Deux familles, fort estimées dans le village, étaient cependant dressées l’une contre l’autre, n’ayant depuis longtemps aucun rapport entre elles. Quoique frères, les grands-pères ne se parlaient plus. Pour quels motifs, nul ne le savait ! Or, un jour que l’un d’eux tirait péniblement sa carriole sur un chemin montant, le petit-fils de l’autre famille, sans le connaître et en bon scout qu’il était, vint lui prêter main forte en poussant à ses côtés. Cette B.A. fit qu’une amitié s’établit entre le garçon et le vieillard, lesquels eurent ensuite, et à plusieurs reprises, l’occasion de se rencontrer et de converser longuement sur un banc de l’unique place du village. On devine la surprise du jeune homme lorsqu’il apprit que son nouvel ami portait le même nom que lui ; intrigué, il interrogea les siens pour en savoir plus long sur son compte, mais il discerna très vite qu’on avait quelque réticence à lui fournir les précisions qu’il attendait ; il revint à la charge avec plus de détermination jusqu’à ce qu’enfin ses parents consentent à lui révéler que ce vieillard si sympathique était en réalité son grand oncle que l’on traitait comme un étranger.
Cette découverte ne fit qu’attacher davantage le jeune homme à cet oncle jusque là ignoré. Et comme il aimait aussi son grand-père, ce garçon en vint à ne plus supporter cette rupture. Ce conflit ne pouvait plus durer. Et c’est alors qu’il prit l’initiative de parler aux deux frères âgés pour qu’ils renouent au plus vite et de tout cœur ; il insista si bien que la réconciliation intervint à la joie des deux familles qui, sans l’avouer, souffraient de cet état de choses depuis de trop longues décennies. Tous souhaitaient les retrouvailles mais personne n’en prenait les devants. Le garçon avait joué le beau rôle de médiateur.
Le médiateur est l’homme qui, par ses multiples interventions, tente de rapprocher des personnes ou des nations en conflit, de les convaincre de l’urgence et de l’intérêt de se réconcilier, pour retrouver les bonnes relations du passé, à la joie de tous. Apprécié des deux côtés, le médiateur ne ménage pas sa peine : il va de l’un à l’autre sans a priori, sans prendre parti ; dans certains cas, il doit intercéder avec insistance et supplications auprès de la partie menaçante en faveur de la partie menacée ; s’il parvient à faire fléchir les premiers, alors la paix sera possible. Le médiateur est un personnage indispensable lorsque les relations se sont dégradées entre voisins, entre frères devenus ennemis, entre chrétiens – hélas ! – d’une même communauté. Et c’est lorsque subsiste un profond désaccord qu’on fait appel à un médiateur qui consultera alternativement les parties en opposition pour les amener à renouer le contact. Pour qu’il puisse jouer pleinement son rôle auprès des deux parties en conflit, il importe que le conciliateur soit estimé des deux côtés et jouisse de la confiance de tous. Sa mission consiste à représenter chaque partie auprès de l’autre, à rechercher avec patience et opiniâtreté le terrain d’entente qui permettra de retrouver l’amitié perdue. Le garçon cité plus haut avait l’affection à la fois du grand-père bien sûr et du grand-oncle à qui il avait rendu service et prouvé son attachement. Le vrai médiateur ne peut être qu’un homme qui aime la paix et souffre de voir des tensions entre gens qui devraient s’aimer.
Or, comme nous l’avons dit à maintes reprises, il y a guerre entre Dieu et l’homme. Ce qui explique pourquoi l’homme hésite à chercher Dieu. Il y a un malaise qui les tient à distance. De son côté, le Dieu glorieux ne peut s’approcher de l’homme sans le détruire et l’homme ne peut s’approcher de Dieu sans subir le châtiment. Le péché est une barrière infranchissable qui tient les humains à distance de leur Créateur. Un rebelle ne peut se présenter librement devant son monarque. L’Ecriture affirme que “l’homme ne peut voir Dieu et vivre” – Elle dit pourquoi : “Ce sont nos péchés qui nous cachent sa face” (Esaïe 59.2). De plus, elle nous avertit : “Rien de souillé ne pourra entrer dans le ciel” (Apocalypse 21).
Un médiateur est donc nécessaire pour que de bonnes relations soient établies entre le Créateur et les hommes, quels qu’ils soient. Pas de paix, pas de pardon, pas de communion possible entre Dieu et ses créatures. Or, ce que Dieu veut et souhaite vivement, c’est que l’homme puisse dire avec enthousiasme et vérité : “Il y a d’abondantes joies devant Sa face” — et que de son côté, Dieu, puisse à son tour, se plaire à affirmer : “Je t’aime d’un amour éternel”.
Mais qui donc peut-être ce médiateur ?
Qui donc pourra approcher le Dieu saint, redoutable afin de plaider avec succès la cause des pécheurs. Ce médiateur doit remplir 4 conditions :
1. Première condition : Pour approcher le Dieu de sainteté, il faut impérieusement que le médiateur soit saint lui aussi. Donc, aucun descendant d’Adam (tous pécheurs devant Dieu, Romains 3.23) ne peut remplir cette fonction, pas même le plus pieu ou le plus zélé. Jésus est le seul qui, de sa naissance à sa mort, a parfaitement réalisé la volonté de son Père. Pleinement homme, “il a été tenté comme nous, en toutes choses, sans commettre de péché” (Hébreux 4.15). Donc aucun obstacle n’a pu empêcher le Christ ressuscité de rejoindre son Père ; nous savons qu’il est maintenant tout près de lui (à sa droite), et peut, défendre la cause de ceux qui l’acceptent comme avocat (1 Jean 2.1-2).
2. Deuxième condition : Comme on peut le comprendre, Dieu ne consentira pas à écouter n’importe qui. Mais nous pouvons être assurés qu’il répondra favorablement à son Fils, puisqu’il l’a lui-même choisi et désigné pour être ce médiateur (Hébreux 5.5-6) ; c’est le Père qui a envoyé le Fils sur la terre tout spécialement pour amener les pécheurs à la réconciliation, jusque là impossible.
3. Troisième condition : Devant les hommes, le divin Médiateur plaidera la cause de Dieu ; et devant Dieu, il plaidera en faveur de l’homme coupable (1 Jean 2.1-2). Je vous le demande : Qui peut le mieux défendre l’intérêt des français ? C’est, bien sûr, un français. Qui peut le mieux défendre les intérêts de Dieu… c’est une personne d’essence divine. Qui peut le mieux défendre les hommes, c’est un homme parce qu’il peut les comprendre et compatir. Le médiateur idéal devrait être à la fois Dieu et homme… et c’est le cas du Christ Jésus, le Fils de Dieu. D’origine divine, il s’est incarné, c’est-à-dire qu’il a pris un corps humain pour approcher les hommes, les comprendre et les sauver : pour cette raison, “le Christ a dû être rendu semblables en toutes choses à ses frères (humains) afin qu’il fût un médiateur (un grand prêtre) miséricordieux dans le service de Dieu… ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés…” Nous n’avons pas un médiateur (un grand prêtre) qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire il a été tenté comme nous en toutes choses sans commettre de péché (Hébreux 2.17-18 et 4.15). Etant à la fois Dieu et homme, il ne prendra pas parti pour l’un contre l’autre, mais pour l’un et pour l’autre. Il sera soucieux de la gloire de son Père et du salut des hommes coupables puisqu’il acceptera de payer le prix fort pour les sortir de la condamnation ; il mettra tout en œuvre pour rétablir l’harmonie et la paix entre eux. L’apôtre Paul a raison de dire que le divin médiateur est unique ; il est le seul qui soit Dieu fait homme, en mesure de nous racheter “par son sang” lui qui est le saint et le juste : “… il y a un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme qui s’est donné lui-même en rançon pour tous” (1 Timothée 2.5).
4. Quatrième condition : Dieu ne sera apaisé envers l’homme que si sa justice est satisfaite. On ne peut pas absoudre un criminel : il doit être jugé et châtié. Un roi ne peut tolérer une rébellion sans sévir. Dieu exige que le châtiment atteigne l’homme qui s’est dressé contre lui. Or, comme nous l’avons rappelé avec insistance, le péché a été expié par le médiateur lui-même qui a pris la place de l’homme ; il s’est substitué à lui pour régler ses fautes dont la gravité peut se mesurer en considérant le prix payé.
Notre Médiateur a pleinement rempli avec succès sa mission. En réglant notre immense dette à notre place, il a mis fin, et pour toujours, au conflit qui dressait le Dieu saint contre l’homme pécheur. “Il a fait la paix, par lui, par le sang de sa Croix” (Colossiens 1.20). – “Le châtiment qui devait nous atteindre est tombé sur lui” (Esaïe 53.5). Autrement dit. il a payé à notre place. Bénissons Dieu pour Jésus le Médiateur parfait et croyons, avec reconnaissance, en Celui qui a payé chèrement la réconciliation. “Lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils” (Romains 5.10). C’est pourquoi “il n’y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ” (Romains 8.1). Alléluia !
Mais quelqu’un dira : D’accord. J’ai reconnu que j’avais en Jésus le Médiateur qui, par son sacrifice, a mis fin au conflit qui dressait Dieu contre moi et j’ai accepté de confier ma vie au Christ, mon Sauveur. J’ai l’assurance de son pardon ; désormais la paix règne entre Dieu et moi. Il n’empêche qu’il m’arrive encore et tant de fois de ne pas répondre aux exigences du Dieu parfait. Et c’est ce qui m’ôte la certitude d’être toujours en paix avec lui. Heureusement, vous avez un avocat auprès de Dieu, “tou- jours vivant” pour plaider en votre faveur, toujours avec succès. Lorsque vous cédez à la tentation, – ne l’oubliez pas – le Christ est là, auprès du Père pour lui dire, en quelque sorte : “C’est vrai Père, ton enfant vient de t’attrister par sa désobéissance. Mais vois mes mains et mes pieds : ils sont percés. J’ai versé mon sang pour de telles fautes ; elles sont expiées”. Et c’est grâce à son sang versé et à son action constante auprès du Père que vous êtes désormais devant lui et à ses yeux : “saint, sans reproche,… pourvu que vous demeuriez dans la foi” (Colossiens 1.22-23), c’est à dire toujours confiants dans le Christ sauveur.
Bien sûr ! Un avocat ne défend pas la cause de n’importe quel coupable. Il n’intervient devant le juge qu’en faveur de ceux qui l’ont chargé de les défendre. De même, le Christ ne sera votre avocat devant le Père que si vous vous êtes pleinement confiés en Lui.
Jésus est-il votre avocat ? Croyez-vous à la puissance de son sang versé ? Croyez-vous qu’il intercède auprès du Père et qu’il est toujours disposé à accueillir “ceux qui l’ont reçu” ?
“Nous avons un avocat auprès du Père : Jésus-Christ” (1 Jean 2.1-2)
FIN