Irréprochables devant sa gloire

2. PAR LA FOI

« Sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu. »

(Hébreux 11.6)

Un de mes amis, alors étudiant à Paris, rentrait à la maison pour les vacances. Pour son voyage de retour qui devait être son baptême de l’air, son père lui avait offert un billet d’avion. Un moyen de transport qu’on n’empruntait que rarement à l’époque.

Une fois installé dans l’avion, il fut surpris de voir des hôtesses distribuer journaux, boissons et sucreries avec force sourires et amabilités. L’une d’elle s’approcha de mon ami qui, d’un geste catégorique, refusa net.

– Non, merci !

– C’est bien vrai ! Pas même une boisson ?

– Sincèrement.

Quoiqu’il eût bien soif, ce garçon disait vrai car son porte-monnaie était quasiment vide. Et puis, pensait-il, des boissons à 9000 mètres d’altitude, ce doit être hors de prix !

Un peu plus tard, nouvelle distribution. Un plateau bien garni est déposé devant chaque voyageur. Nouveau refus du jeune homme qui boirait volontiers un soda et planterait ses dents dans une brioche ou un chou à la crême.

– Mais, monsieur, à votre âge on a toujours faim et toujours soif.

– Très sincèrement, non !

– Vous vous sentez mal ? Vous n’avez pas d’appétit ? Voulez-vous un apéritif ? Un peu d’eau minérale ? Nous vous l’offrons.

Plus tard, dans la voiture paternelle, cet ami devait avouer :

– Le voyage était formidable et je te remercie de me l’avoir offert… mais j’aurais bien “craqué” pour un éclair et surtout bu un soda.

– Tu dis ? s’étonna le Père.

– Eh oui ! Comprends-moi, je n’avais plus que quelques centimes en poche.

– Gros bêta ! Le repas et les boissons étaient compris dans le prix du billet ! C’était gratuit pour toi. Tu n’avais qu’à tendre les mains et à prendre ce qu’on t’offrait puisque j’avais payé.

On devine les regrets du fils ! Il s’était tellement fié à l’idée qu’il fallait régler boissons et gâteaux qu’il n’avait pas prêté l’oreille au “nous vous l’offrons” de l’aimable hôtesse… On connaît la suite !

On nous pardonnera ici, avant d’inscrire le mot : FIN, d’avoir une pensée toute particulière pour nos lecteurs qui ont encore des doutes au sujet de leur salut. La “vie éternelle” précise l’Ecriture, c’est le don gratuit de Dieu (Romains 6.23). Curieuse expression. Un cadeau, c’est toujours gratuit que je sache ! La vie nouvelle offerte par Dieu n’est ni un salaire, ni une récompense mais un cadeau somptueux accordé à un être totalement indigne d’en bénéficier. Ces deux mots accolés, “don” “gratuit” rappellent avec force qu’il serait mal venu d’ouvrir son portefeuille pour payer le cadeau de Dieu, ou s’évertuer à gagner le ciel par des actes de piété ou l’accumulation de bonnes œuvres. Celui qui tenterait de mériter l’immense cadeau de Dieu prouverait qu’il n’a pas la moindre idée de l’immensité du fossé qui le sépare de Dieu ; il prouverait également qu’il compte sur lui-même, sur ses actions bonnes, estimant inutile la présence d’un Sauveur et insuffisant le sacrifice de la Croix.

L’incrédulité est le péché par excellence : Il indispose et irrite – Ô combien – le Dieu de la grâce qui pourrait s’indigner et dire : Comment ? J’ai payé le prix fort et suis allé jusqu’à sacrifier ce que j’avais de plus cher, mon Fils… et vous me faites l’injure d’estimer inutile ce don exceptionnel d’une immense valeur. Il faut accepter, une bonne fois pour toutes, que rien – hors le sacrifice de la Croix, pourra combler parfaitement l’immense fossé qui sépare le pécheur du Dieu de sainteté. Ce ne sont, ni l’Eglise, ni le baptême, ni la plus orthodoxe des religions, ni la piété, ni les actions bonnes, ni l’intervention d’un pasteur ou d’un prêtre, ni un ange ou quelque héros de la foi, ni les pèlerinages, ni les prières le plus ferventes qui pourront obtenir le pardon de Dieu et la vie éternelle. Certes, ces choses ont leur valeur, mais toutes sont grandement insuffisantes pour combler le fossé. Donc, rien de tout cela. C’est seulement le sang de son Fils qui peut satisfaire pleinement le Dieu de justice et apaiser son juste courroux. Justice étant rendue (votre péché comme le mien, a reçu son châtiment en la personne d’un innocent qui a accepté de payer à notre place), Dieu accorde à celui qui croit, pardon, paix et réconciliation définitive. “Désormais, il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ” (Romains 8.1), désespérant d’eux-mêmes et donnant toute sa valeur à la vie du Fils, donnée sur la Croix. A l’inverse, c’est se fermer le ciel que de prétendre le gagner. Douter de la Parole de Dieu, c’est à coup sûr se priver de toute réponse de sa part : “Que celui qui doute ne pense pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur” (Jacques 1.7).

Convenez avec moi qu’un cadeau n’est en ma possession que si je tends les mains pour le prendre. Nul donateur ne peut me forcer à recevoir l’objet qu’il me destine. Un ami aura beau m’inviter à prendre place dans sa voiture, je resterai sur le trottoir si je doute de sa parole ou néglige de m’installer dans son véhicule. La vraie foi entraîne des actes, un total abandon entre les mains de Dieu qui ne donne rien aux passifs qui attendent, sans trop y croire, que la foi leur tombe du ciel. Jésus n’a jamais dit : “Attendez de croire” mais. “croyez”, “buvez”, “mangez”. Quel homme de bon sens se permettrait de dire :“J’attends d’avoir la foi pour prendre Dieu au sérieux et croire réellement ce qu’il dit” ?

CROIRE est la condition sine qua non de salut et de tout progrès. Savez-vous, par exemple, que l’apôtre Jean, dans son Evangile, utilise 86 fois le verbe “croire” ? D’où l’extrême importance de ce terme. Or, et c’est paradoxal, l’homme éprouve de la difficulté à accepter pour vrai le fait que le Christ ait tout réglé sur la croix pour le salut de quiconque. “C’est trop facile” disent-ils. Alors pourquoi serait-ce chose compliquée puisque Jésus a précisé qu’il fallait devenir comme un petit enfant pour entrer dans le Royaume de Dieu ?

Le terme de “croire” évacue toute idée de mérite. L’homme orgueilleux accepte difficilement son incapacité à rejoindre Dieu ; il voudrait tellement jouer un rôle et se sentir digne – du moins un peu – d’être accueilli dans le ciel. La Bible lui enlève cette prétention stupide : “Cela ne vient pas de vous afin que nul n’en tire gloire” (Ephésiens 2.8-9).

Avoir la foi …

  1. C’est croire Dieu sur parole et accepter sans réserve d’une part “qu’il a fait la paix par Jésus, par le sang de la croix” (Colossiens 1.20) et d’autre part que “le Dieu de paix peut, dans ma vie de tous les jours, me rendre apte à accomplir tout ce qui est bien et conforme à sa volonté” (Hébreux 13.21). On peut douter de la parole d’un homme mais surtout pas de la Parole de Dieu.
  2. Avoir la foi, c’est recevoir maintenant même et avec actions de grâce, le salut (la réconcilation et le pardon d’un Dieu devenu favorable) : “Celui qui croit au Fils a (et non pas aura) la vie éternelle” (Jean 3.16 et 36).
  3. C’est le remercier pour le pardon, la vie éternelle et toute réponse accordés gratuitement grâce à l’œuvre du Fils sauveur. Peu importe si je n’éprouve aucune émotion suite à cet acte de foi. Si un ami me téléphone pour m’annoncer que je suis sur la liste des candidats reçus à l’examen que je viens de passer, devrai-je attendre de ressentir un quelconque sentiment de bonheur pour croire à mon succès ? Aussi longtemps que je douterai de la parole de mon ami, je resterai inquiet. Mais si je prends pour vraie cette bonne nouvelle alors je bondirai de joie. La joie est le fruit de la foi.

La foi qui sauve et qui obtient est donc celle qui prend Dieu au mot et accepte sur le champ ce don immense qu’est la vie éternelle. Jésus a dit : “Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi” (Jean 6.37). Si je suis venu à Lui, je n’ai plus qu’une question à me poser : “M’a-t-il mis dehors” ? Cette question est excessivement sérieuse car la sincérité et l’honnêteté du Christ sont en jeu. Celui qui doute du salut à ce point ne commet pas un acte d’humilité, il commet au contraire le péché de méfiance envers Dieu. Il fait Dieu menteur. Or “sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu” (Hébreux 11.6). “Douter de sa parole c’est lui faire injure, c’est donc une faute très grave” (Chafer).

– Vous (mettez ici votre nom), “vous… qui étiez ennemis (de Dieu) par vos pensées coupables et vos mauvaises œuvres, Dieu vous a, maintenant, réconciliés par la mort de son Fils pour vous faire paraître saints et irréprochables devant lui, à condition que vous le CROYIEZ fermement…” (littéralement : que vous demeuriez inébranlables dans la foi) (Colossiens 1.21-23).

Important : Avant de se livrer au Seigneur pour recevoir son pardon, il est sage de réfléchir et de considérer avec attention ce que cette démarche pourrait impliquer. Dieu ne veut pas d’une décision hâtive, prise seulement pour être réconforté intérieurement. Il a toujours découragé ceux qui prétendaient le suivre sans avoir mesuré ce qu’allait entraîner leur engagement. Regretter son péché, en être affligé ne suffisent pas. Il faut aussi s’en détourner. Se confier au Christ Sauveur c’est consentir à renoncer à tout ce que Dieu réprouve et qui constituait dans le passé des priorités ou des souhaits. Les opinions, les désirs, les goûts, les aspirations seront désormais tout autres par sa grâce. Il est des mauvaises habitudes qui seront au contraire extirpées sans pitié et des fréquentations ou des amitiés qui cesseront ou, au contraire, se noueront. Sans doute, le chrétien de fraîche date sera-t-il amené, selon le cas, à restituer ce qu’il aurait mal acquis, ou encore à formuler des excuses auprès de personnes blessées par ses propos ou ses maladresses, à rectifier son comportement et son langage dans son foyer ou sa vie professionnelle. Que ces exigences n’arrêtent pas celui qui est déterminé à suivre le Christ, car le Saint Esprit communiquera jour après jour à son enfant la force et la joie de suivre ses traces. Près de Lui, “son joug est doux et son fardeau léger”. Les goûts et les désirs changeront d’eux-mêmes. Les choses qui le passionnaient dans le passé perdront leur attrait, seront reléguées au dernier plan ou remplacées par d’autres jugées infiniment meilleures et sujet de joie. Donc en avant, avec confiance.

Notre souhait est que nos lecteurs s’abandonnent au Seigneur sans réserve, et qu’ils marchent jour après jour, dans sa lumière.

“Au Christ ressuscité soit la gloire aux siècles des siècles” !

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