Dieu et mes sous

À QUI INCOMBE LA RÉPARTITION DES OFFRANDES ?

Barnabas apporta l’argent et le déposa aux pieds des apôtres.

Actes 4.37

Donner à Dieu ? Soit ! Mais à qui doit-on remettre le contenu de la caisse du Seigneur ?

Là, les opinions divergent.

Dans certaines communautés, il est de règle de tout apporter à l’église locale dont les responsables, pasteurs et anciens, ont la charge de répartir les dons issus des troncs et des collectes. Devoir est fait à chaque membre de se soumettre à ce principe, avec la liberté toutefois de déposer occasionnellement dans le tronc une enveloppe portant mention de la destination de son contenu.

Certains chrétiens estiment au contraire que chaque enfant de Dieu reste libre de distribuer l’argent du Seigneur à qui lui semble bon, aux œuvres qu’il juge dignes d’intérêt, une autre partie revenant tout naturellement à la paroisse.

Quelle est alors la meilleure manière d’agir ?

Dans l’Eglise primitive, les fidèles déposaient leurs offrandes « aux pieds des apôtres », ces derniers procédaient ensuite à la distribution des biens reçus (Actes 4.34, 37 et 5.2). Excellente façon d’opérer, idéale même, pourvu que les responsables de la communauté aient une large vision de l’œuvre de Dieu et discernent avec sagesse les besoins à pourvoir. Paul réclame à plusieurs reprises la charité pour tous les saints (Ephésiens 1.15 ; Colossiens 1.4) laissant entendre à ses lecteurs que la libéralité ne devrait pas se limiter à l’église locale ni à telle union d’églises avec l’idée que, hors de ce cadre étroit, rien n’est valable ou spirituel, et digne d’être soutenu financièrement. Quand l’église n’a pas de vision missionnaire, elle consomme sur place les offrandes recueillies et donne parcimonieusement à l’extérieur. C’est connu, une église sans vision récolte peu. De l’aveu même de nombreux missionnaires, lors de leur passage dans une communauté repliée sur elle-même, les dons reçus sont si ridicules qu’ils couvrent à peine leurs frais de déplacement !

Ai-je admis qu’il est des charges incombant à l’église, et d’autres qui ne la concernent pas ? Il faut distinguer la charité que doit exercer la collectivité et celle qui ne regarde que les individus. Dieu peut me confier la responsabilité de soutenir tel évangéliste ou œuvre indépendante, de secourir tel indigent. Le chrétien fait trop la charité par église interposée. Chacun à, si l’on peut dire, « ses pauvres avec lui » (Jean 12.8). Il est notoire que des œuvres interconfessionnelles dont le ministère s’est révélé bénéfique pour l’Eglise (les sociétés bibliques par exemple), ont pu subsister et se développer grâce au soutien financier venant surtout des chrétiens, individuellement.

Dieu me pousserait-il à prendre partiellement en charge un évangéliste, un colporteur indépendant ou une œuvre fidèle que l’église locale ne peut envisager de soutenir ? Je ne me déroberai pas à ce devoir et me ferai une joie de travailler ainsi aux progrès de l’Evangile.


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Ce qui précède semble apporter de l’eau au moulin de ceux qui tiennent à rester libres de distribuer à leur guise l’argent du Seigneur. Savent-ils qu’ils peuvent disperser inconsidérément les fonds dont ils disposent, et oublier l’œuvre qui s’accomplit sur place et dont ils sont les premiers bénéficiaires ? L’église locale devrait occuper une place de choix dans leur cœur.

Certains chrétiens – les sentimentaux – se laissent atteindre et émouvoir par des appels vibrants et chaleureux lancés en faveur d’un ouvrier ou d’une œuvre peu dignes d’être soutenus. Aussi dois-je rester lucide. Dépouillé de tout esprit d’indépendance, je ne refuse pas de consulter les responsables de la communauté qui, mieux informés, pourront me conseiller judicieusement. En particulier, je tiens à être assuré que l’œuvre à soutenir est fidèle à la Parole de Dieu et ne vit pas en parasite des églises locales, et que sa gestion financière est saine. Les fonds du Seigneur ne doivent pas aller n’importe où.

Il est vrai que les besoins sont énormes et, en principe, toute œuvre chrétienne et tout serviteur indépendant méritent d’être aidés. Ne pouvant donner à tous comme je le souhaiterais, je risque d’être perpétuellement culpabilisé. Halte là ! Je ne suis pas appelé à soutenir toute action réputée prioritaire sous prétexte qu’elle est inspirée par l’amour de Dieu et du prochain. À cause des moyens limités dont je dispose, je me dois de distinguer parmi tant d’autres l’œuvre ou le serviteur que Dieu m’appelle à soutenir financièrement. Non pas occasionnellement comme je suis tenté de le faire lorsque je tends l’oreille à tous les appels entendus dans ou hors de l’église, mais régulièrement. C’est important. Les ouvriers comme les œuvres doivent pouvoir compter sur des arrières fidèles qui prient, s’intéressent pratiquement à leur action et envoient mois après mois des sommes bien déterminées. Quant aux œuvres qui ne me concernent pas, je serai sans inquiétude à leur égard car le Maître saura créer et inspirer l’équipe des croyants chargée de veiller sur leur développement. Les chrétiens – excellents sans nul doute – qui dispersent l’argent du Seigneur au hasard des appels entendus, sont rarement constants dans leur libéralité. Ils portent tout… et rien en définitive.

Ceci étant dit, il me paraît utile de rappeler que tout enfant de Dieu devrait penser en priorité à sa propre famille spirituelle et consacrer une large part de l’argent du Seigneur à l’église locale, faisant pleine confiance à ses responsables pour l’utilisation des fonds recueillis. A nous de prier pour eux. Demandons à Dieu qu’il nous donne discernement et sagesse pour orienter nos libéralités.

QUESTIONS

  1. Pensez-vous que le chrétien devrait apporter toutes ses offrandes à l’église locale en laissant le soin à ses responsables de les répartir comme ils le jugent bon ?
  2. Accordez-vous une large part de vos offrandes à votre communauté ? Sinon, pourquoi ? Pensez-vous qu’il soit juste de lui consacrer l’essentiel de l’argent du Seigneur ?
  3. Quels ouvriers et œuvres votre église soutient-elle financièrement ? A-t-elle une large vision de l’œuvre de Dieu ?
    Quel serviteur ou action devez-vous porter dans la prière et soutenir matériellement ?

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