Très chère sœur,
Je crains que vous ne soyez émue et découragée à cause des menaces que le conseil de ville a faites dernièrement à votre mari. Je vous en prie, consolez-vous en Christ : la bonne cause ne demeure opprimée qu’autant que les méchants sont en faveur, mais leur puissance s’évanouira, et la lumière qui doit briller sur les justes répandra tout son éclat.
Si nous n’étions pas étrangers sur la terre, nous ne serions pas exposés aux attaques du monde. Vous trouverez dans la Parole de Dieu tous les contours de votre route vers le ciel, elle n’est pas directe, puisque vous devez marcher « entre l’honneur et l’ignominie ; la mauvaise et la bonne réputation ; passant pour séducteur, quoique véridique ; comme inconnu, quoique connu ; comme mourant et cependant vivant encore, comme affligé et cependant toujours dans la joie » (2 Corinthiens 6.8-10).
Le monde est un des ennemis que vous avez à combattre, bien qu’il soit en quelque sorte vaincu, anéanti en vous ; usez des armes que Jésus donne à ceux de ses soldats qui sont isolés et repoussés, laissez-moi vous adresser ses propres paroles : « Ayez bon courage, j’ai vaincu le monde. » Tant que vous suivrez Jésus-Christ, vous ne serez épargnée ni par l’ignominie, ni par la calomnie, ni par aucune de ces nombreuses disgrâces que notre Sauveur fut appelé à supporter. Je vous supplie au nom des tendres miséricordes de notre Jésus, de garder toujours votre conscience pure. L’opinion des hommes ne vous est rien. Alors même que les hommes foulent au pied l’or, il n’en demeure pas moins marqué du sceau royal. Heureuse êtes-vous lorsque le monde foule à ses pieds votre crédit, votre bonne réputation, vous n’en serez pas moins l’or du Seigneur, frappée à l’image du Roi des rois. « Scellée par son esprit jusqu’au jour de la rédemption, » demandez cet esprit de charité « qui excuse tout, qui supporte tout, qui croit tout, qui espère tout » (1 Corinthiens 13.7). Je vous engage, ainsi que votre mari, et au besoin je vous ordonne devant Dieu et le Seigneur Jésus-Christ et les anges élus, de prier pour vos adversaires. Faites part de ce message à votre mari, et que tous deux, comme « des élus de Dieu, vous revêtiez des entrailles de miséricorde » (Colossiens 3.12). Souvenez-vous, ma sœur, combien de milliers de péchés votre Maître vous a déjà pardonnés. Pardonnez-en donc un à vos compagnons de servitude. « Ne suivez point les pensées de votre cœur et les égarements de vos yeux » (Romains 15.39). Tel est le commandement de Dieu. Ne demandez jamais conseil ici-bas à votre propre cœur, le monde cherche à le flétrir ; acceptez la grâce de Dieu, et que Jésus, qui est l’éternelle sagesse du Père, vous donne sa sagesse. J’aime à croire que Dieu sera glorifié en vous et qu’une porte vous sera ouverte comme au prisonnier de l’espérance, selon l’expression de Zacharie. Il vous est bon que les méchants soient le van de Dieu qui vous secoue, j’espère qu’ils ne vous priveront ni de bons grains, ni de grâce spirituelle. Je vous prie de n’avoir recours à aucune loi d’homme, afin de ne pas vous éloigner de celle de Dieu. Ne vous découragez pas. Si vous aperceviez Celui qui vous attend sur la rive, non seulement vous passeriez au travers d’une bande de bêtes féroces, mais de l’enfer même s’il le fallait pour le rejoindre et être avec Lui. Veuille le Seigneur Jésus être avec votre esprit et celui de tous les vôtres.