« Celui qui nous affermit avec vous en Christ..., c'est Dieu. » 2Co. 1.21
Ces paroles de Paul nous enseignent une vérité riche de bénédictions et dont nous avons grand besoin : si notre première union avec Christ a été l'œuvre de la toute puissance divine, il nous faut de même regarder au Père pour être gardés et affermis davantage en lui. « L'Eternel mène tout à bonne fin pour moi » — il faudrait que cette expression de notre confiance accompagne toujours notre prière : « N'abandonne pas les œuvres de tes mains » (Ps. 138.8). Lorsqu'il soupire et prie pour parvenir à une habitation en Christ plus profonde et plus parfaite, le croyant doit saisir fermement cette promesse : « Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre en poursuivra l'achèvement jusqu'au jour du Christ-Jésus » (Ph. 1.6). Rien ne peut nous aider davantage à nous enraciner et à nous fonder en Christ que cette certitude : « Celui qui nous établit en Christ, c'est Dieu ».
Beaucoup pourraient répondre que c'est justement cette certitude qui leur fait défaut. Ils se lamentent sans cesse sur l'instabilité de leur vie spirituelle. Ils connaissent parfois des heures et même des jours de ferveur intense, expérimentant la bénédiction de la grâce de Dieu. Mais qu'il faut peu de chose pour détruire leur paix, pour qu'un nuage passe et assombrisse leur âme ! Et alors, comme leur foi est secouée ! Tous les efforts pour retrouver leur équilibre sont absolument stériles. Veiller et prier, prendre des engagements solennels, rien ne parvient à leur rendre la paix qu'ils ont goûtée pendant un certain temps. Oh ! s'ils pouvaient seulement comprendre que c'est justement à cause de leurs efforts qu'ils ne réussissent pas, car c'est Dieu seul qui peut nous affermir dans le Christ-Jésus. Il leur a bien fallu, pour obtenir la justification, cesser d'y travailler eux-mêmes et accepter par la foi la promesse que Dieu leur donnerait la vie en Christ. De même, maintenant qu'il s'agit de leur sanctification, il leur faut admettre que leur premier besoin est de cesser de se contraindre eux-mêmes à établir avec Christ une relation plus solide, et de permettre à Dieu seul de le faire. « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils Jésus Christ » (1Co. 1.9). Ce qui leur manque, c'est de croire tout simplement que leur affermissement en Christ, jour après jour, c'est le travail de Dieu — travail qu'il se réjouit de faire, malgré notre faiblesse et notre infidélité, si seulement nous lui faisons confiance pour cela. Qu'une telle foi soit une bénédiction et conduise à l'expérience, beaucoup pourraient en témoigner. Quelle paix, quel repos de savoir qu'il y a un Vigneron qui prend soin du sarment, qui le voit devenir de plus en plus fort parce que son union au Cep est plus parfaite, qui veille à écarter tout obstacle et tout danger, qui pourvoit chaque fois qu'il a besoin d'être aidé. Quelle paix, quel repos d'abandonner finalement et complètement notre union à Christ entre les mains de Dieu ! Et si nous avons une pensée, un désir, si nous élevons une prière ou entreprenons quelque chose dans cette perspective, rappelons-nous toujours et avec joie que tout ce que nous faisons n'est qu'une manifestation de ce que Dieu opère en nous. Nous affermir en Christ est son œuvre : il l'accomplira en nous stimulant à veiller, prier, travailler. Mais il ne pourra le faire avec puissance que si nous cessons de l'en empêcher par nos efforts propres si nous acceptons par la foi l'attitude de dépendance qui l'honore et qui ouvre notre cœur à son action. Une telle foi libère totalement l'âme de ses soucis, de sa responsabilité ! Au milieu des pressions et des contraintes de la vie agitée du monde, au milieu des tentations subtiles et incessantes du péché, au milieu des soucis quotidiens, des épreuves qui, si facilement, nous détournent et nous conduisent à la chute, quelle bénédiction ce serait d'être un chrétien affermi, demeurant constamment en Christ ! Quelle bénédiction déjà de croire qu'on peut sûrement y parvenir, que sa réalisation n'est pas hors de notre portée !
Croyant, sache que la bénédiction est vraiment à ta portée. Celui qui t'affermit avec nous en Christ, c'est Dieu. Je voudrais tellement que tu saisisses que la foi en cette promesse ne te donnera pas seulement le réconfort, mais sera le moyen d'obtenir ce que tu désires. L'Ecriture nous enseigne, tu le sais, que, lorsque Dieu conduisait son peuple, la foi a toujours été la seule condition de la manifestation de Sa puissance. Avoir la foi, c'est cesser de s'efforcer par soi-même, de dépendre de qui que ce soit d'autre ; avoir la foi, c'est reconnaître son impuissance, se reposer sur les promesses de Dieu et réclamer leur accomplissement. Avoir la foi, c'est se mettre soi-même paisiblement dans la main de Dieu, afin qu'il accomplisse son œuvre. Ce qu'il nous faut, à toi et à moi, c'est que cette vérité se dresse enfin devant nous dans tout son éclat spirituel : c'est le Dieu tout puissant, le Dieu fidèle et miséricordieux, qui a entrepris de m'affermir dans le Christ Jésus.
Écoute ce que la Parole t'enseigne : L'Éternel t'établira pour être son peuple saint (De.28.9).
Éternel, affermis le cœur de ton peuple en toi (1Ch. 29.18).
Ton Dieu aime Israël et veut le faire subsister pour toujours (2Ch. 9.8).
A Celui qui a le pouvoir de vous affermir... à Dieu, seul sage, la gloire, par Jésus Christ, aux siècles des siècles (Rom. 16.25, 27).
Que le Seigneur ... affermisse vos cœurs pour qu'ils soient sans reproche dans la sainteté ... à l'avènement de notre Seigneur (1Th. 3.13). Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous gardera du Malin (2Th. 3.3). Le Dieu de toute grâce qui, en Jésus Christ, vous a appelés à sa gloire éternelle ... vous formera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. (1Pi. 5.10). Ces paroles peuvent-elles signifier pour toi quelque chose de moins que ceci : toi aussi, quelle qu'ait pu être jusqu'ici ta vie spirituelle, si peu encourageants que puissent paraître ton caractère ou tes inconstances, tu peux devenir un chrétien affermi. Prends le temps d'écouter ces paroles comme étant la vérité de Dieu, laisse-toi enseigner simplement comme un enfant et la certitude viendra : aussi vrai que je suis en Christ, je vais être aussi, jour après jour, affermi en lui.
La leçon paraît tellement simple et pourtant, la plupart d'entre nous mettent beaucoup de temps à l'apprendre. La principale raison, c'est que la grâce offerte par la promesse est si vaste, si divine, dépasse tellement nos pensées, que nous ne prenons pas vraiment les mots pour ce qu'ils veulent dire. Le croyant qui parvient à voir et à accepter ce qu'elle apporte peut rendre témoignage du changement merveilleux qui intervient alors dans sa vie spirituelle. Auparavant, il avait pris en charge sa propre conduite ; maintenant il a un Dieu qui s'en charge. Il sait maintenant qu'il est à l'école de Dieu, d'un Maître qui a planifié tout le cours des études pour chacun de ses élèves avec une infinie sagesse et se réjouit de les voir revenir chaque jour pour prendre les leçons préparées pour eux. Tout ce qu'il souhaite, c'est de se sentir constamment entre les mains de Dieu, de suivre ses directives sans être ni en avance, ni en retard. Se rappelant que c'est Dieu qui produit le vouloir et le faire, il comprend que s'en remettre à l'œuvre de Dieu est sa seule sécurité. Il se débarrasse de toute anxiété au sujet de sa vie intérieure et de sa croissance, parce que le Père est le Vigneron et que chaque plant est en sécurité sous sa garde sage et attentive. Il sait qu'une vie bénie, puissante et féconde est la perspective offerte à quiconque met en Dieu et en Dieu seul toute son espérance. Croyant, tu es bien obligé de reconnaître qu'une telle vie de foi ne peut manquer d'être la plus bénie qui soit. Peut être dis-tu que, par moments, tu acceptes vraiment, de tout ton cœur, cette manière de vivre, que tu abandonnes vraiment à ton Père le soin de ta vie intérieure. Mais, pour une raison ou une autre, cela ne dure pas. Tu oublies à nouveau et, au lieu de commencer chaque journée en remettant joyeusement à la charge de ton Père les besoins et le soin de ta vie spirituelle, tu te sens à nouveau anxieux, chargé, abandonné. Mon frère, c'est peut être que tu n'as pas remis au Père le soin de te rappeler chaque jour qu'il faut renouveler cet abandon total ! La mémoire est une des plus puissantes forces de notre nature. C'est par elle qu'un jour est lié au jour suivant, que l'unité de notre vie est préservée au cours des années, que nous avons conscience d'être toujours nous-mêmes. Dans la vie spirituelle, la mémoire a une grande valeur. Dieu a pourvu de façon merveilleuse à la sanctification de notre mémoire au service de notre vie spirituelle. C'est le Saint-Esprit qui nous rappelle toutes choses, il est l'Esprit de la mémoire. Jésus a dit : « Il vous rappellera tout ce que moi je vous ai dit » (Jn. 14.26). « Celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a donné l'onction, c'est Dieu. Il nous a aussi marqués de son sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l'Esprit » (2Co. 1.21-22). Celui qui sanctifie notre mémoire nous a justement été donné pour nous affermir. C'est lui qui va te rendre capable de te souvenir chaque jour des promesses bénies de Dieu et de l'acte de foi toujours renouvelé qui les accepte dans la soumission. Le Saint-Esprit est — Dieu soit béni — la mémoire de l'homme nouveau.
Applique donc cela à la promesse de notre texte : « Celui qui vous affermit en Christ, c'est Dieu ». Maintenant, en ce moment même, alors que tu as abandonné toute anxiété au sujet de tes progrès, de ta croissance, au Dieu qui a entrepris de t'affermir dans le Cep, tu éprouves la joie de savoir que la responsabilité en incombe à Dieu seul. Demande lui donc aussi avec confiance de te rappeler toujours par le Saint-Esprit cette relation bénie que tu as avec lui — et il le fera. Chaque matin, ta foi va croître en force et en éclat : J'ai un Dieu qui veille à ce que je sois, chaque jour, plus solidement uni à Christ.
Et maintenant, mon compagnon bien-aimé dans la foi, « le Dieu de toute grâce qui, en Christ, vous a appelés, vous formera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables ». Que peux-tu désirer de plus ? Attends-toi à cela avec confiance, demande-le avec ferveur. Compte sur Dieu pour faire son œuvre. Apprends par la foi à chanter ce cantique dont les notes seront rendues plus douces et plus profondes à chaque nouvelle expérience. « A celui qui a le pouvoir de vous affermir ... à Dieu, seul sage, soit la gloire aux siècles des siècles. Amen ! » (Ro 16.25-27). Oui, gloire à Dieu qui a entrepris de nous affermir en Christ !