La bénédiction de la Pentecôte dans sa plénitude

XI. LA BÉNÉDICTION EST POUR TOUS, SANS EXCEPTION

Je répandrai sur vous des eaux pures, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je mettrai en vous Mon Esprit, et je ferai que vous marchiez dans mes statuts et que vous gardiez mes ordonnances, pour les pratiquer. (Eze 36.25, 27)

La bénédiction de la Pentecôte est destinée à tous les enfants de Dieu. « Tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont enfants de Dieu » (Rom. 8.14). Ce n'est pas Dieu qui rognera la part d'aucun de Ses enfants. C'est à chacun d'eux qu'Il dit : « Mon enfant, tu es toujours avec Moi, et tout ce que j'ai est à toi (Luc 15.31). Christ ne se partage pas : qui Le reçoit, Le reçoit dans Sa plénitude. Dans la pensée de Dieu, tout chrétien doit être rempli de l'Esprit.

Jusqu'ici nous nous sommes adressés particulièrement aux croyants déjà éclairés et plus ou moins familiers avec ce sujet. Mais comme il se peut que tels de nos lecteurs n'en soient pas encore là, nous voudrions leur exposer de la façon la plus simple ce qu'ils ont à faire pour vivre une vie chrétienne normale. Dans le sentiment de tout ce qui leur manque, il peut leur sembler qu'ils n'arriveront à être remplis de l'Esprit qu'après de longs et pénibles efforts. Qu'ils prennent courage, se rappelant la promesse divine : « Moi, l’Eternel, je hâterai ces choses en leur temps » (Esa 60.22). Cherchons dans la Parole de Dieu quelles sont les conditions à remplir pour obtenir cette grande bénédiction.

1. Il faut d'abord comme une nouvelle révélation de la présence du péché et de son caractère haïssable, de sorte qu'on en ait horreur, qu'on le confesse et le délaisse.

Dans le passage d'Ezéchiel cité ci-dessus. Dieu commence par promettre : « Je vous purifierai », avant d'ajouter : « Je mettrai en vous Mon Esprit ». On nettoie un vase avant d'y verser un liquide précieux. Vous avez sans doute, lors de votre conversion, tourné résolument le dos au péché ; mais d'une façon plutôt extérieure et superficielle : c'était plutôt la crainte des conséquences du péché que la haine du péché lui-même. Vos efforts pour en triompher se sont montrés impuissants; vous n’aviez pas des notions précises à propos de la sanctification.

Pour vous débarrasser de tout vieux levain, il s'agit d'abord de le découvrir. Ne prétendez pas en savoir assez sur votre état spirituel: prenez le temps de vous recueillir, et n'avez pas peur de descendre au fond de votre conscience. Est-ce qu'un cœur où règnent l'orgueil, la recherche de soi, la mondanité, la volonté propre et l'impureté pourrait recevoir la plénitude de l'Esprit ? Examinez votre vie de famille : que pensent les autres de votre humeur ? N'aperçoit-on chez vous ni soucis, ni aigreur ? N'entend-on rien qui froisse le cœur et la conscience ? Que vaut votre religion ? Quels fruits porte-t-elle ? Votre culte est-il en esprit et en vérité ? Que pensent de vous tous ceux qui ont affaire avec vous ? Votre piété leur fait-elle envie ? Pensez à ce que Dieu est en droit d'attendre de vous...

Si vous êtes obligé de reconnaître les déficits de votre vie chrétienne, n'essayez pas d'en prendre votre parti en alléguant que vous n'êtes pas pire que beaucoup d'autres. Dites-vous au contraire qu'une transformation radicale est possible et nécessaire ; qu'il vous faut arriver à être délivré de tous les péchés qui vous tiennent asservi.

Ne dites pas que c'est impossible : apportez-les à Dieu. Comme votre montre lorsqu'elle ne marche plus bien, remettez votre âme malade entre les mains du divin Horloger : Celui qui a formé votre cœur (Ps. 33.15) sait comment le remettre à neuf. « Je vous purifierai de toutes vos souillures ». Il ne l'aurait pas promis s'Il n'avait pas été certain de pouvoir le faire. Ce qu'il faut absolument, c'est qu'entre vous et le Seigneur il y ait comme un pacte clair et précis : confession sincère de votre péché, rupture définitive et abandon complet de tout ce qui est douteux, et attente humble et confiante jusqu'à ce que Dieu vous ait donné l'assurance qu'Il a pris en mains votre cœur et votre vie et qu'Il vous accorde pleinement la victoire.

2. Vous aurez alors comme une nouvelle révélation de ce que Christ est et de ce qu'Il veut être pour vous.

La foi en Jésus est aussi d'abord superficielle au moment de la conversion. Il faut avoir fait l'humiliante expérience du pouvoir tyrannique du péché pour être à même d'apprendre à connaître la puissance victorieuse du Sauveur. C'est à ceux qui désirent de tout leur cœur être affranchis du péché que Dieu révèle le grand Libérateur. Quand vous en serez là. Il vous montrera comment, bien que la chair demeure toujours en vous avec ses inclinations mauvaises, le Seigneur Jésus, par Sa seule présence, tiendra en échec le pouvoir dominateur de la chair, de sorte que vous ne serez plus asservi par elle. Ainsi, par Jésus-Christ. Dieu vous purifiera de toute iniquité, en sorte que vous pourrez marcher devant Lui jour après jour avec un cœur pur.

Oui, Jésus-Christ est venu ôter le péché non seulement la peine du péché, mais le péché lui-même. Il lui a arraché son pouvoir dominateur ; et, pourvu que vous laissiez Christ exercer en vous Sa puissance rédemptrice et demeurer en vous, le péché n'aura aucun pouvoir sur vous, aucun attrait pour vous. Vous saurez ce que c'est d'être « plus que vainqueur par Celui qui vous a aimés » (Rom. 8.37)

Mais qu'avez-vous à faire pour en arriver là ? Rien qu'une chose, une chose qui peut se faire à l'instant même : Ouvrir la porte de votre cœur à Jésus et L'accueillir comme votre Seigneur et votre Roi. Qu'une maison ait été close durant vingt années, il suffit d'en ouvrir portes et fenêtres pour que la lumière y pénètre aussitôt. Il suffit de même d'un instant pour inonder de joyeuses et triomphantes clartés un pauvre cœur enténébré depuis des années, parce qu'il ignorait la puissance libératrice de Jésus, ou ne savait pas Lui abandonner le soin de le rendre vainqueur.

Il s'agit d'un acte de foi, et d'une attitude de foi persévérante. Quand la lumière entre à flots par les portes et fenêtres enfin ouvertes, on s'aperçoit aussitôt à quel point la maison était pleine de poussière et de toutes sortes d'impuretés. Tout n'est pas d'emblée parfait dans un cœur qui reçoit Christ; mais la foi compte qu'Il tiendra parole et achèvera Son œuvre ; au lieu de se troubler et de s'agiter, elle se repose tranquillement sur Lui. Ce qui a été commencé par la foi ne peut s'achever que par la foi. Il faut se dire : « Je demeure en Jésus ; Il demeure en moi, je le sais, et je sais qu'Il déploiera Sa puissance en moi. » D'un mot Jésus avait guéri les lépreux ; mais ce ne fut qu'en chemin qu'ils s'aperçurent que leur guérison était réelle. Que rien n'ébranle notre foi elle ne sera pas déçue.

3. Quand on remplit les conditions nécessaires, Dieu ne manque pas d'accomplir Sa promesse.

Il avait dit d'abord : « Je vous purifierai » ; Il ajoute ensuite : « Je mettrai en vous Mon  Esprit ». Il règne une guerre à mort entre l'Esprit et le péché. Si l'Esprit déploie si peu de puissance dans l'Eglise, c'est qu'on y tolère trop de péchés ; on croit trop peu au pouvoir purificateur de Christ. Mais partout où on Le laisse accomplir à fond Son œuvre de purification. Il peut aussi remplir le cœur de Son Esprit de vie et de sainteté.

Mentionnons encore deux points qu'il ne faut pas perdre de vue.

C'est d'abord que la plénitude de l'Esprit peut être accordée sans aucun signe apparent qui rappelle la Pentecôte. L'Eternel est souvent « un Dieu qui se cache » (Esa 45.15). Si donc, après vous êtes livré à Christ, vous n'éprouvez aucun sentiment particulier, que cela ne vous alarme point ; Son Esprit, soyez-en sûr, est à l'œuvre en vous : vous ne tarderez guère à le constater, si vous persévérez à croire : il vous sera fait selon votre foi. Demeurez seulement prosterné, dans le silence et l'adoration, donnant gloire à la fidélité de ce Dieu dont les voies sont insondables et merveilleuses.

En second lieu, il importe de vous rappeler pourquoi Dieu vous donne Son Esprit « Je mettrai en vous Mon Esprit, et Je ferai que vous marchiez dans mes statuts et que vous gardiez mes ordonnances. » C'est pour que vous puissiez plaire à Dieu, suivre de près le Seigneur Jésus, dire comme Lui : « Voici je viens pour faire Ta volonté » (Heb. 10.7). Si tel est bien votre ardent désir, ayez seulement confiance : la promesse s'accomplira.

Vous savez maintenant ce que vous avez à faire et dans quelles dispositions vous devez le faire : faites-le, humblement, sincèrement, simplement, comme un enfant.... et maintenant. — Amen.

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