En prenant la Parole de Dieu comme référence, nous avons examiné dans cette étude comment il est possible de retrouver ce que nous avons perdu sur le plan spirituel. Nous avons montré comment le Seigneur avait formé le dessein que, grâce à Hébron et Sion, l'homme pourrait retrouver tout ce qu'il a perdu. Hébron nous parle de communion, d'abord avec Dieu et ensuite parmi nous, entre frères dans la foi. Sion nous parle de la maison céleste ou spirituelle de Dieu. C'est dans la mesure où nous comprenons ce qu'est cette Maison, que nous pouvons être rétablis. Nous avons signalé comment Dieu conduisit David pas à pas vers Sion, car c'est seulement lorsqu'il fut introduit dans Sion que les pertes subies par la nation purent être effacées. Lorsque Salomon édifia le temple, ainsi que cela lui avait été ordonné, Dieu vint à Sion dans toute Sa gloire. Il se mit à parler d'une façon plus manifeste à toute la nation ; le peuple tout entier fut rempli de joie et entra dans la maison de Dieu dans une attitude de profonde expectative. En d'autres termes, nous pouvons dire que Dieu devint plus réel pour eux. Le deuxième verset du Psaume 87 nous apporte une information supplémentaire à propos de Sion : « Le Seigneur aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob ».
Jacob représente un homme sur lequel le Seigneur fixe son choix. Dieu le choisit avec toute sa sottise, ses insuffisances et ses faiblesses, mais Jacob dut passer par beaucoup d'expériences avant de pouvoir comprendre les desseins du Seigneur à son égard. Pendant plus de vingt ans il essaya pas ses propres efforts d'obtenir et de goûter les bénédictions que Dieu avait l'intention de lui accorder. Depuis son enfance, il avait entendu Isaac parler de la part du fils premier-né, aussi essaya-t-il d'obtenir ce privilège en trompant son père avec l'aide de sa mère.
Dans la maison de son beau-père, il essaya de nouveau d'agir de la même manière. Il était très malheureux lorsqu'il quitta la maison de son beau-père. Jacob possédait du bétail en abondance et beaucoup de richesses, et pourtant nous le voyons rempli de peur (Genèse 37). L'expression « toutes les demeures de Jacob », au Psaume 87.2, nous parle de tout ce qu'il avait fait lui-même, de ses propres efforts, de ses propres luttes et combats, et de tous ses efforts humains pour obtenir la bénédiction de Dieu. Il essaya d'obtenir la part du premier-né par des méthodes humaines.
Il existe beaucoup de croyants de ce même genre ; ils essayent d'atteindre la bénédiction divine par leurs propres efforts. Il s'efforcent de servir Dieu avec leur sagesse humaine mais en fin de compte ils sont déçus. Bien qu'ils étudient la Bible année après année, en cherchant à comprendre avec leur sagesse humaine, leur vie révèle qu'ils enregistrent une défaite après l'autre. Ils dépensent beaucoup d'argent pour le service du Seigneur, mais ne voient pas de fruits. Ils souffrent beaucoup à cause de Dieu, mais n'ont pas de joie dans leur vie. Ils prient pendant de nombreuses heures, mais n'obtiennent pas de réponses. Pourquoi ? Parce qu'ils essayent d'y parvenir par leurs propres efforts, comme Jacob. Par des efforts, des projets humains, de la sagesse des hommes, ils essaient d'atteindre la joie céleste. Ces personnes habitent, pour ainsi dire, dans « les demeures de Jacob ».
« Les portes de Sion » (verset 1). Sion est l'objet de l'amour de Dieu. Lorsque l'on parle de porte, cela signifie que quelqu'un se trouve à l'extérieur et doit entrer. L'Écriture dit : « L'Éternel aime les portes de Sion ». Dieu lui-même aime les portes de Sion et se réjouit d'y entrer. C'est pourquoi, si nous voulons être de ceux qui goûtent l'amour de Dieu dans toute Sa plénitude, il nous faut devenir une partie de Sion.
« Sion est fondée sur la montagne sainte » (verset 1). Il existe des fondations solides et sûres qui ne peuvent être ébranlées. Elles sont établies dans la montagne sainte. Lorsque nous aspirons à devenir parfaitement saints, comme Dieu est saint, il nous fait progresser jusqu'à devenir une fondation solide.
« Ville de Dieu » (verset 3). Ceci est un autre nom pour parler de ce même endroit ; « Sion » et « Ville de Dieu » sont synonymes.
« C'est le Très-Haut lui-même qui t'établira » (verset 5) (version anglaise). Ceux qui habitent dans les demeures de Jacob comptent sur l'énergie humaine pour être affermis, mais ceux qui viennent à Sion, le seront par Dieu lui-même.
« L'Éternel comptera en inscrivant les peuples » (verset 6). Dieu inscrit tout ce qui concerne les habitants de Sion. Tout ce que nous faisons par nous-mêmes n'est que gaspillage, mais tout ce que nous faisons dans la maison de Dieu est inscrit afin qu'on s'en souvienne à jamais.
« Ceux qui chantent » (verset 7). Dans les demeures de Jacob, il y aura des larmes, de l'affliction et des déceptions ; par contre dans Sion on trouvera des chanteurs et des musiciens qui entonneront des chants célestes. Cela exprime une grande joie, un joie telle que ceux qui jouent sur des instruments se réjouissent tous ensemble.
« Toutes mes sources sont à toi » (verset 7). Le mot « sources » suggère le ruissèlement d'une réserve d'eau cachée. Personne ne connaît la quantité d'eau qui se trouve effectivement dans une source. Il en sort constamment de l'eau fraiche et elle ne tarit pas. Ce que Dieu veut nous faire comprendre c'est que les habitants de Sion ont des multitudes de sources qui leur dispensent des délices.
Ce n'est qu'à Sion que nous pouvons rentrer en possession de tout ce que nous avons perdu, et c'est pourquoi L'Éternel cherche constamment à attirer notre attention sur Sion.
Genèse 14.18, 19. C'est la première fois que Sion est mentionnée dans la Parole de Dieu. Le nom de « Salem » signifie paix ; Salem ou Jérusalem est la ville de la paix.
1. Pas un cordon de soulier
Abraham était sur le point d'être confronté à une grande tentation. Il revenait du champ de bataille où il avait vaincu les ennemis du roi de Sodome ; il avait ramené les hommes de Sodome et une profusion de richesses. Le roi souverain qu'il avait secouru était plein de gratitude et désirait le récompenser, c'est pourquoi il offrit à Abraham tout le trésor dont ils s'étaient emparés. Quelle tentation pour Abraham ! Cependant, avant qu'il n'ait été confronté à cette épreuve et que le roi de Sodome n'ai pu le tromper, le Seigneur avait envoyé Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut pour le bénir (verset 19). Lorsque donc le roi de Sodome lui offrit tout le trésor, Abraham refusa de toucher ne serait-ce qu'à un fil ou à un cordon de soulier. Il s'était trouvé sur le champ de bataille, aussi pouvait-on s'attendre à ce que ses chaussures soient usées et ses vêtements déchirés. Il aurait pu avoir besoin d'un lacet pour ses chaussures et d'un fil pour réparer ses vêtements. Pourtant, même des choses aussi insignifiantes, il refusa de les accepter du roi de Sodome. Il faut de la foi pour prendre une position aussi ferme. D'où lui venait une telle conviction ? Melchisédek le sacrificateur du Très-Haut était venu de Sion, et l'avait béni au nom du Dieu Très-Haut, à qui appartiennent le ciel et la terre. C'est ainsi qu'Abraham reçut beaucoup plus que le roi de Sodome n'aurait pu lui donner. Grâce à Melchisédek, Abraham pu entrevoir Sion, ce qui augmenta sa foi et le rendit capable de résister à une tentation aussi forte.
2. Le pain et le vin
Non seulement Melchisédek bénit Abraham, mais il lui apporta de la nourriture de Sion : il lui donna du pain et du vin (Genèse 14.18). Abraham rentrait fatigué du champ de bataille. Pourtant si le roi de Sodome lui avait offert de la volaille, du mouton ou d'autres victuailles, Abraham aurait répondu : « Non merci, je ne veux pas de ta vollaille, ni de ton mouton, ni quoi que ce soit d'autre ». Le roi aurait été heureux de le nourrir, lui et ses hommes, car Abraham les avait délivrés de leurs ennemis. Abraham tourna le dos à toutes les bonnes choses que le roi de Sodome lui offrit, car Dieu avait envoyé Melchisédek avec de la nourriture de Sion. Le sacrificateur du Dieu Très-Haut avait apporté du pain et du vin à Abraham, ce qui avait fait disparaître sa lassitude. Vous verrez votre fatigue s'envoler lorsque vous arriverez à la Sion divine.
Lorsque les gens ne se sentent pas très bien, ils tirent prétexte de la moindre excuse pour se tenir éloignés de la maison de Dieu. Ils disent : « Nous ne pouvons pas aller à Hébron. Les réunions durent très, très longtemps et nous n'allons pas très bien, nous avons passé une mauvaise nuit ». Ils s'imaginent qu'en restant à l'écart, ils iront mieux. D'autres restent à l'écart de la maison de Dieu quand ils sont tristes et se sentent déprimés. Peut-être quelqu'un leur a dit une parole qui les a blessées, mais lorsqu'ils s'isolent leur état empire ! C'est en venant à la maison de Dieu que le peuple de Dieu reçoit de la nourriture céleste, la force divine et la joie, qu'il est maintenu frais, vigoureux, en bonne santé devant Dieu et que, comme Abraham, il est capable de résister à toute tentation.
3. Les dîmes
Abraham était convaincu que toute bénédiction vient de Dieu, et c'est pourquoi il Lui donna la dîme (Genèse 14.20). Lorsque Melchisédek le bénit, Abraham avait la conviction que c'était vraiment Dieu qui l'avait délivré de ses ennemis et lui avait accordé tant de grandes bénédictions. C'est pourquoi Abraham donna à Dieu un dixième de tout ce qu'il possédait. La dîme témoigne de sa foi et elle est aussi la manifestation de la reconnaissance. En agissant de cette manière Abraham disait : « Dieu m'a béni et m'a donné bien plus que ce que j'aurais réalisé par mes propres efforts et ma propre force ».
Oh, combien cela est vrai ! Nous ne pouvons trouver plaisir en quoi que ce soit, à moins que Dieu ne nous bénisse. Même si nous travaillons dur et gagnons beaucoup d'argent, si Dieu ne nous donne pas la santé, comment pourrons-nous profiter de cette richesse ? Si Dieu ne nous accorde pas la paix en famille, il n'y a pas de doute que tous nos gains ne seront que perte. Sans la faveur divine nous ne pourrons tirer profit de ce que nous possédons.
Selon 2 Chroniques 3.1, le mont Morija est l'endroit où Abraham fut mis à l'épreuve pour la dernière fois (Genèse 22). Dieu lui apparut dix fois, et la dixième fois il se manifesta au Mont Morija. Abraham dut passer pas ces dix expériences pour devenir l'ami de Dieu. Il fut conduit à Sion pour y passer sa dernière épreuve.
Après cela Dieu fut pleinement lié à Abraham. Il marchait dans l'obéissance dans tout ce qui lui avait été ordonné. Il prit son fils unique, le chargea du bois de l'holocauste et se rendit sur le Mont Morija (Genèse 22.9). Sans poser de question, sans douter, il plaça son enfant sur l'autel, étendit la main et prit le couteau pour égorger son fils. Alors Dieu l'appela : « Abraham, Abraham ! N'avance pas ta main sur le jeune homme » (Genèse 22.11, 12). Lorsque Abraham se retourna, il vit derrière lui un bélier retenu dans un fourré par les cornes. L'animal ne risquait pas de s'enfuir, car ce n'était pas un homme mais Dieu Lui-même qui l'avait amené à cet endroit. Le bélier avait été retenu dans le fourré dans un but précis et Dieu parlait à Abraham par ce moyen — « Abraham, tu m'as pleinement obéi. Tu n'as jamais douté de moi. Ce que j'ai ordonné, tu l'as fait. Tu m'as obéis sans poser de questions, sans douter. Tu as réussi ton épreuve ».
C'est comme si Dieu disait à Abraham : « Vois-tu le bélier lié dans le fourré ? Je suis également lié à toi de la même manière. Au commencement je t'ai donné des ordres et tu m'as obéi. Maintenant, c'est toi qui me donneras des ordres et Je t'obéirai ». Quel privilège ! A présent Abraham pouvait donner des ordres à Dieu ! Dieu était lié à Abraham pour l'éternité et jusqu'à ce jour Dieu garde Son alliance avec la descendance d'Abraham. Bien que ceux-ci L'abandonnèrent et se rebellèrent contre Lui, Dieu dit à Moïse : « Je suis le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob » à cause de l'alliance conclue avec Abraham.
De la même manière, si vous entrez à Sion sans avoir peur et sans douter, Dieu est lié à vous. Vous pouvez Lui ordonner de faire n'importe quoi et Il le fera pour vous. Existe-t-il un homme qui pourrait faire cela pour nous ? Dans notre stupidité, nous comptons sur nous-mêmes, sur notre sagesse humaine et nos forces pour parvenir à la victoire, alors que c'est seulement en venant à Sion que Dieu peut être entièrement lié à nous. Oui, c'est par la foi seulement que nous pouvons retrouver tout ce que nous avons perdu. Abraham avait commis beaucoup d'erreurs : il avait écouté le voix de sa femme Sarah et épousé Agar, ce qui fut une épouvantable erreur. A tel point que les Ismaélites furent la source d'ennuis continuels pour le peuple de Dieu. Pourtant Abraham retrouva tout à Sion.
Il se peut que nous aussi subissions beaucoup de pertes, cependant nous rentrerons en possession de tout ce que nous avons perdu en entrant dans la maison de Dieu, c'est-à-dire Sion.
En venant à Sion, Abraham reçut une foi véritable. Il n'y a pas de doute qu'il avait une certaine foi au départ, car lorsque Dieu lui parla il obéit et quitta Ur en Chaldée. Ce fut un grand sacrifice, car il quitta sa maison, sa famille, et ses biens ; pourtant ce n'était qu'une étape imparfaite en ce qui concerne la foi. C'est seulement dans Genèse 22 lorsqu'il arriva à Sion, qu'il reçut une foi authentique, et qu'il eut la conviction que le Seigneur ressusciterait son fils, même si lui Abraham le mettait à mort. Il était sur le point d'égorger son fils sur l'autel et en même temps il savait que Dieu ne changerait pas Sa parole, mais ressusciterait Isaac. Il n'est pas facile d'avoir une telle foi.
Ne vous tenez pas à l'écart de la maison de Dieu et ne la méprisez pas. Ne dédaignez pas la communion des saints de Dieu, mais prenez votre part toute entière dans la maison du Seigneur, et alors vous serez certainement rétablis dans tout ce que vous avez perdu.
Il est très important d'apprendre ces deux leçons provenant de la vie d'Abraham. Honorez Dieu avec vos biens et reconnaissez que Lui seul peut vous bénir ; c'est la première leçon. La deuxième consiste à venir dans la maison de Dieu avec une foi solide mais simple. Alors vous serez totalement et pleinement intégré au dessein de Dieu.