V. 1 – 4 : Oracle, parole de l’Éternel sur Israël. Ainsi parle l’Éternel, qui a étendu les cieux et fondé la terre, et qui a formé l'esprit de l'homme au dedans de lui : Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour tous les peuples d'alentour, et aussi Juda dans le siège de Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ; tous ceux qui la soulèveront seront meurtris ; et toutes les nations de la terre s'assembleront contre elle. En ce jour-là, dit l’Éternel, je frapperai d'étourdissement tous les chevaux, et de délire ceux qui les monteront ; mais j'aurai les yeux ouverts sur la maison de Juda, quand je frapperai d'aveuglement tous les chevaux des peuples.
Le premier verset est entièrement consacré à bien préciser de qui émane l’oracle sur Israël : « Parole de l’Éternel, le tout puissant, créateur du ciel et de la terre, et qui a formé l’esprit de l’homme au-dedans de lui ».
C’est le Tout-puissant qui fait cette annonce bouleversante sur Jérusalem en particulier. L’homme, révolté contre son Créateur qu’il rejette, ne peut ni croire cette annonce ni même la comprendre. C’est pourquoi toutes ces choses s’accompliront sans que personne n’y prenne garde.
« Je ferai de Jérusalem une coupe d’étourdissement pour tous les peuples d’alentour, et aussi Juda, dans le siège de Jérusalem ». La fin de ce verset laisse un doute en ce qui concerne Juda. Le verset est d’ailleurs interprété de deux manières différentes :
La suite du chapitre semble indiquer que la deuxième interprétation est la bonne.
« En ce jour-là » : cette expression revient plusieurs fois dans ce chapitre et les suivants. Il s’agit du jour où l’Éternel va exercer son jugement sur un monde qui l’a complètement rejeté, et s’est volontairement placé sous la coupe de l’Antichrist (souvenons-nous que ces événements se passent après l’enlèvement de l’Église). Cependant, dans son amour, Dieu veille à ce qu’il y ait toujours sur terre un flambeau pour permettre encore le salut et la repentance. Ce flambeau sera de nouveau confié à ceux du peuple d’Israël qui sont revenus au Seigneur.
« En ce jour-là, déclare l’Éternel, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ». À l’heure où ces lignes sont écrites, nous avons déjà un avant-goût de ce qui va se passer. Jérusalem attire tous les regards, et tous les peuples, à commencer par ceux des pays d’alentour et jusqu’à ceux des extrémités de la terre, commencent à s’exciter contre ce pays et en particulier contre cette ville, qui est « hors normes » et dont les grands de ce monde pensent qu’elle est la cause de tous les maux de l’humanité. Mais Dieu veille à ce qu’elle ne soit pas détruite, et que les hommes viennent s’y frotter.
« Toutes les nations de la terre s’assembleront contre elle » : c’est une intervention qui se fera certainement sous l’égide d’un organisme de type ONU. Ce sera un rassemblement monumental. Nous avons déjà vu que les chevaux allaient être utilisés lors de cette attaque et c’est l’Éternel qui va les éliminer tout comme Il va éliminer ceux qui les montent… mais alors que les chevaux des peuples seront frappés d’aveuglement, l’Éternel aura « les yeux ouverts sur la maison de Juda ».
V. 5 – 9 : Les chefs de Juda diront en leur cœur : les habitants de Jérusalem sont notre force, par l’Éternel des armées, leur Dieu. En ce jour-là, je ferai des chefs de Juda comme un foyer ardent parmi du bois, comme une torche enflammée parmi les gerbes ; ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d'alentour, et Jérusalem restera à sa place, à Jérusalem. L’Éternel sauvera d'abord les tentes de Juda, afin que la gloire de la maison de David, la gloire des habitants de Jérusalem ne s'élève pas au-dessus de Juda. En ce jour-là, l’Éternel protégera les habitants de Jérusalem, et le faible parmi eux sera dans ce jour comme David ; la maison de David sera comme Dieu, comme l'ange de l’Éternel devant eux. En ce jour-là, je m'efforcerai de détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem.
Si depuis la première déportation des tribus du nord, il y a eu hostilité entre Juda et Israël, nous voyons que ce n’est plus le cas à partir de ce verset, et Juda semble être établi à l’extérieur de Jérusalem alors qu’Israël serait plutôt dans la ville. Les chefs de Juda diront dans leur cœur : « Les habitants de Jérusalem sont notre force PAR L’ÉTERNEL DES ARMEES LEUR DIEU ». Cela va encourager les chefs de Juda à tel point que l’Éternel va les utiliser « comme un foyer ardent » et « une torche enflammée » contre les assaillants qu’ils vont dévorer. Tous les lecteurs de la Bible savent que de tels faits se sont déjà produits plusieurs fois dans l’Ancien Testament, quand des forces infiniment supérieures en puissance et en nombre, ont été mises en déroute non par l’armée d’Israël, mais par Dieu. Par exemple : la prise de Jéricho par Josué, la mise en déroute de l’armée des philistins par David (quand l’Éternel lui fit entendre le bruit de ses pas sur la cime des mûriers), la défaite des Madianites par Gédéon (quand l’Éternel lui indiqua de n’utiliser que des cruches et des trompettes).Toutefois, ce sont là des choses tellement anciennes, tellement lointaines, qu’elles font partie des anecdotes historiques. Alors Dieu a pris soin de faire écrire dans la Bible, des événements qui vont se produire dans notre futur, avant son retour en gloire. Aujourd’hui le monde est inquiet, et tous parlent d’Apocalypse, de situations apocalyptiques mais personne ne veut lire ce qui y est écrit, et encore moins chercher à comprendre ce que le Dieu tout puissant révèle à l’humanité.
La fin du verset 6 de notre texte, comporte une affirmation puissante de l’Éternel : « Et Jérusalem restera à sa place à Jérusalem ». Cela indique bien que malgré la volonté de toutes les puissances réunies, elles ne pourront rien contre la protection divine ! Dieu sauvera d’abord les tentes de la maison de Juda, et Il en donne Lui-même la raison : « Afin que la gloire de la maison de David, la gloire des habitants de Jérusalem ne s’élève pas au-dessus de Juda ». Comme David est lui-même issu de la tribu de Juda, cela mérite réflexion. Il s’agit certainement ici du prince décrit dans le livre d’Ézéchiel au chapitre 44 et suivants, qui est à mon sens effectivement un descendant de la lignée de David, alors que le Messie, bien que descendant de la lignée de David quant à son incarnation, reste en tant qu’Agneau de Dieu, le Lion de la tribu de Juda. C’est la raison pour laquelle le futur prince de Jérusalem, ne peut pas être placé au même niveau que le Messie. Cependant « l’Éternel protégera les habitants de Jérusalem », et le plus faible dans ce fameux jour sera comme David qui a été le combattant le plus célèbre de tout Israël. C’est d’ailleurs lui qui a donné à Israël des frontières allant d’Elath et le torrent d’Égypte, jusqu’à l’Euphrate.
« La maison de David sera comme Dieu, comme l’Ange de l’Éternel devant eux ». Nous avons vu que dans l’Ancien Testament, l’Ange de l’Éternel était Jésus avant son incarnation. Ici, c’est Lui le Lion de la tribu de Juda, qui va combattre ceux qui attaquent Jérusalem.
Au verset 9, la traduction Segond n’est pas très heureuse, surtout par rapport au langage actuel où « s’efforcer de faire quelque chose » signifie plutôt « essayer de… » sans être sûr d’y parvenir ; alors que l’idée du texte est : « utiliser sa force pour… » ; d’autres versions traduisent directement par « Je détruirai ».
V. 10 – 14 : Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu'ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront sur lui comme on pleure sur un premier-né. En ce jour-là, le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d'Hadadrimmon dans la vallée de Meguiddon. Le pays sera dans le deuil, chaque famille séparément : la famille de la maison de David séparément, et les femmes à part ; la famille de la maison de Nathan séparément, et les femmes à part ; la famille de la maison de Lévi séparément, et les femmes à part ; la famille de Schimeï séparément, et les femmes à part ; toutes les autres familles, chaque famille séparément, et les femmes à part.
Le verset 10 est d’une importance capitale : il concerne, le retour à Dieu de ce peuple tellement éprouvé à cause de ses rebellions passées, mais que l’Éternel rachète au même prix que nous. C’est Lui qui va répandre « sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication ». Et voilà ce moment béni où, dit l’Éternel : « ils tourneront les regards vers MOI, CELUI QU’ILS ONT PERCÉ ». C’est l’instant où se réalisera ce qui est écrit dans Apocalypse 1.7 : « Voici Il vient avec les nuées et tout œil le verra et ceux qui l’ont percé ». Ici il s’agit du reste qui est racheté, autrement dit, du peuple jadis aveugle mais qui, maintenant reconnaît le Messie lors de sa seconde venue. Et ils pleurent « sur Lui comme on pleure sur un fils unique », ce qui est bien le cas de Jésus. Il est le Fils unique de Dieu, le Père qui a assisté à toutes ses souffrances depuis les grumeaux de sang au jardin de Gethsémané, jusqu’à la crucifixion, après les coups et la couronne d’épines.
Mais il nous est dit dans 2 Corinthiens 5.19, qu’à la croix « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-Même ».
Ainsi, le Père et le Fils partageaient les mêmes souffrances, pour le salut de quiconque croit.
Ils pleurent « amèrement, comme on pleure sur un premier-né ». La raison de ces pleurs d’amertume est double :
Dans l’épître aux Colossiens, il nous est dit au premier chapitre et au verset 15 que Christ « est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création », Il est aussi au verset 18 « le premier-né d’entre les morts, afin d'être en tout le premier ».
Ce peuple qui se convertit, comprend tout ce qui s’est passé entre la première et la seconde venue du Messie, et le verset 11 nous dit qu’il se trouve dans un deuil profond ; les versets suivants le décrivent : « Comme le deuil d’Hadadrimmon dans la vallée de Méguiddon ». Il s’agit probablement du rappel du deuil mené par le peuple à la mort du grand roi Josias, estimé de tous, qui a été tué dans cette vallée par le pharaon Néco.
Il se peut aussi que cela présuppose, le deuil qui aura lieu lors de la confrontation dans cette plaine entre les troupes d’Israël et celle de l’antichrist.
« Le deuil sera grand à Jérusalem », où les familles les plus représentatives sont citées nommément :
L’esprit d’humilité et de supplication sera tel, qu’aucune pensée humaine ou charnelle n’aura de place (d’où les femmes à part).