Rien n'est meilleur pour ces chrétiens-là que d'être ramenés à la Parole de Dieu. Il ne faut pas oublier que dans ce cas l'Ancien Testament est aussi important que le Nouveau. Le livre de Jérémie est particulièrement éloquent et touchera le cœur de bien des chrétiens qui ont oublié ce que le Seigneur a fait pour eux.
Prenez Jérémie 6.10 : « A qui parlerai-je et qui sommerai-je, afin qu'ils m'écoutent ? Voici, leur oreille est incirconcise et ils ne peuvent pas entendre, voici, ils méprisent la parole de l'Éternel, ils n'y prennent point de plaisir. » Voilà comment la Bible décrit l'état des chrétiens déchus. Ils n'aiment pas la Parole de Dieu, ils n'y prennent aucun plaisir et ne s'en nourrissent pas. Ils ont abandonné les voies dans lesquelles ils avaient couru avec tant d'ardeur. Comme Adam et Eve, ils ont écouté la voix du Tentateur, au lieu d'entendre celle de Dieu, qui devait les maintenir dans la route royale.
Une chose très importante, sur laquelle vous devez attirer l'attention de ces chrétiens, est celle-ci : ce n'est pas le Seigneur qui les a abandonnés, mais c'est eux qui lui ont été infidèles, et, qui plus est, sans cause. Dieu lui-même leur adresse ces paroles sévères :
« Quelle iniquité vos frères ont-ils trouvée en moi qu'ils m'aient abandonné ? » Dieu n'est-il pas le même que quand vous vous êtes donnés à Lui ? Dieu a-t-il changé ? Nous sommes prompts à penser que Dieu change quand, hélas ! c'est nous qui perdons notre premier amour. « Vous êtes allés, dit l'Eternel, à des citernes qui ne contenaient point d'eau. » Le monde ne peut satisfaire le nouvel être créé au dedans de vous par le sang de Jésus-Christ.
Combien y en a-t-il qui autrefois jouissaient de la communion de leur Dieu et qui aujourd'hui pensent plus à leurs vêtements qu'à leurs âmes précieuses! Quand on aime, on ne peut supporter d'être oublié. Vous, mères, votre cœur ne se brise-t-il pas quand vos enfants s'en vont loin de vous et ne vous envoient ni un mot d'amour ni le plus petit
témoignage d'affection ? Et pourtant, chrétien infidèle, Dieu plaide avec toi comme des parents le feraient avec un enfant bien-aimé. Il te supplie de revenir et Il te dit : « Que t'ai-je fait que tu m'aies oublié ? »
Les paroles les plus touchantes de la Bible sont les appels que Dieu adresse à ceux qui l'ont abandonné sans cause.
Je n'exagère pas en disant que j'ai vu des centaines de chrétiens infidèles revenir à Dieu. Pas un d'eux n'a nié que ce fût un chose amère et mauvaise que de se détourner de son Dieu, comme l'exprime si bien le verset cité plus haut.
Voyez l'exemple de Lot. N'a-t-il pas été amer pour lui, ce séjour au milieu des méchants qui habitaient Sodome ? Pendant les dix ans qu'il y demeura, il ne fit pas un seul prosélyte. Il prospérait aux yeux du monde, on vous aurait même dit, dans Sodome, qu'il était un des hommes les plus riches de la ville. Mais, hélas! il avait ruiné sa famille. Quel triste spectacle que celui de ce vieillard infidèle, se sauvant de Sodome à minuit après avoir averti ses enfants qui refusent de l'écouter !
J'ai connu, il y a plusieurs années, un vieillard qui habitait une de nos cités américaines. Il avait erré pendant longtemps dans les plaines stériles du péché. Un soir, il désira se repentir et revenir à son Sauveur, qu'il avait abandonné.
Nous priâmes ensemble, nous priâmes encore, nous priâmes longtemps, jusqu'à ce qu'enfin la paix descendit dans son âme, et il s'en alla plein de joie. Le soir suivant, il s'assit sur le banc en face de moi pendant que je prêchais; il avait l'air si triste, si découragé, qu'il faisait mal à voir. Il me suivit dans la sacristie.
« Qu'avez-vous, lui demandai-je, avez-vous de nouveaux doutes, n'avez-vous plus les yeux fixés sur votre Sauveur ? — Non, me dit-il, ce n'est pas cela, mais j'ai des raisons d'être triste. Hier je ne suis pas allé à mon bureau, j'ai voulu rendre visite à mes enfants qui sont tous mariés. Tous se sont moqués de moi. C'est aujourd'hui le jour le plus triste de ma vie. Je récolte ce que j'ai semé; j'ai mené mes enfants dans le monde, et maintenant je ne puis plus les en arracher. » Le Seigneur rendit sa joie au pécheur repentant, mais les conséquences amères de la transgression ne pouvaient être ôtées. Consultez ceux, qui ont de l'expérience et vous verrez que les mêmes péchés ont les mêmes résultats en France qu'en Amérique. C'est que la chute spirituelle des parents est toujours la ruine morale des enfants.
Soyons fidèles envers ceux qui se sont détournés de Dieu. Prenons la Bible en main et essayons de les convaincre.
Dans Jérémie 8.5, nous trouvons ces paroles : « Pourquoi donc ce peuple s'est-il égaré d'un égarement continuel ? Ils se sont adonnés à la tromperie, ils ont refusé de se convertir. » Voilà les griefs que le Seigneur a contre eux. « Ils refusent de se convertir. » Je me suis rendu attentif et j'ai écouté; ils ne parlent pas avec droiture, il n'y a personne qui se repente de sa perversité disant : Qu'ai-je fait ? Ils sont tous retournés à leur course, comme le cheval qui se jette à bride abattue dans le combat. La cigogne même a connu dans les cieux ses saisons ; la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps qu'elles doivent venir; mais le peuple n'a point connu le jugement de l'Éternel. »
« Je me suis rendu attentif, mais ils ne parlent pas avec droiture... » Point de culte de famille ? Point de lecture de la Bible ! Point de prière du cabinet ! Dieu incline son oreille pour écouter, mais il n'entend rien. Ah ! si ces lignes tombent sous les yeux de quelque chrétien déchu, mais désireux d'être pardonné et réhabilité, il ne peut y avoir des paroles plus tendres que celles-ci qui se trouvent dans Jérémie 3.12 : « Va donc et crie ces paroles-ci vers l'Aquilon et dis : « Retourne-toi, Israël la rebelle, dit l'Eternel, je ne ferai point tomber ma colère sur vous, car je suis miséricordieux, dit l'Eternel, je ne vous la garderai pas à toujours. Toutefois reconnais ton iniquité, car tu as péché contre l'Éternel ton Dieu, tu t'es prostituée aux étrangers sous tout arbre feuillu et tu n'as point écouté ma voix, dit l'Éternel. Enfants rebelles, convertissez-vous dit l'Éternel, car j'ai sur vous le droit d'un mari et je vous prendrai l'un d'une ville et deux d'une famille et je vous ferai entrer en Sion ».
Remarquez bien cette expression : « Reconnais ton iniquité. » Combien de fois n'ai-je pas montré ce passage à un chrétien tombé !
Un homme me dit un soir :
« Qui a prononcé cette parole ; est-elle bien dans la Bible ? » Alors je lui montrai le passage. Le pécheur tomba à genoux et s'écria « Mon Dieu, j'ai péché. » Ce fut bien simple et pourtant Dieu lui rendit la paix. Allez et faites de même.
Dans un autre endroit nous trouvons ces mots : « Que te ferai-je, Ephraïm? que te ferai-je, Judas? puisque votre piété est comme une nuée du matin et comme une rosée du matin qui se dissipe. » (Osée 6.4)
Plus loin, le même prophète continue : « O Israël, reviens à l'Éternel ton Dieu ; car tu es tombé par une iniquité. Apportez avec vous vos paroles et revenez à l'Éternel. Dites-lui : pardonne toutes les iniquités, et reçois-nous favorablement, et nous t'offrirons les sacrifices de nos lèvres. » Observez ce mot « revenez qui résonne dans chaque page. »
Dans l'Apocalypse 2.4, nous lisons : « Mais j'ai quelque chose contre toi, c'est que tu as abandonné ton premier amour. C'est pourquoi souviens-toi d'où tu es déchu et te repens et fais tes premières œuvres; autrement je viendrai bientôt à toi et j'ôterai ton chandelier de sa place si tu ne te repens ! »
Je désire attirer votre attention sur la manière dont Pierre est tombé, car beaucoup tombent de la même façon que lui. Aussi l'exemple de Pierre est-il terrible, celui de Judas plus terrible encore : « Que celui qui croit être debout prenne garde qu'il ne tombe. »
La plupart de ceux qui sont tombés ont donné dans des faiblesses où il paraissait impossible qu'ils tombassent. Si un homme se croit invulnérable sur un certain point de son caractère, c'est sur ce point là qu'il doit veiller, car c'est celui-là que l'ennemi choisira de préférence.
Le premier pas de Pierre dans sa chute fut sa confiance en lui-même. Le Seigneur l'avertit en lui disant : « Simon, Simon, Satan a demandé à te cribler comme on crible le blé, mais j'ai prié pour toi, que ta foi ne défaille pas. » (Luc 22.31,32) Pierre lui répondit aussitôt : « Je suis prêt à aller avec toi en prison; à la mort. Quand même tous les autres se scandaliseraient en toi, je ne serais jamais scandalisé. » (Mat 26.33) Jacques, Jean peuvent te laisser, mais tu peux compter sur moi. Le Seigneur l'avertit de nouveau : « Pierre, je te dis que le coq ne chantera point aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître. » (Luc 22.34)
Malgré tout, Pierre continue à dire qu'il est prêt à le suivre jusqu'à la mort. Cette assurance est souvent le précurseur de la chute. Marchons humblement et doucement. Nous avons un grand Tentateur; et dans une heure prochaine nous pouvons être surpris et donner du scandale à l'Église et au monde.
Le second degré dans la chute de Pierre est le sommeil.
Si Satan peut assoupir l'Eglise, il se sert des chrétiens même pour faire son œuvre. Au lieu de veiller une heure à Gethsémané, Pierre s'endort et il oblige le Maître à faire cette question : « Ne pouvez-vous veiller une heure avec moi ? » (Mat 26.40).
Le troisième pas qu'il fait vers la chute, c'est de se confier aux forces charnelles pour le combat qui va se livrer. Le Seigneur le reprend encore : « Ceux qui tireront l'épée périront par l'épée. » (Mat 26.52). Jésus dans cette occasion doit refaire ce que Pierre a fait : guérir l'homme dont l'oreille a été amputée.
Ensuite, « Pierre suit de loin ». Pas à pas le disciple courageux s'éloigne et finit par abandonner son Maître. Quelle chute se prépare quand un enfant de Dieu s'éloigne des bonnes choses, quand il s'associe aux plaisirs mondains, quand ses amis sont choisis dans le monde ! Il ne tarde pas, en bien des cas, à déshonorer un nom respecté, et Jésus est de nouveau trahi par l'un des siens. Et l'exemple de ce chrétien déchu, quelle pierre achoppement pour les faibles !
Pierre se familiarise avec les ennemis de Christ. Une servante lui dit : « Toi aussi, tu es avec Jésus de Nazareth. » Mais l'autre, devant tous, répond : « Je ne sais ce que tu dis ! » Et quand, arrivé dans le vestibule, une autre servante le voit et dit : « Celui-ci est aussi avec Jésus de Nazareth », il le nie avec serment : « Je ne connais pas cet homme. » Une heure s'écoule et le disciple infidèle ne se rend pas compte de sa chute ; un autre lui affirme qu'à son accent il le reconnaît pour un Galiléen ; Pierre se met en colère, il commence à jurer ; il renie son Maître pour la troisième fois, et alors le coq chante. (Mat 26.69,74).
Il commence par la présomption, et, pas à pas, il est conduit jusqu'au triple reniement.
A ce moment, le Seigneur aurait pu l'accabler par des questions, par des reproches, mais non, rien de tout cela : Jésus regarde Pierre. Oh ! ce regard, de quelle tendresse, de quel amour n'était-il pas rempli ! Le cœur de l'infidèle disciple se brise, il sort et pleure amèrement.
Après la résurrection, voyez comme Jésus agit avec tendresse envers ce disciple rebelle. L'ange qui se tenait dans le sépulcre dit : « Allez, dites aux disciples et à Pierre. » (Mat 16.7)
Le Seigneur n'oublie pas Pierre, quoique celui-ci l'ait renié trois fois, et il envoie un message spécial au disciple repentant. Que notre Sauveur est tendre et qu'il est aimant !
Chers amis, venez à lui. Que le regard aimant du Maître gagne votre cœur, et qu'il puisse vous rendre la joie de son salut.
Avant de terminer, laissez-moi espérer que ces pages ramèneront à Dieu quelques chrétiens égarés. Nous n'aurions jamais eu le 32me psaume, si David n'avait pas été pardonné : « Heureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert ! »
Le psaume 51 n'a-t-il pas été écrit par un enfant de Dieu en état de chute, à qui Dieu avait rendu la paix du cœur ?
Je prie Dieu qu'Il daigne ramener ses enfants égarés et les rendre mille fois plus utiles qu'ils ne l'ont jamais été. Il entendra cette prière.