Nous demandons d’abord quel sera, d’après l’intuition générale de l’Ecriture et du N. T., le rôle légitime du fait historique, et comme ce fait nous est donné tout entier comme surnaturel, du miracle historique dans la certification de la révélation chrétienne ; puis le rôle légitime de l’élément de sainteté renfermé dans cette révélation historique, en d’autres termes : la part respective des critères externes et internes dans l’apologétique.
Aux différents aspects sous lesquels le miracle peut être considéré, aux intentions diverses qu’il est propre à servir, correspondent en effet différentes désignations du fait surnaturel dans le N. T. L’élément apparent, extérieur, prodigieux, qu’il nous présente, propre d’ailleurs à toute manifestation, véridique ou mensongère, de puissance surnaturelle, s’exprime par les mots : δύναμις, θαυμάσιον, τέρας. C’est le côté du fait surnaturel tourné en dehors et agissant sur le sens. En tant que significatif d’un fait de l’ordre moral, dont il n’est que l’accompagnement ou le revêtement éclatant, le miracle se nomme σημεῖον. En tant enfin que la manifestation de puissance surnaturelle est rapportée à son essence morale et placée sous la catégorie de la sainteté, le miracle se nomme, comme tout autre acte moral, ἔργον. Il y a donc dans le miracle de vérité un élément qui est commun à lui et à tout autre fait surnaturel, c’est celui que nous pourrions appeler tératique ; et il y a celui qui lui est certainement inhérent et constitutif, et l’assimile à toute autre œuvre sainte, c’est l’élément moral. De ces deux éléments concomitants, l’un est perceptible au sens externe et accessible à la critique historique ; c’est celui qui constitue ce que nous appelons le critère externe ; l’autre, perceptible seulement au sens intime, comme la conscience de Jésus-Christ elle-même, rentrera dans les critères internes.