Telles qu’elles nous sont présentées dans le Nouveau Testament, et harmonisées aux rectifications de Paul aux Corinthiens, les langues étaient un don de l’Esprit et avaient un caractère miraculeux et infaillible.
Grosso modo, la résurgence moderne des langues date du début de ce siècle. Nous en avons assez longuement débattu pour saisir qu’elles n’ont pas la même origine céleste que celles des temps apostoliques. Elles n’en sont qu’une mauvaise contrefaçon très éloignée de l’original. Et qui dit contrefaçon dit fraudeur, c’est-à-dire de la parenté spirituelle de celui qui en est le père dès le commencement.
Mais, dans ces ténèbres, il faut admettre qu’il y a des degrés de culpabilité et de responsabilité. Tout mensonge vient du diable, certes, mais tous ceux qui ont menti ne sont pas nécessairement diaboliques.
Il est bon de rappeler qu’un bon nombre de chrétiens pentecôtistes, et même quelques-uns de leurs pasteurs, n’ont jamais parlé en langues et qu’ils ne s’en portent que mieux. Ils sont pareils aux chrétiens des autres dénominations évangéliques. Ils ne tombent pas dans la classe des contrefacteurs. L’emprise satanique est exclue dans ce cas.
Dans beaucoup d’autres cas, l’intéressé, entraîné par l’ambiance particulière et l’enseignement du milieu, a balbutié quelques mots sans suite auxquels l’étiquette de baptême de l’Esprit a été aussitôt accolée, sans que plus jamais la chose ne se renouvelle dans sa vie. La contrefaçon est ici tellement ténue et occasionnelle qu’on ne peut lui imputer une intention de fraude. Si l’Esprit de Dieu n’y est pour rien, l’autre ne l’est guère plus.
Il y a le cas de ceux qui ont été induits en erreur, qui se sont trompés et qui l’ont reconnu. À la base
de leur expérience passagère, il n’y avait pas plus d’esprit malfaisant qu’il n’y avait de Saint-Esprit. Nous avons accueilli quelque temps chez nous un jeune à problèmes qui fréquentait un groupe de jeunes d’obédience pentecôtiste. Sans qu’il ne fût jamais question de nouvelle naissance, il fut pressé d’être baptisé de l’Esprit pour accéder aux dons et il y arriva sans peine. Cette “victoire” fut inévitablement suivie de défaites en cascade et il s’enfonça toujours plus dans le péché. Puisqu’il parlait en langue, sans repentance ni conversion, il n’était donc plus question de lui en indiquer le chemin. Pour se sortir de ses chutes on lui recommanda de prier en langue le plus souvent possible. Il redoubla d’ardeur dans l’articulation de syllabes désarticulées et le résultat moral fut désastreux. Le Saint-Esprit n’était pour rien là-dedans, et le diable pour pas grand-chose, sinon chez ses mauvais conseilleurs. Ce n’était qu’une poulie folle, un pignon baladeur qui tourne dans le vide. Il s’est arrêté tout seul lorsque, découragé, il a quitté le groupe qui la faisait tourner. L’affaire a sombré dans l’oubli et lui dans la délinquance.
Avant de mettre sous presse, nous apprenons de première main, qu’il y à quelques semaines, un homme pieux mais inconverti, conseiller de paroisse dans son Église réformée, jugeant son baptême d’enfant insuffisant, s’adressa à une Église pentecôtiste pour être baptisé en tant qu’adulte et par immersion, ce qui fut fait sans s’enquérir s’il était né de nouveau. On lui parla d’un autre baptême, celui dit de l’Esprit, à la recherche duquel on l’aiguilla. Comme le signe devait en être la glossolalie, il entra dans cette expérience qui ne fut suivie d’aucun “plus”. Sa vie chrétienne se poursuivit dans la médiocrité. Une parente chrétienne lui prêta des cassettes de messages que j’avais enregistrées naguère sur les réveils de l’Ancien Testament. Il les écouta en conduisant sa voiture. C’est alors que saisi par la Parole et n’y tenant plus, il s’arrêta au bord de l’autoroute, s’effondra en sanglots et se convertit à Jésus-Christ ! C’est là qu’il naquit de nouveau et que sa vie en fut radicalement transformée. Cela montre que dans ce cas comme dans les autres, l’Esprit n’est pour rien dans l’affaire des langues contemporaines et que l’autre esprit n’y était pas pour grand-chose, si tant est qu’il y était pour quelque chose. Mais cela démontre que la glossolalie actuelle se fait sans le Saint-Esprit et qu’en bout de course son pseudo-parler en langues, interprété par le même esprit, aurait donné un “authentique” message, évangélique à cent pour cent, comme cela a été vu au chapitre 6 où la fraude à l’interprétation est mise en évidence.
Sans plus de dard ni d’odeur de soufre que dans le cas précédent, voici le témoignage d’un jeune catholique fervent qui découvrit la vérité en entendant la prédication du simple évangile de la grâce. Il se convertit à cette vérité à laquelle il se donna entièrement. Comme Saul de Tarse qui était irréprochable selon la loi, il devint irréprochable selon la doctrine de son Église qui fit de lui son jeune ancien, de loin le plus actif. Ses dons d’organisation en firent le fer de lance du programme d’évangélisation. Il épousa une jeune fille de l’Église. Extérieurement, tout allait bien, tant dans l’Assemblée que dans le ménage. Mais c’est spirituellement, avec leur Seigneur, dans leur consécration que, malgré tous leurs efforts, il y avait, comme on dit, “de l’eau dans le gaz”. Sur ces entrefaites, de nouveaux membres de l’Église, qui par déception avait quitté le pentecôtisme sans en rien renier, lui dirent que si seulement il était baptisé dans l’Esprit, tout s’arrangerait car il serait alors revêtu de puissance. Sans prendre la peine de vérifier ce que la Bible en disait, il rechercha cette deuxième expérience dont le signe devait être le parler en langues. Et il parla, mais la puissance promise n’était pas au rendez-vous. Quelque temps plus tard, cet homme irréprochable, maintenant “baptisé de l’Esprit” et le démontrant par le signe “évident” du don des langues, découvrait pourquoi ça n’allait pas dans sa vie chrétienne. Au contact de chrétiens qui nient cette deuxième expérience et qui la combattent, IL SE CONVERTIT À JÉSUS-CHRIST !!! Ce que le baptême de l’Esprit ne lui avait pas donné, la conversion à Jésus-Christ (et non l’adhésion à une juste doctrine) le lui à apporté. Et cela au grand dam de ceux qui ne comprenaient plus comment il avait pu parler en langues par le Saint-Esprit sans l’avoir reçu. À leur tour, ils pouvaient se demander s’ils n’étaient pas dans le même cas. Un autre esprit que celui de Dieu était-il pour quelque chose dans la stérilité de cette expérience extrabiblique ? Nous n’oserions pas affirmer que quelques phrases incohérentes, certes fausses dans leur essence, mais sans lendemain, aient fait de cet honnête homme un faussaire patenté des choses divines, d’autant moins qu’il en a très tôt reconnu et confessé l’erreur. Non, arrivés, dans ce chapitre, à ce point de notre analyse, ne donnons pas au diable une place qu’il n’a pas ; ce serait lui faire trop d’honneur.
Par contre, ce qui est inquiétant, c’est quand l’occasionnel devient obsessionnel au point de cultiver l’art de baragouiner n’importe quoi et de l’attribuer à l’action de l’Esprit. La poulie folle ne tourne plus librement sur son axe, elle commence à l’entraîner ; la mécanique du mensonge permanent le met en mouvement et rien ne peut plus l’arrêter. Celui qui laisse la tricherie s’installer dans sa vie, finit par faire corps avec le mensonge. C’est ce qu’affirme avec force l’Esprit de vérité : “Parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité, Dieu leur envoie une puissance d’égarement (une énergie d’erreur, J-N. Darby) pour qu’ils croient au mensonge” (2 Thessaloniciens 2.10-11). Maintenant qu’ils y croient, le mensonge est devenu leur vérité. Ceux qui en sont là ne peuvent plus s’en sortir car l’ennemi est dans la place et ils le traitent comme s’il était le Seigneur. De bénin, le mal est devenu malin. Ces paroles peuvent paraître dures, mais n’est-ce pas là le jugement divin que, dans les années 70, le pentecôtisme évangélique et conservateur portait encore sur le don des langues qu’exerçaient les charismatiques ? Rappelons-en les termes : “Ce mouvement est le croisement du pentecôtisme protestant et de l’idolâtrie catholique… C’EST UNE CONTREFAÇON DU DLABLE qui prépare la venue de l’Antichrist”. Et qu’est-ce qui était à leurs yeux une contrefaçon du diable ? Le baptême dans l’Esprit et son signe évident qu’est le don des langues chez ceux avec qui (on y arrive tout doucement) ils sont maintenant à tu et à toi. Or, cette deuxième fausse expérience, c’est d’eux qu’ils l’ont reçue et quelle que soit la forme différente qu’elle prend chez les uns ou chez les autres, c’est là même expérience qui bute contre les Écritures.
L’origine occulte de cette expérience ne se dévoile-t-elle pas quand des pasteurs pentecôtistes reconnaissent que des spirites recherchent certaines de leurs réunions alors qu’ils fuient toutes celles des autres ? C’est parce qu’ils y trouvent une atmosphère qui leur convient. J’ai personnellement entendu le président du spiritisme français dire : “Chez nous on parle aussi en langues comme chez les pentecôtistes, mais avec cel avantage sur eux que, chez nous, ce sont des langres compréhensibles”. Il y a là de quoi faire se hérisser les cheveux sur la tête.
Lors du passage du Dalaï-Lama en France, la presse a rapporté un événement particulier de sa jeune enfance. Quoique vivant dans une province éloignée de Lhassa, il parlait le dialecte de la capitale sans l’avoir jamais appris. Ce parler en langues était vérifiable et personne ne peut mettre en doute son authenticité. Mais, par quel esprit le Dalaï-Lama parle-t-il en langue ? Les pentecôtistes classiques ont dit que c’est le même que celui qui fait parler les charismatiques. Mais le leur est pareil puisque ce n’est plus celui des apôtres ; la conclusion est très facile à tirer.
C’est toujours avec beaucoup de scepticisme que j’ai lu et entendu des rapports sur des parlers en langues qui se révélaient diaboliques quand ils étaient compris par un des auditeurs présents. Le docteur Gabelin affirme qu’un missionnaire a entendu un parler en langues où des phrases dites en un dialecte chinois qu’il connaissait, étaient trop viles et obscènes pour être répétées. Dans une autre occasion, le parleur en langue aurait blasphémé le nom du Seigneur Jésus de la plus horrible façon. C’est avec réticence que j’accordais du crédit à ces témoignages. J’ai pour principe de ne pas ajouter foi aux on-dit, de quelque bord qu’ils soient, et de ne jamais me faire une opinion par simple ouï-dire. Mais quand c’est un chrétien de l’envergure de Ralph Shallis qui fait part de son expérience personnelle dans ce domaine, on est bien forcé de tendre l’oreille. Aux pages 281 et 282 de son livre “Le don de parler diverses langues”, il dit ceci :
“Je me souviendrai toute ma vie de la réunion de prière privée à laquelle j’ai pu assister. Ceux qui étaient présents se sont laissés aller sans aucune réticence à des exagérations qui ont profondément choqué mon esprit. Subitement, l’un d’eux, celui d’ailleurs qui me paraissait l’homme le plus spirituel de tous (ou, peut-être le moins charnel ?) s’est mis à chanter étrangement dans une langue inconnue. Il n’a prononcé qu’une seule phrase, dont j’ai très bien retenu les deux premiers mots : MAHA DEVI. Cet homme a alors interprété cette phrase en français de la manière suivante : “Je suis le Dieu tout-puissant : mets ta confiance en moi. Toujours avec la même mélodie curieuse, il a répété SIX FOIS cette phrase de façon identique et SIX FOIS il l’a traduite avec exactement les mêmes mots, ce qui l’a fixée dans ma mémoire. Pour les autres personnes qui assistaient à cette rencontre, “c’était Dieu qui leur parlait” ; ils acclamaient cette “langue” avec des Amen et des Alléluia… Mais pour moi, c’était tout autre chose ; j’ai reconnu enfin la voix de l’esprit auquel j’étais confronté : c’était celle de l’ennemi. La signification réelle de ces deux mots six fois répétés en était la preuve, car MAHA DEVI signifie : la grande déesse. C’est le titre (parmi d’autres) de la femme de Shiva, la troisième personne de la triade hindoue, le dieu de la destruction. La divinité MAHA DEVI est adorée partout aux Indes sous différentes formes, y compris celles des déesses KALI et DOURGA. Dourga est une divinité destructrice terrifiante. Kali signifie : Noire ; elle est représentée avec un collier de têtes de morts et des mains cadavériques ; elle tient dans sa main une tête décapitée ; elle est couverte de sang et elle tire la langue en signe de raillerie contre son mari Shiva qu’elle piétine parfois. Elle est adorée avec des rites impurs dont la seule prostitution cultuelle a entraîné d’innombrables enfants dans une vie de dégradation et de souffrance. Et voilà que cet homme, se disant chrétien, sans comprendre le sens de son “parler en langues”, identifiait cette divinité païenne au Dieu Tout-Puissant et nous ordonnait de mettre notre confiance en elle… et ceux qui l’entouraient croyaient volontiers que c’était l’Esprit Saint du Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui l’inspirait ! Tout cela s’est passé dans une rencontre dite chrétienne et biblique !”
Dieu s’est servi du Dr Rebecca Brown pour amener à Jésus-Christ l’une des plus grandes sorcières des États-Unis. Dans son livre “Il est venu libérer les captifs”, elle donne le témoignage de l’ex-sorcière qui, sur ordre de Satan, s’infiltrait dans les communautés chrétiennes en vue de les démolir. À la page 257 elle dit notamment :
“Il est habituel dans les Églises charismatiques que beaucoup de gens parlent et prient en langues ensemble, dans des cultes ou des réunions de prières, sans que ces parlers en langues soient interprétés. Les satanistes tirent de grands avantages de cette pratique. Lorsque j’étais au service de Satan je parlais régulièrement en langues dans tous les cultes et réunions de prières. Et les autres satanistes avec lesquels je travaillais en faisaient autant. Personne n’interprétait. Nous maudissions l’Église, le pasteur, les chrétiens et Dieu ! Et personne ne s’en doutait…” (15).
(15) Certains ouvrages étant de valeur inégale, les citations qui en sont tirées ne recommandent pas automatiquement leurs auteurs et l’ensemble de leurs écrits.
Ce que ces chères sœurs semblent encore ignorer c’est que les “interprétations”, comme nous l’avons mentionné au chapitre 6 sont aussi fausses que les “langues” parce qu’elles sont la contrefaçon de la contrefaçon. Il en résulte un double camouflage qui brouille les pistes. C’est ce que révèle l’expérience de R. Shallis ci-dessus rapportée ainsi que celle qui suit.
Au chapitre 6, je parle de cette occasion où, lors d’un parler en langues incompréhensible, j’ai tout à coup entendu l’expression trois fois répétée :
“Spirit Santi”, sans que l’équivalent soit repris dans l’interprétation qui a suivi. Derrière cette première preuve de contrefaçon, il y a plus grave encore. Ayant quelque connaissance de la “bella lingua”, je savais qu’en italien le Saint-Esprit se dit “lo Spirito Santo” et que le pluriel des mots en “o” se termine en “i”. Cela veut dire qu’en plus de la tricherie au niveau de l’interprétation, cet homme paganisait le Saint-Esprit en le mettant au pluriel ! QUI, à ce moment manipulait la langue de ce “frère” pour l’amener à proférer le pire blasphème qui soit contre la divine et unique Personne du Saint-Esprit ? Et toute l’Assemblée s’est associée à cette injure contre la Divinité par de vibrants Amen ! Cela s’est passé dans un culte dit chrétien du pentecôtisme conservateur et modéré.
Est-ce diabolique ? C’est en tout cas ce qu’eux-mêmes affirmaient tout récemment encore à propos des déraillements scripturaires de leurs frères charismatiques à qui ils ont transmis ce “don” qu’ils exercent à la suite d’un même “baptême de l’Esprit”. Nous n’oserions les contredire. Nous ne pouvons qu’abonder dans leur sens et donner raison à l’analyse qui aboutit à la terrible conclusion que toute l’affaire sent le soufre à plein nez. MAIS PAS QUE CHEZ CEUX D’EN FACE !
En voici quelques preuves supplémentaires. Dans son livre sur la mise à l’épreuve du don des langues, le Dr G. MacGraw écrit :
“après quelques instants de prière, nous recommandons à la personne conseillée de parler en langues. Ensuite le chef de groupe adressera ses questions non pas à cette personne, mais à l’esprit qui inspire le parler en langues. La plupart avaient exercé le don des langues au cours de leur recueillement personnel. Beaucoup doutaient de l’authenticité de ce don, mais beancoup étaient certains que l’examen auquel ils se soumettaient en confirmerait l’origine divine. Le fait choquant, c’est que plus de 90 pour cent durent admettre l’origine démoniaque de leur don des langues. ll y a bien des pentecôtistes et des charismatiques qui reconnaissent que les langues démoniaques existent. Cependant ils sont certains que le don qu’ils ont reçu est authentique. Une jeune fille demanda d’examiner son don car elle ressentait des influences mauvaises dans sa vie… elle était certaine que son don était d’origine divine, une dame de son Église lui ayant affirmé que chez elle, le parler en langues venait du Saint-Esprit. Lorsque nous nous réunîmes dans le but de prier pour la délivrance de cette sœur, l’esprit nous dit qu’il haïssait le Seigneur Jésus-Christ. En le questionnant, le démon admit que c’était lui l’esprit à l’origine de ce don des langues… Des chrétiens très fondés peuvent être possédés par un démon qui parle en langues… Il s’est trouvé que des missionnaires en congé entendaient parler en langues de façon blasphématoire dans le langage de leur champ de mission… Quelqu’un demanda un entretien. C’était une chrétienne remarquabe, douée, équilibrée, sur qui l’on pouvait compter, une gagneuse d’âmes… Il me fut impossible d’imaginer que cette chrétienne distinguée put héberger un démon par rapport aux langues… bientôt se manifesta un parler en langues exprimant de l’amertume et de la haine à l’égard de Christ, à l’égard d’elle-même et à notre égard. Il était indéniable qu’un don de langues démoniaques l’habitait. D’autres… sont profondément sincères et spirituels. Leur vie témoigne de conversion réelle, d’une faim de croissance spirituelle. mais les mises à l’épreuve des esprits conduisent à la conclusion que des multitudes d’enthousiastes qui croient avoir un vrai don des langues s’illusionnent”.
Il ne faudrait toutefois pas conclure qu’en laissant dix pour cent d’incertitude MacGraw veuille dire qu’un parleur en langues sur dix ait la chance d’avoir le vrai don. Les dix pour cent restants tombent dans la catégorie “poulie folle” d’un baragouin inintelligible qui, comme nous l’avons vu au début de ce chapitre, n’a rien à voir avec le Saint-Esprit ni avec Belzébuth.
Ralph Shallis, ami de George Burch, le cite dans son livre “Le don de parler diverses langues”. G. Burch a éprouvé le don des langues de 147 personnes. Il y a trouvé trois cas douteux, tandis que les 144 autres étaient tous des cas de possession démoniaque.
Tout inconditionnel de la glossolalie peut à son gré évacuer ces redoutables évidences en les niant, comme certains nient l’existence des chambres à gaz du régime nazi. Mais couvrir une pratique mensongère par d’autres mensonges, n’est-ce pas doubler la mise de la mauvaise foi ?
Dans une ville proche de Strasbourg où je faisais une campagne d’évangélisation, la mise à l’épreuve des esprits expérimentée par G. Burch, fut rapportée au pasteur pentecôtiste de l’endroit. Il convint de la chose mais il ajouta aussitôt (Page 143) : “C’est vrai, mais le pasteur de l’Église de pentecôte de la ville de G. Burch est allé le trouver, et lui a demandé de soumettre son don des langues à la même épreuve. G. Burch lui a répondu qu’il le connaissait bien et que, dans son cas, il était inutile de mettre son don à l’épreuve car il le tenait pour authentique”. J’ai eu la conviction intérieure que cet homme mentait. Je me suis immédiatement mis en rapport avec George Burch, par l’entremise de son ami Ralph Shallis, pour lui demander si cette affaire était vraie. La réponse que j’ai conservée, fut entièrement négative : G. Burch n’avait aucune connaissance de cet événement. Ainsi, ce berger qui aurait dû être un modèle du troupeau, défendait la précarité de sa doctrine par une escroquerie morale. Il manœuvrait en vue de faire croire que si les 147 cas analysés étaient d’origine satanique, le 148ème ne l’était pas ! Par cette dialectique de mauvais aloi, tous les parleurs en langues du monde peuvent croire qu’ils sont, eux, le 148ème cas. À qui mentait ce “pasteur” en forgeant délibérément un mensonge sur une entrevue imaginaire ? On trouve la réponse en Actes 5.1-11 où Ananias et Saphira croyant ne mentir qu’à Pierre, tombèrent raides morts pour avoir en réalité “menti au Saint-Esprit”. Si donc la parole consciente de cet homme était capable d’une pareille fraude morale, à quelles forfaitures ne devait-il pas se laisser aller dans ses parlers en langues incontrôlés ?
Que sortait-il de la bouche de ces trois individus sans vergogne qui, sur une chaîne de télévision française, ont offert à des millions de téléspectateurs, l’image délirante d’une conversation à trois en langues inconnues, poussant l’imposture jusqu’à faire semblant de se comprendre l’un l’autre ; et cela au nom du Saint-Esprit. Jamais, le sacré n’a été bafoué aussi publiquement et de façon plus éhontée que ce soir-là. On semble entendre Jude qui, après avoir exhorté les bien-aimés en Christ à combattre pour la foi (doctrine) qui a été transmise aux saints une fois pour toutes (verset 3), continue avec indignation : “Il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, qui changent la grâce de notre Dieu en dérèglement… entraînés par leurs rêveries… ils se corrompent dans ce qu’ils savent naturellement… Malheur à eux ! hommes sensuels, n’ayant pas l’Esprit”. (Jude 4, 8, 10-11, 19)
Ce terrible verdict ne vient pas de nous mais de l’Esprit de vérité que la tricherie religieuse offense plus que toute autre.