Ainsi, quoique nous établissions que ce psaume traite de tout péché en général, de sa source et de sa racine, nous n’excluons pourtant pas celui qui a donné occasion au titre de ce psaume, savoir l’adultère, et l’homicide commis sur la personne d’Urie ; car c’est dans le miroir de ces énormes péchés que David a occasion de connaître et de dépeindre toute la corruption de la nature, c’est ce qui lui donne matière et sujet de faire ces réflexions ; voilà, moi qui ai conduit si sagement le royaume de l’Éternel, qui ai établi un si bon ordre dans l’église de Dieu, de sorte que j’ai conduit ce peuple d’Israël en l’intelligence de mes mains (Psa. 78), j’ai été capable de tomber dans des crimes si honteux ; et par le souvenir de ces péchés grossiers, il était conduit à la connaissance de toute la masse de la corruption qui était en lui, comme s’il eût voulu dire, si donc moi, qui étais un homme si gratifié de Dieu, suis tombé comme du ciel aux enfers, n’est-ce pas à moi et aux autres un témoignage convaincant qu’il n’y a rien de bon en ma chair et en toute ma nature corrompue ?