1888 le “Jewish Quarterly Review” et présida jusqu'en 1920 la “Anglo-Jewish Association”, pour s'opposer au Sionisme comme à la Déclaration Balfour.
NEVLINSKI, PHILIP (1841-1899) : Aventurier d'origine polonaise passé au service des Affaires Étrangères autrichiennes. En poste à Constantinople, mais vivant davantage d'expédients louches. Réussit à tromper la confiance de Herzl, invoquant d'illusoires relations avec le Sultan et son gouvernement, ainsi que la rédaction d'un journal fantôme qu'il avait intitulé “Correspondance de l'Est”.
NORDAU, MAX (1848-1923) : Célèbre médecin et homme de lettres né à Budapest d'une lignée de rabbins (de son nom Simon Südfeld). Publie en 1883 “Les mensonges conventionnels de notre civilisation”, puis une “Psycho-physiologie du génie”. Un des intimes de Herzl, dont il fut le premier à saluer le génie. Orateur extraordinaire, il fut, de suite après Herzl, l'étoile des premiers congrès sionistes. Ayant soutenu le projet de l'Ouganda, il échappa à une tentative d'assassinat de la part d'un zélote sioniste russe.
Il fut de ceux qui s'opposèrent à la politique de compromis des chefs sionistes à la mort de Herzl.
PIE X (G. SARTO, 1835-1914) : Élu pape à la mort de Léon XIII en 1903, grâce au droit d'exclusive exercé par l'empereur d'Autriche. L'entrevue qu'il accorda à Herzl exprime admirablement ce dialogue de sourds qui est depuis tant de siècles celui existant entre Rome et Jérusalem.
PINSKER, LEO ( 1821-1899) : Médecin à Odessa et partisan de l'assimilation juive en Russie. Les pogromes bouleversent son être entier ; il publie en 1882 un ouvrage intitulé “Auto-émancipation” et demandant un État juif. Un des leaders du mouvement “Les Amants de Sion”. Fit une profonde impression sur William Hechler.
Herzl devait lui-même déclarer que s'il avait connu les thèses du docteur Pinsker, il n'aurait pas jugé utile d'écrire son “État juif”.
PLEHVE, VIACHESLAV (1846-1904) : Homme d'État russe né en Lithuanie. Lors des pogromes, on le montra du doigt comme responsable principal, car il occupait alors les fonctions de ministre de l'Intérieur. Herzl le rencontra et lui fit une telle impression que ce ministre exprima son regret de ne pas l'avoir à son service afin de régler les graves problèmes russes ! Fut assassiné.
POBIEDONIOTSEV. C. (1827-1907) : Juriste et homme d'Etat russe. A partir de 1886 Procureur-général du Saint-Synode de l'Eglise russe. Un des rares conseillers intimes de Nicolas II et antisémite féroce qui aimait à répéter: “Il existe une seule solution au problème juif: en expulser un tiers, en baptiser un tiers, exécuter le reste !”
Symbole même, jusqu'à nos jours, de l'attitude de l'orthodoxie russe à l'égard du Judaïsme et du Sionisme.
ROTHSCHILD, EDMOND (1845-1934) : Chef de la Maison française du même nom. Il s'enthousiasma pour la colonisation de la Palestine et finança l'implantation et la survie de quelque quarante colonies agricoles.
Ce soutien du plus pur paternalisme ne pouvait que s'opposer au sionisme politique de Herzl. Les deux hommes ne se comprirent pas. Toutefois, après la Déclaration Balfour, “le Baron” évolua vers une attitude de sympathie mitigée.
En 1929, il fut nommé président d'honneur de l'Agence Juive. Il est enterré sur le mont Carmel sur les terres d'une de “ses” colonies, dont le charme évoque la Provence : Zichron Yacov.
SAMUEL, HERBERT (1870-1963) : Homme d'État et humaniste anglais. Plusieurs fois ministre. Chef du parti libéral aux Communes, puis à la Chambre des Lords.
Premier Haut-Commissaire en Palestine (1920-25). C'est malheureusement sous son “proconsulat” que fut amnistié le Mufti Husseini, puis installé aux plus hautes fonctions en Palestine, ce qui lui permit d'organiser différents pogromes à Jérusalem et dans tout le pays.
C'est également sous le régime de H. Samuel que la Terre sainte fut amputée de la Transjordanie, ouvrant ainsi une crise qui va en s'empirant de nos jours mêmes. Il semble bien que le choix d'un Haut-Commissaire juif n'ait pas été heureux.
SOKOLOV, NAHUM (1860-1936) : Journaliste et homme de lettres né en Pologne d'une famille de cabalistes. Opposé tout d'abord au sionisme herzlien, il devait rejoindre le mouvement à la mort du Visionnaire et devenir rapidement Secrétaire général du Mouvement. S'établit à Londres en 1914 pour devenir le diplomate de l'Agence Juive. Président du Mouvement sioniste en 1931.
SUTTNER, BERTHA VON (1834-1914) : Née à Prague, comtesse Kinsky. Prix Nobel de la Paix en 1905, en tant que présidente de “l'Association mondiale pour la paix”.
Elle avait également fondé, en compagnie de son époux, le Baron von Suttner, une société pour la lutte contre l'antisémitisme.
Elle se mit à la disposition de Herzl, en tant que “public-relations”. La grâce lui fut accordée de mourir quelques semaines avant l'éclatement du conflit mondial.
VAMBERY, ARMENIUS (1832-1913) : Hongrois génial et énigmatique, orientaliste de la plus haute Valeur. Né dans une famille juive de stricte observance, il s'affranchit de toute attache synagogale. Maîtrisa très tôt la plupart des langues européennes et moyen-orientales. Vraisemblablement au service de Disraëli, il parcourut, au travers de grands dangers l'Asie centrale, déguisé en derviche et se faisant appeler Reshid Effendi.
Il passa au protestantisme et occupa la chaire de langues orientales à l'université de Budapest. Souvent envoyé en mission à Constantinople ; il réussit ce prodige de se lier d'amitié avec le Sultan. Ayant, grâce à Hechler, rencontré Herzl, il obtint pour ce dernier l'audience impériale. Il semble bien qu'au contact de Herzl, il se soit soudain souvenu de Jérusalem avec nostalgie.
VERNOY, JULIUS DU (1832-1910) : Militaire et homme d'État prussien d'origine huguenote. Gouverneur militaire de Strasbourg, puis ministre de la guerre (1889-90). A écrit un nombre considérable de traités de stratégie militaire.
VICTOR-EMMANUEL III (1869-1947) : Roi d'Italie dès 1900, après l'assassinat de son père Umberto I. Il abdiqua à la fin de la seconde guerre mondiale en faveur de son fils Umberto. Lors de son entretien avec Herzl, il manifesta une étonnante clairvoyance des destinées sionistes en Terre sainte.
WEIZMANN, HAIM (1873-1952) : Chimiste de grand renom, dont les découvertes contribuèrent à la victoire des Alliés en 1918. À la tête du mouvement sioniste jusqu'en 1948, où il devint le premier président de l'État d'Israël.
WOLFFSOHN, DAVID (1856-1914) : Homme d'affaires allemand né en Lithuanie. Leader des “Amants de Sion” à Cologne. Un des premiers fidèles de Herzl, et son meilleur ami. Prit sa succession à sa mort et jusqu'en 1911.