Dieu et mes sous

LA VIE PAR LA FOI

Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Christ-Jésus.

Philippiens 4.19

Serviteur de Dieu « à plein temps » ou non, tout chrétien est appelé à vivre par la foi (Hébreux 10.38), c’est-à-dire à compter sur son Père tant au plan matériel qu’en tout autre domaine. De fait, sans la foi, qui oserait prélever à l’avance la part du Seigneur et retenir jusqu’à 10, 15 ou 20% de son revenu ? Personne ne fera une telle saignée dans son budget s’il ne s’attend au Seigneur pour que sa famille vive décemment. Et puis, n’est-ce pas vivre par la foi que de mener ses affaires en chrétien honnête ? Combien il est précieux de savoir que Dieu s’occupe de l’homme tout entier, et que la vie du corps ne l’intéresse pas moins que celle de l’âme : L’œil de l’Eternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui s’attendent à sa bienveillance afin … de les faire vivre pendant la famine. (Psaume 33.18, 19). Si jadis l’Eternel manda des corbeaux pour ravitailler Elie le prophète, il ne peut manquer de pourvoir fidèlement à nos besoins, par des moyens inattendus s’il le faut. Il est réconfortant de le savoir.

Mener ses affaires en chrétien fidèle à l’Ecriture, avons-nous dit, requiert la foi. Qui en doutera ? Les exemples suivants, tous authentiques, nous le confirment.

L’accueil fut chaleureux dans ce restaurant « sans alcool et sans tabac », géré par une chrétienne alerte et convaincue. Les ravages de la boisson étaient tels dans la région, que cette femme de Dieu résolut d’éliminer de ses tables vins et apéritifs de toutes sortes. Le risque était grand et la patronne en était consciente : Elle allait perdre la plupart de ses clients. Arriverait-elle à boucler ses fins de mois ? Ne serait-elle pas contrainte de mettre la clé sous la porte à brève échéance ? Le fait est que les débuts ne furent guère brillants. La période d’incertitude se prolongea, mais les prédictions pessimistes de l’entourage n’ébranlèrent nullement cette femme décidée. Elle se cramponna aux promesses divines et le Seigneur honora la foi de sa servante. Aujourd’hui, la tempête est passée et le restaurant jouit d’une bonne réputation et d’une clientèle de choix. Grâce à la T.V. qui s’est intéressée à cette expérience unique en France, cette croyante put rendre un témoignage à la gloire de Dieu à un grand nombre d’auditeurs. Le Maître n’abandonne pas ceux qui espèrent en lui !

J’ai reçu les confidences d’un jeune artisan dont les affaires prospéraient. A peu d’intervalle, et comme s’ils s’étaient donnés le mot, la plupart de ses clients menacèrent de le quitter si leur exigence n’était pas satisfaite : une partie du travail devait leur être livrée sans facture et réglée en espèces afin, naturellement, d’échapper au contrôle du fisc. Pour un homme honnête chargé de famille, l’épreuve était d’autant plus grande qu’il venait d’engager des sommes importantes pour rénover son atelier et acquérir du matériel coûteux. Certes, il lui était facile, très facile, d’agir comme tout le monde en cédant aux sollicitations de ses clients. Néanmoins, il refusa de frauder. Plutôt fermer la boutique que de déplaire à son Seigneur ! Non sans luttes et angoisses – l’obéissance engendre épreuves et souffrances – il s’en remit à son Père qui pouvait le tirer d’affaire. Sauf erreur, à l’exception d’un client grincheux et mauvais payeur, tous lui restèrent fidèles. Dieu est bon pour qui se confie en lui et veut suivre la voie droite.

Que dire de ce pâtissier – je l’ai bien connu – qui prit la résolution de fermer son magasin le jour où il enregistrait la meilleure recette de la semaine. Fermer le dimanche était pure sottise ! Pour l’encourager, les amis chrétiens lui promirent la fortune :

– Tu verras ! Dieu te bénira et tu gagneras plus qu’avant.

La réalité fut tout autre. Le chiffre d’affaires s’amenuisa sérieusement mais bah… ! Avoir le nécessaire avec, en plus, une bonne conscience devant Dieu, n’avait pas de prix pour cet homme. Là était la fortune promise !

Un ami industriel me révéla sa préoccupation d’assurer du travail à ses deux cents ouvriers.

– Mon cher André, depuis deux mois je n’ai pas reçu une seule commande et nous commençons à entasser nos produits. Nous cherchons en vain des débouchés !

Que faire ? Dans une période d’âpre concurrence, les clients ne se fabriquent pas à coups de baguette magique. Ce frère déposa sa peine devant Dieu tout en poursuivant activement ses recherches. Il trouverait tôt ou tard un chemin de sortie. Et le jour vint où le Seigneur intervint d’une façon inattendue. Preuve en est, l’affaire tourne toujours en dépit de la récession.


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Oui, le chrétien vit par la foi, dans tous les domaines, pourvu qu’il se conduise avec sagesse et droiture. Dieu n’abandonne pas ses enfants dans la peine et il intervient d’autant plus diligemment qu’ils s’attendent plus fermement à lui.

Cependant, l’expression « vivre par la foi » est plutôt réservée au serviteur « à plein temps » (évangéliste, pionnier ou autres) dont le salaire n’est pas assuré par une église ou une œuvre qui l’aurait pris en charge. Tel un Elie au torrent du Jabboc, il s’attend à recevoir du ciel le nécessaire ; Dieu lui fera parvenir par le truchement de frères ou de communautés s’intéressant à son activité, des biens en suffisance et à point nommé. Si de tels ouvriers connaissent des temps difficiles, il leur est accordé cependant d’expérimenter de belles délivrances.

Ne me donne ni pauvreté ni richesse, accorde-moi le pain qui m’est nécessaire, de peur qu’étant rassasié je ne te renie et ne dise : « Qui est l’Eternel ? » Ou qu’étant dans la pauvreté je ne commette un vol et ne porte atteinte au nom de mon Dieu. (Proverbes 30.8, 9).


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En considérant les Ecritures, il est permis d’affirmer :

1. — Que les ouvriers du Seigneur ne sont pas tous appelés à suivre le même chemin ni à adopter les mêmes principes de vie. Dieu demande aux uns ce qu’il n’exige pas des autres. Le serviteur ne devrait s’engager dans la vie par la foi (donc sans soutien assuré) que si vraiment le Maître le lui impose, et non pour imiter tel ouvrier de renom qui, bien connu et notoirement apprécié, n’a pas de peine à récolter des dons. Se lancer dans cette voie sans y avoir été réellement appelé d’En-haut, n’est-ce pas tenter Dieu en se plaçant dans une situation qui l’oblige à faire des miracles ? Avant de nous engager, il vaut la peine de savoir pour quel motif nous choisissons ce mode de vie : par conviction ou nécessité, par esprit d’imitation ou désir d’indépendance ? (1).

(1) Il est bon pour l’homme de porter le joug dans sa jeunesse. (Lamentations de Jérémie 3.27), particulièrement dans les premières années du ministère. Le serviteur de Dieu qui reçoit un salaire est tenu de rendre compte de son activité à ceux qui assurent son soutien ; c’est bénéfique.

2. — La règle biblique est que l’ouvrier mérite son salaire (Luc 10.7). Celui-ci est servi par l’église locale ou l’œuvre qui le prend en charge. A ce sujet, il est instructif d’examiner le cas de Paul qui ne refusait pas le soutien d’une église (2 Corinthiens 11.8, 9 ; Philippiens 4.15, 16). Lorsque ce soutien faisait défaut, plutôt que de vivre de miracles en disant : « Dieu interviendra », cet homme hors du commun s’efforçait de subvenir à ses besoins en confectionnant des tentes (Actes 18.3 et 1 Corinthiens 4.12). Certes, il n’exigeait pas qu’une église « entrât en compte avec lui » car il se faisait une gloire d’annoncer gratuitement l’Evangile sans user de son droit à un salaire (1 Corinthiens 9.18). La raison en était simple. Il tenait à prouver – et à se prouver – qu’il était un homme libre pouvant faire un geste qui ne lui était pas imposé bien qu’il fût contraint par le Seigneur d’évangéliser (1 Corinthiens 9.16).

Il va sans dire que nous devrions avoir beaucoup d’estime et d’intérêt pour ces pionniers qui œuvrent dans des conditions difficiles en comptant uniquement sur les ressources du Seigneur. S’ils connaissent inévitablement des heures critiques de dépouillement, ces épreuves les rapprochent cependant de Dieu et leur fournissent l’occasion d’expérimenter sa fidélité, souvent d’une manière inattendue.

QUESTIONS

  1. Dans votre vie professionnelle, par exemple, n’avez-vous jamais été placé devant une décision à prendre qui entraînerait une perte d’argent si elle était prise selon le Seigneur ? Etes-vous persuadé que tout chrétien est appelé à vivre par la foi, même sur le plan financier ?
  2. Connaissez-vous des évangélistes, pionniers ou colporteurs, qui se confient en Dieu pour recevoir leurs moyens d’existence ? Le Maître ne vous demanderait-il pas de soutenir l’un d’eux matériellement et régulièrement ?
  3. Avez-vous manqué de quoi que ce soit depuis votre enfance ? N’y a-t-il pas là un grand sujet de reconnaissance et de confiance pour demain, à l’égard de Celui qui nous aime ?

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