Histoire de la Réformation du seizième siècle

9.11

Mouvement général – Les moines – Comment la Réforme s’opère – Les simples fidèles – Les vieux et les nouveaux docteurs – Imprimerie et littérature – Librairie et colportage

En effet, un mouvement immense s’accomplissait. La Réformation, que l’on avait crue renfermée, après la diète de Worms, avec son premier docteur dans la chambre étroite d’un château fort, éclatait dans tout l’empire ; et pour ainsi dire dans toute la chrétienté. Les deux peuples, jusqu’alors confondus, commençaient à se séparer ; et les partisans d’un moine, qui n’avait pour lui que sa parole, se posaient sans crainte en face des serviteurs de Charles-Quint et de Léon X. Luther était à peine sorti des murailles de la Wartbourg, le pape avait excommunié tous ses adhérents, la diète impériale venait de condamner sa doctrine, les princes s’efforçaient de l’écraser dans la plus grande partie des États germaniques, les ministres de Rome la déchiraient, aux yeux du peuple, de leurs violentes invectives, les autres États de la chrétienté demandaient à l’Allemagne d’immoler un ennemi dont, même de loin, ils redoutaient les atteintes ; et cependant, ce parti nouveau, peu nombreux, et entre les membres duquel il n’y avait point d’organisation, point de liens, rien en un mot qui concentrât la force commune, épouvantait déjà la vaste, l’antique, la puissante domination de Rome, par l’énergie de sa foi et la rapidité de ses conquêtes. Partout, comme aux premières chaleurs du printemps, on voyait la semence sortir de terre sans effort et comme d’elle-même. Chaque jour manifestait un progrès nouveau. Des individus, des villages, des bourgs, des villes entières, s’associaient à la nouvelle confession du nom de Jésus-Christ. Il y avait d’impitoyables résistances, de terribles persécutions ; mais la force mystérieuse, qui poussait tout ce peuple, était irrésistible ; et les persécutés, hâtant leur marche, s’avançant à travers les exils, les prisons et les bûchers, l’emportaient partout sur les persécuteurs.

Les ordres monastiques, que Rome avait étendus sur toute la chrétienté, comme un filet destiné à prendre les âmes et à les tenir captives, furent des premiers à rompre leurs liens et à propager rapidement la nouvelle doctrine dans toute l’Église d’Occident. Les Augustins de la Saxe avaient marché avec Luther, et fait avec lui ces expériences intimes de la Parole sainte, qui, mettant en possession de Dieu même, désabusent de Rome et de ses superbes prétentions. Mais dans les autres couvents de l’ordre, la lumière évangélique s’était aussi levée. Quelquefois c’étaient des vieillards, qui, comme Staupitz, avaient conservé, an sein de la chrétienté abusée, les saines doctrines de la vérité, et qui maintenant demandaient à Dieu de les laisser aller en paix, parce qu’ils avaient vu paraître son salut. D’autres fois, c’étaient des jeunes gens qui avaient reçu avec l’avidité de leur âge les enseignements de Luther. A Nuremberg, à Osnabruck, à Dillingen, à Ratisbonne, en Hesse, en Wurtemberg, à Strasbourg, à Anvers, les couvents des Augustins se tournaient vers Jésus-Christ, et provoquaient par leur courage la colère de Rome.

Mais ce n’était pas aux Augustins seulement que le mouvement se bornait. Des hommes énergiques les imitaient dans les monastères des autres ordres, et malgré les clameurs des moines, qui ne voulaient pas abandonner leurs observances charnelles, malgré les colères, les mépris, les jugements, la discipline et les prisons claustrales, ils élevaient sans crainte la voix pour cette sainte et précieuse vérité, qu’après tant de recherches pénibles, tant de doutes désolants, tant de luttes intérieures, ils avaient enfin trouvée. Dans la plupart des cloîtres, les religieux les plus spirituels, les plus pieux, les plus instruits, se déclaraient pour la réforme. Éberlin et Kettenbach attaquaient, dans le couvent des Franciscains à Ulm, les œuvres serviles du monachisme et les pratiques superstitieuses de l’Église, avec une éloquence qui eût pu entraîner toute la nation ; et ils demandaient qu’on abolît à la fois les maisons de moines et les maisons de débauche. Un autre franciscain, Etienne Kempe, prêchait seul l’Évangile à Hambourg, et opposait un front d’airain à la haine, à l’envie, aux menaces, aux embûches et aux attaques des prêtres, irrités de voir la foule abandonner leurs autels et se porter avec enthousiasme à ses prédicationsa.

a – Der übrigen Prediger Feindschafft, Neid, Nachstellungen, Praticken, und Schrecken. (Seckendorff, p. 559.)

Souvent c’étaient les chefs mêmes des couvents qui étaient les premiers entraînés dans le sens de la Réforme. On voyait des prieurs à Halberstadt, à Neuenwerk, à Halle, à Sagan, donner l’exemple à leurs religieux, ou du moins déclarer que, si un moine sentait sa conscience chargée par les vœux monastiques, bien loin de le retenir dans le couvent, ils le prendraient sur leurs épaules pour le porter dehorsb.

b – Seckendorff, p. 811; Stentzel, Script. Rer. Siles. I. 457.

En effet, partout en Allemagne, on voyait des moines déposer à la porte de leur monastère, leur froc et leur capuchon. Les uns étaient chassés par la violence des frères ou des abbés ; d’autres, d’un caractère doux et pacifique, ne pouvaient plus supporter des disputes sans cesse renaissantes, des injures, des cris, des haines, qui les poursuivaient jusque dans leur sommeil ; la plupart étaient convaincus que la vie monastique était opposée à la volonté de Dieu et à la vie chrétienne ; quelques-uns étaient arrivés peu à peu à cette assurance ; d’autres y étaient venus tout à coup par la lecture d’un passage de la Bible. L’oisiveté, la grossièreté, l’ignorance, la bassesse, qui faisaient l’essence des ordres mendiants, remplissaient d’un inexprimable dégoût les hommes doués d’une âme élevée, qui ne pouvaient supporter plus longtemps la compagnie de leurs vulgaires associés. Un franciscain, faisant sa quête, se présenta un jour, sa boîte à la main et demandant l’aumône, dans une forge de Nuremberg. « Pourquoi, lui dit le maître forgeron, ne gagnez vous pas plutôt votre pain en travaillant de vos propres mains ? » A ces mots, le robuste moine jette son habit loin de lui, et, saisissant le marteau d’une main vigoureuse, le fait tomber avec force sur l’enclume. L’inutile mendiant était devenu un honnête ouvrier. On renvoya au monastère sa boîte et son frocc.

c – Ranke, Deutsche Geschichte, II. 70.

Cependant ce n’étaient pas seulement les moines qui se rangeaient sous l’étendard de l’Évangile ; des prêtres, en plus grand nombre encore, annonçaient la doctrine nouvelle. Mais elle n’avait pas même besoin de prédicateurs pour se répandre ; souvent elle agissait sur les esprits et les réveillait de leur profond sommeil, sans qu’aucun homme eût parlé.

Les écrits de Luther étaient lus dans les villes, dans les bourgs, et jusque dans les villages ; c’était le soir, près du foyer, souvent chez le maître d’école. Quelques-uns des hommes de l’endroit étaient saisis par cette lecture ; ils prenaient la Bible, pour éclaircir leurs doutes, et ils étaient frappés de surprise en voyant l’étonnant contraste que le christianisme de la Bible formait avec le leur. Quelque temps incertains entre Rome et la sainte Écriture, ils se réfugiaient bientôt auprès de cette Parole vivante qui répandait dans leur cœur une si nouvelle et si douce lumière. Sur ces entrefaites, un prédicateur évangélique survenait, peut-être un prêtre, peut être un moine. Il parlait avec éloquence et convictiond ; il annonçait que Christ avait pleinement satisfait pour les péchés de son peuple ; il démontrait par les Écritures la vanité des œuvres et des pénitences humaines. Une terrible opposition éclatait alors ; le clergé, souvent les magistrats, mettaient tout en œuvre pour ramener ces âmes qu’ils allaient perdre. Mais il y avait dans la prédication nouvelle un accord avec l’Écriture et une énergie cachée qui gagnaient les cœurs et domptaient les plus rebelles. On se jetait, au péril de ses biens, et, s’il le fallait, au péril de sa vie, du côté de l’Évangile, et l’on abandonnait les arides et fanatiques orateurs de la papautée. Quelquefois le peuple, irrité d’avoir été si longtemps abusé par eux, les contraignait à s’éloigner ; plus souvent les prêtres, délaissés de leurs troupeaux, sans dîmes, sans offrandes, s’en allaient tristement d’eux-mêmes, chercher ailleurs à gagner leur vief. Et tandis que les soutiens de l’ancienne hiérarchie se retiraient de ces lieux, mornes, abattus et quelquefois en laissant à leurs anciens troupeaux des paroles de malédiction pour adieu, le peuple, que la vérité et la liberté transportaient de joie, entourait les nouveaux prédicateurs de ses acclamations, et, avide d’entendre la Parole, les portait comme en triomphe dans l’église et dans la chaireg.

d – Eaque omnia prompte, alacriter, eloquenter. (Cochlœus, p. 52.)

e – Populo odibiles catholici concionatores. (Cochlœus, p. 52.)

f – Ad extremam redacti inopiam, aliunde sibi victum quærere cogerentur. (Ibid. p. 53.)

g – Triumphantibus novis prædicatoribus qui sequacem populum verbo novi Evangelii sui ducebant. (Ibid.)

Une parole puissante qui venait de Dieu, renouvelait alors la société. Souvent le peuple ou les principaux écrivaient à quelque homme connu par la foi de venir les éclairer ; et aussitôt, pour l’amour de l’Évangile, il abandonnait intérêts, famille, amis, patrieh. Souvent la persécution obligeait les partisans de la Réformation à quitter leur demeure ; ils arrivaient dans quelque lieu où elle n’était pas encore connue ; ils y trouvaient une maison qui offrait un refuge aux pauvres voyageurs, ils y parlaient de l’Évangile, en lisaient quelques pages aux bourgeois attentifs, obtenaient, peut-être sur la demande de leurs nouveaux amis, de prêcher une fois publiquement dans le temple… Alors un vaste incendie éclatait dans la ville, et les efforts les plus grands ne parvenaient pas à l’éteindrei. Si l’on ne pouvait prêcher dans l’église, on prêchait ailleurs. Tous les lieux devenaient des temples. A Husum, en Holstein, Herman Tast, qui revenait de Wittemberg, et à qui le clergé de la paroisse avait fermé l’église, prêchait à une foule immense, sur le cimetière, à l’ombre de deux grands arbres, non loin des lieux où, sept siècles auparavant, Anschar avait annoncé l’Évangile aux païens. A Arnstadt, l’augustin Gaspard Güttel prêchait sur le marché. A Dantzick, l’Évangile était annoncé sur une colline voisine de la ville. A Gosslar, un étudiant de Wittemberg enseignait la nouvelle doctrine dans une plaine plantée de tilleuls, ce qui fit donner aux chrétiens évangéliques le nom de Frères aux Tilleuls.

h – Multi, omissa re domestica, in speciem veri Evangelii, parentes et amicos relinquebant. (Ibid.)

i – Ubi vero aliquos nacti fuissent amicos in ea civitate… (Ibid. 54.)

Tandis que les prêtres étalaient aux yeux du peuple une sordide avidité, les nouveaux prédicateurs lui disaient : « Nous l’avons reçu gratuitement, nous vous le donnons gratuitementj. » L’idée, souvent exprimée du haut de la chaire par les nouveaux prédicateurs, que Rome avait envoyé jadis aux Germains un Évangile corrompu, et que l’Allemagne entendait maintenant pour la première fois la parole de Christ dans sa divine et primitive beauté, faisait sur les esprits une impression profondek. Et la grande pensée de l’égalité de tous les hommes, d’une fraternité universelle en Jésus-Christ, saisissait les âmes, sur lesquelles avait pesé si longtemps le joug de la féodalité et de la papauté du moyen âgel.

j – Mira eis erat liberalitas. (Cochlœus, p. 53.)

k – Eam usque diem nunquam Germane prædicatam. (Ibid.)

l – Omnes æquales et fratres in Christo. (Ibid.)

Souvent de simples chrétiens, le Nouveau Testament à la main, offraient de justifier la doctrine de la Réforme. Les catholiques fidèles à Rome se retiraient effrayés ; car c’était aux prêtres et aux moines seuls qu’était remis le soin d’étudier les saintes Lettres. Ceux-ci se voyaient donc obligés de se présenter ; un colloque s’engageait ; mais bientôt, accablés par les déclarations des saintes Écritures, citées par les laïques, les prêtres et les moines ne savaient que leur opposerm… « Malheureusement Luther avait persuadé aux siens, dit Cochléus, qu’il ne fallait ajouter foi qu’aux oracles des livres saints. » Un cri s’élevait dans l’assemblée et proclamait la honteuse ignorance de ces vieux théologiens qui jusqu’alors avaient passé pour si savants aux yeux de leur partin.

m – A laicis Lutheranis, plures Scripturæ locos, quam a monachis et presbyteris. (Ibid. p. 54.)

n – Reputabantur catholici ab illis ignari Scripturarum. (Cochlœus, p. 54.)

Les hommes les plus humbles, le sexe le plus faible, avec le secours de la Parole, persuadaient et entraînaient les cœurs. Il se fait des œuvres extraordinaires dans les temps extraordinaires. Un jeune tisserand lisait les écrits de Luther, à Ingolstadt, sous les yeux du docteur Eck, à la foule assemblée. Dans la même ville, l’université ayant voulu contraindre un disciple de Mélanchthon à se rétracter, une femme, Argula de Staufen, prit sa défense et invita les docteurs à disputer publiquement avec elle. Des femmes et des enfants, des artisans et des soldats, en savaient plus sur la Bible que les docteurs des écoles et les prêtres des autels.

Deux camps se partageaient la chrétienté, et leur aspect offrait un frappant contraste. En face des vieux soutiens de la hiérarchie, qui avaient négligé la connaissance des langues et la culture des lettres (c’est l’un d’eux qui nous l’apprend), se trouvait une jeunesse généreuse, adonnée à l’étude, approfondissant les Écritures et se familiarisant avec les chefs-d’œuvre de l’antiquitéo. Doués d’un esprit prompt, d’une âme élevée, d’un cœur intrépide, ces jeunes hommes acquirent bientôt de telles connaissances, que de longtemps nul ne put se mesurer avec eux. Ce n’était pas seulement leur foi pleine de vie qui les rendait supérieurs à leurs contemporains, mais encore une élégance de style, un parfum d’antiquité, une vraie philosophie, une connaissance du monde, complètement étrangers aux théologiens veteris farinæ, comme les nomme Cochléus lui-même. Aussi, quand ces jeunes défenseurs de la Réforme se rencontraient dans quelque assemblée avec les docteurs de Rome, ils les attaquaient avec une aisance et une assurance telles, que ces hommes grossiers hésitaient, se troublaient et tombaient aux yeux de tous dans un juste mépris.

o – Totam vero juventutem, eloquentiæ litteris, linguarumque studio deditam… in partem suam traxit. (Ibid.)

L’ancien édifice s’écroulait sous le poids de la superstition et de l’ignorance ; le nouveau s’élevait sur les bases de la foi et du savoir. Des éléments nouveaux pénétraient dans la vie des peuples. A l’engourdissement, à la stupidité succédaient partout l’esprit d’examen et la soif de l’instruction. Une foi active, éclairée et vivante, remplaçait une piété superstitieuse et d’ascétiques contemplations. Les œuvres de dévouement succédaient aux dévotes pratiques et aux pénitences. La chaire l’emportait sur les cérémonies de l’autel ; et le règne antique et souverain de la Parole de. Dieu était enfin restauré dans l’Église.

L’imprimerie, cette puissante machine que le xve siècle avait découverte, venait en aide à tant d’efforts, et ses puissants projectiles battaient incessamment en brèche les murs de l’ennemi.

L’élan que la Réformation donna à la littérature populaire, en Allemagne, est immense. Tandis qu’il n’avait paru en 1513 que trente-cinq publications, et trente-sept en 1517, le nombre des livres augmenta avec une étonnante rapidité après l’apparition des thèses de Luther. Nous trouvons, en 1518, soixante et onze écrits divers ; en 1519, cent onze ; en 1520, deux cent huit ; en 1521, deux cent onze ; en 1522, trois cent quarante-sept ; en 1523, quatre cent quatre-vingt-dix-huit… Et où tout cela se publiait-il ? Presque toujours à Wittemberg. Et quel en était l’auteur ? Le plus souvent, Luther. L’an 1522 vit paraître cent trente écrits du Réformateur ; l’année suivante, cent quatre-vingt-trois. Cette même année, il n’y eut en tout que vingt publications catholiquesp. La littérature de l’Allemagne se formait ainsi au milieu des combats, en même temps que sa religion. Elle se montrait déjà savante, profonde, pleine de hardiesse et de mouvement, comme on l’a vue plus tard. L’esprit national se manifestait pour la première fois sans mélange, et, au moment même de sa naissance, il recevait le baptême de feu de l’enthousiasme chrétien.

p – Panzer’s Annalen der Deutsch. Litt.; Ranke’s Deutsch. Gesch. II. 79.

Ce que Luther et ses amis composaient, d’autres le répandaient. Des moines, convaincus de l’illégalité des liens monastiques, désireux de faire succéder une vie active à leur longue paresse, mais trop ignorants pour annoncer eux-mêmes la Parole de Dieu, parcouraient les provinces, les hameaux, les chaumières, en vendant les livres de Luther et de ses amis. L’Allemagne fut bientôt couverte de ces hardis colporteursq. Les imprimeurs et les libraires accueillaient avec avidité tous les écrits consacrés à la Réformation ; mais ils rejetaient les livres du parti opposé, où l’on ne trouvait ordinairement qu’ignorance et barbarier. Si l’un d’eux pourtant se hasardait à vendre un livre en faveur de la papauté et l’exposait dans les foires, à Francfort ou ailleurs, marchands, acheteurs, hommes lettrés, faisaient pleuvoir sur lui la moquerie et les sarcasmess. En vain l’Empereur et les princes avaient-ils rendu des édits sévères contre les écrits des réformateurs. Dès qu’une visite inquisitoriale devait être faite, les marchands, qui en recevaient avis en secret, cachaient les livres qu’on voulait proscrire ; et la foule, toujours avide de ce dont on veut la priver, enlevait ensuite ces écrits et les lisait avec encore plus d’ardeur. Ce n’était pas seulement en Allemagne que ces choses se passaient ; les écrits de Luther étaient traduits en français, en espagnol, en anglais, en italien, et répandus parmi ces peuples.

q – Apostatarum, monasteriis relictis, infinitus jam erat numerus, in speciem bibliopolarum. (Cochlœus, p. 54.)

r – Catholicorum, velut indocta et veteris barbarici trivialia scripta, contemnebant. (Cochlœus, p. 54.)

s – In publicis mercatibus Francofordiæ et alibi, vexabantur ac ridebantur. (Ibid.)

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