« J’ai patiemment attendu l’Éternel et il s’est tourné vers moi et a ouï mon cri et il a mis dans ma bouche un nouveau cantique de louange à notre Pieu. » Ps 40.1-4.
Voici le témoignage d’un homme dont l’expérience peut nous dire ce que produit l’attente patiente qui regarde à Dieu. La véritable patience est si étrangère à notre nature toujours portée à avoir confiance en elle-même, et pourtant elle est si indispensable à la confiance qui s’attend à Dieu qu’il nous sera utile d’étudier encore ce que ce mot doit nous enseigner.
Le mot patience vient d’un mot latin qui signifie souffrance. Il éveille en nous l’idée de l’assujettissement à une domination dont on voudrait bien être délivré, et à laquelle on se soumet d’abord contre son gré; après quoi l’expérience apprend qu’il est inutile de résister et que ce qu’il y a de mieux à faire est de prendre patience. Quand il s’agit de nous attendre à Dieu, il importe de le faire, non par contrainte, mais avec le joyeux consentement d’une âme qui aime à se sentir dans la main de son Père céleste. Cette patience-là nous apporte de grandes bénédictions. Elle honore Dieu et lui donne le temps d’en agir avec nous selon qu’il l’entend. Elle lui prouve notre foi en sa bonté et en sa fidélité. Elle remplit notre mur de paix et de l’assurance que Dieu fait son œuvre en nous. Elle témoigne de notre sincère consentement à laisser Dieu intervenir dans notre vie de la manière et au moment qu’il jugera bon de le faire. La véritable patience nous amène à renoncer à toute volonté propre pour ne plus vouloir que sa volonté divine et parfaite.
C’est cette patience-là qu’il nous faut pour en venir à nous attendre à Dieu sincèrement et complètement, et elle nous est augmentée à mesure que nous progressons dans cette voie d’attente à Dieu. On s’étonne parfois de la difficulté qu’on éprouve à s’attendre à Dieu. Ce n’est pas tout d’un coup qu’on en vient à réaliser ce qui constitue une parfaite patience, c’est-à-dire le calme de l’esprit qui comprend sa propre incapacité et attend que Dieu lui-même se révèle à lui; l’humilité qui a peur de compter sur la volonté ou l’effort au lieu de laisser Dieu « produire en nous le vouloir et le faire ; » la douceur qui consent à n’être rien, à ne savoir rien au delà de ce que révèle la lumière de Dieu ; et enfin la reddition complète de toute volonté propre afin de ne plus agir que par la volonté de Dieu. Mais tout ceci viendra à mesure que l’âme s’affermira dans la confiance en Dieu, se répétant souvent ces mots : « Quoi qu’il en soit, mon âme se repose sur Dieu. Ma délivrance vient de lui. Quoi qu’il en soit, il est mon rocher, ma délivrance et ma haute retraite. » {Ps 62.1,2}
Avez-vous remarqué que Paul mentionne la patience comme une grâce qui nécessite l’intervention puissante de Dieu, lorsqu’il souhaite aux Colossiens d’être « fortifiés en toute manière par la force glorieuse de Dieu pour soutenir tout avec patience, avec douceur et avec joie ». {Col 1.11} Oui, pour pouvoir, nous attendre patiemment à l’Éternel, il faut que nous soyons « fortifiés par sa force glorieuse. » C’est quand Dieu se révèle à nous comme voulant être notre vie et notre force que nous pouvons tout remettre entre ses mains avec une parfaite patience. Si quelqu’un était tenté de se désoler de ce qu’il ne possède pas cette patience-là, qu’il reprenne courage ; c’est précisément quand nous cherchons malgré notre faiblesse et notre incapacité à nous attendre à Dieu qu’il vient nous fortifier par sa puissance divine et produire en nous la patience des saints, la patience de Christ lui-même.
Écoutons ce que dit un homme qui avait passé par de grandes épreuves : « J’ai patiemment attendu l’Éternel et il s’est tourné vers moi et il a ouï mon cri. » Voici d’où le roi David avait été retiré — « Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue ; et il a dressé mes pieds sur le roc et il a affermi mes pas. Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une louange à notre Dieu. » {Ps 40.2,3} L’attente patiente prépare une riche récompense. Votre délivrance est certaine et Dieu lui-même mettra dans votre bouche un cantique nouveau. Oh ! gardez-vous de l’impatience soit dans la prière et l’adoration, soit dans les retards apportés à l’exaucement de quelque requête précise, soit aussi dans le désir de votre cœur d’obtenir de Dieu une vie spirituelle plus intense. N’accueillez aucune crainte, mais attendez-vous patiemment au Seigneur. Et si vous pensiez que vous n’avez pas le don de la patience, souvenez-vous que c’est là le don de Dieu, puis prenez pour vous ce vœu de l’apôtre : « Que le Seigneur dirige vos cœurs vers l’attente patiente de Christ. » {2Th 3.5} Dieu vous donnera lui-même la patience nécessaire pour vous attendre à lui.
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »