Opinions ou convictions ? La foi

11. LA RENCONTRE DÉCISIVE

Nous ne saurions terminer cette étude sur des définitions. Ces lignes manqueraient leur but, si elles s’arrêtaient ici. Nous désirons que leur conclusion ne soit pas une fin, mais conduise beaucoup d’âmes à l’aurore d’une vie nouvelle.

Tout naturellement, une question s’impose à votre esprit: "Avons-nous la foi"?

"Examinez-vous vous-mêmes, dit l’apôtre, et voyez si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes" (2 Corinthiens 13.5).

Aucun de nous ne peut vivre plus longtemps dans l’indifférence, dans l’incertitude ou dans une fausse sécurité.

Le désir de Dieu est de sauver tous les hommes. (1 Tim 2.4). Il veut que personne ne périsse, mais que tous viennent à la repentance, (2 Pierre 3.9). Cependant Dieu ne veut pas réaliser le salut n’importe comment. L’homme n’y parvient pas par n’importe quel moyen. Le péché est une faute trop grave pour que l’homme puisse la réparer. Aussi a-t-il fallu l’intervention directe de Dieu. En fait, Dieu a posé une condition. La foi en Christ est la condition sine qua non de l’obtention du salut. Christ est l’Auteur de ce salut. La Rédemption suffit pour nous racheter de tous nos péchés (Esa 1.18). Il ne manque rien à Son sacrifice expiatoire, (Heb 9.26). Tout est accompli. Le salut est offert gratuitement à tous (Esa 55.1; Romains 3.24).

Ce salut ne comprend pas seulement la béatitude éternelle, mais aussi la délivrance actuelle du péché (Romains 8.2). Il n’est pas une religion qui endorme les âmes, un salut qui aurait sur nos vies l’effet de l’opium et qui donnerait raison à la propagande des sans-Dieu. Le salut de Dieu est une vie nouvelle, et cette vie est dans Son Fils (1 Jean 5.11).

Dieu a donné aux hommes un Sauveur. Il s’agit d’un fait et non d’une idée, d’une religion. Nous n’avons pas à regarder d’abord à nous-mêmes et à chercher à voir si nous sommes vraiment pécheurs et perdus. Nos appréciations ne sont pas des critères sûrs. Nous avons à regarder à Christ, qui se présente à nous comme Sauveur. C’est Lui qui nous révèle et nous explique la nécessité d’être sauvés. La contemplation du Christ au Calvaire nous révèle l’affreuse réalité de nos péchés. C’est dans les ténèbres de Golgotha que nous entendons le grondement terrible des flots de la colère de Dieu qui devait nous atteindre, mais qui tomba sur Christ notre substitut (Esa 53.6).

En Christ, Dieu s’est fait homme, et comme homme il n’a pu que souffrir dans la situation de l’homme. Il fut le pauvre, le méprisé, l’homme de douleurs (Esa 53). La cause de la souffrance totale de Jésus, c’est le péché (2 Corinthiens 5.21). Saint et juste, Il ne rencontra dans ce monde que la haine et l’opposition des hommes. À la croix nous est dévoilée notre misère et les résultats de l’opposition existant entre Dieu et l’homme. Dans le Fils de Dieu devenu homme et portant nos péchés nous sont manifestés le courroux de Dieu contre les pécheurs et la révolte des hommes contre Dieu. Cette révolte, Christ l’a prise sur Lui; cette colère, Christ l’a subie seul et entièrement à la Croix. Sur cette croix, Christ a porté notre souffrance, nos péchés, mais aussi Il les a emportés dans sa mort. La croix n’est pas seulement un instrument de souffrance, mais plus encore l’instrument d’une victoire qui est confirmée pleinement par la résurrection de Christ d’entre les morts. Devant Sa personne sainte et adorable, devant la Croix où Il mourut, Lui, l’Innocent pour l’homme coupable, nos yeux soudain se dessillent et nos cœurs endurcis se fondent. Une conviction réelle et profonde de péché nous est donnée, en même temps que jaillit dans nos cœurs brisés et humiliés l’assurance joyeuse que le Fils de Dieu s’est chargé de tous nos péchés, que l’œuvre de notre salut a été accomplie par Lui.

Ainsi, dès l’instant où j’accepte le fait qui s’est produit dans la personne unique du Sauveur, je possède la foi et par elle le salut. Cette acceptation ne me laisse pas intact. Elle m’entraîne à la suite du Sauveur dans Sa mort et sa résurrection. Cette opération de l’Esprit de Dieu ne s’accomplit pas seulement dans le secret de ma vie intérieure, mais elle laisse des traces dans ma vie extérieure. Aucune partie de notre existence n’est soustraite à cette transformation. La mort de Christ agit dans nos membres (2 Corinthiens 4.10), et la seigneurie du Ressuscité s’établit sur tout notre être et englobe tous les domaines de notre vie.

Beaucoup de personnes ne prennent pas nettement parti pour les chrétiens, d’autres même sont contre eux. Elles voient leurs imperfections, et surtout leurs inconséquences, qui leur cachent une partie de la vérité et ternissent la clarté de leur témoignage. Grâces à Dieu, les chrétiens ne sont pas les objets de la foi, mais Christ. Et quand Il s’agit de Christ, ne pas se prononcer pour Lui, c’est se prononcer contre Lui; car en Lui, il n’y a ni erreur, ni inconséquence. En un mot, Jésus c’est l’Absolu. Il n’y a aucune excuse pour ceux qui le repoussent.

C’est donc pour Christ, et non pour les chrétiens, pour le Sauveur et non pour une religion, que nous sommes appelés à prendre position aujourd’hui. Christ nous appelle à devenir nous-mêmes ces chrétiens humbles, fidèles, conséquents, que nous avons tant de peine à découvrir autour de nous.

Ne cherchons donc plus le chrétien modèle, mais devenons-le nous-mêmes en rencontrant et en recevant personnellement Christ, l’objet immuable de la foi.

Une rencontre avec Christ, voilà ce qui produit une conversion réelle et visible, une nouvelle naissance manifeste (Jean 3.1-21). Les hommes ont un urgent besoin de cette rencontre. C’est pour les placer sur le chemin où elle peut avoir lieu que ces lignes ont été écrites.

Celui qui a rencontré "le Vivant" (Apocalypse 1.17) ne peut rester froid ou tiède, mais devient bouillant pour Dieu. Une vie nouvelle prend possession de son être et l’entraîne sur les traces du Sauveur. Cette rencontre nous fait reconnaître notre néant et l’amour de Dieu, qui a tout accompli pour nous. Elle a pour effet de nous dépouiller de tous mérites propres, pour nous faire vivre uniquement des mérites de Christ. Elle nous sort de nous-mêmes et nous place en Christ. Ainsi, la rencontre dont nous parlons, n’est pas quelque chose de vague; elle conduit à un acte, à une décision dont on se souvient et dont les conséquences se manifestent durant toute notre vie.

Saul de Tarse a rencontré Jésus, et sa vie fut changée. C’était sur le chemin de Damas, à midi (Actes 9).

L’eunuque d’Éthiopie l’a rencontré. C’était dans son voyage de retour de Jérusalem à son pays, assis dans son char, lisant un chapitre d’Ésaïe le prophète (Actes 8.26-39).

Lydie, marchande de pourpre, l’a rencontré. C’était au bord du fleuve, à l’heure de la prière (Actes 16.13-15).

Trois mille âmes l’ont rencontré à la prédication de Pierre, le jour de la Pentecôte (Actes 2.41).

Corneille, ses parents et ses amis intimes l’ont rencontré, un jour, tandis qu’assis dans la maison, ils écoutaient la parole de Pierre (Actes 10.25-48).

Serge Paul, homme intelligent, l’a rencontré, étant saisi par la doctrine du Seigneur au moment où la main de Dieu frappait de cécité le magicien Élymas. (Actes 13.6-12).

Le geôlier de Philippe l’a rencontré. C’était en une nuit tragique, dans une prison (Actes 16.27-34).

Denys, l’Aréopagite, et Damaris, l’ont rencontré. C’était à Athènes, à l’issue du remarquable discours de Paul devant l’Aréopage, (Actes 17.34).

Chers lecteurs, laissez-moi vous poser affectueusement cette question: "Avez-vous rencontré Christ"?

"Voici, c’est maintenant le temps favorable; voici c’est maintenant le jour du salut" (2 Corinthiens 6.2). Acceptez le Sauveur!

Alors s’ouvrira devant vous le chemin de la foi, dans lequel ont marché une nuée de témoins (Heb 11). Sur les traces bénies de ces témoins, desquels le monde n’était pas digne, faisons une chose: "Oubliant les choses qui sont derrière, et tendant avec effort vers celles qui sont devant, courons droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus", (Philippiens 3.14).

L’heure vient où le Seigneur vomira les tièdes de Sa bouche, (Apocalypse 3.16). "Quant aux timides, et aux incrédules, et à ceux qui se sont souillés avec des abominations, et aux meurtriers, et aux fornicateurs, et aux magiciens, et aux idolâtres, et à tous les menteurs, leur part sera dans l’étang de feu et de soufre, qui est la seconde mort", (Apocalypse 21.8).

Plus de timides, de tièdes et d’hésitants, mais des êtres bouillants pour Christ, qui nous a aimés et qui s’est livré lui-même pour nous! (Galates 2.20).

"Moi, je suis l’alpha et l’oméga le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai, moi, gratuitement de la fontaine de l’eau de la vie", (Apocalypse 21.6).
"Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie", (Apocalypse 22.17).

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