Jeunesse, ne suis point ton caprice volage ; Au plus beau de tes jours, souviens-toi de ta fin. Peut-être verras-tu ton soir dans ton matin, Et l’hiver de ta vie au printemps de ton âge. La plus verte saison est sujette à l’orage ; De la certaine mort le temps est incertain ; Et de la fleur des champs le fragile destin Exprime de ton sort la véritable image. Mais veux-tu dans le Ciel refleurir pour toujours ? Ne garde point à Dieu l’hiver, qui des vieux jours Tient sous ses dures lois la faiblesse asservie. Consacre-lui les fleurs de ton jeune printemps, L’élite de tes jours, la force de ta vie ; Puisqu’il est et l’Arbitre et l’Auteur de tes ans. |
1 : Que ta jeunesse soit celle d’un vieillard. c’est-à-dire, qu’elle soit accompagnée de sagesse, dit St. Augustin. 6 : Qu’y a-t-il de certain en cette Terre, que la mort, dont l’heure même est incertaine St. Augustin. 8 : Notre vie se flétrit comme une fleur. Cette fleur se sèche pendant que nous parlons. Pétrarque. 12 : La jeunesse est une couronne de roses, disent les rabbins.