Les Égyptiens, en lamentations, pressaient les Hébreux de quitter le pays sans attendre. Car ils se disaient « nous allons tous périr »

Les lamentations et les cris stridents que poussent, de nos jours, les femmes orientales lorsqu’elles sont frappées par la peine et le deuil, nous laissent penser à cette terrible nuit : sans doute une des plus horribles de l’histoire de l’Égypte.

Nous pouvons imaginer, avec difficulté, la pagaille et l’affolement intense qui devaient régner dans l’obscurité de cette nuit.

Pressés par les Égyptiens, les enfants d’Israël emportèrent la pâte à pain dans leurs sébiles enveloppées dans leurs manteaux. Car, la surprise et l’intensité de cette libération avait été telle, que les enfants d’Israël n’avaient pas eu le temps de prendre des provisions avec eux. Ce qui laisse penser, aussi, que beaucoup d’entre eux étaient restés sceptiques sur la véracité de l’annonce de Moïse à propos de l’intervention de L’ÉTERNEL DIEU pendant la nuit de la Pâque, et malgré le fait qu’ils se soient tous prosternés devant LUI.

Toutefois, ils se conformèrent à l’ordre de L’ÉTERNEL DIEU transmis à Moïse bien avant, en demandant aux Égyptiens des vases en argent et en or. À ce sujet, L’ÉTERNEL DIEU fit trouver grâce aux Israélites, auprès des Égyptiens, qui les leurs donnèrent. Et ainsi, ils les dépouillèrent. Ils partirent donc, avec de grandes richesses, comme L’ÉTERNEL DIEU l’avait promis à Abraham plus de 6 siècles auparavant, et confirmé récemment à Moïse.

Mais si les Israélites demandèrent aussi des vêtements aux Égyptiens, c’était sans doute parce qu’ils en étaient dépourvus, et qu’ils ne voyageaient jamais, du fait qu’ils étaient esclaves. Si les Égyptiens avaient été dans des conditions normales, ils n’auraient pas donné aussi facilement leurs vêtements et encore moins leurs biens précieux à ces étrangers, pour qui ils avaient peu de sympathie. Mais, pour quelle utilité L’ÉTERNEL DIEU avait-il recommandé aux Hébreux de demander des vases d’argent et d’or aux Égyptiens ?

Même si nous savons que c’est pour l’accomplissement de Sa promesse, l’encombrement supplémentaire de tous ces vases n’allait-il pas être un handicap pour voyager à pied ?

Nous verrons, plus tard, leur utilité pour l’accomplissement de la volonté de DIEU. Car les promesses de DIEU s’accomplissent toujours pour ceux qui LUI font confiance et qui LUI obéissent.

Mais au cœur des terribles conditions de cette nuit, les Égyptiens avaient autre chose à penser ; et plus vite ces étrangers avaient disparu, plus vite les Égyptiens auraient la certitude d’être soulagés de la malédiction qui s’abattait sur eux.

Lorsque les parents d’une famille perdent quelqu’un qui leur est cher, et en plus s’il s’agit de leur fils premier-né, il peut se passer n’importe quel autre évènement, rien ne compte plus pour eux à part le souvenir de celui qu’ils aimaient tant. Le monde ne semble plus exister pour eux. Peu importe leurs richesses et leur patrimoine :

« Prenez tout ce que vous voulez, partez et laissez-nous tranquille »

Les Hébreux partirent de Ramsès le 15^ème jour du 1^er mois de la 1^ère année (disons début du mois d’avril)

Un peuple immense de 600 000 hommes adultes capables de marcher seuls, avec leurs femmes, leurs enfants et les vieillards, partit. Il s’était joint, à eux, des gens indésirables de toute sorte qui vivaient comme eux en Égypte, ou qui travaillaient avec eux, que ce soit des prisonniers de guerres forts nombreux en Égypte, des rebelles, des condamnés, des déserteurs, des esclaves, des mercenaires, des époux ou épouses égyptiens, des étrangers asiatiques, et sans doute des voleurs et des brigands, etc…

Tous profitèrent de la panique qui régnait, pour se dissimuler au milieu des Hébreux et s’enfuir. La situation était incontrôlable.

On suppose que beaucoup de femmes, d’enfants et de vieillards étaient montés sur des ânes ou sur des chars tirés par des bœufs ou des chevaux semblables à ceux que Joseph avait donnés à ses frères quatre siècles auparavant ou qu’il avait utilisé pour les obsèques de son père. Peut-être, aussi, qu’une partie du gros bétail et des ânes étaient chargés de bagages, de vêtements, de tentes, de tapis + tous les vases d’argent et d’or, et les vêtements donnés par les Égyptiens : cette liste matérielle est certainement très incomplète. Ils avaient aussi, avec eux, des troupeaux considérables de brebis et de bœufs, qu’il fallait aussi diriger.

Imaginons une population de 600 000 hommes adultes qui représentent 2 millions de personnes (nous reviendrons plus tard sur le rapport et les simulations démographiques du peuple des Hébreux). En effet, 2 millions de personnes avec leurs troupeaux, quittant Ramsès et ses alentours en une journée sans doute, au milieu des Égyptiens qui enterraient leurs morts, ce n’était pas un évènement ordinaire !

Même si les Hébreux étaient partis sans provisions spécifiques, mais uniquement avec la pâte à pains sans levain sur leurs épaules, il devait être difficile de partir à la hâte si tout n’avait pas été préparé à l’avance suivant l’ordre de DIEU, et avec une grande motivation.

Imaginons la ville de Paris (sans sa banlieue), dont la population serait dans l’obligation de quitter ses logements, pour un jour fixé à l’avance, à pied ou à dos d’âne, sur des routes non goudronnées, dans la nuit, au milieu de la panique, avec des troupeaux immenses ! Serait-ce possible sans la main de DIEU ???

Lorsque JÉSUS-CHRIST va revenir chercher tous les élus de DIEU, ils n’auront rien à emporter. Pourvu qu’ils soient prêts à partir, à la hâte, en un clin d’œil, au moment où personne ne s’y attendra !!!

Les Hébreux partirent à la hâte, les reins ceints avec les vêtements longs relevés derrière les ceintures, pour marcher plus vite. Ils emportèrent, au passage, les biens précieux que leurs donnaient les Égyptiens, avant que Pharaon ne se rende compte que cet immense peuple, dévolu à son service, venait de disparaître définitivement.

Toutefois, Moïse prit avec lui les ossements de Joseph, car avant sa mort, il avait fait jurer les enfants d’Israël de faire remonter ses os loin d’Égypte. Même trois siècles et demi après sa mort, la mémoire de Joseph ne sera point oubliée. Le chemin de l’exode venait de commencer. Pourtant le plus difficile restait à faire, après 430 ans d’exil, jour pour jour précise la Bible : ce qui prouve son exactitude.