L'Esprit du Christ

13. Attendre l’Esprit

« Il leur recommanda d’attendre la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez ouïe de moi. » Ac 1.4

Dans la vie des saints hommes de l’Ancien Testament le mot attendre est un de ceux qu’ils aiment à employer pour exprimer l’attitude de leur âme devant Dieu. Ils attendaient Dieu et s’attendaient à Dieu. L’Écriture nous parle de cette attente comme étant l’expérience du croyant : « J’ai patiemment attendu l’Éternel ». (Ps 40.2). « J’ai attendu l’Éternel, mon âme l’a attendu ».

A présent que le Père s’est révélé par le Fils, et que le Fils a accompli la rédemption, notre attente doit se concentrer principalement sur la grande promesse qui nous révèle l’amour du Père et la grâce du Fils réunis ensemble, sur le don du Saint-Esprit et son habitation en nous. Attendons-nous à l’Esprit saint, à sa lumière, à sa puissance pour révéler en nous la présence du Père et du Fils, pour nous sanctifier et accomplir lui-même en nous le service auquel nous appellent le Père et le Fils.

« Il leur recommanda d’attendre la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez ouïe de moi ». Le Saint-Esprit ne nous est pas donné comme une possession dont nous puissions nous rendre maître pour en user à notre gré. Non, le Saint-Esprit nous est donné pour que ce soit lui que devienne notre maître et qui nous prenne sous sa direction. Ce n’est pas à nous de nous servir de Lui : c’est à lui de se servir de nous. Tout ce que les disciples firent et éprouvèrent pendant ces dix jours d’attente, nous trace la voie à suivre, nous est le gage de la vie de l’Esprit dont nous devons vivre. La grâce d’être rempli de l’Esprit, telle que nous la promet le Père, nous est accordée en raison directe de ce qu’est notre attente.

Ceci ne nous explique-t-il pas pourquoi tant de croyants ne reçoivent que si peu de la joie et de la puissance qu’apporte le Saint-Esprit? Jamais ils n’ont su l’attendre. Cette promesse, ils l’ont ouïe, ils en ont vivement désiré l’accomplissement, et l’ont demandée par de ferventes prières; ils ont senti douloureusement l’absence de cet hôte divin et en ont mené deuil; ils ont essayé de croire, essayé d’être « rempli de l’Esprit » mais jamais ils n’ont su ce que c’était que de l’attendre. Jamais ils n’ont dit, ni même écouté et cru cette parole : « Heureux tous ceux qui s’attendent à lui ». (Esa 30.18). « Ceux qui s’attendent à l’Éternel reprennent de nouvelles forces. » (Esa 40.31).

Qu’est-elle donc, cette attente ? Comment devons-nous attendre ? Avant tout laissez-moi vous dire que ce que vous devez attendre, vous qui êtes croyant, c’est la manifestation de la puissance de l’Esprit qui est déjà en vous. Comme enfant de Dieu, vous avez déjà le Saint-Esprit. Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous? » (1Co 3:1-3, 16). « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n’êtes point à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à un grand prix; glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit qui appartiennent à Dieu ». (1Co 6.19, 20).

« Et parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie Abba, Père ». (Gal 4.6). Avec foi aux paroles de Dieu, commencez donc par cultiver en vous cette paisible assurance: le Saint-Esprit demeure en moi.

Après cela vous serez dans la disposition voulue pour faire un pas de plus, pour demander à Dieu très simplement, très tranquillement, de vous accorder la puissance de son Saint-Esprit. L’Esprit est en Dieu et il est en vous aussi. Ce que vous demandez donc au Père, c’est que l’Esprit qui habite en vous agisse avec plus de force. Demandez-le lui en vous appuyant sur ses promesses et en obéissant à ses ordres.

O Père, enseigne-nous, chaque fois que nous allons à toi, à attendre le Saint-Esprit. Et que renonçant à toute sagesse et volonté propres, nous apprenions à nous abaisser toujours plus bas devant toi, afin que ton Esprit puisse agir avec puissance. Oui, enseigne-nous qu’à mesure que nous t’abandonnerons davantage de jour en jour la vie de notre moi, la vie sainte qui a sa source en toi grandira en puissance en nous, et que nous pourrons alors « t’adorer en Esprit et en Vérité ».

Amen.

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