I. Adresse et salut (1.1-5). Dans l’adresse, Paul pose l’origine divine de son apostolat (1.2), et dans le salut, la justification de l’homme par Dieu au moyen de la foi en Christ (1.3-5). Double thème de son épître.
II. Introduction (1.6-10). Paul entre en matière d’une façon très vive. Il laisse échapper les émotions de son âme, en apostrophe aux Galates légers (1.6), et à leurs perturbateurs (1.7) ; en protestation solennelle sur l’immutabilité de sa prédication évangélique (1.8-9), et en apologétique interrogation sur lui-même et sur sa conduite (1.10).
III. Thèse de l’apôtre. Paul avant, pendant et immédiatement après sa conversion (1.11-17). A ce cri de son âme, à cette victorieuse apostrophe, forte déjà d’une preuve irrésistible, succède un énoncé clair et complet de sa thèse (1.11-12) et le développement calme de sa longue démonstration historique. Comme ses adversaires attaquaient la vérité de sa prédication par l’illégitimité prétendue de son apostolat, il fait à grand trait sa biographie. Tout le monde connaissait son zèle pour la loi juive et sa fureur contre les chrétiens(1.13-14), ce qui fait ressortir le caractère providentiel de sa conversion non volontaire ou recherchée, mais divinement opérée (1.15) ; immédiatement après et pendant trois ans, ce qui caractérise sa vie, c’est qu’elle fut privée de rapports avec les apôtres (1.16-17).
IV. Visite de Paul à Jérusalem et aux églises de Judée (1.18-24). Cette visite n’est pas moins favorable à sa cause que son absence, d’abord à cause de son but et de sa brièveté (1.18-20) ; ensuite en raison de l’ignorance des églises de Judée à l’égard de sa personne, ignorance qui rehausse le prix de leurs louanges et la sanction qu’elles imprimaient à la vérité de sa foi (1.21-24).
V. Nouvelle visite à Jérusalem. Rapports avec les judaïsants, avec les apôtres (2.1-10). A l’absence de rapports ou à leur nulle importance dogmatique, en succèdent de triomphants pour sa cause. C’est d’abord longtemps après une nouvelle visite à Jérusalem où il exposa sa prédication (2.1-2) et où il triompha de ses adversaires par la non-circoncision de Tite (2.3) et par sa glorieuse résistance (2.4-5) ; c’est ensuite ses relations fraternelles avec le apôtres (2.6), la légitimité de son apostolat, reconnue et proclamée par eux (2.7-8), leur association mutuelle et leur fraternité chrétienne (2.9-10).
VI. Entrevue de Paul et de Pierre à Antioche. Discours de Paul (2.11-21). Paul s’est montré l’égal des apôtres, missionnaire indépendant ; il y a plus, un instant il est supérieur. Pierre, étant digne de blâme, il le redresse (2.11-14). Il le convainc d’erreur dans sa conduite (2.14). Il lui montre que la justification découle non de la loi, mais de la foi, par son propre aveu de conscience ; par son passage du judaïsme au christianisme (2.15-16) ; parce qu’en revenant à la loi, on se reconstitue pécheur (2.17-18) ; par le but et l’effet de la loi (2.19) ; par la mort de Christ et la vie du chrétien en lui, vie de grâce et de foi (2.20-21). La gradation de ces paragraphes est remarquable. Paul est ennemi des chrétiens ; il est converti forcément ; il vit isolé des apôtres ; il est avec eux dans des rapports indifférents ; il est applaudi des églises de Judée ; il triomphe des judaïsants ; il est l’égal des apôtres ; un instant même il agit en supérieur. Donc, indépendance et vérité de sa dignité apostolique.
VII. La foi et non la loi, source du don de l’esprit (3.1-5). Paul, reprenant le développement de la fin du chapitre 2, entre en matière sur l’autorité de la loi et la vérité de son Évangile, en montrant aux Galates qu’ils n’ont pas obtenu l’esprit par leur obéissance à la loi, mais par la foi. Il leur donne un argument personnel, leur expérience (3.1-4) ; et une raison de fait, le moyen que Dieu a employé pour leur donner l’esprit (3.5).
VIII. Foi et justification d’Abraham (3.6-9). Vient alors un argument biblique, l’exemple d’Abraham (3.6-7), et le témoignage de l’Écriture (3.8-9).
IX. Malédiction de la loi. Son impuissance. Justification par la foi en Christ (3.10-14). Nouvel argument tiré de la nature et des dispositions de la loi. La loi fait peser la malédiction sur ceux qui lui sont infidèles (3.10) ; et tous ceux qui s’en tiennent à elle sont infidèles ou ne peuvent pas être justifiés, car la Bible dit qu’on ne vivra que par la foi (3.11), or, la loi n’a rien de commun avec la foi (3.12), donc tous les serviteurs de la loi sont maudits ; aussi de fait, Christ est venu briser cette malédiction pour justifier par la foi en lui (3.13-14).
X. Nature, inviolabilité de la promesse divine (3.15-18). Nouvel argument : Christ étant le but des promesses, la loi ne peut les annuler. Une volonté ou un fait postérieur n’abroge pas une disposition antérieure d’une autre nature, c’est la pratique humaine (3.15) ; or, tel est le cas de la disposition de Dieu envers Abraham, en vue de Christ donc la loi postérieure ne peut l’abolir (3.16-17 et comme la vie est attachée à cette promesse, elle ne peut l’être à ce qui lui est postérieur et opposé (3.18).
XI. Valeur temporaire, secondaire de la loi. Son harmonie avec les promesses (3.19-24). Les circonstances qui ont environné la promulgation de la loi indiquent son but temporaire, de réprimer et d’éclairer la conscience du péché (3.19-20). Ainsi elle était un instrument éducateur, et préparateur du Christ (3.21-24).
XII. Conclusion. Actualité de la foi ; sa puissance ; ses rapports (3.25-29). Par la présence réelle de la foi, Paul conclut à la nullité de la loi (3.25), et par l’assimilation personnelle de cette foi, à la possession de la filialité, une et universelle, de la bénédiction abrahamique (3.26-28). Dans le v. 29, il concentre, enchaîne et résume tous ses raisonnements, et revenant sur sa pensée, il la remonte par les degrés qu’il a déroulés. Il était parti de Dieu, donnant promesse à Abraham et par Abraham à toutes les nations, au moyen de Christ ; il arrondit ses arguments en concluant : si vous êtes à Christ, vous êtes les vrais descendants d’Abraham, et dès lors les héritiers des promesses et des bénédictions de Dieu.
XIII. Filialité par la foi (4.1-7). Nouvelle face de la dernière pensée du paragraphe précédent. La position domestique et sociale de l’héritier mineur est comme celle de l’esclave (4.1-2) ; tels étaient d’abord les Juifs et les païens (4.3) ; mais l’époque de la minorité étant écoulée, Dieu-Père a envoyé son Fils pour nous adopter en lui (4.4-5) ; de sorte que par le fait ayant reçu l’esprit de finalité (6), nous ne sommes plus serviteurs sous la loi, mais fils, libres et héritiers par la foi (4.7). Nouvelle et identique conclusion générale.
XIV. Inconséquence, folie, injustice des Galates. Mauvaise jalousie des judaïsants ; tendresse de Paul (4.8-20). L’apôtre suspend un moment la série de ses arguments bibliques dialectiques, pour se livrer à une émouvante effusion de cœur et à l’entraînement éloquent d’une sollicitude paternelle, à la fois tendre et sévère, touchante et alarmée, douce et jalouse. Son âme, pleine de son objet, passe rapidement en revue les Galates, lui-même et les judaïsants. Aux premiers, il demande comment il peut se faire qu’ayant expérimenté le joug de l’idolâtrie et puis la miséricorde divine, ils puissent se replacer sous le joug, et il déplore l’infécondité possible de ses labeurs, avec prière aux Galates de l’imiter dans sa liberté (4.8-12) ; quant à lui, il leur rappelle leurs sentiments de respect, de foi, d’amour pour sa personne, le bonheur dont il les avait rendus participants, leur verve de dévouement envers lui, pour leur faire sentir l’injustice des sentiments haineux qu’on leur a inspiré (4.13-16), ce qui l’amène à parler des intentions et de la conduite blâmables des judaïsants à son égard et envers eux, puisqu’ils les faisaient déchoir du bien (4.17-18) ; il termine par l’expression de ces indicibles douleurs spirituelles, mêlées d’amour, de tristesse, de larmes, sublime de la charité souffrante, que coûte l’enfantement spirituel à son âme de père et de mère (4.19-20).
XV. Filialité et liberté de l’Église chrétienne (4.21-31). Paul revient aux idées d’héritage et de filialité, sous le point de vue ecclésiastique, et retourne ainsi à Abraham par l’interprétation allégorique d’un récit relatif à ce patriarche (4.21-23). Il soutient toujours que la liberté vient de la foi ; car :
- Agar, esclave, représente la synagogue, et Sara, libre, l’Église chrétienne (4.24-26) ;
- un passage d’Ésaïe vient à l’appui de cette interprétation (4.27-28) et prouve la même chose ;
- un fait l’établit encore, savoir : la persécution des Juifs envers les chrétiens, semblable à celle de l’esclave Ismaël envers le libre Isaac ;
- enfin, la haine d’Ismaël amène son expulsion, le libre hérite seul, et de fait les Juifs par leur haine se mettent en dehors du christianisme ; les chrétiens sont donc libres, et l’Église chrétienne affranchie de la loi. C’est la même conclusion qu’à 3.29 et 4.7.
Ainsi finit cette partie dogmatique admirable par la gradation des pensées. Elle part d’Abraham, des promesses divines, de leur, signification et de leur portée ; passe à la loi, à sa nature, à sa valeur, à son but ; arrive à la foi, à l’accomplissement des promesses, aux effets de la foi, à la possession de l’héritage, à la filialité individuelle et ecclésiastique, établie dans le cœur du fidèle en particulier, et organisée en grand, en Église, par la communion des fidèles ; génération d’idées et de faits à la fois rationnelle et historique.
XVI. Toute-puissance de la liberté chrétienne. Inutilité de la foi pour le juif, de la loi pour le chrétien. Exhortation à de meilleurs sentiments (5.1-12). Partant de cette liberté qu’il a établie et défendue, il exhorte les Galates à renoncer à la loi, à son joug, et à tenir à la liberté, car pour être chrétien il ne faut que la foi et la charité (5.1-6). Il reconnaît leur commencement de progrès dans cette nouvelle voie et se persuade que, puisque leur récente désobéissance à la vérité ne vient pas d’eux, ils sauront persister dans la bonne route et revenir à de meilleurs sentiments sur son compte (5.7-12).
XVII. Vie selon la chair, vie selon l’esprit (5.13-15). Poursuivant son idée de la liberté, il en dit l’essence (5.13-14), et trouve occasion de châtier de graves désordres moraux qui, loin de découler de la liberté, ne peuvent relever que de la chair (5.15). Il trace alors un tableau général des œuvres vicieuses, afin qu’ils puissent s’y reconnaître et s’y juger ; et montrant qu’il y a antagonisme entre la chair et l’esprit, il leur prouve que s’ils étaient sous l’esprit, en dehors de la loi, ils produiraient les fruits qu’il énumère, car les chrétiens vivent par l’esprit ; il les exhorte donc à marcher selon cet esprit (5.16-25).
XVIII. Redressement de défauts (5.26 à 6.1-10). A ce tableau général succède le redressement de leurs défauts propres, de leurs désordres particuliers, de leur conduite charnelle, de leur abus de la liberté. A la lumière de ce flambeau, il montre toute la charnélité païenne de leur vanité, de leur envie (5.26), de leur orgueil spirituel (6.1), de leur manque de sympathie et de charité active (6.2), de leur idolâtrie d’eux-mêmes (6.3) ; il les force à rentrer dans leur cœur, à se sonder, à briser tous leurs orgueils, afin d’établir entre eux une vie d’humilité, de communion intime et réciproque (6.4-6), et continue à les désillusionner et à les humilier en leur enseignant que, selon la volonté immuable de Dieu et l’organisation du monde moral, l’homme recueillera ce qu’il aura semé : qui le bien, le bonheur, qui le mal, le malheur ; puissante raison pour persévérer dans le bien, dans la véritable liberté (6.7-10).
XIX. Résumé sur les judaïsants, sur lui-même, sur l’Évangile. Salut (6.11-18).
Il résume sa lettre. Il dit les fausses tendances des judaïsants, le mobile honteux de leur doctrine, le vice de leur conduite (6.11-13) ; il leur oppose la gloire chrétienne qu’il cherche, sa tendance, ses mobiles, sa conduite, la nature du christianisme (6.14-15), et supplie les uns et les autres de ne plus le fatiguer de ces sottes calomnies (6.16-17). Il souhaite que la grâce de Christ soit avec leur esprit (6.18).
D’après ce qui précède, nous croyons pouvoir nous dispenser de dire longuement quel est le but de l’épître. Évidemment Paul veut défendre la divinité de son apostolat et de sa doctrine contre les attaques des judaïsants ; c’est la défense de la justification par la foi, ou en thèse très générale, le rapport polémiquement traité de la loi à l’Évangile.