« Ils oublièrent aussitôt ses œuvres et n’attendirent pas qu’il accomplit son dessein. Ils l’ont provoqué par leur dessein. » Ps 106.13,43.
Voilà ce qui nous est dit du péché du peuple de Dieu dans le désert : Dieu avait merveilleusement délivré son peuple, Dieu était prêt à subvenir à ce dont il aurait besoin ; mais lorsque vint l’heure de la détresse « ils ne comptèrent pas sur son conseil. » Ils ne se souvinrent pas que le Dieu tout puissant les gardait et les conduirait, ils ne s’informèrent pas de ses plans à leur égard. Ils n’écoutèrent que les pensées de leur cœur et provoquèrent Dieu par leur incrédulité. « Ils ne s’attendirent pas à son conseil. »
N’est-ce pas Et le péché du peuple de Dieu dans tous les âges ? Aux jours de Josué, c’est ce péché-là qui amena les trois échecs dont nous avons lu le récit : Quand les Israélites montèrent contre Aï, quand ils firent alliance avec les Gabaonites, quand ils s’établirent avant d’avoir conquis tout le pays, ils n’avaient pas consulté l’Éternel, ni attendu son conseil. De nos jours aussi le croyant avancé est exposé à la subtile tentation de lire la Parole de Dieu, en l’interprétant par sa propre intelligence sans « attendre son conseil. » Profitons de cet avertissement et voyons ce que nous enseigne l’exemple d’Israël. Il y a là un danger auquel non seulement chacun est exposé individuellement, mais qui menace tous les croyants collectivement, les obligeant à se tenir sur leurs gardes.
Tous nos rapports avec Dieu doivent concourir à ce que sa volonté soit faite en nous et par nous ici-bas comme elle est faite au ciel. Dieu nous a promis de nous faire connaître sa volonté par son Esprit qui doit « nous conduire dans toute la vérité. » {Jn 16.13} Nous devons donc « attendre son conseil, » voyant en lui le seul guide et directeur de nos pensées et de nos actions.
Dans le culte public, dans nos réunions de prière et nos comités, dans toute participation à l’œuvre de Dieu, notre premier soin doit être de nous assurer de la volonté de Dieu. Dieu agit toujours selon le conseil de sa volonté, et plus nous chercherons à la connaître et à la respecter, Plus aussi nous aurons la certitude que Dieu veut agir en nous et par nous.
Dans toute assemblée de ce genre, on court le risque de s’appuyer sur la connaissance qu’on a de la Bible, sur l’expérience du passé, sur une sainte profession de foi et le désir sincère de faire la volonté de Dieu, plutôt que de se dire qu’à chaque pas il faut être de nouveau guidé d’en haut. Il peut y avoir telle partie de la volonté de Dieu, telle application de la Parole de Dieu, telle expérience à faire de la présence et direction de Dieu et telle manifestation de la puissance de son Esprit dont on ne sache rien encore. C’est là ce que Dieu peut et veut révéler aux âmes qui sont résolues à le laisser tout diriger et conduire, et à attendre avec patience qu’il leur fasse connaître ses voies. Quand on se réunit pour louer Dieu de tout ce qu’il a lait, enseigné et donné, ce serait limiter son action que de ne pas attendre de lui davantage encore. Ce fut lorsque Dieu eut fait jaillir l’eau du rocher que plus tard le peuple d’Israël manqua de confiance en lui pour recevoir du pain. Ce fut lorsque Dieu eut livré Jéricho aux mains de Josué que celui-ci compta sur la prise d’Aï comme certaine ; il savait ce que Dieu pouvait faire, mais il n’attendit pas son conseil. Nous aussi, c’est quand’ nous croyons savoir ce qu’est la puissance de Dieu et que nous pensons pouvoir compter sur lui pour accomplir nos plans, que nous l’empêchons d’agir, ne lui laissant pas le temps de le faire, parce que nous ne prenons pas le temps d’attendre son conseil.
Le premier, le plus solennel devoir d’un pasteur, consiste à enseigner à tous la nécessité de s’attendre à Dieu. Pourquoi le Saint-Esprit descendit-il chez Corneille sur tous ceux qui écoutaient Pierre ? C’est parce qu’ils avaient dit : « Nous voici tous présents devant Dieu pour entendre ce que Dieu t’a commandé de nous dire. » {Ac 10.33-44} On peut se réunir pour écouter quelque sérieuse exposition des vérités divines et pourtant en retirer très peu de profit spirituel si on le fait sans attendre le conseil de Dieu. Dans toute réunion religieuse, il faut croire à la présence du Saint-Esprit et s’attendre à lui, car c’est lui qui est chargé d’enseigner et de guider les saints de Dieu dans tout ce que leur cœur ne saurait concevoir.
Plus de tranquillité d’esprit pour réaliser la présence de Dieu, plus d’humilité dans l’ignorance de ce que peuvent être les plans de Dieu, plus de foi en l’assurance que Dieu a de plus grandes choses à nous faire connaître, plus de désir de le voir se révéler à nous d’une manière glorieuse, voilà ce qui doit signaler les réunions des enfants de Dieu s’ils veulent éviter ce reproche « ils n’attendirent pas qu’il accomplit son dessein. »
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »